EUROPÉEN MIGRANT-EXPAT-RÉFUGIÉ AU PARAGUAY
Une nouvelle catégorie de migrants ?
Il y a seulement 3 ou 4 ans en arrière, les nouveaux inscrits de la section Paraguay étaient, à quelques exceptions près, des gens qui vivent en Europe et souhaitant vivre au Paraguay. Leurs questions étaient principalement orientées vie du quotidien. Au travers de leurs questions, on devinait l’acceptation d’un minimum d’aventure, et d’aventure humaine pour reprendre l’expression de aventureiro dans son post (N°4 du 7 février) que je conseille à tous de lire.
https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=881334
Aujourd’hui, ce temps semble révolu... La place est au pragmatisme, au calcul, à la sélection du pays miraculeux qui présenterait le moins d’inconvénients, tout en permettant de se blinder sur le plan financier.
Je vois bien que la majorité des questions auxquelles nous répondons depuis quelque temps vise plus à se sécuriser sur le plan financier et à préserver ses intérêts, qu’à rechercher une autre qualité de vie, où découvrir une autre culture, le parfum d’exotisme s’est envolé. Les questions ne portent plus sur les côtés sympas de la vie au Paraguay, mais sur des inquiétudes essentiellement matérielles, plus terre-à-terre : la fiscalité, les banques, le cout de l’immobilier, etc.
Avant, les motivations d'expatriation dans un pays tropical étaient bien ciblées « qualité de vie » : recherche d'un mode de vie plus agréable, vie moins stressante, plus saine, sous un climat plus chaud et plus agréable, découverte d'une autre culture, et tout cela avec certaine dose d’excitation, d’aventure et d’adrénaline. Très sincèrement, je ne ressens plus rien de tout cela dans les questions très pratiques et concrètes qui sont posées aujourd’hui, tout semble complètement passé à la trappe.
Je ne juge pas, je constate, c'est tout...
Bien sûr ces questions existaient déjà avant, mais elles n’étaient pas formulées de la même façon. Elles s’inscrivaient dans un contexte encore bon enfant. Quelques-uns posaient des questions sur la possibilité de se faire des amis, d’autres comment un Européen pouvait se faire une place dans la société paraguayenne.
Ce qui me dérange et m’attriste, c’est qu’on semble avoir abandonné aujourd'hui l’envie de vivre dans ce pays, au profit d’une étude de faisabilité dans laquelle on n’hésite plus à mettre carrément plusieurs pays en concurrence, même s’ils n’ont vraiment rien en commun, et souvent dotés de cultures très différentes, voire carrément opposées.
Autre chose, parler la langue ou pas est passé au second plan, et c'est très révélateur d'un changement de comportement. Mieux vaut attendre en effet de savoir où on va s'installer pour s'investir dans une autre langue, et seulement si nécessaire, car en y regardant de plus près, il y a tellement d'Allemands qui vivent au Paraguay depuis 30 ans sans parler le moindre mot d'espagnol (excepté "cerveza" - vécu personnel), qu'on est en droit de se demander si c'est utile d'apprendre la langue du pays, surtout pour y vivre en autarcie.
Je constate que les nouveaux inscrits 2019/2020 n’attendent pas du Paraguay la même chose que ceux de 2013 ou 2015, les nouveaux semblent beaucoup plus frileux. Aujourd’hui la tendance est au rinçage-essorage en profondeur de tous les sujets ci-dessus cités, et pendant 4 à 5 mois. Ensuite on passe à un autre autre pays, pour le comparer encore avec d’autres qui pourraient présenter plus d’avantages matériels et financiers de façon à bien se blinder de tous les côtés.
De là à penser qu’en 2020 l’intérêt prime sur tout, quitte à enterrer ses propres rêves, il n’y a qu’un pas. Mais peut-être que je suis un gros naïf et que ces nouveaux inscrits n’ont pas de rêve, seulement le désir de vivre n’importe où, du moment qu’ils disposeront du confort matériel, et pour certains la crainte d’un possible cataclysme imminent qui les contraindraient à trouver en urgence une arche de Noé pour ne pas tout perdre .
