Codes et usages professionnels au Cameroun

Bonjour à toutes et à tous,

Les habitudes professionnelles varient d'un pays à l'autre. Pour aider les nouveaux arrivants, nous vous invitons à partager votre expérience du monde professionnel au Cameroun, des usages à suivre aux faux-pas à éviter.

Lors d'un rendez-vous professionnel, quels sont les éléments à respecter ? Par exemple, entrée en matière, façon de négocier ou tout ce qui peut vous paraître utile.

Comment cela se passe en entreprise : façon de saluer et de s'adresser à ses collègues et supérieurs, tenue vestimentaire, règles à respecter… ?

Que faut-il savoir pour bien s'intégrer professionnellement au Cameroun ?

Merci d'avance pour votre participation,

Julien

@Julien, très beau sujet et je pense que je vais être la première a répondre.

Lorsque tu entres dans un immeuble, une maison, un bureau, un ministère, un organisme, etc. la premièere personne que tu dois mettre dans ta poche, c'est le vigile encore appelé gardien.  Prends soin de le saluer en disant: bonjour chef, patron (ce dernier peut te bloquer ou te permettre d'entrée).

Tu as ensuite la sécrétaire de direction ou l'assistante.
Elle tu dois t'adresser a elle par un bonjour madame X. Si vous êtes familier ou si elle est de ta tribu, tu la salueras par un: bonjour belle-soeur même si vous n'avez aucun lien de famille ou en votre patois.

Si l'assistant est un homme, la aussi tu diras: bonjour chef, bonjour patron
si vous êtes familier ou de la même tribu, tu pourras le saluer par un: bonjour beau-frère, ou d'autres termes personnels a sa tribu mais qui doivent désigner le mot chef.

Quand finalement tu accèdes au Ministre, tu dois obligatoirement le saluer en tendant la main avec le haut du corps un peu baisser pour marquer son respect. Le terme est: son Excellence

Si c'est le directeur, ce sera dans chacune de vos demandes: oui Mr. le Directeur. Jamais de non ou de contradiction.

Quand vous allez dans les village ou si vous devez saluer une personne âgée, tenez dans votre main gauche, le poigné de votre main droite (IMPÉRATIF), ou encore tendre vos deux mains et les placer en bas des coudes de votre interlocuteur (IMPÉRATIF). Jamais au grand jamais de bisous sur la joue a aucune des personnes ci-haut mentionnée (JAMAIS).

Au moment de dire aurevoir, les mêmes termes du début doivent être utilisés ainsi que les mêmes gestes de respect. Ne jamais JAMAIS tutoyer votre interlocuteur même s'il est moins âgé que vous.

Dans le bureau du ministre ou du directeur, attendre que l'on vous demande de vous asseoir et ne jamais le faire avant le ministre ou le directeur.

Si la personne décide de vous accompagner a votre voiture (les agents des ministères), obligatoirement le saluer en mettant dans votre main discrètement (l'argent du deuil, ou de la recharge téléphonique).

Quand c'est l'assistance, si vous êtes dans les parage, revenez avec un parfum, un rouge a lèvre, etc pour la remercier de vous avoir fait voir le ministre, le directeur ou le responsable.

Quand c'est le monsieur, revenez avec un parfum, une chemise, un téléphone, une tablette (uniquement si vous avez un dossier de plusieurs millions qui traine et que vous devez faire signer). Si c'est pour autre chose, une bouteille de vin ou de whisky.

Pour le vigile, un billet de 500 ou 1000 fcfa suffira.

Arrive toujours un peu en avance a ton rendez-vous (même si le camerounais ne respecte pas les heures) avec un habillement professionnel (ca je crois que tout le monde le sait). Pour les femmes, surtout évitez les habits provocants. Ce que vous ne voulez pas, risque arriver et vous allez vous retrouver dans des situations incomfortables ou même si votre interlocuteur est marié, sentira l'obligation de vous draguer. Si vous refusez, c'est votre dossier qui est bloqué.

