Expatriation à Berlin entre deux confinements : une Française nous en parle

L'Expat du mois
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Publié le 2021-03-05 à 08:00
Originaire de l'île de la Réunion, Clothilde a l'âme d'une aventurière. Elle est d'ailleurs auteure d'un livre qui parle de sa passion pour le voyage. Après avoir étudié en France, elle passe une année en Australie avant de rentrer. Aujourd'hui, c'est à Berlin qu'elle a choisi de poser ses valises, avec son compagnon, en pleine crise sanitaire. Elle nous parle de son choix.

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?

Je m'appelle Clothilde, et je suis désormais expatriée à Berlin où j'ai fêté mes 29 ans.

Après une enfance baignée sous le soleil de l'île de La Réunion, j'étudie en France entre Lille, Paris et Orléans.

Après de longues années à rêver d'aventure, je passe un cap en 2016 avec un aller simple pour l'Australie, seule. J'ai choisi Perth, la ville la plus isolée du monde. C'est pourtant là bas que j'y ai fait mes plus belles rencontres qui m'ont ensuite inspirées pour un nouveau voyage, puis encore un nouveau...

J'en ai écris un livre : « Clothilde Vandeplas : naissance d'une aventurière ».

Suite à cette aventure d'une vie, dont 1 an complet à vivre en Australie, je rentre en France avec une envie de voyager encore plus forte (et pourquoi pas : m'expatrier…?). Rester vivre dans un pays et s'en imprégner est pour moi un aspect important (que l'on n'a pas forcément en voyage).

Depuis combien de temps vivez-vous en Allemagne ?

Avec mon compagnon, nous sommes arrivés en octobre 2020 (en pleine pandémie… entre deux confinements).

Qu'est-ce qui vous a motivé à partir à Berlin ?

Nous avions des rêves d'Amérique du Sud, de Japon ou encore de Nouvelle-Zélande, mais « Monsieur Covid » en a décidé autrement. Ces destinations n'étant pas accessibles, nous avons dû rebondir ! Berlin s'est imposé comme une évidence suite à une opportunité professionnelle pour mon compagnon. C'est également une ville dont j'avais entendu beaucoup de bien, et qui m'avait enchantée lors d'un voyage quelques années plus tôt.

Pourquoi avoir choisi de le faire en pleine crise, entre deux confinements ?

Notre projet était de partir, nous avions engagé des démarches : préavis de départ de notre logement, fin de contrat de travail pour chacun de nous, prévenu nos proches de notre départ été 2020, etc. Lorsqu'en septembre, la situation sanitaire n'avait pas évolué dans le bon sens et il nous fallait un plan B !

Comment s'est passée votre installation à Berlin ?

Dans un premier temps, nous avons pris des cours d'allemand pendant 1 mois et logé chez l'habitant le temps de trouver un appartement proche du travail de mon compagnon (qui n'est pas chose facile !). De mon côté, j'ai cherché du travail en étant sur place.

Avez-vous eu des difficultés pour vous y intégrer ?

S'intégrer n'a jamais été aussi difficile ! Comment rencontrer des gens en pleine crise sanitaire ? Malgré tout, nous construisons un cercle d'amis petit à petit et tout se passe bien.

Comment se porte le marché du travail local depuis le début de la crise de COVID-19 ? Y a-t-il des opportunités pour les expatriés ? Dans quels domaines ?

Je ne peux parler que de nos deux domaines respectifs : la menuiserie pour mon compagnon (il y avait plusieurs embauches possibles pour lui, et je dirai que dans le bâtiment en général, il y a encore du travail) et la restauration pour moi (tous les établissements sont fermés au public et la vente à emporter ne suffit pas aux restaurateurs qui n'embauchent malheureusement pas. J'attends depuis le mois de novembre de signer un contrat avec un établissement. Croisons les doigts !).

Quelle est la situation actuelle à Berlin ? Comment les autorités réagissent-elles face à la crise sanitaire ? Quelles sont les mesures sanitaires qui sont en place ?

Nous sommes confinés depuis début novembre. Les commerces non essentiels sont fermés. Il ne reste donc que les supermarchés, petits commerces de quartier (alimentaire, tabac presse, vente d'alcool, poste, par exemple). A Berlin nous sortons librement dans la rue et les parcs. Le port d'un masque chirurgical ou FFP2 est obligatoire dans les transports, les commerces et marchés (masques en tissus interdits). Pour l'instant, jusqu'au 7 mars la situation reste la même. Seules les écoles ont rouvert depuis peu, espérons que ça continue dans ce sens !

Avez-vous eu l'occasion de faire de nouvelles rencontres et de créer un cercle social depuis votre arrivée ?

Très peu, mais oui ! Par exemple, le fait d'avoir logé chez l'habitant nous a permis de faire de belles rencontres. Ou encore, les collègues de travail.

Quels sont, pour vous, les clés d'une intégration et d'une expatriation réussies dans une ville comme Berlin ?

Être ouverts d'esprit ! Berlin n'est pas une ville comme les autres ! Une ambiance particulière y règne. Lors des beaux jours de la semaine dernière, nous avons pu en faire l'expérience. Les gens sont vraiment très cool. Je pense qu'en temps normal c'est une ville hyper agréable !

Auriez-vous des conseils pour quiconque souhaiterait s'expatrier à Berlin pendant ou après la crise ?

Je conseillerai de trouver un job avant de partir, de faire attention aux nombreuses arnaques de logement et si on peut, faire jouer ses relations. Parler au minimum anglais si on ne parle pas allemand !

Je peux également partager avec vous le témoignage d'un couple expatrié à Berlin, que j'ai enregistré dans le cadre de mon Podcast consacré à l'expatriation des francophones à travers le monde (disponible sur toutes les plateformes d'écoute).