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RUNNER HÔTELLERIE MONACO SAISONNIER, RETOUR EXPERIENCE

ALEX FRC

Retour d’expérience – Saison estivale en hôtellerie à Monaco (Été 2022)


Bonjour à tous,

je partage ici mon deuxième retour d’expérience professionnel, cette fois-ci pour un poste saisonnier en hôtellerie à Monaco.

Il s’agit de mon premier poste estival, occupé durant l’été 2022, en tant que Runner dans un restaurant de plage privé situé sur la plage du Larvotto.


Je vais structurer cet avis autour des points suivants :

l’entreprise,

le travail,

l’équipe,

le logement,

le salaire,

le transport

et la ville.


1. L’entreprise

L’établissement a été fondé en 2001, en bord de plage, par un couple composé d’un homme originaire de Nice et d’une femme monégasque.

Le lieu dégage une véritable atmosphère de vacances, à la fois dépaysante, festive et élégante.

La clientèle est principalement aisée à très aisée, venant se détendre dans un cadre premium. Le ticket moyen se situe autour de 60 à 80 euros par personne.


Pour une première expérience à Monaco, l’impact est fort :

la grandeur de la ville, sa richesse élégante, les voitures de sport, le port et ses yachts, ainsi que les prix de l’immobilier, peuvent donner un sentiment de décalage. La gare, creusée dans la roche monégasque, est remarquablement propre et moderne. Monaco reste un lieu emblématique de la jet-set internationale. Même sans un budget conséquent, le simple fait d’observer ce cadre reste impressionnant.


Le restaurant organise régulièrement des DJ sets de jazz ainsi que des concerts live, plusieurs soirs par semaine, ce qui crée une ambiance festive et attire une clientèle venue autant pour l’expérience que pour la restauration.


Globalement, je note l’entreprise 8/10, même si cette note pourrait descendre à 7/10 selon les périodes et les humeurs des patrons, chefs ou responsables. L’expérience a été positive, bien que parfois exigeante.


2. Le travail – Poste de Runner

Le poste consistait principalement à assurer le run des plats en salle, en portant des plateaux lourds, pouvant contenir jusqu’à huit assiettes simultanément.

C’était une première expérience pour moi dans ce type de service.


Étant arrivé fin avril, j’ai eu la chance d’apprendre dans une période relativement calme, ce qui m’a permis de monter progressivement en compétences. Les équipes se sont montrées tolérantes et pédagogues au début.


Cependant, le rythme s’intensifie rapidement. Les chefs et les cuisines attendent une capacité d’absorption très élevée, parfois difficile à tenir sur la durée.

Le travail implique :

port de plateaux lourds à l’épaule,

utilisation du X sur l’autre épaule pour la distribution des plats,

débarrassage des assiettes et des verres,

allers-retours constants entre la salle, la cuisine et la plonge.


À cela s’ajoutaient de nombreuses tâches annexes :

préparation et nettoyage des offices,

gestion des panières de pain,

réassort des sauces,

préparation des petites assiettes de service,

remise en état de la salle,

réassort des bouteilles de vin et d’eau fraîche,

gestion des vides de verre,

run boisson.


Le restaurant accueillait jusqu’à 900 clients par jour, avec une équipe répartie sur deux services en continu.

Les horaires étaient généralement :

10h – 18h

ou 16h – 00h30,

6 jours sur 7.


Malgré l’intensité, l’organisation était correcte. Les horaires étaient respectés et les heures supplémentaires étaient payées, ce qui est un point très positif.


Je note le travail 7/10 :

une belle découverte, formatrice, mais physiquement très éprouvante sur le long terme. En fin de saison, la fatigue, la chaleur et les douleurs dorsales se font fortement ressentir. Cela reste néanmoins une expérience enrichissante.


L’équipe était majoritairement composée de personnes originaires de la région : Monaco, Menton, Nice et l’Italie. Globalement, ce sont des profils très dynamiques, naturellement habitués à un rythme intense, surtout en saison estivale.


