Étudier en anglais à l'étranger dans des pays non anglophones : c'est possible !

Vie pratique
  • jeune etudiant afro
    Shutterstock.com
Publié le 2023-07-18 à 14:00 par Ameerah Arjanee
Lorsque vous choisissez une destination d'études à l'étranger, la langue dans laquelle les cours sont dispensés à l'université est un élément important à prendre en considération. Elle peut être le seul obstacle à l'admission si vous n'avez pas une maîtrise suffisante de la langue de votre pays de destination. Si le chinois et l'espagnol sont les langues qui comptent le plus de locuteurs natifs, l'anglais reste la deuxième langue la plus répandue dans le monde. Quelles sont donc vos options si vous être déjà bilingue et que vous souhaitez étudier en anglais ou que vous cherchez à améliorer vos compétences linguistiques en anglais sans pour autant être contraint d'apprendre la langue locale de votre pays d'accueil ?

Les pays anglophones sont souvent définis de manière restreinte comme étant les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Malheureusement, les frais universitaires pour les étudiants étrangers sont élevés dans tous ces pays. Cependant, il existe de nombreux autres pays plus abordables dont les universités ont recours à l'anglais comme médium d'enseignement. Il s'agit soit d'anciennes colonies britanniques, soit de pays qui cherchent à projeter une image internationale à travers leurs universités anglophones.

L'utilisation de l'anglais est la norme dans les universités des pays du Commonwealth 

Le Commonwealth est l'association de 56 pays qui furent autrefois des colonies de l'Empire britannique. Nombre de leurs universités ont été fondées à l'époque coloniale et ont donc pris l'habitude d'utiliser l'anglais comme principale langue d'enseignement, même si ce n'est nullement la langue maternelle des étudiants locaux ou même du corps enseignant. Certaines de ces universités proposent des programmes en anglais et dans les langues locales, mais il est toujours garanti qu'au moins une partie de leurs cours de premier et de troisième cycles sera dispensée en anglais. Le système administratif de ces pays a également tendance à être en anglais, toujours en raison de l'héritage colonial. 

Les frais de scolarité et le coût de la vie dans ces pays sont généralement inférieurs par rapport aux pays occidentaux qualifiés de « pays anglophones ». L'Inde, l'Afrique du Sud, la Malaisie et Singapour sont tous des pays non-occidentaux du Commonwealth où les programmes universitaires sont dispensés en anglais. Et à l'exception de Singapour, ils sont tous extrêmement abordables pour y étudier et y vivre.

Ces pays disposent d'universités anciennes et prestigieuses. Citons notamment l'université du Cap en Afrique du Sud (classée 174e meilleure université mondiale par le QS World University Rankings 2024), l'université de Delhi (classée 407e) et les Instituts indiens de technologie (IIT) en Inde, l'université nationale de Singapour (NUS) et l'université technologique de Nanyang (NTU) à Singapour, et l'université de Malaisie (Universiti Malaya) en Malaisie. 

Les 23 campus de l'Institut indien de technologie (IIT) ont formé de nombreux ingénieurs qui travaillent aujourd'hui dans les meilleures entreprises technologiques du monde. Par exemple, l'actuel PDG de Google, Sundar Pichai, a étudié à l'IIT de Kharagpur. Quant à l'université du Cap, elle possède l'un des meilleurs départements d'astronomie au monde, un département qui est directement impliqué dans les projets liés au SALT (Southern African Large Telescope), le plus grand télescope de l'hémisphère sud. De l'autre côté, l'université technologique de Nanyang, à Singapour, mène des recherches les plus pointues au monde dans le domaine de l'intelligence artificielle. Ces quelques exemples montrent que les universités anglophones des pays du Commonwealth peuvent être aussi excellentes que celles des pays occidentaux anglophones.  

Elles sont également relativement abordables. En effet, les frais de scolarité en Afrique du Sud pour les étudiants étrangers originaires d'autres pays africains membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) s'élèvent généralement à environ 3 000 et 4 000 USD par an. Pour les étudiants provenant de pays n'appartenant pas à la SADC, les frais sont de l'ordre d'environ 8 000 USD par an. En Inde, les étudiants internationaux déboursent généralement environ 5 000 USD par an en termes de frais de scolarité. En Malaisie, les frais s'élèvent à environ 4 000 dollars par an. Toutefois, l'université de Malaisie, l'institution la plus prestigieuse du pays, applique des frais internationaux exceptionnellement faibles : seulement 1 700 dollars américains par an. 

De nombreuses universités européennes proposent des cours en anglais pour s'ouvrir à l'international 

Les universités de l'Union européenne tentent souvent de démontrer leur engagement en faveur du multilinguisme, particulièrement pour attirer des étudiants d'autres pays de l'UE participant à divers programmes d'échange intra-européens. Elles cherchent également à projeter une image internationale et attirer des étudiants de pays tiers qui représentent souvent des frais d'inscription plus élevés, ce dont les universités ont besoin financièrement. 

