Comment s'annonce le marché du travail international en 2022 ?

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Publié le 2022-01-24 à 10:00 par Asaël Häzaq
L'actualité Covid le ferait presque oublier. Malgré la crise, les États multiplient les politiques de relance économique. Les organisations patronales elles-mêmes appellent au renforcement des mesures pour recruter plus facilement la main-d'œuvre étrangère. Les situations s'apprécient cependant différemment selon les pays. Quelles sont les grandes tendances du marché du travail en ce début 2022 ? Quelles sont les opportunités à saisir, les secteurs porteurs ? Expat.com fait le point.

Europe

En 2022, travail rime avec innovation et high-tech. Un projet illustre les perspectives d'emploi en la matière. Appelé « B-Hub for Europe », il rassemble « 5 écosystèmes européens pour faciliter la croissance des start-ups » via des technologies de stockage et de transmission d'informations de manière fluide, sécurisée, et sans organisme de contrôle. Également appelée « blockchain », c'est cette technologie qui est à l'œuvre dans le développement du bitcoin. La Roumanie, la Lituanie, l'Allemagne, l'Italie et la France unissent leurs compétences pour faire de l'Europe « l'un des premiers marchés mondiaux en matière d'innovation blockchain. » Ingénieurs informaticiens, ingénieurs mathématiques, développeurs, data scientists, data analysts, traffic managers, consultants e-business, webdesigners, webmasters, développeurs multimédia, administrateurs systèmes, chefs de projet digital, experts en cybersécurité, User Experience designer (UX designer) figurent parmi les postes les plus recherchés. Ces secteurs innovants ne masquent cependant pas une réalité économique en demi-teinte. La France, par exemple, ne parvient pas à se débarrasser d'un chômage quasi structurel. Beaucoup de secteurs déjà fragiles sont malmenés par la Covid. Le besoin de personnels soignants est criant – c'est en fait un problème mondial. De l'Allemagne au Royaume-Uni, en passant par la Croatie et la Grèce, on dénonce un manque de moyens techniques et humains, résultat, selon certaines voix, d'une politique capitaliste appliquée au monde de la santé. La situation dans les Balkans est plus alarmante encore, avec une crise sanitaire qui étrangle les secteurs hospitaliers, accélère la baisse démographique et la fuite des cerveaux. La Croatie fait le pari du bonus pécuniaire pour inciter ses talents à rester sur le territoire, à investir, et à innover.

Innovation toujours dans la logistique. Avec les transports, elle impulse un véritable cercle vertueux et s'étend dans les domaines de la santé, du BTP, du commerce, de l'agroalimentaire etc. L'Allemagne fait office de géant européen de la logistique, avec le port de Hambourg, n°1 des transits, assurant des liaisons avec le monde entier. Vient ensuite Duisbourg, le plus grand port fluvial d'Europe, et son axe direct avec la Chine. L'Allemagne recherche toujours des logisticiens portuaires qualifiés pour booster un secteur en plein renouvellement. Même dynamisme en France. Avec plus de 150 000 entreprises, 2 millions d'emplois, la logistique tend vers plus de performance, de prise en compte de la pénibilité du travail, de responsabilité écologique. Roboticiens, ingénieurs, techniciens, imprimeurs 3D sont au cœur de ce nouvel écosystème. 

On en parle encore peu, quoique les professionnels sentent le vent tourner depuis quelques années. Fortement impacté par la pandémie, le monde du cinéma connaît paradoxalement une petite révolution. La Lituanie est en passe de devenir le nouveau poids lourd européen en matière de production cinématographique. Malgré la pandémie, une quinzaine de tournages ont déjà vu le jour sur le sol lituanien. Le phénomène impacte positivement tout un secteur : accessoiristes, coiffeurs, maquilleurs, cameramen, monteurs, décorateurs, costumiers, infographistes, scénaristes, concept artists, animateurs 2D/3D… Les professionnels de l'animation sont aussi recherchés en France, premier producteur d'animation européen, et 3e mondial, derrière les États-Unis et le Japon. La concurrence entre les plateformes de streaming démultiplie les opportunités professionnelles, au niveau mondial.