Dans cet environnement festif, il n’était pas rare de constater que certains membres de l’équipe, tout comme certains clients, consommaient des substances de sucre glace (pour pas me faire bannir) pour tenir le rythme et prolonger l’aspect festif. C’est quelque chose d’assez répandu dans le milieu saisonnier, mais c’était une première expérience pour moi, et je l’ai compris assez rapidement.


De mon côté, j’étais plutôt calme de nature. Je ne viens pas du sud ni d’un milieu aussi effervescent, et j’étais impressionné par Monaco :

la richesse omniprésente, l’élégance, le cadre, la clientèle, les voitures, et même l’esthétique générale — jusqu’aux collègues, très festifs, presque 24h/24. Malgré ce décalage, l’équipe a toujours été très sympas, bienveillante et accueillante.

Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de sortir avec eux, principalement à cause :

du rythme de travail,

des prix très élevés de la région,

et de l’absence de mon véhicule sur place j'ai fais la saison à pied et en train.


J’ai tout de même pu les accompagner une fois dans une boîte de nuit emblématique du port monégasque, La Rascasse. Une belle beuverie, marquée par une ambiance très particulière, des riches de partout, des filles magnifiques de partout et qui faisaient le grappin sur les riches (c'est ça aussi le sud, enfaite si t'as pas 1000€( je suis gentil c'est souvent plus voir infini)  à dépenser sur la table elles te regardent pas, mais bon on fait avec) . J’en garde aussi le souvenir d’une odeur typique, mélange de chaleur, de bitume, d’oliviers, d’essence et de parfum — quelque chose de très propre à Monaco.


Le logement

Concernant le logement, si vous souhaitez travailler à Monaco, il est indispensable de s’y prendre plusieurs mois à l’avance, idéalement en parallèle de la réponse pour l’emploi saisonnier.

D’après mon expérience, même si vous trouvez par chance un logement :

à un prix “raisonnable”, vous pouvez trouver pour 500€/600€ un studio de 25m2 Hors charges.

et relativement proche de votre lieu de travail,


les agences immobilières recherchent avant tout des profils souhaitant s’installer sur le long terme.

Lors de mes démarches, par manque d’expérience, j’ai été honnête en expliquant que j’étais saisonnier de mai à septembre. Résultat : refus immédiat. Les agences privilégient clairement les dossiers en CDI ou les installations durables.

Mon conseil — même s’il peut surprendre — est donc de ne pas mentionner le caractère saisonnier, sous peine d’être écarté d’office. Donc n'hésitez pas à mentir et dire que vous allez signer un CDI ou vous installer à Menton.


Recommandations logement :

Menton : c’est selon moi la meilleure option Mais si vous avez un scooter ou une voiture vous avez le choix. Toute les villes qui relient en train Monaco de la frontière jusqu'à Nice.


proche de Monaco

plus accessible

possibilité d’acheter un scooter sur place (~500€) pour les trajets

Nice : possible, mais nécessite une voiture

❌ Nice Riquier (proche de la gare) : fortement déconseillé

quartier sensible

risques d’agression, surtout la nuit

ambiance peu rassurante, même en journée, malgré des prix attractif dans ce quartier.

Pour ma part je logeais à Menton, j'ai d'abord pris une chambre chez l'habitant en passant par l'application Room Lala. J'ai ensuite pris l'appartement d'un de mes collègues qui déménageait, toujours à Menton, prix location : 750€ par mois, charges électricité ( sans consommer ou très peu ) 110€. Même en faisant le contrat moi même avec la conseillère Total Energie. Donc logement environ 900€ par mois.


🚉 Transport


De mon côté, j’étais logé à Menton, à proximité de la gare. La liaison avec Monaco se fait très facilement :


Train : environ 15 minutes de trajet.


Bus (gare routière) : environ 40 minutes.


La gare de Monaco est cependant assez éloignée à pied de la plage du Larvotto. Plusieurs options existent :


Les bus (que je trouvais personnellement assez lents),


La location de vélos électriques à la sortie de la gare (que je n’ai jamais réussi à débloquer malgré l’application).