Les cours en anglais sont particulièrement courants aux Pays-Bas. Nuffic, un organisme qui étudie l'internationalisation de l'éducation, indique que 77 % des diplômes de master et 28 % des diplômes du premier cycle du pays sont dispensés en anglais. L'université technologique d'Eindhoven dispense tous ses cours en anglais. Cependant, le ministère néerlandais de l'Éducation envisage de limiter le pourcentage de cours pouvant être enseignés en anglais. Les universités protestent contre cette proposition de loi, et il reste à voir si elle sera adoptée.

Ailleurs en Europe, de nombreuses universités prestigieuses proposent certains de leurs cours en anglais, surtout s'il s'agit de cours pour lesquels les étudiants internationaux ont tendance à manifester un grand intérêt. La prestigieuse université de la Sorbonne, à Paris, propose plusieurs masters en ingénierie et en technologie enseignés entièrement en anglais. Malheureusement, elle ne propose pas de programmes de premier cycle en anglais. L'université de Stockholm, en Suède, dispense également plusieurs programmes de troisième cycle en anglais. Elle propose également une poignée de licences en anglais, notamment une licence en Commerce international et en Politique internationale. 

L'université de Barcelone, située dans la ville cosmopolite éponyme, propose quelques programmes de premier cycle et un large éventail de programmes de troisième cycle en anglais. Au niveau du premier cycle, il s'agit de cours qui sont, de nature, très internationaux, tels que le tourisme, le commerce international et la bio-informatique. Ces cours sont plus diversifiés au niveau du troisième cycle, allant de l'astrophysique à la linguistique en passant par la biologie. Certains sont des programmes de master Erasmus, c'est-à-dire qu'ils sont proposés conjointement par l'université de Barcelone et une deuxième université dans un autre pays de l'Union européenne. 

L'Allemagne est une destination d'études internationale très prisée en raison de l'extension de l'enseignement gratuit aux étudiants non-ressortissants de l'Union européenne. De nombreuses universités allemandes proposent au moins une partie de leurs cours en anglais. En particulier, la prestigieuse université technique de Munich, qui a formé 13 lauréats du prix Nobel, propose pas moins de 76 programmes enseignés entièrement en anglais. La plupart sont des programmes de troisième cycle. 

Quelques universités d'Asie de l'Est proposent des programmes enseignés en anglais 

Une poignée d'universités d'Asie de l'Est ont suivi la même tendance que les universités européennes décrites ci-dessus. Même si ces pays d'Asie de l'Est n'ont jamais été des colonies de l'Empire britannique, l'importance du commerce international et des échanges technologiques pour leurs économies fortes a incité certaines de leurs universités à proposer quelques programmes en anglais. Il s'agit notamment de l'université Hokkaido et de l'université Sophia au Japon, de l'université Tsinghua en Chine, de l'université nationale de Taïwan (NTU) et de l'université médicale de Taipei, à Taïwan.

L'université Tsinghua, située à Pékin (Beijing), est l'université la plus prestigieuse de Chine et l'une des plus renommées du monde. Bien qu'elle propose des programmes dans différents domaines, elle est surtout connue pour ses programmes dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques ainsi qu'en politique publique. Elle propose ainsi 32 programmes de troisième cycle en anglais dans ces domaines. Cela comprend un Global MBA, des programmes de master en droit et en administration publique, ainsi que divers masters spécialisés en ingénierie. Depuis cette année, son programme de maîtrise en médecine générale est également enseigné en anglais. Sur les 32 programmes, on compte 8 programmes de doctorat en médecine, en mathématiques et en technologie. 

À Taïwan, un pays voisin, plusieurs programmes de troisième cycle de l'université médicale de Taipei sont enseignés à 90 % en anglais. Seuls quelques modules sont enseignés en chinois. Il s'agit de programmes de troisième cycle en pharmacie, en soins infirmiers, en neurosciences, en santé publique et dans d'autres domaines médicaux. Au Japon, l'université d'Hokkaido propose deux programmes de licence, en études japonaises et en sciences intégrées, entièrement en anglais. Elle propose un plus grand nombre de cours scientifiques de troisième cycle en anglais. 

Comme vous l'aurez sans doute compris, suivre des cours en anglais peut s'avérer particulièrement intéressant pour les potentiels étudiants internationaux. Rappelons qu'apprendre la langue la langue du pays d'accueil peut représenter un sérieux investissement, non seulement en termes de cout mais aussi en termes de temps, pour les étudiants. Ces quelques options peuvent également vous aider à parfaire votre niveau d'anglais sans avoir à vous inscrire dans l'une des universités les plus prestigieuses du monde qui ont aussi la réputation d'être chères.