Devenir entrepreneure en pleine pandémie en faisant l'école à la maison : Cette expatriée française l'a fait !

Interviews d'expatriés
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Publié le 2021-11-26 à 08:00 par Expat.com team
Passionnée par les langues et le domaine artistique, Sophie est une expatriée épanouie. Arrivée à l'île Maurice en 2018 avec un Occupation Permit, elle est aujourd'hui à la tête de sa propre entreprise. Elle raconte à Expat.com comment elle concilie sa vie professionnelle et vie de famille.

Qui est Sophie ?

Je m'appelle Sophie, j'ai 40 ans. Je suis mariée à Étienne et nous avons une fille, Noémie. Nous sommes tous les 3 Français et expatriés à Maurice depuis 2018. 

Pourquoi avez-vous décidé de vous installer à l'île Maurice ? 

Mon mari a toujours été passionné par l'océan, la pêche et avait une profonde envie d'expatriation... quand on aurait 40 ans.

Nous en avons parlé longuement et avons « préparé » un possible départ durant plusieurs années, cherchant une destination avec le meilleur compromis en termes de langue, de culture, mais aussi un lieu permettant de suivre un cursus scolaire français pour notre fille, juste au cas où il faudrait retourner en métropole.

Au cours de nos recherches sur des forums notamment celui d'expat.com, plusieurs voyages dont 2 à Maurice, chez l'habitant, il nous est apparu évident que c'était ici que nous souhaitions nous établir : pour la richesse de sa culture, pour la gentillesse de ses habitants, pour l'océan aussi, évidemment, et les opportunités que nous pourrions peut-être y trouver. Nous l'espérions en tous les cas...

J'ai accepté qu'on se lance fin 2017, et nous avons cherché du travail à distance dès janvier. Un troisième voyage étant déjà prévu pour fin février 2018, nous avons utilisé nos 15 jours sur place pour chercher du travail. 

En plus, il y avait eu un petit cyclone cette année-là, alors les jours étaient pluvieux!

Finalement, j'ai passé un entretien le dernier jour de notre séjour, c'était le Jour de la fête de l'indépendance de Maurice à vrai dire... Le soir même, nous reprenions l'avion pour la France. On m'a rappelé 2 jours plus tard, pour valider ma candidature à la condition de prendre le poste 4 semaines plus tard. Tout s'est donc finalement très vite enchaîné pour notre famille, afin d'être de retour sur le territoire mauricien 3 semaines plus tard avec nos quelques valises.

Et nous avons relevé le défi. 

Quel a été votre parcours professionnel avant de vous installer ici et en arrivant ? 

J'ai évolué dans le tourisme principalement et dans le secteur des langues. J'ai occupé des postes à l'aéroport, j'ai été guide trilingue dans un musée... Puis j'ai travaillé dans un centre d'appels pour une compagnie aérienne suisse... C'est ainsi que j'ai démarré ma carrière professionnelle, tout cela en France et en Suisse alémanique. Ensuite, j'ai évolué auprès d'un prestataire de services dans le secteur touristique, toujours en Suisse. J'y suis restée 11 ans, gravissant les échelons jusqu'à des postes à responsabilité: prenant en charge les ventes aux clients, les achats des produits, le management, puis le développement commercial, étant parfaitement trilingue : français,  allemand, anglais, avec des connaissances en espagnol. J'ai finalement travaillé dans pleins de domaines et acquis des compétences très variées. C'est cette diversité qui m'a aidé, je pense, à trouver un poste à Maurice. 

En parallèle de mes études ou de mes activités professionnelles, j'ai grandi dans le monde du spectacle avec plus de 35 ans de théâtre et plus de 25 ans de scène en tant que chanteuse.

A Maurice, après 18 mois à mon premier poste en tant que Responsable de la Formation et de la Qualité, j'ai changé pour rejoindre une compagnie qui donne des cours de langues en France. Je suis retournée de ce fait à mes premières amours, en utilisant quotidiennement mes connaissances linguistiques. Mon poste de Responsable des Opérations distancielles m'a conforté dans l'idée que je devais évoluer plus encore dans cette voie.

Aujourd'hui, vous décidez de vous mettre à votre propre compte. Pourquoi ? 

