Regards du Cameroun

Comme je me sentais quelquefois seule et loin de mes enfants et amis, je me suis mise, à partager avec eux, via Facebook, mes petites couleurs du quotidien. Je vous mets ici, quelques post...

Je ne sais plus ce qui a attiré mon regard sur elle. Ce matin, je regardais une jeune fille, qui traversais la route. Elle l'a fait en deux temps : elle était déjà au milieu de la route, et regardait du côté gauche. Je la fixais toujours puis, soudain, une moto est arrivée du côté gauche et l'a percutée, de plein fouet... C'était comme une quille de bowling, percutée par la boule : soudain, violent...

J'ai hurlé, en même temps, j'ai donné l'alarme. Tout de suite, les badauds sont allés, calmement et rapidement, ramasser la jeune fille, pour la mettre sur le trottoir. Puis, la voiture qui arrivait, tout de suite, l'a transportée à l'hôpital. J'ai eu le temps de voir que sa jambe était broyée...

Tout le monde était calme, on était maintenant en train de secourir le moto-taxi et son passager. Moi, je me suis mise à pleurer, à trembler et à transpirer, bref, une crise de nerf en direct. Certains me regardaient avec étonnement, d'autres par l'indifférence (je crois)

En fait, la ville a des centaines de moto-taxis, comme le nom l'indiquent, font du taxi. C'est le moyen de déplacement le plus courant, le plus rapide et le moins cher. Ils sont si nombreux que, parfois, lorsqu'ils arrivent tous, on dirait un essaim d'abeilles (géantes) Ils ne portent pas de casques. Sur 10 conducteurs, peut-être un seul a le permis, 9 n'ont pas d'assurance...

Ils conduisent n'importe comment et, souvent, sans regarder où ils vont, ce qui causent de nombreux accidents;

Les accidents, c'est devenu tellement banal et quotidien que, les gens réagissent, si ce n'est pas de façon blasée, sinon, par l'indifférence ou l'acceptation de la fatalité...

Les motos, je n'en prenais jamais et préférais marcher à pied. J'en avais une belle peur, surtout, vivant en France oû, tout est "sécurité", il ne me serait même pas venu à l'idée de monter sur une moto, sans casque... Maintenant, j'en suis terrorisée car, je sais que je peux me faire renverser, malgré toutes mes précautions de prudence prise, sur la voie publique...

Merci

Beau moment de vie qui nous transporte dans ce pays et belle écriture...

Vous devriez aussi ouvrir un blog et nous narrer vos épisodes quotidiens

Cela serait franchement intéressant.

Merci de me donner, si vous le désirez votre adresse Facebook en privé que je me régale de vos aventures.

Merci

bonjour lilianez

un soir je discutais tranquillement sur Skype avec mon amie qui habite Douala. Soudain un grand bruit sourd vient de la rue ! elle se lève et me crie un accident. elle descend pour voir,  sa sœur prend le relais sur Skype et m'explique qu'un taxi moto à percuter une voiture a pleine vitesse juste au bas de son immeuble.

une bonne 1/2 heure après mon amie remonte et m'explique que le jeune homme qui pilotais la moto est sur le trottoir allongé la tête en sang. il y a un attroupement autour de lui et les gens palabrent sur la responsabilité de qui à fait quoi comment etc.......    mais personne ne s'occupe vraiment de lui.


1 heure après l'accident enfin la police arrive, mais toujours pas de secours, les personnes présentent on juste posé le gamin agonisant sur le bord de la route. au bout de deux heures ils l'ont emmené dans une voiture de police il était mort.

ce qui ma choqué dans cette histoire c'est la façon dont les gens ont traités cet ( incident ), les autorités sont venu pour constater un décès et aucun secours n'est arrivé pour tenter de sauver ce pauvre jeune homme.  scène banal de la vie quotidienne  ..........!

Merci,
Je suis restée 12 mois et, je n'ai pas vu, ces mois, passer!!!

Après le retour de mes enfants en France. Les 6 premières semaines, furent difficiles car, je ne devais me préoccuper que de moi-même. Je n'avais plus l'habitude, depuis très longtemps. J'ai eu du mal à trouver mon équilibre et, à penser qu'à moi...

