Si elle a déjà fait ses preuves dans les secteurs de la finance et du transport maritime, c'est en tant que plaque tournante pour l'innovation, la science et la technologie que la ville de Shanghai voudrait, cette fois, se positionner. Et pour y parvenir, les autorités de la ville ont dévoilé une série de mesures incitatives sur les dix prochaines années. Les efforts industriels sous la forme d'un centre national des sciences, le développement d'industries spécifiques (intelligence artificielle, circuits intégrés), la mise en place de centres de fabrication et de démarrage, par exemple, ne sont pas négligeable. Parmi ces mesures, cependant, une nouvelle stratégie en matière de visa qui permettra d'attirer les investissements étrangers ainsi que les idées novatrices vers Shanghai.
Parmi cette toute nouvelle stratégie: le nouveau visa d'entreprise qui sera accordé aux expatriés ayant des modèles d'entreprises innovants et qui souhaitent s'installer à Shanghai. Valable pour un an (avec des possibilités d'extension si la mise sur pied de la société est démontrée), le visa de démarrage est ouvert aux groupes qui sont, par ailleurs, exclus d'autres catégories de visas, à savoir les récents diplômés et les plus de 60 ans. Ces expatriés sont, toutefois, invités à s'installer dans les quartiers en développement de la ville comme Changning et Yangpu.
Il existe des mesures incitatives supplémentaires pour les nouveaux diplômés qui étudient en Chine et à l'étranger. Les expatriés fraîchement diplômés d'une université chinoise sont encouragés à rester dans la ville avec un visa d'un an pour y explorer les opportunités. Ceux qui ont obtenu leur diplôme d'universités réputées à l'étranger et sont en mesure de présenter des modèles d'entreprise viables et innovants sont également les bienvenus à Shanghai et pour y tenter leur chance.
En assouplissant sa stratégie en matière de visas, Shanghai entend développer l'activité entrepreneuriale des expatriés dans la région. La ville est particulièrement ouverte aux jeunes entreprises innovantes et vise à rivaliser avec la capitale chinoise de la technologie de pointe, Shenzhen, pas loin de Hong-Kong.
Et ce ne sera pas une mince affaire. Emil Tan, un ancien expatrié de Shanghai, a déménagé à Shenzhen, en raison notamment du manque d'opportunités pour les jeunes entreprises dans la ville. «Lorsque je suis arrivé à Shanghai, il y a quatre ans, les start-ups étaient simplement non-existantes. J'ai vu une ville composée de grandes banques, mais je ne pouvais rien y faire à petite échelle ». Il a ensuite déménagé à Shenzhen et a fondé un incubateur pour les petites entreprises locales.
Une des choses qui pourrait jouer aux troubles fêtes, cependant, est probablement la barrière administrative, selon les expatriés. Joseph Moss, un expatrié qui vient d'arriver à Shanghai à la recherche d'opportunités dans le développement de logiciels, pense que cela pourrait être un moyen de dissuasion pour de nombreux entrepreneurs. «J'ai entendu dire qu'il y avait des changements favorables dans la réglementation des affaires de la ville, mais naviguer dans la paperasserie reste un obstacle important pour ceux qui n'ont pas l'habitude des pratiques locales».
Offrant des facilités manufacturières et étant une des destinations préférées des expatriés en Chine, cependant, Shanghai est déjà bien partie pour devenir une plaque tournante pour les start-ups. En effet, Shanghai possède une base manufacturière très solide, qui serait l'un des principaux éléments constitutifs de sa campagne de développement des affaires pour les expatriés.
Il n'existe pas encore de données officielles sur le nombre de sociétés étrangères établies à Shanghai - mais la ville souhaite augmenter ce nombre de manière exponentielle. De plus, Shanghai n'est pas la seule ville à vouloir stimuler l'activité entrepreneuriale dans les années à venir. La province du Yunnan, dans le sud-ouest du pays, a également mis en place une série de mesures visant à attirer les investissements étrangers.