Afrique

On l'appelle la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Créée il y a tout juste un an, elle entend concentrer le plus vaste marché unique mondial – plus d'un milliard de consommateurs, représentant 3,4 milliards de dollars – en connectant les 54 pays africains entre eux. Une avancée commerciale unique, pensée pour booster l'économie, les investissements, et le développement des industries africaines. L'innovation est, tout comme en Europe, au cœur du projet. Le ZLECAF retient un bilan plutôt positif, l'année ayant contraint ses libertés d'action, Covid oblige. 71% des 400 PDG interrogés par la ZLECAF se disent prêts à investir pour le développement de l'Afrique, avec une volonté commune : tendre vers une réelle panafricanisation, tisser un réseau de multinationales africaines prompt à dynamiser toutes les économies et lutter contre le fléau du chômage. 

L'industrie pétro-gazière reste l'un des gros pourvoyeurs d'emploi d'Afrique. Sonatrach, grand groupe pétro-gazier algérien, annonce ainsi « investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l'exploration, la production, le raffinage de pétrole, la prospection et extraction de gaz » (AFP pour Africanews). 8 milliards seront déjà déployés cette année, précise Toufik Hakkar, interviewé par AL24 news, chaîne de télévision internationale algérienne. Des investissements fleuves avec autant de perspectives d'emploi à la clé. Au Congo-Brazzaville, c'est le manque de personnel qualifié dans le secteur pétrolier qui pousse à la création d'instituts de formation spécialisés. Depuis le 3 janvier, le pays dirige l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Une direction qu'il assurera toute l'année, et qu'il entend marquer par son innovation dans la formation des talents africains. « Si nous voulons bénéficier de ces ressources naturelles, nous devons être capables de les négocier au mieux. Nous devons être capables d'assurer la transformation et la migration des expertises vers un secteur local dynamique », analyse Bruno Itoua, ministre des Hydrocarbures (cité par Zoomeco site d'information de la République Démocratique du Congo/RDC). C'est en fait toute l'Afrique centrale qui serait concernée par ce manque de main-d'œuvre dans le secteur pétrolier, notamment dans les postes clé. D'où la création, annonce le ministre Itoua, d'un Institut africain du pétrole à Pointe-Noire, capitale économique du pays. L'Institut est pensé pour pouvoir fonctionner autant en ligne qu'en présentiel, et se tourner vers l'international. Le ministre congolais a signé un partenariat avec l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs en France (IFP school). Mais sans date d'ouverture encore annoncée, les critiques restent dans l'expectative. Si le constat est partagé par tout le monde – besoin de main-d'œuvre dans les industries de pointe – les dérives politiques sont également connues de tous. 

Mais peut-on allier croissance pétrolière et économie verte ? La Banque africaine de développement (BAD) annonce la couleur juin 2021 : « changement climatique et croissance verte ». La croissance, et donc, les créations d'emplois, peuvent et doivent se faire en intégrant les nouveaux défis environnementaux. Les manques de mains-d'œuvre se font aussi criants dans ces domaines. Ingénieurs, spécialistes du climat, physiciens, data scientists et analysts, chercheurs, constructeurs spécialisés dans les matériaux durables, techniciens qualifiés, chefs de projets, commerciaux, financiers, biologistes, agents de qualité des eaux, etc., seront aux avant-postes pour relever les défis climatiques dans un contexte pandémique. Akinwumi Adesina, président de la BAD, soulève un triste paradoxe : « Les pays africains comptent pour moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, mais subissent les pires effets du changement climatique. » D'où l'urgence d'investir en moyens humains et techniques pour s'adapter à ce nouveau contexte comme le grand parc éolien au Kenya (2019), ou la centrale solaire en Égypte (2021). Les projets « électrification du désert » et « Grande Muraille verte » (pour endiguer la désertification du Sénégal) sont encore en chantier. 