En écrivant cela, je ne suis pas entrain de trahir mon pays mais vous dire pour ne pas que la surprise vous surprenne que: chez nous, c'est comme ca. et si tu ne fais pas ca, ton dossier va trainer 10000 ans, tu n'entreras jamais dans les 4 mètres du responsable que tu veux absolument voir.

Voila ma réponse

@Malaika,
J'aime beaucoup votre post.

Et j'ajouterai que pour les petits dossiers administratifs, la danse de la négocation comme ceci:

L'agent: Weh, je ne sais plus ou se trouve ces formulaires. Depuis que je demande personne ne me donne. Ils nous oublient ici.
Signification: Vous avez combien pour que j'aille récupérer ce que vous souhaitez

Toi: Vraiment avec tous ce que la rentrée me coûte et la grand-mére qui est malade et les enfants qui n'ont pas encore mangé.
Signification: Je vais te donner un peu mais je n'ai pas beaucoup.

NB: venir avec des billets de 1,000 ou 500 pliés en 4 dépendant de la demande administrative.

Toi: serrer discrétement la paume de main de son interlocuteur et y glisser le sésame, ou l'amener dans un endroit a part s'il y a beaucoup de monde et lui refiler le sesame, toujours dans la paume de la main. Durant toute cette salve, votre interlocuteur ne doit pas avoir l'impression que vous le prenez de haut sinon vous aurez droit aux: vous me prenez même pour qui. Je suis un honnête fonctionnaire, blah, blah...

Vous avez conclu et il vous dira de revenir récupérer le document signé le lendemain.
En partant rappellez-lui discrètement qu'il vous a écorché ( il vous a tout pris).
Vous venez de sceller votre entente et à toutes les fois que vous désirez faire avancez un dossier, il vous aidera.N'oubliez pas de lui donner l'argent de la bière lorsqu'il vous fera sautez la file d'attente.

@Esope Lilyan,

très bien expliqué

Chère Malaiika et Esope Lilyan, oui, vous avez pas mal expliqué, mais si notre ami est un expatrié, il ne va pas faire cela naturellement sauf s'il est un acteur professionnel et aguerri. Notamment parler le dialecte lorsqu'on est au village...
Pour ma part, je pense que pour un expatrié, les choses dépendent des objectifs de l'entrevue demandée ou de la visite faite. Nos amis camerounais connaissent bien les français et les autres expatriés aussi. Ils ne s'attendent pas à ce qu'ils se comportent comme des camerounais et ils les respectent comme étant des expatriés. Mais évidemment, ils ont eux aussi des objectifs dans la rencontre avec nous qui est pour eux une "opportunité". Et comme les blancs sont réputés riches, il est inutile de dire qu'on a été "écorché" ! Même si c'est vrai, nous ne serons pas crus ni crédibles. La seule solution est de connaître le prix du service rendu et de le donner tranquillement. Bien entendu ce prix sera plus élevé que pour un camerounais, mais cela fait partie du jeu, et ce me semble, c'est également justifié car notre niveau de vie n'est pas le même. Il faut juste que ce ne soit pas exagéré et que notre interlocuteur ne récupère pas plus qu'il n'espère. Un peu de négociation montrera que nous savons le prix payé par les camerounais et que nous connaissons aussi le prix que nous acceptons et devons payer. Et tout se passe alors très bien et nous aurons noué une relation de plus qui nous aidera dans le futur.
En ce qui me concerne j'ai 2 000 numéros de téléphone camerounais dans mes téléphones et une partie sont des relations avec qui nous échangeons des services régulièrement ou non. Mais toujours, je sais que j'aurai besoin de telle personne un jour et inversement, ne serais-ce que donner un numéro de téléphone à quelqu'un qui pourra appeler une personne dont il a besoin en se recommandant de moi.
Amicalement.
Patrick

les amis,

Vous avez expliqué. Mais certains peuvent ne pas bien comprendre....que:

le camerounais aime, voire idolâtre les titres honorifiques. Et ça, que ce soit dans les relations perso et à fortiori professionnelles, il ne faut JAMAIS oublier de mentionner un titre aussi "petit" soit-il.  D'ailleurs vous remarquerez que tout l'entourage de la personne l'appelle par son titre .