A ce propos, j’ai entendu un peu de tout ici... que le Paraguay est le pays « élu » où tout le monde va se réfugier, et dans lequel tous les présidents des pays riches achètent tout avec des prête-noms de sorte que dans quelque temps on ne trouvera plus un lopin de terre à acheter dans le pays. J’ai même entendu que la Reine d’Angleterre était morte depuis 2 ans, et qu’ils ont mis un sosie à sa place... Si vous ne le saviez pas, c’est un scoop ! Il sont forts ces Anglais, personne n'a rien vu...
Il parait qu’il y a des sites spécialisés « fin du monde » mais je n'ai pas approfondi, ce n’est pas mon truc,
Dans toutes ces études, tous ces comparatifs de pays menés tambour battant par certains, paradoxalement la différence de culture n’est même pas abordée alors qu’elle représente le taux d’échec le plus important dans une expatriation. Quant au facteur humain, je ne vous en parle même pas, il a complètement disparu des question posées...
Pour illustrer ce changement, il suffit de regarder les profils, puis dans l’activité récente, c’est très révélateur. Ceux qui font « 3 p’tits tours et puis s’en vont, » je les retrouve, posant exactement les mêmes questions, sur le forum Costa Rica, puis 3 à 4 mois après sur celui de la Thaïlande, voire certains ex-pays du bloc soviétique dotés d’une langue que personne ne parle, sauf sous la torture.... de tout cela transpire une grande inquiétude.
A noter que ça n’existait pas il y a quelques années, du moins pas à ce point. Ce sont des signes précurseurs d’une page de l’histoire qui se tourne, d’une époque que j’aimais bien, et d’un monde qui « fout l’camp » petit à petit avec la mondialisation...
C’est inquiétant, car lorsqu’on vient monter sa petite affaire dans un pays dans lequel on a vraiment envie de vivre, il est déjà extrêmement difficile de s’y faire une place. Mais si on y vient à reculons, et seulement pour les intérêts qu’il présente à un moment M, au rythme où vont les choses tout peut changer très vite.
Comme ce sont des interrogations très personnelles, je me suis demandé si finalement ces nouveaux expatriés n’ont pas plutôt un profil de migrant
Nous le savons tous, la définition du « migrant » est confuse suivant les sources, mais pour simplifier on peut dire que :
- Est étiquetée comme « migrant » toute personne qui quitte son pays de naissance pour un autre pays, pas toujours bien défini, et pour des raisons économiques ou politiques. Personnellement je trouve qu’il manque le mot « poussé » Il serait plus judicieux de dire « toute personne qui aurait été poussée à quitter son pays ».
- Est considérée comme « Expat » toute personne qui vit à l’étranger en dehors dans son pays d’origine»
Comme je me noyais dans mes interrogations d’angoisses existentielles, je suis allé voir ce qui se dit sur le Net à ce sujet, juste histoire de me remettre les idées en place, et j’ai trouvé ce qui suit :
https://www.swissinfo.ch/fre/societe/d% … -/43094504
swissinfo a écrit:Les expats reculent, les migrants progressent. Selon une théorie impérialiste, le statut d’expat ou de migrant dépend de la relation entre le pays que vous quittez et celui dans lequel vous arrivez. Si vous allez vous établir dans un pays plus riche que le vôtre, vous êtes un migrant; si vous allez dans un pays plus pauvre, vous êtes un expat.
Si je comprends bien ce qui est écrit, le Français que je suis migre en Suisse et s’expatrie en Espagne
C’est logique me direz-vous, généralement un migrant n’a plus de papiers, car il s’en est débarrassé, et j'ai justement perdu les miens ! Il n'a pas d’argent, et il demande l’asile, tout le contraire de l’expat !
J’ai donc complètement tort sur toute la ligne, mais je conteste un peu, car une fois encore ces définitions ne tiennent compte que de l’aspect matériel, et jamais de ce qui se passe dans la tête des gens. Or, c’est justement ce qui se passe dans la tête qui fait qu’on réussit son expatriation, et pas seulement l’aspect matériel.