Ça bouge aussi dans la culture. Le cinéma et l'audiovisuel représentent aujourd'hui 5 millions d'emplois. Ce chiffre devrait passer à 20 millions. En octobre 2021, la Fédération panafricaine des cinéastes et l'UNESCO se rassemblent pour brosser les contours du nouveau défi de l'Afrique. « Créer plus de 20 millions d'emplois. » Concrètement, il s'agit de préserver les ressources déjà présentes, d'investir dans les infrastructures, de développer des partenariats à l'étranger (la Chine, grand partenaire de l'Afrique, a soutenu la création de la « première cartographie complète des industries cinématographiques et audiovisuelles). Là encore, de nombreuses opportunités professionnelles seraient à pourvoir, pour un rayonnement de la culture africaine, et dans ses terres, et aussi, à l'international.

Océanie

En Océanie aussi, les opportunités professionnelles vont de pair avec l'innovation. Les îles composant le continent doivent aussi faire face à l'urgence climatique. L'éruption volcanique à l'origine du tsunami qui a frappé les îles Tonga le 15 janvier dernier sonne comme un nouvel avertissement. Les petites îles du pacifique, elles, sont directement menacées de disparition. La submersion de l'île de Kale, appartenant aux îles Salomon rappelle la nécessité d'agir durablement pour préserver et sauver l'environnement. Rassemblés en Alliance des petits États insulaires (Aosis), les pays alertent le monde (dernier fait d'arme à la COP26) et promeuvent les projets respectueux de l'environnement. Agent technique en gestion et restauration des écosystèmes, chargé d'études naturalistes, agent de développement des énergies renouvelables, ingénieur études énergies renouvelables et efficacité énergétique… en Océanie, les métiers de demain se tournent vers la préservation de l'environnement. « L'initiative Kiwa » va dans le même sens. À l'origine du projet, la France et l'Union européenne, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Il s'agit de s'adapter aux nouveaux enjeux climatiques en soutenant les projets verts dans le Pacifique : préservation de la biodiversité, mise en valeur des savoir-faire locaux, recrutement des talents locaux etc. Des appels à projet sont ouverts jusqu'au 4 avril 2022.

Mais à l'instar des États d'Afrique, les pays d'Océanie semblent parfois s'égarer entre les impératifs environnementaux et économiques. Pour lutter contre le chômage et soutenir la croissance, le premier ministre australien Scott Morrison autorise, en octobre 2021, l'agrandissement d'une mine de charbon. C'est alors le troisième agrandissement validé par le pays. Forte de ses 39 000 emplois créés, l'industrie du charbon est, pour Morrison, un pilier économique. Impossible de faire l'impasse sur cette manne, après les ravages climatiques et la crise sanitaire. Faux, rétorque David Ritter. Ce sont justement les récents ravages climatiques subis par l'Australie et la crise sanitaire qui doivent motiver un changement radical de politique, qui sera bénéfique pour l'emploi, et l'emploi à long terme. « Les arguments du Premier ministre sont faux car il n'y a pas d'économie sûre dans le futur qui dépende des énergies fossiles. En revanche, la crise climatique menace des dizaines de milliers d'emplois dans de nombreux secteurs, comme l'agriculture ou le tourisme. À elle seule, la Grande barrière de corail fait travailler plus de 60 000 personnes. » Et le militant de rappeler l'influence considérable des lobbies de l'industrie du charbon sur le gouvernement. Morrison, climatosceptique, a d'ailleurs choisi pour chef de cabinet un ancien lobbyiste de l'industrie du charbon. Le premier ministre préfère se pencher sur les autres secteurs pourvoyeurs d'emplois : l'innovation et la technologie, l'enseignement, la santé, le BTP, l'informatique, les emplois techniques qualifiés (ouvrier qualifié, plombier, électricien, soudeur...). 

Dans un tout autre domaine, la Nouvelle-Zélande s'inquiète de la montée de l'influence chinoise dans le pacifique sud. Une montée discrète qui pousse le pays à renforcer sa sécurité. S'il communique moins sur ses besoins de main-d'œuvre en la matière, il s'agit bien de réorienter la stratégie néo-zélandaise dans une zone désormais soumise à de fortes pressions. Pour le ministère des Affaires étrangères, la zone indo-pacifique est le nouveau « théâtre mondial de la concurrence stratégique ». D'où le renforcement de ses alliances avec l'Australie, les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni.  

