
Bonne nouvelle pour les Français résidant en Espagne et qui souhaitent obtenir la double nationalité ! Le conseil des ministres espagnol a donné son aval pour l'accord permettant aux Français d’acquérir la double nationalité sans avoir à renoncer à leur nationalité française le 24 novembre 2020. Qu'est-ce que cela signifie pour les quelque 150 000 Français qui vivent aujourd'hui en Espagne et quelles en sont les implications ?
Avant le 24 novembre, seuls les ressortissants de certains pays, à savoir l'Andorre, l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Cuba, la République Dominicaine, El Salvador, l'Équateur, le Guatemala, la Guinée équatoriale,le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, Paraguay, le Pérou, les Philippines, Porto Rico, le Portugal, l'Uruguay et le Venezuela étaient éligibles pour la double nationalité grâce à des accords bilatéraux signés entre ces pays et l'Espagne. La France vient ainsi s'ajouter à cette liste après plusieurs années de négociations et de pressions diplomatiques. Sachez qu'il s'agit du premier accord de double nationalité entre l'Espagne et un pays de l'Union européenne.
Dorénavant, un Français résidant en Espagne depuis au moins dix ans, de manière continue ou non, et ayant la capacité de le prouver, est éligible pour la double nationalité.
Quels en sont les avantages ?
Le statut de binational présente de nombreux avantages pour les Français résidant en Espagne. En premier lieu, ceci leur permettra de détenir deux passeports. En cas de fermeture des frontières, ils auront plus de chances de les traverser. Cela facilitera également les démarches administratives comme l'obtention d'un visa pour ceux qui souhaitent y travailler, étudier ou séjourner à long terme en Espagne. Qui plus est, la double nationalité franco-espagnole permettra à ses titulaires de voter ou d'être élu lors des élections nationales ou autonomes. Les enfants pourront également accéder à l'éducation publique au même titre que les Espagnols.
Il existe toutefois des conditions à remplir pour y être éligible. Hormis la durée minimum de résidence, comme indiqué plus haut, les demandeurs de double nationalité doivent soit passer un test de langue et de culture générale, ou avoir un parent ou un conjoint de nationalité espagnole, entre autres.
Qu'en pensent les expatriés ?
Alain est un retraité français qui vit dans la région d'Alicante depuis plusieurs années. S'il doute que la double nationalité franco-espagnole soit utile pour les retraités européens, il estime que cela pourrait faciliter les choses à certaines personnes en fonction de leurs activités, de même que pour les jeunes (enfants ou adolescents) qui décident de venir vivre en Espagne. « Outre le fait que cela ouvre aussi la voie à la participation politique. Encore faut-il pouvoir passer l'examen ! Mais ce qui est très amusant (ou pas !), et récurrent en Europe : être « boat-people » dans le passé, ou actuellement « Africain immigré illégalement » offre un accès bien plus facile qu'à un Européen pur jus, parlant la langue, parfaitement intégré, et faisant les choses légalement ». Michel qui vit en Andalousie et qui est à son propre compte, n'en voit pas vraiment l'intérêt. « Quand on a des enfants, cela peut être utile s'ils veulent entrer dans la fonction publique espagnole. Mais pour nous, les viocs, je n'en vois pas l'intérêt. Il y a peut-être aussi un intérêt pour les couples mixtes FR/ES », dira t il.
Patrick, un Français qui prévu de s'installer en Catalogne une fois que sa demande de NIE (carte d'identité nationale espagnole), aura été approuvée, voit cette décision d'un autre œil. « Encore faudrait-il savoir justement quel est l'Intérêt d'avoir la double nationalité. Peut-être pour les dirigeants d'entreprises au niveau fiscal, ou pour les riches. Sinon, je ne vois pas à quoi cela pourrait servir aux Français en retraite en Espagne. Maintenant, si on me dit que cela éviterait de faire renouveler sa carte verte de résident permanent, ça change tout ».



















