Remous autour d'un projet de loi sur les chauffages polluant

Alors que les Verts souhaitaient interdire rapidement l'installation de nouvelles chaudières au fioul et au gaz pour privilégier les énergies renouvelables, les libéraux du FDP, également membres du gouvernement, ont jugé le calendrier trop ambitieux et la mesure coûteuse.


En Allemagne, un projet de loi visant à diminuer le recours aux chauffages les plus polluants suscite des remous au sein de la coalition gouvernementale.


Alors que les Verts souhaitaient initialement interdire l'installation de nouveaux appareils fonctionnant au fioul et au gaz pour privilégier les énergies renouvelables, les libéraux du FDP, membres du gouvernement, ont jugé le calendrier trop ambitieux et la mesure coûteuse.


Ce que dénoncent les militants écologistes qui ont manifesté vendredi à Berlin :


"Il y a beaucoup de propriétaires qui sont capables, financièrement, d'effectuer eux mêmes ce changement. Mais il y en a beaucoup d'autres qui ne le sont pas et bien sûr le gouvernement fédéral doit leur donner l'argent pour le faire, nous ne pouvons laisser personne derrière. Mais nous avons besoin de ce changement et nous avons les options financières en Allemagne pour le faire", souligne Matthias Walter, membre du conseil d'administration d'Environmental Action Germany (Deutsche Umwelthilfe) . Après de longues négociations gouvernementales, un compromis a été trouvé sur ce projet de loi, mais les défenseurs du climat dénoncent une version édulcorée du texte initial. Ainsi, les règles s'imposant aux nouvelles installations de chauffage ne devraient pas entrer en vigueur avant 2028.


Malgré l'engagement des pouvoirs publics à prendre en charge une part importante du coût des systèmes moins polluants, les plans du gouvernement ont suscité beaucoup d'inquiétudes dans la population, au regard des sommes élevées à engager.


La nouvelle loi vise à favoriser l'usage des pompes à chaleur, installations hybrides incluant par exemple le solaire, chaudières capables de fonctionner à l'hydrogène, raccordement aux systèmes de chauffage urbain.


Depuis l'adoption du projet de loi en conseil des ministres en avril, le mécontentement avait enflé, contribuant à une chute de popularité inédite du gouvernement d'Olaf Scholz, au pouvoir depuis fin 2021.


Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui s'est emparé du combat contre les mesures de protection du climat, voit sa popularité grimper en flèche, atteignant des niveaux d'intention de vote jamais vus depuis son entrée au parlement en 2017.  https://fr.euronews.com/2023/06/17/alle … -polluants .  jean Luc1f609.svg

commentaires: cette interdiction imposer par le haut par les verts et le SPD ne passe pas en Allemagne . installer des pompes á chaleur dans les bâtiments neuf oui , mais obliger les propriétaires des bâtiments anciens  a changer leurs chauffage , en interdisant  certains mode de chauffage sans se préoccuper de savoir si le peuple peut payer .Cette interdiction coûteras des  dizaine de milliard á l'etat qui seras compenser par une augmentations des taxes . taxes qui seras payer par les petites gens . on en demande de trop au peuple , et c'est pour cette raison que le peuple se tourne vers l'AFD pour faire pression sur la coalisions en place

Fin des chaudières à gaz : les déboires de l'Allemagne poussent les décideurs français à la prudenceAlors que la Première ministre, Elisabeth Borne, a déjà esquissé un calendrier pour la fin des chaudières à gaz en France, les décideurs français se veulent prudents face au débat qui s'annonce, après les déboires provoqués par le dossier en Allemagne.


Afin de décarboner leurs économies, les États membres de l'UE vont massivement électrifier leur système énergétique. Dans le secteur du bâtiment, très émissif et très énergivore, cette démarche induit un passage du chauffage fossile, notamment au gaz, vers des systèmes de pompes à chaleur électriques.


En Allemagne, les récents débats sur la rénovation énergétique ont mené à une crise gouvernementale après que le ministre écologiste de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, a proposé d'avancer le calendrier de fin de ventes de chaudières au gaz pour le bâti neuf à 2024. Le programme de la coalition au pouvoir (écologistes, sociaux-démocrates et libéraux) prévoyait une sortie en 2025, mais la guerre en Ukraine a accentué l'urgence de sortir rapidement du gaz Russe.


Les libéraux (FDP), soutenus par une partie des sociaux-démocrates (SDP) et les chrétiens-démocrates (CDU-CSU), premier parti d'opposition, ont finalement obtenu un recul de la fin de vente des chaudières à gaz en 2028.


