L'Indonésie lance son visa résidence secondaire

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Publié le 2022-11-02 à 07:00 par Asaël Häzaq
10 ans. L'Indonésie franchit un nouveau cap. Avec son nouveau visa de résidence secondaire, elle permet aux étrangers de rester sur le territoire pendant 5 à 10 ans. À condition, bien entendu, de respecter les règles. Quels sont les profils visés par cette nouvelle mesure ? Détails et réactions de la communauté Expat.com.      

Visa résidence secondaire : principe et conditions d'éligibilité

C'est dans un communiqué publié le 25 octobre que Direction générale indonésienne de l'immigration relevant du ministère du Droit et des Droits de l'homme confirme l'introduction d'un nouveau visa. Widodo Ekatjahjana, son directeur par intérim, s'en félicite. « À la veille d'accueillir le sommet du G20 [qui se tiendront les 15 et 16 novembre], nous avons officiellement lancé le visa de résidence secondaire ». La Direction générale vise un objectif : booster l'économie en attirant les touristes à Bali et dans les autres destinations touristiques. Les autorités prévoient une entrée en vigueur de la mesure en décembre.

Ce nouveau visa permet aux étrangers de rester sur le sol indonésien durant 5 à 10 ans. Pour postuler, les candidats devront détenir un passeport valide (validité d'au moins 36 mois), une photo d'identité récente et en couleur, un CV, ainsi qu'une preuve de fonds (relevés bancaires, garanties financières) de 2 milliards IDR (près de 130 000 USD). La demande s'effectue en ligne.

Un nouveau visa pour riches expatriés ?

Quelles sont les personnes ciblées par ce nouveau visa ? Widodo Ekatjahjana explique : « Cette politique d'immigration est l'une des incitations non fiscales qui peuvent inciter certains étrangers à rester et à contribuer positivement à l'économie indonésienne dans un contexte économique mondial de plus en plus dynamique ». Par « certains étrangers », les autorités ciblent les investisseurs, entrepreneurs, ou encore, les riches retraités. Fred, qui vit en Indonésie depuis longtemps, y voit certes, une sélection, mais pense qu'elle n'est pas nécessairement mauvaise. « […] Ils recherchent les personnes de « meilleure qualité ». L'argent ne le garantit pas, mais trace une ligne [difficile à franchir]. » Et Fred de rappeler les comportements désastreux de certains touristes désargentés, ivres dans les rues de Bali. Denis, qui souhaiterait vivre en Indonésie approuve également la mesure : « Oui c'est une bonne chose, ce visa résidence secondaire. »

Mais Harald, en pleine réflexion sur une possible expatriation en Indonésie, s'interroge. L'argent est-il vraiment la seule variable de sélection, et opère-t-il vraiment une bonne sélection ? «[...] la tendance va au tourisme aisé et à la résidence secondaire. […] Même les exigences pour les visas de nomades numériques partout dans le monde dépassent de loin le revenu normal. » Un constat que partage Pasher qui, lui aussi, pense à s'expatrier en Indonésie. « Je ne vois pas trop l'intérêt pourquoi fixer un plafond si haut ? Le but non avoué n'est-il pas de créer un Bali pour les riches ? La Covid avait déjà commencé à faire partir les moins riches, le but maintenant est de relever encore d'un cran pour attirer les plus riches, mais cela ne suffira pas. »

Ce nouveau visa réussira-t-il à attirer les expatriés ? À relancer le tourisme ? Le gouvernement semble également prêt à lancer son visa nomade numérique. Il entretient l'attente depuis plusieurs mois déjà, et prévoit un visa qui durerait 5 ans. Selon Sandiaga Uno, ministre du Tourisme, la mesure pourrait attirer plus de 3 millions de touristes supplémentaires. Même optimisme pour la Banque centrale indonésienne se montre optimiste, qui table déjà sur une croissance de 3,8 à 4,6 % cette année.