Dans la capitale, le commerce et le trafic ont repris leurs droits, les transports publics se remplissent et les centres commerciaux reprennent vie. Pourtant, on ne peut pas encore parler de déconfinement. Sauf pour le travail, l'on ne peut sortir que les jours de supermarchés pour s'y rendre ou aller à la pharmacie. Les plages restent fermées, l'on ne peut pas faire de sport en extérieur, pas de randonnée.
En même temps, les cas de COVID-19 ne cessent d'augmenter et les zones rouges se multiplient. La politique du gouvernement mauricien ne pourrait pas être plus différente que pendant le premier confinement. D'ailleurs, comme l'ont expliqué les autorités, l'économie mauricienne ne survivra pas un deuxième confinement strict de trois mois. Ce qui explique la pression de faire reprendre les activités économiques malgré la présence de cas dans la communauté locale.
Pour Julia, qui est installée avec sa famille à Maurice depuis maintenant trois ans, ce confinement est la goutte qui fait déborder le vase. “On rêve du confinement à la française, d'ici deux ou trois mois après trois ans, pas possible de rester ainsi ce confinement aura fini de nous décider à rentrer chez nous. Priver les enfants de mettre le nez dehors pendant plusieurs mois, ce n'est pas possible,” se désole Julia. Et elle n'est pas la seule à vouloir partir pour ces raisons, selon elle.
Pour Rom, c'est surtout pour les enfants qu'il s'inquiète. Ce dernier est enseignant dans un lycée français sur l'île. La fermeture des écoles est tout simplement une catastrophe. A la rentrée de septembre dernier, on a ramassé la majorité des jeunes à la petite cuillère, cette année, je ne sais vraiment pas comment ça se passera.” Pour ce dernier, le manque de relations sociales à cet âge est un vrai problème. “C'est le moment de développer ses propres relations et les jeunes sont accros à leur téléphone et ne font et ne peuvent faire que ça toute la journée”.
D'autres sont plus conciliants. “Il faut comprendre que le cas de Maurice est particulier. L'île est toute petite, sa population est vieillissante et le taux de comorbidités est très élevé. En même temps, il faut faire attention à l'économie qui est aussi fragile. On ne peut pas comparer Maurice à un pays comme la France ou le Royaume-Uni,” soutient Lou, expat italien à Maurice depuis 10 ans.