« Le projet partait d'une bonne intention en termes de politique climatique, mais sur le plan économique et social, l'écho est dévastateur », justifiait début mars Christian Lindner, ministre des Finances et chef de file du FDP. Mais selon Andreas Rudinger, chercheur en transition énergétique pour l'IDDRI et observateur de la vie politique allemande, « la situation en Allemagne est plus due à un coup politique des libéraux contre les écologistes qu'à une réaction de la population aux mesures annoncées par la coalition », dit-il à EURACTIV France.

Contamination du débat français ?


En France, le débat s'amorce depuis que la Première ministre Elisabeth Borne a évoqué, en mai dernier, la date de 2026 pour mettre fin à la vente des chaudières à gaz dans le nouveau bâti.


Interrogé sur les conséquences en France du débat en Allemagne, le député Renaissance et membre du groupe d'amitié parlementaire franco-allemand, Antoine Armand, déclare à EURACTIV France que le débat « est encore prématuré en France ».


Il n'en demeure pas moins que depuis l'annonce de la Première ministre, les défenseurs d'un mix gaz-électricité se sont rangés en ordre de bataille, tandis que le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a marqué sa désapprobation à l'égard de l'interdiction des chaudières à gaz.


Il s'agirait d' « une mauvaise idée, qui va susciter beaucoup d'inquiétude chez nos compatriotes les plus modestes », a-t-il avancé dimanche (9 juillet) sur LCI.


Dès lors, pour éviter un revers, M. Armand concède que « quelques leçons peuvent déjà être tirées du débat houleux en Allemagne », notamment en matière de justice sociale.

Le Green Brief : l'Allemagne est-elle toujours le champion du climat qu'elle prétend être ?


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Spectre des gilets jaunes ?


Qu'il s'agisse d'interdire ou non les chaudières à gaz, « nous ne devons pas nous caricaturer nous-mêmes, prévient le député. Nous devons être vigilants sur les conséquences que pourraient avoir des décisions hâtives, comme la fin trop rapide des chaudières à gaz, sur le quotidien des ménages et sur les prix de l'énergie ».


Celui qui pilote le groupe de travail en charge de la synthèse et du bouclage énergétique dans l'élaboration de la future loi de programmation énergie-climat de la France se rappelle les conséquences de la « taxe carbone » sur les carburants. En 2018, elle avait déclenché le mouvement des Gilets jaunes.


Un imaginaire également invoqué à droite et chez les écologistes, puisque brandi par les sénateurs Dominique Estrosi-Sassonne (Les républicains — droite) et Guillaume Gontard (écologiste), lors de la présentation de leur rapport sur l'efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique, rendu le 5 juillet.


Les sénateurs demandent plus d'accompagnement et de moyens pour assurer la rénovation énergétique des bâtiments et assurent qu'un « consensus politique » se dégage sur cette question.


En réponse, la Première ministre a annoncé samedi (8 juillet), dans une interview accordée au Parisien, que l'État allait investir 7 milliards d'euros en plus par an pour assurer, notamment, l'accompagnement des ménages vers la rénovation énergétique complète de leurs logements.


200 000 rénovations énergétiques complètes sont visées chaque année dès 2024, contre 60 000 à 70 000 aujourd'hui, a assumé samedi Antoine Pellion, en charge de la planification écologique pour la Première ministre, dans une interview accordée à France Inter.


Dès lors, le gouvernement semble à l'abri d'une crise politique, malgré les injonctions contradictoires exprimés. Si certains s'opposent à une interdiction, les autres, comme la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, insistent sur le fait que, tôt ou tard, la sortie des chaudières à gaz se fera, mais « de manière progressive ». C'est en tout cas ce qu'elle a assuré fin juin, après l'inauguration de l'extension d'une usine de fabrication de pompes à chaleur dans le Pas-de-Calais. La ministre devait, le même jour, se rendre également dans une usine de méthanisation de la région.


La France est à la fois le premier fabricant de pompe à chaleur et le troisième producteur de biogaz en Europe, derrière l'Allemagne.

Rénovation énergétique : les politiques d'incitation sont insuffisantes, selon un rapport sénatorial


Les sénateurs ont rendu mercredi (5 juillet) un rapport sur la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels. Leur constat est sans appel : les politiques publiques menées ne sont absolument pas à la hauteur des niveaux attendus et des moyens engagés, qu'il faut donc renforcer.

https://www.euractiv.fr/section/chaleur … -prudence/

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