Mama Jaz : célébrer le génie créatif mauricien

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Publié le 2021-04-30 à 11:09 par Expat.com team
Le festival Mama Jaz a entamé cette année sa sixième édition. Un mois d'avril consacré au jazz dont la journée internationale est célébrée le 30 avril à travers le monde depuis 2012. Si les quatre premières éditions se déroulaient en plein air, celles de 2020 et 2021 ont été perturbées par la Covid-19, contraignant les artistes à se produire sur les réseaux sociaux. Immersion dans l'univers du jazz mauricien.

Mama Jaz est avant tout une aventure humaine dans la culture musicale. En lançant ce projet, Gavin Poonoosamy, fondateur du festival, voulait créer une connexion humaine. Ce festival est le seul consacré au jazz dans l'hémisphère Sud. Depuis 2016, année de la première édition, une pléiade d'artistes se produit pour mettre en avant ce style de musique.

Pourquoi avoir créé ce festival ? Gavin Poonoosamy explique qu'il a voulu honorer le génie créatif Mauricien, développer les audiences autour des musiques créatives et contribuer à une société mauricienne plus saine. «C'est arrivé très naturellement après une conversation avec Jerry Léonide, avec qui nous échangeons beaucoup, en Décembre 2015. Après, de fil en aiguille, les choses ont évolué en ce que la manifestation est à ce jour. Sortis de concerts dans des petits lieux pour 200 personnes max par espace, avec une jauge finale de 5 000 personnes en 2016 à un rayonnement nationale pour plus de 500 000 personnes et un following international comptant maintenant 70 pays en 2021, avec en sus un programme progressiste, riche en diversité et modulé. Nous sommes contents», explique Gavin Poonoosamy.

IL ajoute : «Le site Web du festival, mamajaz.org, joue aussi un grand rôle car s'y trouve une audiothèque pour écoute gratuite en ligne.»

Des éditions à succès

Lors du premier festival, 42 artistes s'étaient produits sur différentes scènes à travers l'île pour plus de 70 heures de musique pendant une semaine. Fort de succès, les organisateurs ont mis les bouchées doubles et ont vu les choses encore plus grand lors de l'édition 2017. Ainsi, diverses activités ont été organisées pendant tout le mois d'avril – des ateliers ouverts au public, des concerts qui ont réunis des artistes locaux et internationaux à travers le pays. Les concerts étaient aussi retransmis sur les chaînes de la télévision nationale.

Devenu un événement attendu par le public, le festival attire de plus en plus d'adeptes. En 2018, les organisateurs lancent une série de podcasts, appelé Nepetalakton, qui rend hommage au jazz et à ses influences sur d'autres styles musicaux. L'épisode inaugural a été joué le 30 avril et c'est le DJ canadien Lexis qui était aux platines pour des heures de house music.

L'année suivante, quatre concerts ont été organisés pendant les quatre dimanche du mois. Ainsi, il y a eu un concert d'ouverture qui nous amène vers l'international, A Million O'Clock, avec des artistes d'Afrique du Sud et de la Suisse. Le combo se compose de Rico Baumann (batterie), Shane Cooper (contrebasse), Thandi Ntuli (piano, claviers et voix), et Benedikt Reising (saxophone et clarinette basse). Des musiciens des États-Unis et de la Corée du Sud étaient aussi sur scène cette année-là. Sans oublier, les artistes mauriciens et réunionnais.

Mais en 2020, le Covid-19 a fait son apparition chamboulant tout le programme. D'ailleurs, le milieu artistique est l'un des plus affectés par la pandémie. Incapable de se produire sur scène pendant les périodes de confinement, ils doivent trouver d'autres solutions pour faire partager leur art. Gavin Poonoosamy et son équipe ont dû repenser le festival. Pas de concerts sur scène, les artistes locaux se sont produits sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram et les vidéos aussi publiées sur YouTube. C'est le DJ Electrocaïne, basé à Paris, qui était aux platines pour assurer le show.

Deux nouveautés présentées en 2020. Premièrement, une audiothèque pour écouter librement de la musique sur mamajaz.org et la campagne «Minit mazik».

2021 : #Wewillshine #NouPouTraverse #NousRayonnons

Cette année, point d'activités ou de concerts en plein air ; le pays étant en confinement. Les activités se déroulent sur les réseaux sociaux. Le thème choisi est «We will shine», «Nou Pou Traverse» en créole et «Nous Rayonnons» en français.

«La 6ème édition du festival, comme la 5ème, s'est dématérialisée pour continuer ses missions sur tout le mois d'avril : 19 actions phares déployées entre la télévision nationale, les ondes radio et Internet se rapportant aux chapitres Retrospektiv, Open Music Theory Space et Konversasion, sans compter la série des minutes magiques ou la collaboration avec Filoumoris.com sur les réseaux sociaux», indique le fondateur.

Brièvement, Retrospektiv est une valorisation des archives audiovisuelles ou audio du festival ; Open Music Theory Space est un format hebdomadaire de Masterclass interactif en live stream animé par Jerry Léonide ; Konversasion est un format hebdomadaire de table ronde avec, au centre, un sujet d'intérêt général et, autour, de gentils humains ayant grand rapport avec le, autant que connaissance du, sujet.

Le festival prend fin ce vendredi 30 avril avec les célébrations mondiales de la Journée internationale du jazz. Mama Jaz étant partenaire organisateur officiel de l'événement global avec l'UNESCO et la Herbie Hancock Institute for Jazz, les organisateurs ont à cœur d'encourager et de stimuler cette célébration. «Nous tenons aussi deux actions phares cette année, au-delà des minutes magiques qui vont s'intensifier, sous les formes d'un podcast de notre série Nepetalakton, produite pour le festival par Electrocaine, et de la publication d'un titre du Samuel Laval Quartet. Deux surprises à découvrir sur Facebook avec nous le jour même ou sur mamajaz.org après coup.»