Si c'est quelqu'un qui est juge dans un tribunal, vous l'appelez "président". "mon président".  Même si c'est pas au tribunal que vous le croisez.

Si c'est un avocat, notaire ou huissier ne vous hasardez pas à l'appeler autrement que "maître" , y compris  en dehors de vos relations professionnelles . Chaque famille a de plus en plus son "maître"...

S'il est conseiller municipal, oubliez "monsieur le conseiller" si vous êtes hors des locaux de la mairie...shocking!!!! c'est "monsieur le maire" pardi!!!!!! Au quartier, partout, c'est "monsieur le maire"!!!! sauf à la mairie hein, faudrait pas non plus froisser le vrai maire!!!

Si c'est un fonctionnaire en remplacement d'un responsable pendant une cérémonie, faudrait surtout pas avoir le mauvais goût de l'appeler autrement que par le titre du responsable remplacé. Ainsi, lors du bornage de votre terrain, si le sous-préfet  s'est fait remplacer, son remplaçant sera "monsieur le sous-préfet" tout le temps. Et vous ne manquerez pas de lui donner l'enveloppe du carburant qui convient à la 4X4 du sous-préfet, même s'il est venu en voiture de location louée par vous-même (puisqu'on on vous avait dit que votre village est loin et qu'il n'y a pas de transport pour effectuer une descente sur le terrain...).

Si la personne a un doctorat, même si c'est doctorat en électronique, même si c'est doctorat en langues ...définitivement appelez-le "DOCTA" . Ne discutez pas. Ne cherchez pas à comprendre. Même si c'est votre pote de toujours. N'oubliez pas : c'est "docta"...ou "docteur + le nom" pour ceux qui veulent moderniser . Si vous le présentez  à quelqu'un... n'oubliez pas : c'est "je te présente docteur untel..." et non pas "je te présente jean-marie mon ami"...

Si vous devez entrer en relation avec une association de n'importe quoi (de quartier, une cotisation, etc...) on va vous orienter vers son "président". Oubliez son nom : c'est "président" et vous verrez comment il rayonne de fierté. D'ailleurs vous verrez que tous les membres ne l'appellent plus que "président". Et quand vous le voyez agir, PB ne fait pas pire.

Les titre honorifiques dans les villages s'achètent aussi bien qu'ils s'héritent. Le camerounais aime être roi chez lui, au village. Pourquoi croyez-vous que nos vieux milliardaires sont tous maires à la fin de leur vie? les honneurs. Dès que les gens on un peu d'argent, ils s'achètent les titres de notabilité à rallonge  au village. N'oubliez pas d'apprendre à prononcer le titre en question!!! Vous le comblerez de joie. (si vous êtes européen vous êtes dispensé).

Si c'et un commissaire...son nom c'est "commissaire untel"

Pour les femmes: j'ai constaté qu'elles sont moins attachées aux titres. ..MAIS très attachées au nom de leur mari surtout s'il s'agit d'un milieu aisé. Dans beaucoup de milieux aisés, vous constaterez que toutes les femmes s'appellent par le nom du mari, même quand elles se connaissent depuis des lustres. C'est pour rappeler leur position de femme de...ça compte au cameroun.

J'ai constaté qu'à paris et Bruxelles, les filles des chefs de village , même d'anciens chefs  se font appeler "princesse".

Aussi le droit d'aînesse. Ne pas oublier. A certains moments, ne pas hésiter à appeler la personne en face "papa" ou "maman", ou "grand frère".

