Quels pays offrent des visas aux expats demandeurs d'emploi ?

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Publié le 2023-04-12 à 07:00 par Asaël Häzaq
C'est un autre moyen d'attirer les talents internationaux. Les candidats à l'expatriation rêvent d'autres horizons et sont prêts à faire le grand saut, mais les offres d'emploi (malgré les pénuries de main-d'œuvre) ne sont pas toujours simples à saisir. Et même lorsqu'elles sont là, la complexité des démarches administratives désespère les plus téméraires. Et si le visa de recherche d'emploi était la solution ? S'expatrier, non pas avec un emploi en poche, mais pour chercher un emploi, pour attirer davantage de talents étrangers. Décryptage.

Un visa pour chercher du travail

Le visa de recherche d'emploi, ou job-seeker visa, est un visa spécialement conçu pour les individus souhaitant rechercher un travail à l'étranger. Les États qui le proposent ont voulu un visa plus souple que les visas classiques. Peu de formalités, hormis une preuve de ressources financières suffisantes et éventuellement une assurance maladie. Mais le visa est réservé aux talents : professionnels étrangers qualifiés et diplômés de l'enseignement supérieur. Une restriction assumée par les États, qui opèrent ainsi une première sélection parmi les candidats à l'expatriation. Le job-seeker visa est un visa court (jusqu'à 6 mois, en général). Il ne permet pas de travailler, mais bien de chercher du travail. Une fois le travail trouvé, le visa se convertit en visa de travail. Gros plan sur plusieurs pays proposant le visa de recherche d'emploi.

Autriche

L'Autriche a bien ficelé son dossier. Pour l'État, ce visa est une autre façon pour l'étranger qualifié de trouver du travail sur le territoire. Pour le pays, c'est aussi une autre manière de capter les talents et de les faire rester. Le visa de recherche d'emploi autrichien est un visa à point de 6 mois basé sur plusieurs critères : l'âge, les qualifications, l'expérience professionnelle, le niveau d'études, le niveau d'anglais. Il faut obtenir au moins 70 points pour être éligible. Les critères retenus sont autant de conditions à remplir. Ainsi, ne peuvent postuler que les étrangers hautement qualifiés. Les frais de visa sont de 120 euros. Dès que l'expatrié aura trouvé du travail, il pourra convertir son visa de recherche d'emploi en carte Rouge-Blanche-Rouge (Red-White-Red card), carte délivrée pour deux ans.

Émirats arabes unis

Cap aux Émirats arabes unis (EAU). L'État, qui veut renforcer son influence sur la scène internationale et attirer encore plus de talents étrangers, propose un visa de recherche d'emploi de deux, trois ou six mois. Le candidat devra posséder un passeport valide et présenter une preuve de stabilité financière. Mais le visa est réservé aux diplômés de l'enseignement supérieur d'une université mondialement reconnue (liste des 500 meilleures universités du monde validée par le ministère des Ressources humaines et de l'Émiratisation).

Allemagne

Le job-seeker visa allemand est également réservé aux professionnels étrangers qualifiés diplômés de l'enseignement supérieur en Allemagne ou dans un autre État. Ces professionnels devront justifier d'au moins 5 ans d'expérience, et posséder une assurance voyage ou une assurance maladie. Le visa de recherche d'emploi allemand est valable 6 mois non renouvelables. Il coûte 75 euros. Les postulants auront à fournir les justificatifs de ressources financières attestant qu'ils peuvent subvenir à leurs besoins durant toute la durée de leur séjour.

France

La France propose une carte de séjour « recherche d'emploi/création d'entreprise » pour les étrangers non européens détenteur d'un diplôme de l'enseignement supérieur en France (master ou équivalent). La carte de séjour française semble cependant plus limitée que les visas de recherche d'emploi. Les candidats devront rechercher un emploi ou créer une entreprise dans le domaine correspondant à la formation qu'ils ont suivie en France en tant qu'étudiant étranger. La carte est valable un an non renouvelable et coûte 75 euros.

Suède

Le visa de recherche d'emploi suédois est encore récent. Inauguré en juin 2022, il est destiné, comme les autres job-seeker visas, aux candidats à l'expatriation diplômés de l'enseignement supérieur. La Suède ne limite pas son visa aux seuls demandeurs d'emploi. Les personnes souhaitant créer une entreprise peuvent également postuler. Dans les deux cas, les candidats devront vivre hors de Suède au moment du dépôt de la demande, posséder un passeport valide, les capacités financières nécessaires pour la durée de leur séjour, ainsi qu'une assurance maladie. Le job-seeker visa suédois est valable 3 mois et peut être prolongé 9 mois supplémentaires maximum. Son coût est d'environ 190 euros.

Portugal

Le Portugal est l'un des rares États n'imposant pas de niveau de diplôme spécifique pour postuler au job-seeker visa. Le candidat devra juste justifier de ressources financières nécessaires pour la durée de son séjour (6 mois, renouvelables 2 mois), d'un passeport valide et d'une assurance voyage et maladie. Il devra également posséder un billet aller-retour indiquant clairement la date d'arrivée au Portugal et la date de départ. Les frais du job-seeker visa portugais s'élèvent à 90 euros.

Avantage des citoyens de l'Union européenne

Pour rappel, les citoyens d'un pays de l'Union européenne (UE) peuvent chercher un emploi dans un autre pays membre de l'UE sans avoir besoin de visa. Pas de formalités particulières à remplir. Les candidats européens souhaitant postuler dans un autre pays de l'UE ont des droits d'accès à l'emploi équivalents à ceux de son pays. Ils s'assureront de demander leur carte européenne d'assurance maladie au moins un mois avant leur départ prévu. Gratuite, elle est valable un an et s'obtient auprès de sa caisse d'assurance maladie.

Attention à la durée du séjour. Il est généralement possible de séjourner durant 6 mois sans avoir à s'enregistrer auprès des autorités locales. Mais il faut véritablement chercher du travail et conserver les preuves de ses recherches actives. Car au bout de 6 mois, les autorités locales pourront les demander. Elles peuvent également exiger une preuve de ressources financières. En vertu de ces éléments, elles pourront autoriser ou non la poursuite du séjour. Dans tous les cas, mieux vaut se renseigner auprès du pays européen dans lequel on souhaite immigrer pour s'informer d'éventuelles dispositions particulières.

Liens utiles :

Autriche : job-seeker visa

France : carte de séjour recherche d'emploi/création d'entreprise

Émirats arabes unis : jobseeker visa

Allemagne : job-seeker visa

Suède : job-seeker visa

Portugal : job-seeker visa

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Demandeurs d'emploi : droits de séjour dans l'Union européenne

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