Déjà parce que cela me permet de travailler aux horaires qui me conviennent et de mieux concilier vie professionnelle et vie de famille, ce qui était problématique à mes derniers postes.

Ensuite, parce que je peux me concentrer sur les tâches qui me plaisent le plus.

Et enfin parce que parmi mes activités, j'en ai trouvé une qui me permet d'évoluer dans le côté artistique que j'avais complètement perdu depuis notre expatriation.

Je me suis lancée dans le doublage, principalement. Je conserve une part de linguistique avec des traductions Allemand>Français et Anglais>Français, des rédactions/corrections, et je collabore avec une agence de recrutement pour la validation de profils et des services linguistiques. 

Concilier ses passions, son métier et une vie de famille épanouie, est tout de même un privilège, je pense, de nos jours.

Quels avantages offre l'île Maurice aux entrepreneurs ? 

Maurice offre la possibilité aux étrangers de travailler dans tous les domaines pratiquement. Avec le distanciel qui s'est développé, il y a beaucoup d'activités qui peuvent se faire depuis chez soi. Les compétences acquises à l'étranger sont recherchées. 

Enfin, avec le nouveau visa prémium, travailler depuis Maurice devient plus facile et offre un cadre de vie exceptionnel par rapport à la grisaille ou le froid en Europe. On travaille la semaine et on part à la plage le week-end. C'est quand même formidable ! 

Les démarches ne sont pas compliquées mais il y a des conditions à remplir. Il faut donc bien se renseigner sur celles-ci et sur les obligations liées à ce statut afin d'obtenir le précieux permis self-employed qui est maintenant d'une validité de 10 ans !

Vous êtes arrivée avec un Occupation Permit et votre époux n'avait pas le droit de travailler en arrivant. Comment a été cette période pour vous ? 

Comme nous sommes venus très vite, et que j'ai tout de suite travaillé, mon mari a pu profiter de ce temps en tant que dépendant, pour effectuer toutes les démarches dont nous avions besoin : essayer d'ouvrir un compte en banque, trouver un véhicule, inscrire notre fille à l'école pour terminer son année scolaire, et s'en occuper durant ses longues vacances scolaires en juillet et août, organiser notre vie ici de manière générale, et le plus important : chercher du travail. Cela a été bénéfique je pense, les toutes premières semaines, mais à la longue, c'était long et nous attendions impatiemment qu'il puisse avoir sa propre activité, car mon salaire seul, ne permettait pas de couvrir nos frais. Étant préparés à cela en amont, nous avons pu gérer la situation.

A-t-il trouvé de l'emploi facilement ?

Il a trouvé du travail au bout de 4 mois, mais il a postulé à des centaines de d'offres en 4 mois.

Vous avez aussi un enfant scolarisé à Maurice, maintenant qu'il n'y a plus de classes en présentiel, comment se passe l'école à la maison ? 

Nous avons une fille qui a 11 ans. Elle est en 6e. Elle est plutôt autonome. Je vérifie l'emploi du temps avec elle, mais elle sait se connecter aux classes virtuelles sans l'aide de personne.

Le collège qu'elle fréquente s'organise bien et ils utilisent une plate-forme distancielle qui permet aussi aux élèves de communiquer avec leur professeur s'il y a un problème.

Quelles dispositions avez-vous prises pour pouvoir assurer la continuité de votre activité économique et la scolarisation de votre enfant la maison ?

Nous nous sommes arrangés pour travailler certains jours de la maison lorsque c'est possible et pouvons heureusement compter aussi sur quelques amis et voisins qui peuvent l'accueillir pour s'assurer qu'elle suive les cours et qui peuvent l'assister si besoin. Sans cela, ce serait vraiment impossible car nous n'avons pas de famille ici ! 

Quels sont vos projets d'expatriation, à Maurice ou ailleurs ?

Nous avons pour projet de rester à Maurice aussi longtemps que possible, avec nos statuts actuels, d'abord, et si possible plus tard, de rester en tant que retraités. En tous les cas, c'est ce que nous souhaiterions.

Notre rêve serait de pouvoir être propriétaire et nous attendons avec impatience de pouvoir signer pour le projet de « Smart City » de Flic en Flac, qui est ouvert aux expatriés. Cela demandera visiblement encore quelques mois de patience, mais l'attente en vaut vraiment le coup.

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