Étudier à l'étranger après la crise de COVID-19

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Publié le 2020-06-17 à 14:00 par Stephane Lagrange
Vous avez décidé de partir étudier à l'étranger et vous voulez savoir si il cela va être différent après la crise de COVID-19 ? A quoi ressembleront les universités et les écoles cet automne 2020 et plus tard ? Faisons un tour d'horizon.

Où devriez-vous aller étudier à l'étranger ?

Les États-Unis, le Canada, ainsi que les pays européens comme la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont toujours été les destinations de prédilection des jeunes souhaitant poursuivre leurs études à l'étranger. Cette année, cependant, la crise sanitaire mondiale vient changer la donne, surtout en ce qu'il s'agit des destinations à éviter. Aujourd'hui, les États-Unis sont considérés comme étant le pays le plus sérieusement touché par la COVID-19, ce qui le rend moins attrayant aux yeux de ceux qui souhaitent étudier à l'étranger. En revanche, d'autres pays, comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie, ainsi que l'Allemagne et le Royaume-Uni restent parmi les destinations privilégiées par les potentiels candidats aux études à l'étranger grâce aux moyens par lesquels ils sont parvenus à gérer la propagation de l'épidémie sur leurs territoires respectifs et aux facilités mises à disposition des ressortissants étrangers.

La Nouvelle-Zélande, à titre d'exemple, a mis en place un système de tournées dans les dortoirs occupés par les étudiants étrangers. Ce qui démontre que le pays tient à cœur la santé et le bien-être de ses citoyens comme ses résidents étrangers. Le Royaume-Uni est également en train de fournir gratuitement aux étudiants étrangers des tests de dépistage de COVID-19. Qui plus est, pour rendre le pays encore plus attractif aux yeux des étudiants étrangers, la durée du Post-Study Work Visa a été étendue à 2 années comparé à 4 à 6 mois auparavant. L'Allemagne, pour sa part, se distingue par la gratuite des études supérieures, y compris pour les étudiants étrangers, ce qui maintient le pays dans une position intéressante. D'autant que la situation sanitaire s'est stabilisée depuis quelque temps déjà.

Quelle est la tendance actuelle ?

Depuis le début de la pandémie, de nombreux sondages ont été réalisés par différentes institutions pour mesurer l'impact de la COVID-19 sur les études à l'étranger dans leur ensemble. Même si les méthodes d'enseignement ont changé considérablement, la plupart des universités ayant choisi de fournir des cours en ligne, le rêve que caressent des milliers de jeunes autour du monde de partir étudier à l'étranger reste bel et bien vivant. D'ailleurs, un sondage réalisé par le site Educations.com révèle que seuls 5,4% des potentiels étudiants envisagent d'annuler leur projet d'études à l'étranger, qu'il s'agisse de décrocher un diplôme, un master, un doctorat ou de suivre des cours de langue.

Il est toutefois intéressant de noter que le moment choisi pour poursuivre des études à l'étranger a été repoussé. En effet, seuls 48% des sondés envisagent de s'envoler à l'étranger cette année, le reste préférant remettre leur projet à plus tard, soit dans une année ou deux. Il n'empêche que l'incertitude plane en raison de l'évolution de la pandémie et des restrictions de voyage mises en place par la majorité des pays. Il faut reconnaître que pour un bon nombre de jeunes, partir étudier à l'étranger signifie également découvrir un nouveau mode de vie, être en immersion dans une culture avec des traditions différentes. Ce qui expliquerait pourquoi seuls 5% d'entre eux se contenterait de suivre des cours en ligne à partir de cette année.

Ce sondage est rejoint par celui réalisé par le célèbre site QS Top Universities auprès des étudiants européens. Pas moins de 90% des sondés restent déterminés à poursuivre leurs études à l'étranger, même si 46% d'entre eux indiquent leur intention de reporter leur projet d'une année. Ce qui retient l'attention, en revanche, ce sont les 10% qui ne souhaitent plus étudier au Royaume-Uni et les 11,1% qui songent à trouver une autre destination que l'Italie pour poursuivre leurs études. Même son de cloche du côté de la France où 8,8% des étudiants veulent chercher ailleurs, contrairement à l'Allemagne qui continue d'attirer les étudiants étrangers. L'Espagne reste également une destination attractive, comme en témoignent 7,5% des sondés.

