Avoir un enfant à l'étranger : une double aventure !

Vie pratique
Publié le 2019-06-26 à 14:37 par Anne-Lise Mty
Grandir à l'étranger est une vraie chance pour des enfants : ils ont la possibilité de devenir bilingues et gagnent généralement une grande ouverture d'esprit. Toutefois, pour les parents, c'est une autre paire de manche. Non seulement le suivi médical local peut dérouter, mais le système d'éducation laisse parfois à désirer. Ainsi, un couple qui souhaite s'expatrier devrait prendre le temps de bien sélectionner son pays d'accueil, surtout si un projet de grossesse flotte dans l'air.

Avoir un enfant loin de ses proches 

Quand on pense à avoir un enfant à l'étranger, on pense souvent à la qualité du système de santé et du suivi de grossesse ainsi qu'aux enjeux liés à l'éducation de notre future progéniture, toutefois, on a tendance à oublier le défi que représente le fait de devoir élever son enfant sans famille ni amis à proximité. Les premiers temps avec un nouveau-né, quand le sommeil manque, sont particulièrement difficiles sans aucune personne de confiance à qui laisser notre enfant quelques heures pour souffler. 

Pour pallier cette situation, il ne faut surtout pas hésiter à demander de l'aide. Dans plusieurs pays, il existe des services de soutien aux nouveaux parents. On peut, par exemple, obtenir une aide à domicile subventionnée qui passera quelques heures par semaine pour faire le ménage, les courses ou pour prendre soin de bébé le temps que maman pique un petit roupillon bien mérité. On pourra aussi participer à des groupes de parole pour vider son sac et se plaindre de la fatigue accumulée. C'est, par exemple, une pratique très populaire en Amérique du Nord! 

Ailleurs, si l'aide gouvernementale fait défaut, un bon moyen de s'en sortir est de se tourner vers la communauté d'expatriés de son pays d'origine. Entre expats, la solidarité est toujours de mise, surtout dans des situations comme celle-ci! Par exemple, il est toujours plus rassurant de faire appel à une baby-sitter recommandée par un compatriote que de requérir les services d'une parfaite inconnue. Enfin, si belle-maman propose de venir vous assister quelques temps, réfléchissez-y à deux fois avant de refuser! 

L'assurance santé : le point à ne pas négliger 

Se renseigner sur la couverture santé à laquelle la future maman aura droit dans son pays d'accueil est primordial. Dans certains pays, comme les États-Unis ou l'Australie, les frais médicaux pour une grossesse peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers de dollars. La couverture médicale offerte peut varier selon la politique en vigueur dans le pays, mais aussi selon le visa de la maman expatriée. 

Prendre une assurance complémentaire privée peut être une excellente idée pour éviter de s'endetter avant même que bébé ne pointe le bout de son nez. Attention toutefois : la plupart des offres de base des assurances privées ne couvrent pas la grossesse. Dans la plupart des cas, il faudra prendre une option supplémentaire qui augmentera le coût de la cotisation. De plus, certains assureurs imposent un délai de carence durant lequel les frais de grossesse et d'accouchement ne seront pas remboursés. 

Tour du monde des pratiques d'éducation…différentes ! 

La journaliste freelance et auteure Mei-Ling Hopgood en connait un rayon sur la parentalité à l'étranger. Alors qu'elle était elle-même expatriée à Buenos-Aires, cette jeune mère américaine d'origine taïwanaise s'étonne de l'heure à laquelle les Argentins couchent leurs enfants. Ce constat la pousse à consigner dans le livre "Comment les eskimos gardent les bébés au chaud" différentes pratiques du monde entier concernant des problématiques universelles comme l'heure du coucher, l'apprentissage de la propreté, la grossesse et les repas. Le résultat est très déculpabilisant et permet aux parents, notamment aux parents expatriés, de relativiser sur la façon dont on peut attendre un enfant et l'éduquer. 

On y apprend, par exemple, que les bébés chinois commencent l'apprentissage de la propreté dès six mois à l'aide d'un pantalon fendu, que les petits Brésiliens boivent du café dès l'âge de l'entrée en maternelle et que les Eskimos mangent de la viande crue et boivent du sang de caribou dès la sortie de leur première dent. Plus surprenant encore, on peut y lire que chez les pygmées Akas, en Afrique centrale, les bébés tètent les mamelons de papa pendant que maman part à la chasse!