Si vous êtes mbenguiste: toujours avoir dans vos valises un parfum ou un petit truc sympa.  Votre avocat, votre huissier, votre notaire, la sécretaire du big boss  etc....finira par vous le demander. Et croyez-moi que quand ils demandent, ils ne demandent pas le moins cher...Certains vous précisent que dans l'avion vous avez tout ça en free tax.

Souvenez-vous en donc avant de dire  que vous arrivez tel jour. Je suis bien dans le cadre des relations professionnelles, ne vous y trompez pas.

Si vous êtes mbenguiste , et que le contact est régulier, ne vous étonnez pas que petit à petit, on dise , l'air de rien, "ah vraiment j'aimerais aussi faire un tour chez vous là..." . Vous encouragez "mais venez, prenez des vacances"...et vous finissez par comprendre que le signataire de la  prise en charge ça sera vous...sans compter la lettre d'invitation bien sûr...

@nina,

toi tu es ma personne vraie vraie. Tu m'as tellement fait rire psurtout dans la partie de Mr. Le Maire. En effet, j'ai mon ancienne belle-mère qui est 3e adjointe au maire sauf qu'a chaque fois que je la voit je l'appele Madame le mère. Elle me dit laisse ca, tu me déranges

Tu as oublié notre président des bières comment.
Au quartier celui qui vient de mbeng et qui offre des bières a ses anciens compagnons de galère doit absolument être appelé: Président haut et fort.

je vous invite a lire le site internet d'un de nos compatriotes qui relate dans un style comique, la vie quoditienne de chez nous. Attention de ne pas le lire au boulot, vous risquez éclater de rire devant votre patron.

http://kongossa.mondoblog.org/
ou encore
http://kamerkongossa.cm/

Nina000 a écrit:

les amis,

Vous avez expliqué. Mais certains peuvent ne pas bien comprendre....que:

le camerounais aime, voire idolâtre les titres honorifiques. Et ça, que ce soit dans les relations perso et à fortiori professionnelles, il ne faut JAMAIS oublier de mentionner un titre aussi "petit" soit-il.  D'ailleurs vous remarquerez que tout l'entourage de la personne l'appelle par son titre .

Si c'est quelqu'un qui est juge dans un tribunal, vous l'appelez "président". "mon président".  Même si c'est pas au tribunal que vous le croisez.

Si c'est un avocat, notaire ou huissier ne vous hasardez pas à l'appeler autrement que "maître" , y compris  en dehors de vos relations professionnelles . Chaque famille a de plus en plus son "maître"...

S'il est conseiller municipal, oubliez "monsieur le conseiller" si vous êtes hors des locaux de la mairie...shocking!!!! c'est "monsieur le maire" pardi!!!!!! Au quartier, partout, c'est "monsieur le maire"!!!! sauf à la mairie hein, faudrait pas non plus froisser le vrai maire!!!

Si c'est un fonctionnaire en remplacement d'un responsable pendant une cérémonie, faudrait surtout pas avoir le mauvais goût de l'appeler autrement que par le titre du responsable remplacé. Ainsi, lors du bornage de votre terrain, si le sous-préfet  s'est fait remplacer, son remplaçant sera "monsieur le sous-préfet" tout le temps. Et vous ne manquerez pas de lui donner l'enveloppe du carburant qui convient à la 4X4 du sous-préfet, même s'il est venu en voiture de location louée par vous-même (puisqu'on on vous avait dit que votre village est loin et qu'il n'y a pas de transport pour effectuer une descente sur le terrain...).

Si la personne a un doctorat, même si c'est doctorat en électronique, même si c'est doctorat en langues ...définitivement appelez-le "DOCTA" . Ne discutez pas. Ne cherchez pas à comprendre. Même si c'est votre pote de toujours. N'oubliez pas : c'est "docta"...ou "docteur + le nom" pour ceux qui veulent moderniser . Si vous le présentez  à quelqu'un... n'oubliez pas : c'est "je te présente docteur untel..." et non pas "je te présente jean-marie mon ami"...

