Bonjour à tous.
Les grèves en République Dominicaine se passent dans les rues. Et c'est autant spectaculaire que cela peut être aussi dangereux.
Ce soir, dans les rues de Jarabacoa, la rue principale était coupée par des manifestants. Des pneus brûlaient au milieu de la chaussée, des gens tapaient sur des casseroles et criaient des slogans dont je n'ai pas compris le sens. Peut être à cause du manque d'eau dans une ville dont le nom en Taïno signifie " la ville où il y a beaucoup d'eau ". Un paradoxe peut être dû au changement climatique ? Mais là ce soir, c'était bon enfant.
Je me rappelle d'une grève à laquelle j'avais été confronté à l'époque où j'habitait à Villa Mella. C'était en 2013, à l'époque des grèves de la part des professeurs d'école réclamant ( et obtenant ) une augmentation salariale.
J'étais dans notre Mercedes, premier véhicule de la file ,bloqué par des détritus et arbres couchés sur la rue, empêchant le passage. Malheureusement, j'ai attiré tout de suite l'attention de toute cette foule, car, sur le pare brise du véhicule, il y avait le macaron officiel de la Présidence de la République. En effet, ma femme avait acheté cette magnifique Mercedes 500 SEL au vice Président de la République par l'intermédiaire de son jardinier.
Tous ces gens se sont agglutinés autour de la voiture pour savoir à qui ils avaient à faire. Quand ils ont le gringo à l'intérieur, ils ont tout de suite compris qu'il y avait erreur, mais c'est surtout la vapeur qui sortait du moteur qui leur a fait comprendre qu'il valait mieux me laisser partir. La voiture avait eu chaud et moi aussi.
Mais d'autres fois cela dégénère et parfois malheureusement, il y a des morts, comme par exemple, de mémoire, à Las Terrenas lors des manifestations contre le prix de l'électricité il y a 2 ou 3 ans.
Un de mes beaux frères, carro publico à la capitale avait eu les vitres explosées par des battes de baseball lors de manifestations également, mais bon, en France on a les mêmes. Je me souviens du jour où j'avais forcé un barrage de la part des agriculteurs sur le rond point du CERN à Saint Genis Pouilly où j(habitais à l'époque. J'avais failli être lynché sur place. Je n'ai dû mon salut que grâce à ce forçage de barrage
Tout ça pour dire que finalement, quand vous assistez à une grève, ne perdez pas de temps à prendre des photos pour le pittoresque, mais prenez vos jambes à votre coup et fuyez.
Cordialement