Je pense qu'il faut en effet dégriser un peu le romantisme Français qui méconnaît l'histoire et la culture du Québec et qui risque de tomber de très haut en croyant trouver ici l'eldorado, le monde ou tout est possible.
En fait, c'est un lieu commun de penser que tout est possible, car dans la vie, et ou que l'on se trouve y compris en France, tout est toujours possible du moment qu'on se bouge, sauf qu'ici au Québec, pour un Français, il y a des paramètres très complexes a gérer et il serait fou de refuser de regarder la réalité du monde d'ici. Ceci dit vous pourrez peut être un moment a l'instar de Swann dans la Recherche du Temps perdu, vous enticher d'Odette a votre aise et sur un accès de paralysie cérébrale mettre votre esprit en quarantaine et reprendre votre train train d'illusionné. Apres tout le propre de l'être humain, c'est de tout savoir, mais de faire comme si on ne savait pas.
Cette longue introduction étant dite, le point central l'emigration, de quitter son pays et de venir s'installer ailleurs et donc possiblement a Montréal, c'est précisément la possibilité d'une stupéfaction, d'un étonnement: Il y a de quoi s'émerveiller, de quoi être surpris ici, car effectivement, le Québec est un tout autre Pays. On a beau parler a peu près la même langue, on a pas du tout les mêmes valeurs, la façon de nouer des amitiés, des relations amoureuses, la notion d'engagement personnel et professionnel peut générer pour le naïf des moment extatiques ou il aura l'impression que le plancher sur lequel il croyait avoir les pieds bien ancres tout a coup s'écroule, SAUF si on a le dollars comme devise. Ici tout se monaye, ta place a l'hopital, quand il y en a
ton petit sentier de rando, ton panier de course et ton verre de vin (plus cher voire beaucoup plus cher) et surtout surtout faut surtout fermer sa gueule, car « bin qu'est-ce que tu veux, on peut rien y changer ».
Donc etre émerveillé oui, mais attention a la naïveté. Restez émerveillez, ne prenez RIEN pour acquis, car rien n'est ici comme en France.
Les plus instruits ne seront pas épargnes pour peu qu'on soit naïfs et romantiques, et en France on est Naïf et Romantique de nature, j'en veux pour preuve mes amis, multi doctorant en psycho ou musiciens professionnels, ils ne trouvent leur équilibre au Québec qu'en s'efforçant de passer 1/4 de l'année a la Réunion ou en Amerique du Sud pour y faire comme on dit un « trip régressif », un bain de jouvence de liens, de chaleur (parce qu'ici les hivers c'est 5 mois), avec le tourbillon de la vie amicale, une fois régénèré, ils reviennent au Québec ou ils se sont habitués a n'y faire que de l'argent. Encore faut-il avoir les moyens.
Et c'est bien de cela qu'il est question, en conclusion. De moyens.
Mon conseil c'est donc de vous épargner en argent et surtout en énergie, laisser la porte ouverte aux plans B, soyez pragmatiques, gardez les yeux ouverts, votre éducation Française vous a offert suffisamment de points de repères pour éviter les écueils que Montréal vous réserve sous ses atours superficiellement attrayant mais en réalité drainant et vous offrir par sa littérature et ses philosophes des moyens de passer au travers :-) (la lecture ou relecture du GORGIAS de Platon vous sera sans doute tres utile le temps voulu.)
Bonne aventure !