L'emploi dans les pays du Golfe après l'exode des expatriés : quel avenir ?

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Publié le 2021-07-07 à 07:00 par Momentsing
Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), y compris Oman, le Koweït, les Émirats arabes unis (EAU), l'Arabie saoudite, du Qatar et le Bahreïn sont des destinations populaires pour les professionnels étrangers à tous les niveaux. Cependant, l'exode des expatriés au cours de l'année écoulée a suscité pas mal d'appréhensions auprès des professionnels étrangers qui souhaitent s'y expatrier quant aux futures perspectives de carrière. Mais rassurez-vous ! Il y a de l'espoir pour les candidats potentiels.

Les pays du CCG sont généralement des destinations attractives pour les professionnels étrangers dans de nombreux secteurs et à différents niveaux de compétence pour diverses raisons. Parmi ces raisons, on retient l'abondance d'opportunités d'emploi, l'absence d'impôt sur le revenu des particuliers, sans oublier une bonne qualité de vie en général. Selon le Bureau international du travail, les expatriés dans les pays du Golfe représentent plus de 10 % au niveau mondial. En effet, les travailleurs étrangers, bien souvent accompagnés de leurs familles, constituent une importante partie de la population de chacun de ces pays. A titre d'exemple, selon le site Statista, les expatriés représentaient 89 % de la population des Émirats arabes unis en 2018.

Cependant, au cours de l'année écoulée, le nombre d'expatriés dans ces pays a pris une tendance à la baisse. Les pertes d'emplois en raison de la pandémie de COVID-19 en est l'une des principales causes. Qui plus est, de nombreux professionnels étrangers titulaires d'un visa de travail ont été contraints de quitter le pays dans de courts délais après avoir perdu leur emploi, à moins qu'ils n'aient pu trouver un nouvel emploi entre-temps. Selon une étude réalisée par S&P Global Ratings en février 2021, l'exode des expatriés a réduit la population des six pays du CCG d'environ 4% en 2020. Une situation attribuée non seulement à la pandémie de COVID-19 mais aussi à la baisse des prix du pétrole.

En outre, les pays du CCG se concentrent depuis quelques années déjà sur leur politique de nationalisation du marché de l'emploi, ce qui implique la réduction du nombre de postes accordés aux professionnels étrangers en accordant la priorité aux locaux. S&P Global Ratings s'attend à ce que la population de travailleurs étrangers continue de baisser, en particulier au Koweït et en Oman. En outre, le rapport indique que la population des pays du Golfe pourrait ne pas revenir aux niveaux pré-pandémiques avant 2023 en raison de la morosité économique de la région et de la nationalisation de la main-d'œuvre.

Oman, par exemple, en profite pour renforcer sa politique d'Omanisation, visant à remplacer les travailleurs étrangers par des locaux ayant la formation et les qualifications appropriées. S&P Global Ratings a aussi noté que la population d'expatriés à Oman a diminué d'environ 12% en 2020. Le Koweït est un autre pays qui se penche actuellement sur une politique similaire. Selon le site Al Bawaba, en février 2021, la population d'expatriés au Koweït a été réduite de 4% en 2020, selon les chiffres publiés par l'Autorité publique pour l'information civile.

Quel avenir pour les demandeurs d'emploi expatriés dans le CCG ?

Les travailleurs étrangers du CCG proviennent de plusieurs régions, dont les pays arabes voisins, les pays asiatiques en développement, ainsi que des pays développés. Ceux provenant des pays développés, en revanche, sont généralement hautement qualifiés. Ce qui implique non seulement des salaires élevés mais aussi d'autres avantages. Leur recrutement s'avère donc plus coûteux pour les entreprises. Par conséquent, les employeurs prônent une approche plus rationnelle de l'embauche, en prenant en compte les défis économiques actuels.

Il n'empêche que les professionnels étrangers hautement qualifiés restent de véritables atouts pour les entreprises ainsi que pour la croissance économique mondiale. Il ne faut pas non plus négliger le décalage temporel pour atteindre une main-d'œuvre aussi qualifiée au niveau local. La concurrence pour un nombre limité d'employés locaux qualifiés représente ainsi un coût considérable pour les entreprises. Les entreprises et les nations sont donc tenues d'équilibrer leurs projets en matière de rentabilité, de croissance et de politique du travail.

Selon le rapport « Labour market assessment: Market trends and opportunities in Ethiopia and the Gulf », publié pour la première fois par le Bureau international du travail en 2020, la demande de main-d'œuvre étrangère dans les États du CCG devrait prendre une nouvelle tendance à la hausse au cours de la prochaine décennie. Le rapport indique, par ailleurs, que la demande sera encore plus élevée dans les secteurs de la construction, des soins, de l'hôtellerie et de l'agriculture.

Dans son rapport, S&P Global Ratings indique, quant à lui, que les Émirats arabes unis et le Qatar sont moins restrictifs avec leurs politiques en matière de recrutement de professionnels étrangers.

Par conséquent, si vous êtes en quête de nouvelles opportunités de carrière dans les pays du Golfe, il n'y a aucune raison de baisser les bras. Les perspectives d'emploi pour les expatriés ayant des compétences recherchées, au fur et à mesure que ces pays parviennent à contenir la pandémie et que leurs économies commencent à se redresser, sont porteuses d'espoir.