Les choses à savoir avant de devenir un nomade digital

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    Andrea Piacquadio / Pexels
Publié le 2021-03-16 à 09:00 par Veedushi
L'Afrique du Sud pourrait se rajouter à la liste des pays qui proposent des visas de nomade digital. Une liste qui ne cesse de s'allonger, compte tenu de la précarité de l'emploi dans la plupart des pays autour du globe. Mais qu'est-ce qui caractérise ces visas et quels en sont les avantages ou encore les faiblesses ?

Désignée comme une destination sûre pour le voyage par le Conseil international du voyage et du tourisme (WTTC), Cape Town se positionne aujourd'hui comme le nouvel eldorado des nomades digitaux. Et ce, malgré les restrictions de voyage qui sont toujours en cours et la situation alarmante dans le reste du pays, avec la nouvelle variante de COVID-19. En effet, la ville vient de se faire attribuer le titre de l'« une des meilleures villes au monde pour le travail à distance en 2021 ». Il faut d'ailleurs reconnaître que Cape Town, la destination la plus populaire en Afrique du Sud, possède de nombreux atouts. Hormis son infrastructure moderne, ses services qui répondent aux normes internationales et son réseau de télécommunications hors pair, le Cap possède une immense richesse naturelle et offre une myriade d'activités de loisirs pour tous les goûts. De quoi attirer les nomades digitaux de longue date, mais aussi ceux qui viennent de découvrir les avantages et les plaisirs du travail à distance pendant la crise. D'autant que la demande de ce visa peut se faire facilement par voie électronique.

Il est intéressant de constater que de plus en plus de pays sont en train de miser davantage sur le visa de nomade digital plutôt que de rouvrir leurs marchés du travail respectifs. En effet, la pandémie de COVID-19 a entraîné une crise de l'emploi sans précédent autour du globe. La hausse significative du taux de chômage au niveau mondial n'a pas été sans conséquence sur la situation économique et sociale de la plupart des pays. Raison pour laquelle ces pays sont en train d'explorer de nouvelles avenues pour faire venir des étrangers, au profit de leurs économies, sans pour autant nuire à leur main-d'œuvre locale déjà fragilisée par la crise. D'ailleurs, nous vous parlions récemment dans nos articles « Travail à distance à Dubaï : quels avantages ? » et « Ces îles attractives pour les expatriés ».

Quels éléments faut-il prendre en compte ?

Aujourd'hui, les îles Caraïbes semblent déterminées à se démarquer du reste du monde, comme en témoignent ces îles qui proposent tour à tour leurs propres visas de nomade digital. Après la Barbade, Aruba et Antigua-et-Barbuda, c'est au tour de l'île de Montserrat de proposer un visa permettant aux personnes qui ont la capacité de travailler à distance d'y séjourner pendant une année. Pour être éligible pour ce visa, les demandeurs doivent pouvoir certifier qu'ils sont salariés dans leurs pays d'origine ou de résidence et qu'ils touchent le minimum salarial requis. Il n'empêche qu'en plus des frais de traitement de ce visa, ils doivent également détenir une assurance santé qui comprend une couverture contre la COVID-19. A savoir que les frontières de l'île restent fermées aux touristes jusqu'à nouvel ordre. En ce qui concerne les nomades digitaux, ils sont tenus de s'auto-isoler pendant 14 jours à partir de leur arrivée et de fournir le résultat négatif d'un test PCR dans les 5 jours qui suivent.

Mais pourquoi partir aux Caraïbes alors que l'île Maurice, qui est un carrefour entre l'Afrique et l'Asie offre un visa similaire ? Le visa premium, lancé en octobre 2020, s'adresse également aux professionnels étrangers qui travaillent pour le compte d'une entreprise ou de clients basés en dehors de l'île. En outre, il leur permet de séjourner sur l'île pendant une année. Comme dans le cas des îles Caraïbes, les bénéficiaires devront justifier la provenance de leur salaire mensuel et répondre aux critères en matière de barème salarial. Il doivent aussi fournir un justificatif d'hébergement, ainsi qu'une preuve d'assurance santé. Il n'empêche que la demande du visa premium peut être faite gratuitement en ligne. A savoir que depuis le lancement de ce visa, plus de 200 demandes ont déjà été approuvées tandis qu'une quarantaine d'autres sont à l'étude. En revanche, il est bon de savoir que les détenteurs du visa premium devront passer les 14 premiers jours de leur arrivée en quarantaine payante, c'est-à-dire, dans un hôtel désigné, du moins jusqu'à ce que le pays décide de rouvrir complètement ses frontières. Ce qui n'est pas prévu avant le mois de juillet.

