Entre impact écologique, souffrance des animaux et accidents dus aux feux d'artifice, beaucoup se demandent si cette habitude aussi colorée et explosive soit elle pour commencer l'année en beauté, ne devrait pas être réglementée plus sévèrement, voire interdite et remplacée. Alors pour ou contre ? Les expats nous donnent leur avis sur la question.
Feu d'artifice du nouvel an : dans quels pays est-ce la norme ?
Au premier coup de minuit du nouvel an, de nombreuses villes organisent de grands feux d'artifice car dans beaucoup de pays c'est la norme. On citera notamment les États-Unis (et son fameux feu d'artifice tiré à New-York sur le Time Square), la France (celui à la tour Eiffel), le Royaume-Uni à Londres, l'Australie à Sydney, Melbourne et Brisbane, le Japon et ses célébrations appelées « Shinshun Hanabi Taikai », ou encore le Brésil, à Rio de Janeiro sur la plage de Copacabana. A part les plus célèbres du monde, c'est aussi la norme dans de nombreux pays comme l'Italie, l'Espagne, ou encore les Pays-Bas.
Cependant, la question se pose de plus en plus sur l'utilité et l'impact réel des feux d'artifice et certaines villes ont déjà décidé de l'interdire, du moins ceux chez les privés qui ont souvent le plus d'impact et créent le plus d'accidents chaque année.
Dans certains pays, les spectacles de drones remplacent peu à peu les feux d'artifice classiques. En 2020 par exemple, c'est Shanghai qui a époustouflé le monde avec cette idée innovante de présenter un gigantesque spectacle composé de plus de 2000 drones.
Pourquoi les feux d'artifice sont critiqués ?
Bien qu'ils soient d'usage pour les grandes célébrations comme le nouvel an notamment, de nombreux organismes alertent régulièrement sur leur potentielle dangerosité et sur leur impact sur la faune et la flore.
En effet, concernant l'environnement en général, les produits chimiques utilisés dans les explosifs peuvent libérer des composés tels que le dioxyde de soufre, le dioxyde d'azote, et des particules fines, ce qui peut avoir des effets néfastes sur la qualité de l'air. De plus, les résidus des feux d'artifice, tels que les coques, les cendres et autres débris, retombent au sol et dans l'eau. Si mal ramassés, cela pourrait entraîner une pollution des sols et des cours d'eau, en particulier si les résidus contiennent des substances chimiques nocives.
Ils peuvent également perturber la faune, notamment en provoquant des dérangements dans les habitats d'oiseaux, en perturbant leurs cycles de sommeil, ou en provoquant des envols paniqués. Les animaux de compagnie seraient également touchés, notamment les chiens et les chats. Les feux d'artifice peuvent causer chez eux du stress et de l'anxiété, déclencher des comportements de fuite, provoquer des réactions imprévisibles et créer des dangers potentiels, notamment des fugues et des situations dangereuses.
Feux d'artifice du nouvel an : qu'en pensent les expatriés ?
Que pensent réellement les expatriés de cette pratique ? Est-ce qu'ils les aiment ? Est-ce qu'ils les soutiennent ou pas ? Nous leur avons posé la question.
Ricardo est expatrié à Dublin en Irlande, mais rentre quasiment tous les ans en Italie pour les fêtes et notamment le nouvel an, ou les feux d'artifice font partie des habitudes des locaux : « Personnellement, je suis complètement pour. Je comprends les gens qui sont contre pour diverses raisons. Mais je trouverai triste un nouvel an sans feux d'artifice. Dans ma région et dans ma ville natale, les particuliers peuvent en acheter et les tirer de leur jardin ou leur terrasse. J'en achète moi-même quelques-uns avec un ami, c'est un peu notre tradition annuelle. Vraiment, quand vous vous trouvez dans les hauteurs de la ville, le spectacle est magnifique. Des dizaines de feux sont tirées partout ; c'est très beau et festif. Je n'ai pas encore fêté le nouvel an à Dublin, mais j'espère que le jour où je le ferai, je pourrais assister aussi à des feux d'artifice pour l'occasion. »
Estelle est française et vit actuellement en Italie : « Dernièrement, mon avis est très mitigé sur la question. J'adore les feux d'artifice, j'ai toujours adoré ça et j'y suis habituée. Mais j'avoue qu'au niveau environnemental, ce n'est vraiment pas top. En plus, les déchets sont souvent très mal ramassés, surtout quand ils sont tirés chez les gens, sans parler des accidents ! Il y a quelques années je me trouvais trop proche d'un feu d'artifice tiré dans le jardin d'un ami à minuit, et j'ai pris une étincelle sur la pommette. Quelques centimètres de différence et ça pouvait atterrir dans mon œil. Je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé. J'ai gardé une trace pendant 2 ou 3 ans, un point rouge qui ne partait pas. » Estelle estime que, de nos jours, c'est important de se questionner si les feux d'artifice sont réellement utiles et s'il n'y a pas possibilité de limiter les dégâts. « On parle et on voit de plus en plus de spectacles de drones lumineux. C'est sûr, ce n'est pas vraiment la même chose, mais ça a le mérite de ne pas faire de bruit et de ne pas sentir mauvais ! Je vois ça comme une alternative assez bonne je dois dire. »
Laura, Espagnole expatriée aux Pays-Bas, partage également son avis sur la question. « Malheureusement, c'est un standard dans ma ville actuelle, à Amsterdam, mais aussi dans mon pays de naissance. Je ne suis pas contre les feux d'artifice ; je sais que ça peut être fun, mais je suis vraiment dans la cause écologique et celle des animaux. Je connais les conséquences que les feux d'artifice peuvent avoir sur les animaux et sur d'autres aspects, donc je ne les soutiens et ne les aime pas vraiment pour ces raisons. Je pense qu'il existe d'autres manières de s'amuser et de célébrer un jour comme le nouvel an. »
Oli, Dominicaine qui vit aussi au Pays-Bas depuis quelques années avec son mari, se sent également concernée par la question des feux d'artifice. « Dans mon pays d'origine, les feux d'artifice sont une chose normale, pas seulement pour la fin d'année, mais pour toutes les occasions (anniversaire, mariage, n'importe quelle célébration). C'est très facile d'en acheter là-bas, du moment que l'on est majeur. Au début, surtout lorsque j'étais enfant, je supportais ça, car je trouvais ça magnifique. C'était vraiment synonyme de célébration et dans ma famille on adorait ça. » Jusqu'à ce qu'elle déménage en Europe ! « Je suis devenue plus consciente de certaines choses et de comment cela peut avoir un impact sur la planète et sur les animaux, mais aussi sur les gens qui peuvent se blesser. Mais pour moi, c'est particulièrement concernant les animaux. Lorsque j'ai réalisé l'impact que cela pouvait avoir sur eux, et cela fait une dizaine d'années, j'ai arrêté de supporter les feux d'artifice et j'évite d'en voir si je le peux. Je suis davantage en faveur des alternatives qui sont plus respectueuses de l'environnement et des animaux et qui ne blessent aucun humain ou animal. »