Si vous devez entrer en relation avec une association de n'importe quoi (de quartier, une cotisation, etc...) on va vous orienter vers son "président". Oubliez son nom : c'est "président" et vous verrez comment il rayonne de fierté. D'ailleurs vous verrez que tous les membres ne l'appellent plus que "président". Et quand vous le voyez agir, PB ne fait pas pire.

Les titre honorifiques dans les villages s'achètent aussi bien qu'ils s'héritent. Le camerounais aime être roi chez lui, au village. Pourquoi croyez-vous que nos vieux milliardaires sont tous maires à la fin de leur vie? les honneurs. Dès que les gens on un peu d'argent, ils s'achètent les titres de notabilité à rallonge  au village. N'oubliez pas d'apprendre à prononcer le titre en question!!! Vous le comblerez de joie. (si vous êtes européen vous êtes dispensé).

Si c'et un commissaire...son nom c'est "commissaire untel"

Pour les femmes: j'ai constaté qu'elles sont moins attachées aux titres. ..MAIS très attachées au nom de leur mari surtout s'il s'agit d'un milieu aisé. Dans beaucoup de milieux aisés, vous constaterez que toutes les femmes s'appellent par le nom du mari, même quand elles se connaissent depuis des lustres. C'est pour rappeler leur position de femme de...ça compte au cameroun.

J'ai constaté qu'à paris et Bruxelles, les filles des chefs de village , même d'anciens chefs  se font appeler "princesse".

Aussi le droit d'aînesse. Ne pas oublier. A certains moments, ne pas hésiter à appeler la personne en face "papa" ou "maman", ou "grand frère".

Si vous êtes mbenguiste: toujours avoir dans vos valises un parfum ou un petit truc sympa.  Votre avocat, votre huissier, votre notaire, la sécretaire du big boss  etc....finira par vous le demander. Et croyez-moi que quand ils demandent, ils ne demandent pas le moins cher...Certains vous précisent que dans l'avion vous avez tout ça en free tax.

Souvenez-vous en donc avant de dire  que vous arrivez tel jour. Je suis bien dans le cadre des relations professionnelles, ne vous y trompez pas.

Si vous êtes mbenguiste , et que le contact est régulier, ne vous étonnez pas que petit à petit, on dise , l'air de rien, "ah vraiment j'aimerais aussi faire un tour chez vous là..." . Vous encouragez "mais venez, prenez des vacances"...et vous finissez par comprendre que le signataire de la  prise en charge ça sera vous...sans compter la lettre d'invitation bien sûr...


Je suis mort de rire. Tu m'as tué vraiment bien expliqué.

@patrick,

il ne s'agit pas de parler notre dialcte (je crois qu'il y en a près de 250) mais de comprendre impérativement les us et coutumes de notres pays. Diaspora, locaux, expatriés, c'est tout le monde qui s'y prête.

Il est vrai qu'a un certain niveau comme les ambassadeurs, les consultants étrangers, les ministres, etc c'est un autre niveau mais reste que, comme l'a dit Nina: le camerounais aime les titres honorifiques et sera choqué si tu ne respecte pas cela.

Ces titres commencent du vigile au président et vous serez surpris de voir que dans certaines situation, la femme de ménage (que je ne rabaisse pas) ou encore le vigile sont appelés au quartier Chef ou encore patronne. Dès le moment ou tu as une position qui te donne de l'argent, tu as droit a un titre.

Le cameroun c'est comme: un beau pays mais tellement compliqué et complexe.

@nina, nous avons oublié les 2e ou 3e adjoint du commissaire qui sont appelés en sont absence: commissaire.

