les Locataires en colére dans la rue en Allemagne
Dernière activité 05 Juillet 2019 par jean luc1
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Allemagne • Face aux actionnaires de sociétés d’investissement qui se sont emparées des immeubles et font grimper les prix, les locataires mobilisés lancent une procédure référendaire.(Par Bruno Odent, paru dans L’Humanité) Les immeubles de certains quartiers du centre de la capitale allemande découvrent ces jours-ci des façades méconnaissables aux yeux des touristes éberlués. Aux fenêtres de nombreux appartements, sur les balcons, des pancartes et des banderoles ont été installées. Comme un jaillissement décoratif impromptu, comme un cahier de doléances mural géant contre l’appétit des requins de l’immobilier, revendiquant «l’arrêt de la valse des expulsions» et «le droit de vivre et de se loger à Berlin». La lutte contre «le délire de l’explosion des loyers», selon la formule vedette de ces immenses fresques, est au cœur d’une mobilisation citoyenne hors normes.
Les locataires berlinois, comme ceux des grandes villes du pays, ont envahi la rue samedi 6 avril. A Berlin, le cortège a rassemblé près de 30’000 manifestants. La hausse continue du prix des loyers pèse toujours davantage sur le pouvoir d’achat des plus modestes, les obligeant à migrer vers la périphérie. Un jeune brandit sa dernière quittance pour un deux-pièces: 1’408 euros, au lieu de 458 le mois précédent (avant de menus «travaux de modernisation»).
Le «délire» des hausses dénoncées par les locataires
De grosses sociétés tirent le maximum de profit de cette situation. L’Allemagne, qui comptait encore 4 millions de logements sociaux au milieu des années 2000, n’en possède plus aujourd’hui que 1 million. Plusieurs vagues de privatisations ont ravagé le secteur et raréfié l’offre d’appartements. Ce qui a alimenté le «délire» des hausses dénoncées par les locataires. Dans la ville-État, les loyers ont doublé en dix ans. Ceux qui en profitent le plus sont des filiales de poids lourds de la Bourse. Des groupes comme Vonovia ou Deutsche Wohnen ont mis la main sur quelque 200’000 logements berlinois. Ils ont augmenté le montant des quittances de location au rythme d’au moins 4% l’an. En moyenne.
Deutsche Wohnen (112’000 appartements berlinois) est passé entièrement sous le contrôle de Blackrock, une société d’investissement états-unienne en proie à un forcing permanent pour accroître ses marges financières. «Ce n’est pas possible que le logement soit réduit à une marchandise où la seule chose qui importe est la hausse des dividendes pour des actionnaires-propriétaires toujours plus avides», dénonce Theo Daniel Diekmann, l’un des protagonistes du soulèvement des locataires berlinois. Dirigeant, de longue date, d’une association de locataires, il habite lui-même dans Mitte, arrondissement central parmi les plus touchés par la valse d’augmentations des quittances, l’exode des milieux populaires et la gentrification qui l’accompagne.
Un seuil semble bien avoir été franchi par le mouvement des locataires berlinois en ce printemps 2019. L’ampleur de la mobilisation se nourrit en effet d’une démarche aussi atypique qu’originale, une proposition décoiffante des associations et des militants du «droit à vivre et à se loger dignement» dans la ville: ils ne s’appuient sur rien de moins qu’un paragraphe de la Constitution pour exiger que les logements soient «remunicipalisés» ou plus exactement replacés sous le contrôle du Land (la ville-État) de Berlin. Selon l’article 15 de la loi fondamentale, le bâti et le foncier «peuvent être transformés en effet en propriété publique» quand le besoin s’en fait sentir «pour la communauté» et (ou) le maintien d’un vivre ensemble digne de «l’État social».
Le lancement d’une pétition citoyenne
Forts de ce texte relégué aux oubliettes par les gouvernements des chanceliers Schröder puis Merkel, les locataires berlinois ont lancé une pétition citoyenne. Avec des chances de succès non négligeables. Ils peuvent s’appuyer en effet sur une procédure démocratique, plutôt exemplaire elle aussi, et propre aux Länder (États). S’ils parviennent à recueillir 20‘000 signatures dans les six prochains mois, puis à obtenir le soutien d’au moins 170’000 électeurs de la cité d’ici à février 2020, ils pourront alors susciter la convocation d’un référendum d’initiative populaire pour ou contre cette «municipalisation».