Asie

Urgence démographique et climatique, faible croissance, instabilité politique, menace de guerre… sur fond de crise sanitaire. Comme les autres pays, les États du continent asiatique se lancent dans une course pour renouer avec la croissance. Mais avec quelle feuille de route ? Déjà en crise, le Liban sombre dans le chaos suite à la double explosion du 4 août 2020. Fragilisé, le secteur de l'emploi plonge dans une crise sans précédent. Un groupe d'expatriés libanais lance, en mars 2020, « Jobs for Lebanon », plateforme unique permettant aux travailleurs indépendants libanais d'être mis en relation avec des recruteurs du monde entier, pour des emplois pouvant se réaliser en télétravail, depuis le Liban. 

La Russie vit entre deux eaux : si la majorité de ses terres sont dans sa partie orientale, située en Asie du nord (régions de l'est et du nord), sa partie occidentale est rattachée à l'Europe (régions de l'ouest et du nord). C'est dans cette partie que vie le plus grand nombre d'habitants. Les richesses naturelles, elles, irriguent tout le pays. Pilier mondial dans la production de gaz et de pétrole, la Russie s'illustre aussi dans la production de diamant, de nickel, de platine. A cela s'ajoutent les industries chimiques, métallurgiques et mécanique, héritées de l'ère soviétique. L'industrie emploie ainsi près du tiers de la population russe, et pèse plus de 30% du PIB. Un secteur clé, pourvoyeurs d'emplois, mais qui n'empêche pas la montée des inégalités. C'est le paradoxe russe. Les richesses du pays ne parviennent pas à la population. Ceci est encore plus vrai pour les régions de l'ouest et du nord. La pandémie n'a fait qu'aggraver les inégalités, et le marché de l'emploi est en berne. 

Hausses des inégalités aussi en Chine, quand bien même le président appelle, en août 2021, les riches chinois à faire des efforts, lui-même promettant un « ajustement » des trop hauts revenus. Mais le président préfère parler des 12 millions d'emplois créés en 2021. Parmi les secteurs porteurs, le numérique, l'innovation technologique, l'industrie, le tout dans un esprit « made in China » dynamique. Selon Gao Gao haut responsable de la Commission nationale pour le développement et la réforme, la Chine compte 200 millions de travailleurs qualifiés, et 50 millions de travailleurs très qualifiés. Il voit en eux les ambassadeurs et les piliers d'une Chine solide, innovante, unie, moderne. Au Japon, l'heure est plutôt à la prudence. La pandémie a freiné les projets de recrutement. En 2019, un sondage du média d'information Nippon.com indiquait que 50,6% des entreprises allaient recruter des personnels étrangers l'année suivante. 2020 et la Covid fait revoir les ambitions à la baisse. En 2021, elles ne sont plus que 39,2% à envisager de recruter des étrangers. Ce sont les métiers innovants et/ou hautement techniques, qualifiés, qui résistent à la crise. Au Japon aussi, on se tourne vers l'innovation : robotique, métiers de l'ingénierie, informatique, intelligence artificielle, data science, data analyse... Leader de la robotique, le pays entend soulager ses populations vieillissantes (elles représentent près d'un tiers des habitants) grâce aux robots. Centres de retraites, hôpitaux… les humanoïdes s'implantent et occupent des postes délaissés par les actifs (le Japon est en manque critique d'agents dédiés aux services à la personne). Mais les robots interviennent aussi dans l'industrie (exosquelettes, machines high-tech), les services, la recherche, l'agroalimentaire… Ils participent même à l'inclusion, en permettant à des salariés en situation de handicap de travailler à distance. Dans un tout autre domaine, les métiers de la finance, de la banque et des assurances continuent de recruter des personnels qualifiés. Le marché du travail reste cependant en difficulté.

