Les différentes formes de prostitution en Chine

Actualisé 2011-11-21 06:36


Il faut dire que l'industrie du sexe, pour diverses raisons, est en pleine croissance dans ce pays. Comme bien souvent en Chine, il est très difficile d'avoir des estimations fiables quant au nombre de prostituées opérant sur le territoire. Selon les sources, elles seraient entre 5 et 20 millions en activité'¦ la fourchette est large, vous en conviendrez.

Lorsque nous parlons de prostitution, mieux vaut s'accorder sur le terme. C'est pourquoi le gouvernement chinois sépare généralement les pratiques sexuelles tarifées en plusieurs niveaux, sept exactement.

Pour ma part, j'en distinguerais trois principales.


1) Les secondes épouses

Nous retrouvons ici les fameuses concubines ou "secondes épouses". Ces femmes se concentrent dans les grandes villes frontalières, telles que Shenzhen, là où les hommes d'affaires hongkongais, japonais, taïwanais, pékinois, shanghaiens viennent travailler une grande partie de l'année laissant dans leur région d'origine femme et enfants.

Les concubines se font entretenir par leur "homme partagé", comblant ainsi leur désir de matérialisme. Logement, marques de luxe, cadeaux, argent de poche sont autant de contreparties intéressantes pour un rôle, parfois très sporadique, d'épouse.

Le nombre de concubines en Chine est difficile a estimé. En revanche leur augmentation lors des 10 dernières années ne fait pas de doute ; elle se vérifie par l'explosion du nombre d'enfants "cachés", notamment dans ces zones frontalières.

Dans cette même catégorie des secondes épouses, nous retrouvons également des "accompagnatrices". Ces femmes accompagnent souvent les riches hommes d'affaires lors de leurs voyages professionnels. Elles sont payées pour cela, c'est-à-dire à la mission, s'occupant de leur compagnon comme une épouse le ferait. Souvent belles, présentables et précieuses, elles permettent également de mettre en valeur l'homme qu'elles accompagnent.

Avoir une femme élégante à ses côtés est en Chine un signe extérieur de richesse. C'est indéniable. L'homme riche dépensera davantage son argent pour acheter des accessoires de luxe à sa compagne plutôt qu'à lui-même.

S'afficher avec des femmes habillées de manière sophistiquée et parées d'accessoires de grandes marques est une façon d'exhiber sa réussite, son pouvoir, sa masculinité ou encore l'atteinte d'un fantasme dont les autres seraient envieux. Les accompagnatrices sont souvent discrètes et effacées en public, dévouées et soumises en privé.


2) Le service spécial

En Chine de nombreuses prostituées opèrent sous couvert d'un salon de coiffure, d'un salon de massage ou d'un spa, proposant des "services spéciaux" à orientation sexuelle. Les services traditionnels de soin du corps peuvent parfois s'étendre à de plus intimes occupations.

Ces jeunes filles se font appeler falangmei åå»å¦¹, ce qui signifie "fille de salon de beauté". On voit souvent, à l'entrée des bourgs, la nuit tombée, des petites échoppes aux lumières rouges, très tamisées, avec des filles assises sur un sofa regardant la télé, tricotant, ou papotant en attendant des clients.

Dans les spas, le standing est différent. Les masseuses attendent patiemment dans des salles, à l'abri des regards, qu'un manager vienne leur donner une mission. A elles ensuite de négocier avec leur client un "service spécial".


3) Les professionnelles

On trouve dans cette catégorie les hôtesses, appelées santing ä¸å. Ce sont des jeunes filles que l'on rencontre dans les karaokés ou les boîtes de nuit et qui divertissent leur clientèle masculine. Elles chantent, dansent, boivent avec les hommes pour égayer leur soirée et sont payées en pourboire (quelques centaines de yuan par soirée, selon la générosité du client).

Toutes ne sont pas prostituées mais au final peu d'entre elles résistent à l'appel du billet rouge, proposant un service que je définirais comme étant plus "complet".

Il faut dire que ce travail paie bien mieux qu'un poste peu qualifié en entreprise. Certaines hôtesses utilisent ce biais pour financer leurs études ou pour entretenir leurs parents. Ces jeunes filles ne travaillent jamais de manière indépendante, elles sont gérées par des "managers" (qui pourraient davantage s'apparenter à des proxénètes) appartenant au lieu dans lequel elles opèrent.

Lorsqu'un groupe d'hommes arrive dans un karaoké, il s'installe dans une salle privée. Il est alors très vite sollicité par l'un de ces "managers". En cas d'accord, une dizaine de filles, entrent et se mettent en ligne'¦ les clients n'ont plus qu'à faire le choix. Ces scènes, d'un cynisme extrême, sont toujours les mêmes, quelque soit le lieu, que l'on soit au nord ou au sud de la Chine.

Cette catégorie regroupe également les dingdong xiaojie å®åå°å§ (les filles ding dong). Ces jeunes filles travaillent dans les hôtels, souvent de bon standing, et ont la particularité d'appeler les hommes seuls dans leur chambre par téléphone pour proposer leur service.

Une majorité d'hôtels relaie ainsi une industrie du sexe très soutenue par une importante mobilité des hommes en Chine.

Enfin, dans cette catégorie, on trouve les xiao gongpeng å°å·¥æ£ qui peut être traduit par "derrière le hangar".

Ces filles, souvent issues des zones les plus pauvres de Chine, proposent leurs services aux travailleurs migrants (souvent appelés mingong). Leurs tarifs sont très bas et leurs "conditions de travail" sont terriblement mauvaises.

Les xiao gongpeng vendent leur corps dans des abris de chantiers ou dans des usines vétustes, là où les conditions d'hygiène sont déplorables et où leur sécurité n'est jamais garantie.

Source : reussirenchine.com

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