Je me réveillais, chaque jour, à 4 heures du matin, 5 heures au plus tard. J'aimais rester calme, tranquille, dans mon lit, après ma prière (c'était vital pour moi)

Puis, calmement, je regardais la fenêtre et observais comment se rectangle changeait de couleur : du noir, noir-gris puis, petit à petit, s'éclairer...

tout en écoutant aussi les bruits du dehors, avant la grand tintamarre des motos-taxis (j'habitais ,en face du lycée technique)

Puis, je visualisais, ce que j'avais à faire dans la journée. C'était ma trame mais, je savais que, les choses n'allaient pas se passer comme cela... Je savourais déjà, avec gourmandise, les nouvelles aventures de la journée : bonnes et pénibles mais, je les accueillais déjà, avec reconnaissance car, je savais qu'elles allaient me "nourrir", renforcer mon expérience...

Je n'écrivais pas tous les jours et pourtant, j'en avais à raconter!!!!

Oui, Steph
Le pire, c'est que sur place, personne ne semble choqué car, ils y sont habitués!!!

Comme je le disais, je me levais très tôt. Après mes petits rituels qui me permettaient de rester "debout", j'allais discuter avec les jeunes vigiles, qui gardaient mes voisines japonaises mais, j'en profitais aussi, de leur présence.

Le jeune vigile et moi, discutions, justement, sur les accidents, la méconnaissance du code de la route, de l'incivilité, etc... Je regardais vers la route, en parlant quand soudain, je vois deux têtes qui disparaissent. On avait un écran de "sissongo"

Un accident et je cours spontanément, pour voir si, je peux faire quelque chose. Les accidentés sont encore immobiles, on ne sait pas q'ils vivent encore... Les motos gisent au milieu de la route. Il y a plein de lycéens, de motos, de jeunes enfants, qui se rendent à l'école, bref, il y a du monde et, tout est fait, pour occasionner d'autres accidents, d'autant plus que la route est étroite.
Il y a même une grosse mercedes, qui passe, sans ralentir et manque d'écraser une petit garçon avec sa soeur...

Mon jeune ami vigile et une autre personne (sinon, le reste de tout ce monde, ne s'arrête) relèvent les blessés. Je vois que chauffeur de la moto  a le crane écrasé...

J'essaie de relever la moto car, j'estime que cela va causer d'autres accidents. Tout le monde me tombe dessus, en m'enguelant...

Je rentre à la maison, en pleurant... (oui, je ris vite et je pleure vite aussi)

Les policiers, arrivent, dolents, 30 minutes après... je préfère ne pas les voir, tellement je suis en colère!!!!

moi qui réside à douala depuis un bout de temps, suis choquée à chaque fois par l'imprudence des mototaxis et l'indifférence de nos autorités. alors j'imagine très bien votre désarrois vous qui venez juste de découvrir ces malheureux spectacles. pour tenir le coup, il faut vous armer de courage et vous rappeler ce pourquoi vous êtes dans ce pays. que ces tristes tableaux n'éclipsent pas les beaux moments que vous y passez.

Bonsoir Alicia. C'est gentil tes mots.
Mais, le problème n'est pas là. Il est de la responsabilité du gouvernement, d'apporter des mesures concrètes, pour améliorer la sécurité routière, sur le plan des infrastructures (routes, état des véhicules...) sur le plan des permis de conduire. Sévir réellement, a lieu de racketter les contrevenants et les laisser tuer les gens, par négligence
Le problème, c'est aussi, la déliquescence à tous les niveaux, ce qui met la population en état de danger, s'insécurité permanente,
Le problème, c'est de voir les enfants des mères, des pères, disparaître, dans l'indifférence générale, au même titre que ce que ferait l'agonie d'une mouche...

lors d'un voyage en bus  de douala à Yaoundé j'ai été impressionné par le contraste entre le sérieux en terme de sécurité de la compagnie de bus pour ses passager, ceinture de sécurité obligatoire et contrôle par des hôtesses, respect des limitations de vitesse et un voyage en voiture taxi entre douala et Limbé, pas de ceinture, deux passagers devant, voiture surchargé, non respect des limitations de vitesses, doublement aléatoire et j'en passe ......  ! 

comme quoi si on le veut vraiment on peut, c'est une juste une question de volonté politique

je suis tout à fait d'accord avec vous. on ne parle pas de tiers monde (voire quart monde) par hasard. on a encore du chemin à faire sur tous les plans. c'est désolant!