Comment bien préparer votre projet ?

Faites-le dès maintenant (choix des études, de l'école ou de l'université, du pays d'accueil,...) ! Des universités proposent d'ores et déjà des événements virtuels afin de bien faire son choix. Yale University et Harvard University proposent même de visiter plusieurs collèges en une une session unique partagée cet été 2020, ce qui vous évitera un voyage et vous fera gagner du temps. L'Université d'Oxford propose des chats en direct afin que des professeurs et des anciens élèves puissent répondre à vos questions. Vous pouvez dès à présent vous entraîner afin de passer les éventuels test tels que le SAT ou SAT Subject Test.

Si vous envisagez d'étudier dans un pays nécessitant l'obtention d'un visa étudiant, la législation et les conditions d'obtention de ce dernier pourraient changer dans certains pays. Donc, renseignez-vous bien avant. Aussi, pensez vérifier si vous êtes tenu d'attester de vos compétences de la langue de votre pays d'accueil. Si, par exemple, vous avez choisi d'étudier dans un pays anglophone, il faudra vous soumettre aux tests comme l'IELTS, le TOEFL, ou encore le Cambridge Proficiency Exam, entre autres. Gardez en tête que cela non seulement nécessite du temps mais aussi a un prix, alors tenez-vous prêt !

Choisir un enseignement sur un campus, en ligne ou mixte ?

Comme indiqué plus haut, étudier sur un campus présentera l'avantage de l'immersion totale dans le pays choisi, ainsi que de se créer un réseau. Cela restera la solution la meilleure, mais avec un budget plus conséquent.

La pandémie a accéléré l'enseignement en ligne et la popularité de formations en ligne diplômantes de qualité. Selon, Michael Crow, President d'Arizona State University, il y aura de plus en plus de formations mixte qui permettront de diminuer le coût des programmes. Étudier à l'étranger à distance pour des formations ne nécessitant pas un contact direct va être de plus en plus répandu et valorisable, Ainsi, l'université publique Arizona State University propose déjà de suivre la même formation sur le campus ou entièrement à distance pour un coût inférieur et d'obtenir le même diplôme.

Choisir une grande ou une petite école ou université ?

Dans un podcast, les présidents de 3 des plus grandes Universités aux USA expliquaient que désormais, il sera encore plus important de choisir une formation dans une école ou une université de taille importante, car ces dernières ont plus de moyens pour travailler sur l'après pandémie, plus de flexibilité et plus de réactivité pour adapter leur formation. L'un d'entre eux estime que 10% à 20% vont faire faillite à court terme. Également, il faut regarder les universités qui ont le plus investi dans l'enseignement à distance bien avant la crise de COVID-19.

Les conditions de logement et les mesures sanitaires vont-elles changer ?

Un autre aspect qui pourrait grever votre budget est le logement avec moins de grandes collocations ou de dortoirs pour éviter les risques de contamination. Des mesures sanitaires sont déjà prises pour permettre d'accueillir à nouveau des étudiants avec un nettoyage plus fréquent des locaux et plus particulièrement des toilettes. De grandes universités réfléchissent à l'utilisation de tests et plus particulièrement à une application de suivi de contacts (contact-tracing app).

Quid de votre santé ?

On ne vous le dira jamais assez : souscrire une assurance santé internationale est indispensable lorsque l'on va s'installer à l'étranger. N'hésitez pas à contacter différents assureurs et à comparer leurs offres avant de donner votre accord. Aussi, vérifiez si le plan d'assurance choisi comprend une couverture en cas de pandémies comme la COVID-19 et que votre pays d'accueil dispose d'un système de santé bien équipé. On ne sait jamais !