Au marché, c'est asso, ma fille, chaud gars, papi, la mère, le père

Dans tous les cas, de tous ces termes les seuls a éviter sont ceux (d'APPRENTIS-SORCIERS et de Boko Haram),

Maillebois a écrit:

Chère Malaiika et Esope Lilyan, oui, vous avez pas mal expliqué, mais si notre ami est un expatrié, il ne va pas faire cela naturellement sauf s'il est un acteur professionnel et aguerri. Notamment parler le dialecte lorsqu'on est au village...
Pour ma part, je pense que pour un expatrié, les choses dépendent des objectifs de l'entrevue demandée ou de la visite faite. Nos amis camerounais connaissent bien les français et les autres expatriés aussi. Ils ne s'attendent pas à ce qu'ils se comportent comme des camerounais et ils les respectent comme étant des expatriés. Mais évidemment, ils ont eux aussi des objectifs dans la rencontre avec nous qui est pour eux une "opportunité". Et comme les blancs sont réputés riches, il est inutile de dire qu'on a été "écorché" ! Même si c'est vrai, nous ne serons pas crus ni crédibles. La seule solution est de connaître le prix du service rendu et de le donner tranquillement. Bien entendu ce prix sera plus élevé que pour un camerounais, mais cela fait partie du jeu, et ce me semble, c'est également justifié car notre niveau de vie n'est pas le même. Il faut juste que ce ne soit pas exagéré et que notre interlocuteur ne récupère pas plus qu'il n'espère. Un peu de négociation montrera que nous savons le prix payé par les camerounais et que nous connaissons aussi le prix que nous acceptons et devons payer. Et tout se passe alors très bien et nous aurons noué une relation de plus qui nous aidera dans le futur.
En ce qui me concerne j'ai 2 000 numéros de téléphone camerounais dans mes téléphones et une partie sont des relations avec qui nous échangeons des services régulièrement ou non. Mais toujours, je sais que j'aurai besoin de telle personne un jour et inversement, ne serais-ce que donner un numéro de téléphone à quelqu'un qui pourra appeler une personne dont il a besoin en se recommandant de moi.
Amicalement.
Patrick


,

Je suis d'accord avec toi

On ne peut pas combattre une tare en l'attisant: donner des billets aux personnes de l'administration, dans l'espoir que votre dossier avance, c'est remettre de l'huile dans du moteur. J'ai une amie dont les dossiers sont bloqués, parce qu'elle ne m'avait pas écoutée, lorsque je lui avais dit de ne pas débuter ainsi. Au final, elle a perdu ses millions et son dossier.

Moi, je reste poli et respectueuse de la personne dans sa fonction. Je ne lui donne pas l'impression que je dois la motiver...

Jusqu'ici, j'ai obtenu ce que je voulais, sans payer et sans manquer de respect. Au contraire, je pense même que mon attitude était plus favorable. J'en ai des exemples pleins...

Je vous en donne au moins une : Je suis allée dans un commissariat pour enregistrer un document. J'étais avec ma tante. Nous avons vu le policier présent. Gentiment et calmement, je lui ai expliqué ce que nous voulions. En silence, il nous a demandé de le suivre dans son bureau. Je ne me suis assise que lorsqu'il m'a invitée à m'asseoir. Lorsqu'il eu finit. Je l'ai remercié et l'ai salué. Le gars n'a fait aucun geste ni demande ni même, une intention. C'est ma tante qui, au moment de partir elle me dit : " donne lui quelque chose, c'est comme ça qu'on fait ici" Je lui ai répondu qu'il a fait son travail et il n'a rien demandé et ce, je respecte.

Je n'ai jamais payé un franc pour un service  public. Les gens ne sont pas agressifs envers moi non plus. Au contraire, c'est ainsi que j'établis des bonnes relations bien humaines avec eux. Certains sont m^me devenu des amis.

Le camerounais n'est pas qu'un corrompu, il attend aussi qu'on le respecte simplement. Tous ne le sont pas mais, ceux qui ont été sur ma route, c'est le cas.

@Lillianez,

Je te dirais que c'est au cas par cas. Parce que le contraire peut aussi arriver. Être tourné en bourrique parce que vous ne donnez pas, surtout si vous habitez en Occident. On vous dira de venir et revenir, et la personne responsable, comme par magie, sera toujours absente.

