Les États-Unis perdent la cote auprès des étudiants étrangers

Inutile de vous rappeler que le coût des études aux États-Unis restent la principale barrière. Par année, il faudra dorénavant compter autour de 20 000 $ pour s'inscrire dans une université publique et pas moins de 70 000 $ pour rejoindre une prestigieuse université privée. Ce qui n'est pas donné ! Au cours des 3 dernières décennies, les frais de scolarité ont connu une hausse de 213% auprès des institutions publiques et 130% auprès des institutions privées.

Il est d'ailleurs intéressant de noter que plus de la moitié de ces étudiants dépendent fortement de bourses internationales tandis que le reste arrive à puiser de leurs propres fonds et de ceux de leur famille. Qui plus est, un bon nombre d'entre eux ne sont même pas éligibles pour les aides financières offertes par les écoles et institutions américaines.

Il ne faut pas non plus oublier la compétition croissante lors de l'inscription, ce qui a tendance à décourager les étudiants étrangers, sans parler de la rhétorique politique. Il n'empêche que le pays accueille chaque année plus de 1 million d'étudiants provenant des quatre coins du globe, contrairement au Royaume-Uni qui n'en attire que la moitié. Concrètement, 1,5% de plus d'étudiants étrangers préfèrent les États-Unis au Royaume-Uni.

Aujourd'hui, toutefois, de nombreux pays s'inspirent de la difficulté d'inscription aux universités américaines, pour des raisons financières, pour attirer les étudiants étrangers. Certains d'entre eux ont ainsi mis en place des programmes visant à octroyer la résidence permanente, voire la citoyenneté aux étudiants étrangers, sans compter les frais de scolarité moins élevés.

Le Canada : nouvel eldorado des étudiants étrangers

Le Canada semble plus que jamais déterminé à prendre le relais en matière d'études supérieures. Les derniers chiffrent émis par le Canadian Bureau of International Education indiquent que le pays accueille près de 500 000 d'étudiants étrangers, ce qui représente une hausse de 20% et qui va bien au delà de son objectif pour 2022. Il faut reconnaître que le Canada est non seulement un pays sûr et tolérant mais aussi une véritable mine d'opportunités sur tous les plans, y compris les perspectives d'études et de carrière. Le Canada compte d'ailleurs de nombreuses universités de renom international offrant un enseignement supérieur d'excellente qualité.

D'autre part, le coût des études au Canada reste abordable par rapport aux États-Unis, par exemple, sans oublier les différentes mesures mises en place en vue d'attirer davantage les étudiants. Que diriez-vous d'avoir la possibilité de travailler sur le campus et hors campus durant vos études afin d'arrondir vos fins de mois ? Au Canada, cela est possible pour les détenteurs du permis d'études ! Récemment, le gouvernement canadien a aussi annoncé un nouveau plan d'action en vue de retenir les diplômés étrangers du Canada, compte tenu de leur contribution significative à l'économie du pays.

S'il est aujourd'hui possible pour un étudiant étranger de demander la résidence permanent au terme de ses études au Canada, ces derniers pourront également obtenir un permis de travail post-diplôme afin de démarrer leur carrière dans le pays avec tout le soutien nécessaire. Ce permis, valable trois années, permet à un diplômé étranger de travailler dans n'importe quelle province du Canada sans avoir obtenu une promesse d'embauche au préalable. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles les étudiants chinois, indiens, ainsi que les Sud-coréens, les Français et les Vietnamiens continuent de se ruer vers le Canada. En effet, le Canada comptait en 2018 environ 172 000 étudiants indiens, y compris 107 795 nouvelles arrivées, ainsi que 142 000 étudiants chinois (85 825 nouvelles inscriptions en une année seule).

Ailleurs dans le monde

Parmi les destinations les plus populaires auprès des étudiants étrangers, on retrouve également l'Australie, ainsi que l'Allemagne qui, en dépit de la complexité des études en allemand, offre un enseignement supérieur de très haut niveau. En effet, le vieillissement de la population et la baisse démographique encouragent désormais l'Allemagne à ouvrir davantage ses portes aux étudiants étrangers. Le nombre d'inscriptions par année fait état de plus de 10% d'étudiants étrangers, ajoutés aux 350 000 étudiants ayant déjà rejoint les rangs des universités allemandes en 2017. Un récent rapport publié par l'Office fédéral allemand pour la Migration et les Réfugiés recommande toutefois davantage de flexibilité lors des procédures d'inscription pour les étudiants étrangers qui choisissent d'y poursuivre leurs études. Rappelons d'ailleurs qu'étudier en Allemagne c'est aussi profiter d'une plus grande ouverture sur le marché du travail compte tenu de la myriade d'opportunités disponibles dans divers secteurs.