QUID de la retraite et aides au conjoint expatrié?

Bonjour,

Pour le conjoint d'expatrié professionnel ou pas, en cas de retour en France (après de nombreuses années à l'étranger), quelles seraient les aides de l'Etat français?

Sachant que si on ne cotise pas personnellement de façon privée pour sa retraite par exemple, ou chomage etc....car parfois il n'est pas possible de travailler dans son pays d'accueil(un genre de chomage forcé en quelque sorte).

Existe t'il des dispositions particulières pour ces cas de figure? Le statut de conjoint expat est il reconnu d'une façon ou d'une autre?

Merci de partager vos expériences.

Personnellement, mes années au Brésil ont correspondu à une disponibilité de la fonction publique, à savoir une mise entre parenthèses de ma carrière, un "blanc" puisque membre de l'éducation nationale, je n'avais pas le statut de détaché.

Du coup, j'ai perdu des annuitées, et quand je suis revenu en Guyane (département français) si j'ai bien bénéficié d'un réemploi, ce fut après tout le monde, "le dernier servi" une fois placés les gens déjà en Guyane, les récemment mutés dans ce département, etc.
Je l'ai accepté de bon cœur parce que je le savais d'avance et parce que j'ai pu me faire une petite "pelote" au Brésil. En outre par nature les postes auxquels je prétendais étaient en général à mon retour ceux dont personne ne voulait (jungle) et de ce fait je n'ai pas été lésé.

Autour de moi, j'ai connu divers cas d'expat's. Ceux qui partaient avec un contrat en bonne et due forme prévoyant le reclassement n'ont pas été lésés. Ceux qui sont partis un peu à l'aventure, en revanche, ont souvent bien gagné leur vie, mais au détriment de la retraite et de la couverture sociale.

Un exemple: un ménage dont le mari était conducteur de travaux et qui a presque toujours bossé en Afrique noire puis en Guyane (là, statut de salarié français).
Sa femme qui l'a suivie avec une carrière de secrétaire en pointillés n'avait quasiment rien, aussi le couple s'est-il organisé: une assurance décès confortable dont elle aurait été bénéficiaire (bien distinguer l'assurance vie de l'assurance décès), une assurance vie assurant une rente viagère au survivant, et le couple avait acquis deux studios pour étudiants permettant d'avoir des revenus locatifs.
A noter que la carrière de l'homme était aussi en pointillés: parfois il avait une couverture (employé par une boîte ou une filiale de droit français) parfois il touchait une grosse paye sans aucun droit connexe (à l'américaine: au Zaïre, 12.000 dollars par mois en 1982 mais zéro couverture sociale). Parfois aussi la paye était modeste et les droits nuls...

Je connais aussi des jeunes actuellement expatriés à Moscou. La carrière de la femme étant interrompue (seul le mari a droit à travailler) ils compensent en achetant à son nom à elle des parts d'immobilier (pour diversifier, pas tout dans le même panier) ce qui la couvre en cas de disparition comme en cas de séparation (bien qu'ils soient très amoureux l'un de l'autre ils y pensent)

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Ce que je voudrais dire à ceux qui ne connaissent pas le milieu expat'... Il y a une extraordinaire hétérogénéité des situations

Certains cumulent les énormes salaires, les avantages colossaux, les garanties de reclassement pour eux voire leurs conjoints. Souvent d'ailleurs, ce sont ceux qui se lamentent le plus et contribuent à rendre les expatriés antipathiques aux yeux des mal informés.

D'autres se sont expatriés par nécessité, voire un peu par hasard, et rament dur, plus qu'ils ne le feraient dans leur pays d'origine, parfois sans même les droits sociaux du pays d'accueil, pour une paye médiocre.
On a même des situations quasi dramatiques comme celle de ces vieux retraités français qui ont bossé une vie durant au Brésil et qui ne survivent que grâce à une maison de retraite caritative à S. Paulo.

Entre les deux, il y a toute la palette.

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Structurellement, quand vous rentrez de l'étranger, vous n'avez en général aucune aide publique hors les allocations "universelles"
: CAF, RSA, CMU (ce qui peut se concevoir quand les années précédentes on n'a pas cotisé pour le système: je sépare bien les impôts des cotisations sociales. Les premiers financent la solidarité de base, les seconds les allocations de chômage, par exemple)

Mais des fois on a du mal à comprendre que des étrangers qui eux non plus n'ont pas cotisé ni payé leurs impôts en France, dès leur arrivée et quand cette arrivée est le fruit d'un acte volontaire obtiennent rapidement ces allocations de base. Pour ma part je persiste à penser qu'il vaut mieux les verser que de voir se développer une misère anachronique, mais je m'interroge sur la liberté "Schengen" qui donne des droits sans aucun devoir.

Persiste et signe, l'installation durable (hors le tourisme) en france devrait être subordonnée à la production d'un projet de vie qui tient la route, étant entendu qu'ensuite si un accident de parcours met ce projet à mal, la solidarité doit jouer.