Même frénésie pour la finance, le marketing, la communication et l'informatique aux Émirats arabes unis, surtout à Dubaï. À grand renfort de campagnes de communication, l'État s'est autoproclamé « zone refuge » pour tous les individus lassés par les restrictions sanitaires. Mais les Émirats misent surtout sur des personnels très qualifiés : ingénieurs en informatique, directeurs marketing, financiers, responsables de production, community managers, responsables SEO, data scientists et analysts, responsables e-commerce, experts en transformation digitale, médecins… Malgré les effets d'annonce, la crise sanitaire a aussi impacté les Émirats. L'exposition universelle, commencée en octobre 2021 et qui se termine en mars prochain, devrait également doper les marchés du BTP, de l'immobilier, et des énergies renouvelables. 

Amériques

La Covid laisse des traces toujours plus profondes dans les économies. Au Brésil, l'économie s'essouffle et le marché de l'emploi peine à se dynamiser. Le voisin Argentin est tout aussi secoué. Malgré tout, quelques secteurs parviennent à rester à flot. Là encore, c'est du côté de l'innovation qu'il faut se tourner. La fintech, les métiers de la banque et de la finance, l'e-commerce, les métiers de la communication et du marketing recrutent des personnels qualifiés. C'est au nord que se trouvent le plus d'opportunités professionnelles. Le Canada pourrait accueillir jusqu'à 400 000 immigrants. Telle est l'annonce que le gouvernement s'apprêterait à faire en février prochain, lors de la présentation de son plan immigration 2022-2024. Le chiffre a en fait déjà été révélé en octobre 2020. Reste à confirmer les positions gouvernementales ou de les modifier eu égard à la situation sanitaire. Mais le Canada recrute et continuera de recruter des talents internationaux. Rien que pour le premier trimestre 2021, plus de 550 000 postes n'ont pas trouvé preneur (150 000 au Québec). Transport, logistique, agroalimentaire, agriculture, pêche, santé, vente au détail et en gros, BTP, santé, métiers de l'administration, de l'informatique, du graphisme et du design, de l'architecture, de l'ingénierie… les secteurs sous tension sont nombreux, et représentent autant de débouchés professionnels pour les candidats à l'expatriation. 

Bilan plus mitigé aux États-Unis, quoique le secteur privé a créé plus de 6 millions d'emplois en 2021. Tout comme le voisin canadien, le pays accuse un manque de main-d'œuvre dans des secteurs clés : la santé, l'agroalimentaire, le commerce de détail… Comme d'autres pays, les États-Unis sont aussi résolument tournés vers l'innovation et la haute technologie. Les métiers de l'informatique, de l'ingénierie, de la finance, de la communication, ou de l'industrie de pointe reste de gros pourvoyeurs d'emplois. Autre marché en pleine expansion : le jeu-vidéo. Il ne fait pas souvent parler de lui dans la presse généraliste, pourtant, le marché du jeu vidéo a bondi de +30% pour le seul trimestre 2021. L'agence américaine d'étude NPD Groupe révèle qu'en 2021, les jeux les plus vendus du monde sont les Call of Duty, des jeux américains. Conception/création (concept artist, game designer, character designer, sound designer, game artist…), informatique (programmeur mobile, développeur, programmeur 3D, animateur 3D, modeleur 3D, directeur technique…) marketing (chef de projet, community manager, data scientist, brand manager, chargé de production…), e-sport (joueur professionnel, streamer, organisateur d'évènements, business developer, coach, manager, ambassadeur…), les métiers du jeu vidéo sont en plein boom. Même émulation du côté des plateformes de streaming, avec, là encore, de nouvelles perspectives de carrière.

Tenus par la même crise sanitaire, les divers pays se tournent vers les mêmes solutions d'avenir : l'innovation, les nouvelles technologies, le développement durable. Les promesses lancées en pleine pandémie semblent cependant oubliées. Face à la hausse criante des inégalités et du chômage, le levier économique traditionnel paraît plus facile à enclencher que celui de l'emploi vert. Un dialogue est-il possible entre les partisans de la décroissance et les climatosceptiques, misant tout sur l'emploi traditionnel, quitte à polluer davantage ? C'est tout l'enjeu de ces prochaines années.