De toutes les facons, le commissaire sait que même si on ne donne pas, le prochain va le faire et la roue continuera de tourner. Au final les gens ne font pas un systéme, ce sont les méchanismes en place qui encouragent et découragent les comportements au sein du systéme. Le combat est loin d'être gagné.

Un négociateur aguerri ne montre pas toutes ses cartes en l'entame du jeu et qui dit négociation dit forcément concession. Je te donne, tu vais me passer de A à B. Mais si je te donne et je reste toujours au point A. Il y a un pigeon dans le jeu et c'est pas celui qui reçoit les sous.Dans ce cas, il faut  abandonner la partie avant d'y laisser ses plumes. C'est l'erreur d'appréciation qu'a peut-être commise ta copine.

Donc, pour aider les expats  à se familiariser aux us et coutumes, dits et non-dits, je conseille toujours de se faire accompagner par une personne local de confiance. Je me rappelle un scéne au vietnam ou la vendeuse me taxe un prix au départ, dès qu'elle me voit sortir mes billets, le prix augmente. J'ai voulu discuter. Je  suis soudain encerclé par une troupe de vendeurs ambulants qui hurlent en Vietnamien. Je lui ai rapidement donné ce qu'elle souhaitait et j'ai déguerpi de là. La meme chose peut arriver à un expat qui veut négocier comme local surtout au marché. Vaut-il la peine de risquer sa vie pour 2 euros 50?

Comme Lillianez le dit, toujours demeurez respectueux et courtois. Ne donnez que si le besoin et la situation l'exigent. Mais en aucun moment, n'être condescendant, même si nous sommes frustrés car le fonctionnaire tachêra de vous rappeller que le Cameroun ne fonctionne pas comme en'Occident.

Cordialement,

oh la la vive la REPUBLIQUE BANANIERE

Je me perds toujours dans tout ça au Cameroun

lilianez a écrit:
Maillebois a écrit:

Chère Malaiika et Esope Lilyan, oui, vous avez pas mal expliqué, mais si notre ami est un expatrié, il ne va pas faire cela naturellement sauf s'il est un acteur professionnel et aguerri. Notamment parler le dialecte lorsqu'on est au village...
Pour ma part, je pense que pour un expatrié, les choses dépendent des objectifs de l'entrevue demandée ou de la visite faite. Nos amis camerounais connaissent bien les français et les autres expatriés aussi. Ils ne s'attendent pas à ce qu'ils se comportent comme des camerounais et ils les respectent comme étant des expatriés. Mais évidemment, ils ont eux aussi des objectifs dans la rencontre avec nous qui est pour eux une "opportunité". Et comme les blancs sont réputés riches, il est inutile de dire qu'on a été "écorché" ! Même si c'est vrai, nous ne serons pas crus ni crédibles. La seule solution est de connaître le prix du service rendu et de le donner tranquillement. Bien entendu ce prix sera plus élevé que pour un camerounais, mais cela fait partie du jeu, et ce me semble, c'est également justifié car notre niveau de vie n'est pas le même. Il faut juste que ce ne soit pas exagéré et que notre interlocuteur ne récupère pas plus qu'il n'espère. Un peu de négociation montrera que nous savons le prix payé par les camerounais et que nous connaissons aussi le prix que nous acceptons et devons payer. Et tout se passe alors très bien et nous aurons noué une relation de plus qui nous aidera dans le futur.
En ce qui me concerne j'ai 2 000 numéros de téléphone camerounais dans mes téléphones et une partie sont des relations avec qui nous échangeons des services régulièrement ou non. Mais toujours, je sais que j'aurai besoin de telle personne un jour et inversement, ne serais-ce que donner un numéro de téléphone à quelqu'un qui pourra appeler une personne dont il a besoin en se recommandant de moi.
Amicalement.
Patrick


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Je suis d'accord avec toi

On ne peut pas combattre une tare en l'attisant: donner des billets aux personnes de l'administration, dans l'espoir que votre dossier avance, c'est remettre de l'huile dans du moteur. J'ai une amie dont les dossiers sont bloqués, parce qu'elle ne m'avait pas écoutée, lorsque je lui avais dit de ne pas débuter ainsi. Au final, elle a perdu ses millions et son dossier.

