Post-Brexit : les incertitudes du marché de l'emploi britannique

Vie pratique
Publié le 2016-08-25 à 14:00 par Veedushi
Le marché de l'emploi britannique semble plus vulnérable que jamais depuis la tenue du référendum autour de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne le 23 juin 2016. Le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) et la firme Adecco proposent une analyse de la situation dans le rapport de leur dernier sondage intitulé Labor Market Outlook (Summer 2016).

Les employeurs britanniques font désormais preuve de davantage de prudence par rapport au recrutement et à la rétention de leurs employés. C'est ce que révèlent les conclusions d'un sondage mené par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) avec la collaboration de la firme Adecco sur le marché de l'emploi britannique, rendu public début août. Ce rapport, intitulé Labor Market Outlook (Summer 2016), fait état de l'incertitude des employeurs face à l'éventualité de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européennne.

A l'heure où les spéculations vont bon train, les discussions autour de l'Article 50 n'ayant pas encore été entamées, les professionnels aux Royaume-Uni s'interrogent sur leur sécurité d'emploi. Les ressortissants étrangers, pour leur part, se posent des questions sur leur droit de travailler dans le pays. Le but de ce sondage était donc de prendre le pouls des employeurs britanniques afin de déterminer les perspectives de carrière dans le pays, pour les citoyens européens en particulier.

Les résultats du sondage démontrent un éventuel ralentissement du marché de l'emploi par rapport aux prochains recrutements en 2017, ce qui pourrait également signifier une hausse du taux de chômage. En effet, selon les chiffres officiels, le taux de chômage est estimé à 5,7% en 2017 contre 4,9% avant la tenue du référendum. Le taux de croissance, pour sa part, devrait chuter à 0,5% contre 2,1% en début 2016.

Certains employeurs estiment également que les professionnels étrangers pourraient quitter le Royaume-Uni avec l'avènement du Brexit, sans pour autant en avoir la certitude, ce qui rend la situation encore plus délicate. Selon le rapport, un employeur sur trois s'attend à une hausse des coûts post-Brexit tandis que d'autres ont déjà entrepris une réduction de leurs investissements en termes de formation et de compétences, réduisant ainsi leur capacité d'améliorer leur productivité. Rappelons qu'à ce jour, quelque 1,6 million de ressortissants de l'UE travaillent au Royaume-Uni, constituant pas moins de 6% du marché de l'emploi britannique.

Les employeurs britanniques ont également été interrogés quant à leur intention de relocaliser leurs bureaux en cas de Brexit. Si 74% d'entre eux affirment n'avoir aucune intention de le faire pour l'instant, d'autres privilégient déjà certaines destinations, à savoir, la France, l'Allemagne et l'Irlande. Toutefois, une société sur six considère soit la relocalisation ou une réduction de son expansion à l'étranger.

Le CIPD et Adecco sont d'avis que les employeurs britanniques doivent désormais se rendre à l'évidence de la composition de leurs effectifs et comprendre comment les restrictions en matière de compétences étrangères peuvent affecter leur productivité à l'avenir. Pour Adecco, les compétences étrangères demeurent un prérequis pour assurer l'ouverture et la compétitivité du Royaume-Uni face aux marchés extérieurs.

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