Kenya : les permis de travail pour les travailleurs expatriés en hausse

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Publié le 2022-05-25 à 07:18 par Ester Rodrigues
Le nombre de permis de travail délivrés aux professionnels étrangers au Kenya affiche une hausse de 25,3 % en 2021 suite à la reprise du marché du travail favorisée par l'assouplissement des restrictions sanitaires. Qu'est-ce que cela signifie ?

Le journal Business Daily rapporte que le Département de l'immigration a délivré 7 332 nouveaux permis de travail à des ressortissants étrangers en 2021. Il s'agit d'une augmentation de 1 481 par rapport aux 5 851 délivrés en 2020. Cette hausse est la plus forte enregistrée depuis 2017, quand 2 515 nouveaux emplois avaient été créés pour les expatriés. L'année précédente, 8 366 permis de travail avaient été délivrés.

L'assouplissement des restrictions sanitaires liées à la Covid a favorisé la reprise des voyages internationaux au cours de l'année écoulée. Une situation qui, comme l'on s'attendait, a boosté les activités commerciales dans des secteurs tels que la fabrication, le transport et l'entreposage, ainsi que l'hébergement et les services de restauration. Les dernières statistiques publiées sur l'immigration au Kenya datent de 2015 : le pays avait accueilli 1 084 357 expatriés, ce qui représente une hausse de 16,98 % par rapport à 2010.

Ce qui attire les expatriés au Kenya c'est principalement son potentiel de croissance économique. Les jeunes expatriés, en particulier, peuvent bénéficier de l'accès à une main-d'œuvre qualifiée, de l'amélioration constante des infrastructures, sans oublier la situation stratégique du pays en tant que pôle économique en Afrique de l'Est.

Moins de bureaucratie

La hausse du nombre de permis de travail au Kenya résulte de l'informatisation du système de délivrance. Ce changement a été introduit le 1er janvier 2021, conformément à une politique de numérisation de la prestation de services et d'augmentation de la collecte des recettes tout en réduisant le temps d'attente. Selon la Kenya Investment Authority (KenInvest), le cadre d'approbation des permis de travail limité dans le temps fait partie d'une réforme juridique de la promotion des investissements par le ministère de l'Intérieur et le Trésor. C'est la raison pour laquelle le nombre de permis de travail renouvelés a légèrement augmenté de 11 395 à 11 973 en 2020. L'enregistrement des ressortissants étrangers a augmenté de 29,8 % pour atteindre 24 713 en 2021. Cependant, les 7 332 permis de travail accordés au cours de la même année étaient inférieurs à ceux des cinq années précédant 2021. En 2018, 9 465 permis de travail avaient été délivrés.

Cependant, il existe des opportunités intéressantes pour les expatriés désireux d'investir au Kenya. KenInvest a récemment annoncé sa nouvelle stratégie pour clarifier les délais fixés pour l'approbation des licences et permis pour les investisseurs étrangers afin de faciliter l'installation de leurs entreprises.

Bonne nouvelle pour les Tanzaniens également. L'an dernier, le Kenya a supprimé les exigences pour ces derniers en matière de visas et de permis de travail dans le but de stimuler le commerce et le tourisme entre les deux pays.

En 2020, en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19, telles que l'annulation des vols et la réduction des revenus dans la plupart des entreprises, le nombre de permis de travail délivrés à ces derniers a chuté de 34,7 %, soit de 5 851 en 2019 à 3 116, les entreprises ayant eu recours au gel des nouvelles embauches.

Opportunités d'emploi

La hausse enregistrée en 2021 fait cependant suite au boom de l'emploi dans les secteurs formel et informel, même si l'économie kényane poursuit ses efforts pour s'adapter aux retombées de la pandémie. Au total, 926 100 emplois ont été créés dans les secteurs formel et informel l'an dernier. Il s'agit du nombre le plus élevé depuis 2015, année au cours de laquelle 929 000 postes avaient été ouverts. Aujourd'hui encore, les opportunités existent dans divers secteurs comme l'hébergement et la restauration et les services, l'éducation, les arts et spectacles, et les activités professionnelles et techniques.

Selon l'African Policy Brief sur le marché du travail kényan publié en février, malgré la forte croissance économique du Kenya, la croissance de l'emploi dans le secteur formel a été lente ces deux dernières décennies. Par ailleurs, il y a eu de nombreuses interventions politiques pour lutter contre le chômage auprès des jeunes, mais les efforts n'ont malheureusement pas suffi.

L'African Policy Brief fournit une évaluation des secteurs à fort potentiel en termes d'emploi. Selon les observations, des secteurs tels que l'agriculture, le transport, le commerce, la construction ainsi que l'éducation ont un potentiel plus important en termes d'emplois pour les jeunes. Par exemple, le secteur agricole a des besoins plus élevés, ce qui signifie que les chaînes de valeur de l'élevage, de l'horticulture et de la production de riz sont les plus porteurs.

Pourquoi choisir le Kenya ?

Les expatriés au Kenya qui partagent leurs expériences sur les forums d'expatriés affirment qu'ils se sentent généralement bien intégrés dans la communauté locale ainsi que celle des expatriés, particulièrement les anglophones. Nairobi, la capitale, est considéré comme une destination facile d'accès, et le climat du Kenya, dans l'ensemble, est jugé plutôt satisfaisante. Outre les diverses opportunités en termes de vie sociale, le coût de la vie, ainsi que les salaires offerts aux expatriés, sont des facteurs attractifs. Cependant, la perception de corruption est plutôt élevée, et le manque de sécurité individuelle est souvent décrié.