Pour ceux qui souhaitent éviter la quarantaine, il y a mieux ! Si le soleil et la mer sont loin d'être vos principales motivations de partir à l'autre bout du monde, direction la Géorgie. Situé à la frontière de l'Europe et de l'Asie, ce pays a récemment lancé un programme de visiteur à long terme. Ce programme s'adresse principalement aux personnes qui peuvent actuellement travailler à distance ainsi qu'aux entrepreneurs étrangers. L'un des avantages de choisir la Géorgie est que vous serez dispensé de la quarantaine de 12 jours (qui est aux frais des voyageurs) si vous vous êtes fait vacciner contre la COVID-19, c'est-à-dire, que vous avez reçu les deux doses du vaccin dans votre pays de provenance. Un autre point à prendre en compte est le salaire minimum pour être éligible pour le visa.

En effet, les demandeurs doivent gagner au moins 2 000 $ afin qu'ils puissent payer l'impôt sur le revenu en Géorgie ! Contrairement aux îles Caïman où vous serez exempté de l'impôt sur le revenu pendant vos deux années de séjour. En revanche, les personnes seules doivent justifier d'un salaire d'au moins 100 000 $ par an alors que les couples doivent gagner au moins 150 000 $. Ceux qui choisissent de déménager avec des enfants doivent gagner au moins 180 000 $ par an de source étrangère. Tout cela sans compter les frais de demande de 1 469 $ par personne, non remboursables. Pour séjourner une année à Dubaï en travaillant à distance, les frais de demande sont de 287 $ par personne. S'il est exigé aux demandeurs de justifier un salaire mensuel de 5 000 $, la bonne nouvelle c'est qu'il n'y a pas d'impôt sur le revenu !

L'Islande, qui a choisi de prolonger son programme « Work in Iceland » dédié aux nomades digitaux, impose également certaines conditions qui sont assez difficiles à remplir. En effet, les demandeurs qui sont exempts de l'obligation de visa pour voyager en Islande, doivent soit travailler pour le compte d'une entreprise basée à l'étranger soit être entrepreneurs. Ils doivent également gagner au moins 88 000 $ par an et avoir souscrit une assurance santé. Il n'empêche qu'à partir du 1er mai 2021, les voyageurs ayant été vaccinés contre la COVID-19 dans leur pays de provenance seront dispensés de la quarantaine et des restrictions imposées aux voyageurs à l'arrivée.

Mais vous n'avez encore rien vu ! Avez-vous entendu parler du programme « Movers and Shakas » de Hawaï ? Le concept est simple. Les 50 premières personnes qui font une demande d'autorisation pour le travail à distance à Hawaï recevront gratuitement un billet aller-retour pour Honolulu ! Et ce n'est pas tout ! Elles bénéficieront également d'escomptes sur le logement, ainsi que sur les espaces de co-travail, à une condition : elles devront s'engager à contribuer à une organisation locale à but non lucratif.

Une chose est sûre, c'est que le travail à distance est devenue la nouvelle norme dans de nombreux pays, y compris aux États-Unis. La démarche envisagée par de nombreux États américains est plutôt remarquable. En effet, plusieurs d'entre eux comptent attirer des nomades digitaux en leur offrant des mesures incitatives. L'Indianapolis, par exemple, propose une subvention aux personnes qui souhaitent s'y installer tout en travaillant à distance. Ainsi, une personne qui gagne 100 000 $ par an toucherait une subvention de 5 000 $ pour couvrir ses frais de déménagement ainsi que les impôts. Ceux qui gagnent plus de 100 000 $ seront éligibles pour un chèque de 8 500 $. Plusieurs États, comme l'Ohio, l'Iowa, l'Arkansas, ainsi que l'Oklahoma, entre autres, sont bien partis pour lui emboîter le pas.