Moi, je reste poli et respectueuse de la personne dans sa fonction. Je ne lui donne pas l'impression que je dois la motiver...

Jusqu'ici, j'ai obtenu ce que je voulais, sans payer et sans manquer de respect. Au contraire, je pense même que mon attitude était plus favorable. J'en ai des exemples pleins...

Je vous en donne au moins une : Je suis allée dans un commissariat pour enregistrer un document. J'étais avec ma tante. Nous avons vu le policier présent. Gentiment et calmement, je lui ai expliqué ce que nous voulions. En silence, il nous a demandé de le suivre dans son bureau. Je ne me suis assise que lorsqu'il m'a invitée à m'asseoir. Lorsqu'il eu finit. Je l'ai remercié et l'ai salué. Le gars n'a fait aucun geste ni demande ni même, une intention. C'est ma tante qui, au moment de partir elle me dit : " donne lui quelque chose, c'est comme ça qu'on fait ici" Je lui ai répondu qu'il a fait son travail et il n'a rien demandé et ce, je respecte.

Je n'ai jamais payé un franc pour un service  public. Les gens ne sont pas agressifs envers moi non plus. Au contraire, c'est ainsi que j'établis des bonnes relations bien humaines avec eux. Certains sont m^me devenu des amis.

Le camerounais n'est pas qu'un corrompu, il attend aussi qu'on le respecte simplement. Tous ne le sont pas mais, ceux qui ont été sur ma route, c'est le cas.


Absolument Liliane
Les situations sont si différentes au pays...que j ai eu droit à des accueils très chaleureux lorsque j allais à  l hôtel de ville. Je ne savais même pas au début que je devais laisser ma carte d identité à  l entrée mais les vigiles avaient été si sympas avec moi à chaque fois uniquement par ma gentillesse. Je ne leur ai pas laissé un seul sous que je m etais  promis d avoir un geste de gratitude avec eux à mon prochain séjour. Pareillement pour la responsable que j allais rencontré qui m a même appelé ma fille et Man gratifié de conseils gratuits, j essayais tant bien que mal de cacher que mais elle  l avais compris et ne m a demandé aucun centime. Il faut dire que ma tenue vestimentaire ne transpirait pas la do hein. Une longue robe  d été et une paire de ballerines. On avait même pitié de moi  J ai eu droit à  des réflexions telles que " hummm elle vient du Sénégal quel mbeng"! Ceci à cause de ma peau ébène. .c est pourtant un beau pays non le Sénégal? Enfin! Mais à la mairie la secrétaire qui avait l âge  de ma mère m a demandé  500 frs et moi je lui ai donné sans demandé pourquoi pensant que  c est un timbre qui manquait ou des frais de je ne sais quoi! Mais j avais trouvé bizarre que l argent remis avait été rangé directement dans son porte monnaie et non dans une caisse. Mon papa revenu me cherché je lui relate et je fus surprise de sa réaction car il fut pris d un fou rire! J ai alors compris! Mais ce fut le seul endroit où je fus gentiment bizoute! Je donnais de mon propre chef à ceux que j avais envie de donner surtout lorsque je voyais que la personne  c'était donné un mal fou (mes délai étaient si court que je pressais tout le monde) juste pour dire merci.

Et après avoir fait religieusement tout ça, attendre de longs mois.

Ils ne se posent pas même la question, si éventuellement vous devez trouver une nouvelle école pour vos enfants, un nouveau logement etc et on vous dira avec un air hautain c'est comme ça, en ajoutant nos enfants vivront mieux. Je le souhaite profondément pour eux, mais éduqués ainsi, ils continueront.

Observer les parents, vous connaitrez les enfants.