Certes, on peut s’amuser avec les mots et les définitions, chacun y trouvera son bonheur, car le regard que l’on porte sur les choses et sur « les autres » influence l’opinion que l’on s’en fait
N’empêche que pour moi, quelqu’un qui quitte son pays par crainte de quelque chose de grave pour aller s’installer sur n’importe quelle terre qui lui semble moins hostile, ça ressemble plus à un migrant expatrié avec une bonne tête de réfugié économique.
Le Paraguay le Costa Rica, la Thaïlande - pour ne citer que ceux-là - sont des pays dotés de cultures très différentes de la notre, dans lesquels il faut venir vivre par envie, mais surtout pas venir s’y installer par contrainte ou obligation.
Il faut choisir un pays dans lequel on se sent bien, et le prendre comme il est, à bras le corps, en accepter les défauts, accepter les gens avec leur nature et leurs coutumes, et ne pas se poser mille questions qui n’ont pas toujours de réponse, et qui généreront forcément d’autres questions et problèmes sans solution tant qu'on n'est pas sur place.
Trouver des solutions sur place, ça s’appelle « l’aventure » et ça forge les caractères et les hommes...
Car à force de vouloir blinder son avenir tout en préservant ses arrières (ses acquis), on finit par faire du sur place, et on reste chez soi.
Comme le dit Aventureiro, s’expatrier c’est accepter un minimum d’aventure, avec la part de risque qu’elle comporte...
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C'est pourquoi je dis à Méphisto que je ne rempilerai pas "Va dans l'métro Satanas !"
Mais en même temps je plaide non coupable.
J'ai bien voulu, au début, ne pas être qu'un placeur de fric en CDAs à Vision Banco.
J'ai donc tenté les adultes : wallouh, à part le football, ils ne s'intéressent à rien.
Les p'tits jeunes c'est pareil, ils n'ont aucune curiosité, ce n'est pas le sud marocain et l'Afrique occidentale comme je les ai connus.
Un immigré italien plus ancien que moi m'a d'ailleurs dit que les mères interdisaient à leurs gamins de parler à un gringo si l'envie leur en prenait.
Nettoyant un dimanche matin au Kärcher ma camioneta quatquateuze boueuse, il y avait, pratiquement en face de moi, un gamin de 8 ans approximativement qui s'emm**dait à cent guaranis de l'heure derrière les grilles d'une bodega qui n'a jamais marché. J'étais l'unique distraction pour lui à m'escrimer avec la lance de mon Kärcher. Je lui fait donc un petit salut amical parce que je suis sociable et bien élevé et le môme répond juste d'un signe à mon salut. Je poursuis mon nettoyage pendant qu'il me regardait n'ayant visiblement pas d'autre distraction. Puis je vois arriver la mère, qui ne me salue pas, elle, et qui empoigne son gamin pour le rentrer à l'intérieur hors de ma vue.
Voilà la mentalité des paraguayens ! Que voulez-vous faire au niveau relationnel avec ces gens là.
Dans mon immeuble (provisoire,) à Coronel Oviedo arrivent de nouveaux locataires. J'essaie de me montrer sociable, je lui montre mon logis et ce que j'y fais (j'écris des livres de SF) et, comme il avait un fils de 13 ans, je lui propose de lui apprendre les fondements de l'informatique (ici ils ne connaissent rien d'autre que fesse bouc sur leur smartphone). Mais ça n'intéressait ni le père ni le fils. Pourtant cette modernité est devenue indispensable dans le monde actuel, mais pas pour un paraguayen qui est bête et se complaît dans sa bêtise.
Donc, bien que je n'étais pas venu dans l'esprit que décrit et critique jean-Claude, j'y suis cantonné, que cela me plaise ou non : zéro contact avec les paraguayens. le seul intérêt du Paraguay pour moi c'est que la vie n'y est pas trop chère, que les comptes à termes (CDA) rapportent 9 % net par an dans une monnaie globalement stable (au moins au niveau intérieur), sinon si je pouvais trouver une location en Argentine, mais pas loin du Paraguay pour mes sous, dans la province de Missiones, j'y serais déjà.
Mais j'ai arpenté les agences, j'y étais bien reçu, mais ils n'avaient rien à louer. Au moins, avec les argentins, on peut discuter.
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