Visa Schengen numérique : pour des voyages plus simples en Europe en toute sécurité

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Publié le 2023-06-21 à 07:00 par Asaël Häzaq
Comment faciliter la circulation des individus tout en assurant une gestion des frontières extérieures de l'Union européenne plus efficaces ? La Commission européenne précise sa stratégie : le visa Schengen numérique, et parvient à décrocher un accord qu'elle qualifie d'historique. Quelles implications pour les voyageurs et candidats à l'expatriation ? Le visa Schengen permet-il de travailler ou d'étudier ? Quels avantages offre-t-il ?

Avantages du visa Schengen numérique

C'est dans un communiqué de presse en date du 13 juin que la Commission européenne annonce le lancement prochain du visa Schengen numérique, suite à un accord conclu entre le Parlement européen et le Conseil européen. Pour rappel, l'espace Schengen permet de voyager librement, sans passeport, dans tous les pays membres dudit espace, grâce au visa Schengen. Le visa Schengen est un visa de court séjour (90 jours maximum). Il permet de circuler librement dans tous les pays de l'espace Schengen. Du fait de l'absence de contrôle aux frontières, le titulaire du visa est libre d'entrer et de sortir dans n'importe quel pays de l'espace Schengen.

Le visa Schengen est destiné aux ressortissants de pays non européens (pays tiers) qui n'ont pas signé d'accord d'exemption de visa avec les pays de l'espace Schengen. Il peut être utilisé pour les vacances ou pour le travail. En pratique, on distingue 8 motifs possibles de voyage, dont les raisons professionnelles, touristiques, les études et recherches (pour une courte période), les visites à la famille ou aux amis.

Travailler et étudier avec le visa Schengen

En principe donc, travailler et étudier avec le visa Schengen est possible. Le visa permet effectivement d'entrer dans les pays de l'espace Schengen et offre une libre circulation dans cet espace (c'est la plus grande zone au monde offrant une libre circulation). Selon le motif et la fréquence des voyages, plusieurs types de visas sont disponibles : entrée simple, deux entrées, ou entrées multiples. Il est même possible de demander un visa valable 5 ans.

Une grande liberté, mais qui ne supprime pas les limites du visa, fixées à 90 jours maximum. Des études ou une période de travail supérieures à 90 jours nécessitent donc un visa délivré par le pays d'accueil. Du reste, attention à ne pas confondre visa et permis. Si le visa Schengen permet d'entrer dans les pays de l'espace Schengen, il ne remplace pas l'indispensable permis de travail, ou l'inscription auprès d'un établissement habilité. La Commission européenne rappelle également que le ressortissant étranger ne peut passer « plus de 90 jours dans l'espace Schengen sur la période des 180 jours précédents ». La règle vaut même pour un visa de 5 ans.

La limite de temps a justement été établie pour éviter toute dérive. Impossible de travailler ou d'étudier ou de travailler sur une longue période avec un visa Schengen. Par contre, il offre une grande souplesse, permet de visiter nombre de pays européens, pour un coût très compétitif (en moyenne, 80 euros pour un adulte).

Quand le visa Schengen se numérise

C'est la nouveauté dont se félicite la Commission européenne. En juin 2021, la Commission présente sa « stratégie Schengen », vaste plan visant à faire un pas de plus dans l'harmonisation et la facilitation des démarches des ressortissants des pays tiers, à préserver les avantages de l'espace Schengen, tout en le rendant plus fort. La numérisation fait partie intégrante de cette stratégie.

Pour l'instant, les formalités administratives utilisent encore des vignettes physiques. Certains États proposent des démarches en partie réalisables en ligne. Une absence d'harmonisation qui alourdit la procédure et augmente les coûts, tant pour les voyageurs que pour les États membres. Le visa numérique permettra la numérisation, et des demandes de visas et de la fameuse « vignette-visa ».

Ce qui va changer pour les ressortissants étrangers

Simplicité, rapidité, efficacité, sécurité. La numérisation du visa s'accompagne d'une numérisation des démarches. En clair : tout se fera en ligne, grâce à une plateforme européenne unique, qui centralisera les demandes. De l'envoi des documents au paiement, la procédure sera entièrement numérisée, quel que soit l'État membre de l'espace Schengen dans lequel le ressortissant étranger voudra se rendre. La vignette-visa sera remplacée par un visa numérique. Pour les voyageurs, cette modernisation ne présente donc que des avantages. La centralisation des données est gage de simplicité et de temps gagné.

Les États sont aussi gagnants. Car la « vignette-visa » a une faille : les fraudes, vols et falsification. Un problème qu'entend résoudre le visa Schengen numérique, en offrant davantage de sécurité. Ce nouveau visa, applicable sur les visas courts, s'étendra aussi aux visas longs. Reste à attendre l'approbation des États membres pour que l'accord de la Commission devienne concret. Les États auront ensuite 7 ans pour se mettre en conformité. La Commission européenne ne tarit pas d'éloges sur son nouveau dispositif. C'est, pour l'Union européenne, un nouveau pas, et un grand pas, dans l'ère du numérique.