La gare routière de Monaco est légèrement plus proche de la plage. Il faut cependant connaître le bon passage :

un ascenseur situé à côté du café de la gare routière, près de la terrasse. Il est mal indiqué sur Google Maps (je me suis fait avoir la première fois et j’ai marché près de 2 km inutilement). Les passants savent généralement vous guider.

Cet ascenseur mène à un long couloir qui débouche près du Sass Café, non loin du Grimaldi Forum.


⚠️ Point important :

Les transports s’arrêtent vers 23h, ce qui complique les retours après les services du soir. J'étais souvent raccompagné chez moi en scooter ou en voiture par des collègues.

Pour limiter la fatigue, j’ai finalement acheté un skate électrique à Nice (400 €) afin d’éviter de longues marches depuis la gare de monaco jusqu'au travail. Sans cela, je faisais facilement 7 km à pied par jour, en plus des 25 à 30 km quotidiens liés au travail.

Point également sur le transport du train et des Bus, pour rentrer du travail à 17H le train est très chargé. Egalement pour aller à Nice/ Cannes le train est ultra chargé digne d'un RER Parisien dans la chaleur du sud. Cependant le matin c'est super agréable à prendre.


💰 Salaire

En tant que commis runner, j’étais sur une base de 48 heures par semaine, pour un salaire d’environ 1 900 € net.

Avec le recul, je considère que ce salaire était largement insuffisant pour la charge de travail horaire et le rythme imposé. Un minimum honorable aurait été autour de 2 200 € net.


En revanche, les pourboires compensaient en partie :

Entre 700 € et 1 100 € de tips par mois.

Un chef de rang pouvait gagner environ le double.

Les chefs de rang assurent le relationnel client, l’organisation et la coordination de la salle ; c’est un poste extrêmement exigeant, surtout sur des volumes de 50 à 80 couverts. Le moindre décalage (cuisine en avance, runner en retard, client lent) peut rapidement créer le chaos.

Avec mon expérience actuelle, je pense pouvoir mieux gérer qu’en 2022, mais cela reste un niveau très hardcore.

👉 Bilan salaire : 7/10, clairement rattrapé par les tips.

Avec un salaire de base au-dessus de 2 000 €, ce serait un 10/10 pour un runner compte tenu des pourboires. Si on se tient au SMIC je trouve ce salaire inférieur. J'ai également entendu des collègues dirent " moi je travail pas pour moin de 3000€ " donc oui ici on peut gagner bien, mais dans certaines conditions tu es moin payé que ton travail fournit. Certain gagnent 5000€ / 7000€ pour être chef de rang c'est largement possible à Monaco. Et si vous êtes une fille( sans faire du OF) en métier de cheffe de rang elles peuvent gagner 10 000€/ 12 000€ par mois, les hommes riches sont généreux mais on va rester sérieux sur le travail de la restauration. J'ai entendu dire par mes directeurs, si vous êtes prêt à détruire votre santé, travailler 7/7 14H par jours, un chef de rang au bon endroit peut gagner 15 000€ par mois, mais clairement c'est réservé aux fou qui n'ont pas souffert de malaises, et qui pour 95% des cas prennent de la poudre pour tenir.


🌍 La ville de Monaco

Honnêtement, j’ai peu profité de Monaco. La ville est pensée avant tout pour une clientèle très fortunée, et les prix sont dissuasifs pour un saisonnier.

Je suis arrivé sur place sans économies, mon père m’ayant avancé les frais (logement, avion), que je remboursais chaque mois. Entre les loyers, transports, billets d’avion et quelques taxis, il était impossible de vraiment se faire plaisir.


J’ai tout de même pu visiter :

Nice (agréable),

Cannes (surcotée),

Vintimille, côté italien.

Le vrai bon plan reste, selon moi, de venir à plusieurs (amis ou couple) pour mutualiser les frais.

👉 Note globale de Monaco : 5/10

C’est magnifique, mais très peu accessible. Soit on dépense tout son salaire, soit il faut s’installer sur le long terme (au moins 6 mois) pour que l’expérience soit réellement viable.

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