Métiers de la santé : ces pays offrent les meilleures opportunités aux expatriés

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Publié le 2022-12-05 à 10:00 par Ameerah Arjanee
Depuis la pandémie, la demande de professionnels de la santé ayant de l'expérience a augmenté dans de nombreux pays. Le Canada, l'Irlande et l'Australie offrent actuellement des incitations attrayantes pour accueillir les expatriés œuvrant dans le secteur de la santé.

Le Canada facilite l'obtention de la résidence permanente pour les médecins et les infirmières

Le Canada prévoit d'accueillir 465 000 nouveaux immigrants en 2023. Il s'agira surtout d'immigrants qualifiés qui pourront résoudre la pénurie de main-d'œuvre. Selon « Statistics Canada », il y a actuellement quatre postes vacants pour chaque personne sans emploi, ce qui signifie qu'il n'y a tout simplement pas suffisamment de travailleurs dans le pays. Il s'agit de médecins et d'infirmières qui sont très recherchés. CIC News rapporte qu'en septembre, il y avait environ 136 000 postes vacants non pourvus dans le secteur canadien de la santé.

Les professionnels de la santé sont admissibles sous le plan « Express Entry », une voie rapide pour les immigrants dans les secteurs confrontés à des pénuries de main-d'œuvre. Toutefois, cette voie présentait auparavant des obstacles pour les médecins indépendants qui n'ont pas d'employeur traditionnel ou de revenu mensuel fixe à prouver dans le cadre de leur demande. En septembre, Sean Fraser, le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, a annoncé que cet obstacle allait bientôt être éliminé. Les médecins devraient alors être en mesure d'obtenir la résidence permanente par le biais du plan « Express Entry », même en tant que travailleurs indépendants.

Les gouvernements provinciaux redoublent également d'efforts pour attirer les médecins. La Colombie-Britannique, par exemple, a décidé d'attirer les médecins de famille en supprimant son système de rémunération à l'acte au début de 2023. Ce système permettait aux médecins de ne facturer qu'un montant fixe par consultation, quelle que soit la maladie qu'ils traitaient. À partir de 2023, ces médecins devraient pouvoir facturer des honoraires différents en fonction d'autres facteurs, comme le temps consacré à une consultation et la complexité de la maladie.

Comme le rapporte la CBC, la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick, le Québec et le Manitoba proposent de couvrir les frais de licence des professionnels de la santé et de payer en partie les frais de garde d'enfants, de subsistance et de transport de ces travailleurs. Le programme IEN (« Internationally Educated Nurses ») du Manitoba, par exemple, accueille les demandes des infirmières étrangères vivant au Canada, qu'elles soient titulaires d'un visa temporaire ou permanent, qui souhaitent recevoir un financement pour divers coûts liés à leur travail et à leur intégration sociale.

L'Irlande assouplit les exigences en matière de visa et propose des mesures de déménagement pour les professionnels de la santé

L'Irlande connaît une fuite des cerveaux de ses jeunes vers d'autres pays de l'UE ou des pays anglophones. Et comme le Canada, l'Irlande connaît simultanément un faible taux de chômage et une pénurie de main-d'œuvre, notamment dans les secteurs de compétences comme les services financiers et les soins de santé. Au cours des années 2021 et 2022, le gouvernement irlandais a dévoilé une série de mesures pour attirer les travailleurs de la santé.

En octobre, le « Health Service Executive » (HSE) irlandais a annoncé un généreux programme de déménagement international pour les professionnels de la santé s'installant dans le pays. Ce forfait de plus de 4 000 € couvrira le vol, le logement initial (premier mois), la licence professionnelle et les frais d'examen de tous les expatriés dans le domaine de la santé. Leurs cas sont évalués individuellement et ils peuvent bénéficier d'un financement plus élevé s'ils arrivent d'un pays lointain non-membre de l'UE ou s'ils ont des frais supplémentaires comme l'IELTS (test de compétence en langue anglaise) ou la réinstallation de leur famille.

Divers postes dans le domaine de la santé ont été ajoutés au « Critical Skills Employment Permit », le permis de travail pour compétences essentielles pour le pays. Il s'agit, entre autres, de médecins généralistes, de pharmaciens, d'auxiliaires médicaux, de psychologues, de radiographes, de diététiciens et de podologues. Ce permis présente divers avantages : il n'est pas nécessaire de passer un examen des besoins du marché du travail pour vérifier si un travailleur irlandais aurait pu occuper le poste, le regroupement familial est rapide et facile, et après deux ans d'obtention de ce permis, un expatrié peut devenir un travailleur indépendant en Irlande. Pour obtenir ce permis, les professionnels de la santé étrangers doivent bénéficier d'un contrat de travail initial de deux ans et se voir offrir au moins 64 000 € par an.

L'Australie offre des incitations aux professionnels de la santé étrangers à s'installer dans ses régions rurales

En Australie, le plus grand état, Victoria, où se trouve la ville de Melbourne, offre des mesures de déménagement similaires à celles de l'Irlande. Le site web du ministère de la Santé de Victoria indique que les professionnels de la santé internationaux peuvent bénéficier d'un forfait de relocalisation s'ils rejoignent le système de santé public. Ils reçoivent 10 000 $ (en dollars australiens) s'ils s'installent dans une zone métropolitaine et 13 000 $ s'ils s'installent dans une région rurale de Victoria.

Comme le rapporte la société de recrutement médical « Wavelength », l'Australie rurale fait face à une grave pénurie de médecins et d'infirmiers. Il y a un médecin pour 3 000 patients dans les zones rurales australiennes, contre un pour 400 patients dans les zones métropolitaines. C'est pourquoi les spécialistes médicaux internationaux se voient offrir un forfait de déménagement plus élevé pour s'installer dans une région rurale de l'Australie, même si le coût de la vie peut y être moins élevé que dans les villes. Divers professionnels de la santé peuvent bénéficier de ce forfait de relocalisation : les médecins généralistes, les pharmaciens, les sages-femmes, les infirmières, les psychiatres, les travailleurs sociaux, les scientifiques de laboratoire, les médecins militaires.

Les soins aux personnes âgées figurent parmi l'un des secteurs qui connaissent les plus fortes pénuries de main-d'œuvre dans le pays. Le programme « Pacific Australia Labour Mobility » (PALM), qui a été étendu en avril 2022, permet à des infirmières, des sages-femmes et des gestionnaires de soins de santé des pays du Pacifique (Timor-Leste, Fidji, Vanuatu, etc.) de travailler dans le secteur des soins aux personnes âgées dans les régions rurales de l'Australie. Ils font partie des 35 000 travailleurs qualifiés que l'Australie entend accueillir chaque année. En octobre, le ministère de l'Intérieur a commencé à accélérer le traitement des visas de travail afin de réduire l'arriéré.