Gros plan sur les élections générales au Canada

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Publié le 2019-10-17 à 10:16 par Maria Iotova
Le Canada, l'une des destinations les plus populaires pour les expatriés, sera appelé aux urnes 21 octobre pour élire son Premier Ministre. Dans le cadre des élections générales canadiennes, Expat.com s'entretient avec une expatriée vivant à court terme au Canada et avec une expatriée de longue date ayant choisi de se présenter aux élections.

Un aperçu des élections au Canada

Lundi prochain, les Canadiens se rendront aux urnes pour voter à la 43e élection générale de leur pays. L'actuel Premier ministre, Justin Trudeau, connu pour ses chaussettes originales et son goût pour les selfies, tout autant que pour sa politique progressiste, sa lutte contre le changement climatique et l'accueil des réfugiés, ne sait pas si les Canadiens donneront à son parti un deuxième mandat. M. Trudeau et le leader des conservateurs Andrew Scheer se livrent une bataille au coude à coude, suivis de Jagmeet Singh du Nouveau parti démocrate..

L'environnement, la stabilité financière et les problèmes économiques sont les principales préoccupations des Canadiens pendant cette joute électorale. Même si le chômage est à son plus bas niveau et qu'en 2017, 278 000 enfants de milieu modeste ont bénéficié du programme d'allocation pour enfants de Trudeau, les électeurs ne ferment pas les yeux sur les prix exorbitants du logement et la taxe fédérale sur le carbone, qui font gonfler les coûts de l'essence et du carburant. Dans sa campagne, M. Scheer s'est engagé à abroger la taxe sur le carbone - tentative des libéraux de respecter les engagements de l'Accord de Paris - dès qu'il est élu.

Le point de vue des expatriés sur les élections de 2019

Hannah, jeune anglaise, est arrivée à Vancouver en Colombie-Britannique il y a dix mois avec un visa vacances-travail. Même si elle essaie, elle n'a pas suivi la campagne électorale canadienne d'aussi près qu'elle l'aurait souhaité. « Je pense que c'est parce que c'est un travail à plein temps déjà de suivre la politique britannique en ce moment. De plus, je n'ai pas de télévision pour regarder l'actualité canadienne, et la plupart de mes médias sociaux sont plutôt branchés Royaume-Uni », explique-t-elle. « Je m'appuie un peu sur les médias britanniques pour suivre la politique canadienne, car j'ai constaté qu'ils ne supposent aucune connaissance préalable de la politique canadienne et sont donc plus faciles à suivre», ajoute-t-elle.

«Qu'est-ce qui a le plus surpris Hannah de la politique canadienne?», demandons-nous. «Lorsque je suis arrivé ici, j'ai été surpris par le sentiment négatif à l'égard de Trudeau puisqu'il a une réputation internationale largement positive. Grâce à mes collègues et à mon réseau canadien, j'ai lentement appris sur les différences de vote entre les régions. »

Quand nous demandons à Hannah pourquoi elle pense qu'il est important, même pour les résidents de courte durée et les expatriés, de participer à la vie politique de leur pays d'accueil, elle répond: «Les visiteurs et les spectateurs internationaux doivent faire attention et participer car nous vivons dans un monde où il n'y a plus de frontières et où les opinions et le leadership d'un pays peuvent avoir de grands effets sur le monde. Prenons Trump, par exemple, qui a sorti les États-Unis de l'accord de Paris sur les changements climatiques. Je pense que vous devez vous impliquer pour comprendre pourquoi les gens votent, comment ils votent et pour voir ce qui est important pour différentes populations. Étant ici et parlant aux gens, j'entends des arguments des deux côtés sur des sujets extrêmement controversés tels que le projet d'expansion du pipeline. J'ai aussi beaucoup appris sur des problèmes dont je ne connaissais rien auparavant, tels que les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Si je peux en apprendre davantage sur des problèmes comme celui-ci et leur donner une voix, alors c'est génial aussi. »

Ghada Alatrash, candidate aux élections générales

Photo de Ghada Alatrash obtenue du site du parti Libéral du Canada.

Ghada Alatrash, candidate libérale de Calgary Signal Hill en Alberta, enseignante à la Mount Royal University et originaire de Syrie nous parle de sa participation politique et de sa vie au Canada.

Pourquoi vous engager dans la vie politique au Canada ?

Je suis citoyenne de notre humanité. Pour moi, ce n'est pas un choix. c'est ma responsabilité de travailler pour plus de justice sociale.

Quels sont les souvenirs de vos premiers jours au Canada que vous garderez à jamais ?

Les magnifiques montagnes aux sommets enneigés au mois d'août, les lacs à couper le souffle qui étanchent l'âme de cette humanité sèche, ainsi que la gentillesse et la chaleur du cœur des Canadiens.

Entre autres, vous vous consacrez aux questions de diversité et d'inclusion dans notre société. Comment, à votre avis, pouvons-nous éliminer les barrières géographiques ?

Je pense que pour faire tomber les barrières, il faut se concentrer sur l'humain et encourager les gens à raconter leurs histoire. Je pense vraiment que l'on peut de l'on peut venir à bout des stéréotypes en donnant à tous la possibilité de raconter leurs histoires et de parler de leurs conditions humaines. Je suis tous les jours témoins de cela parmi mes élèves - une compréhension culturelle semble toujours se frayer un chemin dans le cœur et l'esprit des gens lorsqu'ils se connectent à ce niveau humain et s'éloignent des récits politiques et faussement représentatifs. Nos histoires ont le pouvoir de nous transformer de manière profondément humaine.

Que retenez-vous de l'expérience d'immigrante ?

Je suis venu pour chambouler les idées que j'avais du savoir. Mes connaissances changent de jour en jour et continuent à faire émerger de nouvelles possibilités de connaissances.

Quel impact la culture syrienne a-t-elle eu sur l'éducation de vos enfants ?

Mes enfants sont ce "produit hybride" et ce "troisième espace" comme le dit le théoricien Homi Bhabha. Ils ne sont pas une culture ou une autre, mais un riche mélange de couches qui ajoute à leur identité et à leurs façons de savoir.

À quel point est-il important que les expatriés soient impliqués dans la politique de leur pays d'accueil ?

Je pense que c'est notre responsabilité en tant qu'humains dans notre humanité de toujours être engagés dans la construction de la justice sociale. Être des spectateurs dans n'importe quel pays, maison ou hôte n'est pas une option - ni pour moi ni pour mes enfants.