Plus de la moitié des Berlinois soutiennent aujourd’hui la démarche, selon un sondage. Au sein du gouvernement de gauche (SPD, Verts, Die Linke) de la région-capitale, Die Linke a pris fait et cause pour l’action des locataires, la moitié du SPD et une partie des Verts y sont également favorables. Durant la décennie 2000, Die Linke (alors baptisée Linkspartei-PDS) s’était finalement ralliée au processus de privatisation des logements berlinois. Le parti participait alors à un gouvernement d’union avec le SPD, qui exerça un chantage au soulagement des finances publiques de la ville surendettée. Y avoir cédé a constitué une formidable erreur», tranche aujourd’hui un des cadres berlinois de Die Linke. Avec le parti résolu à revenir dans la bonne voie et à agir, les locataires berlinois sont bien décidés à tourner cette funeste page
jean luc
Des milliers de Berlinois contre «les loyers de dingue»
A Berlin, où les loyers ont doublé en dix ans, des milliers de personnes ont manifesté samedi contre les sociétés immobilières et ceux qui contribuent à la hausse des prix dans la ville comme Airbnb. Des locataires racontent à «Libération» les pressions qu'ils subissent pour quitter leur logement.
Des milliers de Berlinois contre «les loyers de dingue»
«Le logement est un droit humain.» «L’art a besoin d’espace !» Samedi, 40 000 Berlinois, selon les organisateurs, défilaient pour dénoncer le Mietenwahnsinn – les «loyers de dingue». Il y a eu également des défilés dans plusieurs autres villes allemandes, comme Leipzig, Dresde, Cologne, ou Stuttgart. Dans la capitale allemande, beaucoup de militants de gauche ont manifesté : des alters, des anars, des antifas, des anticapitalistes, des communistes et des écolos, mais également des manifestants moins ouvertement politisés, des retraités, des parents promenant leur bébé en poussette, des étudiants.
Ces Berlinois sont venus crier leur inquiétude pour la deuxième année consécutive, ils étaient déjà 25 000 l’an dernier. Les problèmes de logement constituent leur principal sujet de préoccupation, dans une ville où 85% des habitants de la ville sont locataires et où les prix à la location ont doublé en dix ans. Berlin est la ville au monde où les prix de l’immobilier ont le plus augmenté en 2017, selon une étude du cabinet britannique Knight Frank publiée fin 2018.
«Insupportable»
La pression s’amplifie d’année en année : tandis que la ville reste pauvre, le taux de chômage y est bien plus important que la moyenne nationale (7,8% pour une moyenne nationale de 4,9% selon les données de mars). En somme, Berlin est «pauvre mais sexy», pour reprendre l’expression de son ancien maire Klaus Wowereit. En 2016, une étude de l’institut pour la recherche économique de Cologne comparaît la place économique des capitales européennes dans le revenu national brut par habitant. Si, sans Paris, la France serait 15% moins riche, en Allemagne, on serait 0,2% plus riche sans Berlin.
Samedi, sur la place Alexandre, les manifestants conspuent les sociétés immobilières, mais aussi ceux qui contribuent à la hausse des prix dans la ville. Des tee-shirts «Airbnb : fuck off» sont vendus sur des stands, tandis que des militants distribuent des autocollants «Fuck off Google». Manière de rappeler qu’à l’automne dernier, les habitants de Kreuzberg sont parvenus à empêcher l’implantation d’un projet de «campus Google» – un incubateur de start-up, dans leur quartier déjà hautement gentrifié. «Pauvre et arrogant», voilà ce qu’est devenu Berlin, commentait alors la Süddeutsche Zeitung.
A lire aussi Google dans les ex-locaux de la Stasi ? Une simple histoire de gentrification
Sur l’avenue Karl-Marx, large artère au charme soviétique qui fut autrefois le repère de l’élite politique du SED, l’ex-parti socialiste unifié, Frau Koll, 77 ans, marche à pas lents. Cette Ossie retraitée, originaire de Leipzig, est venue à la manifestation Mietenwahnsinn pour la première fois. Elle vit à Kreuzberg, où les prix ont bondi de 71% entre 2016 et 2017, et elle trouve «insupportable» cette pression immobilière. Cela la rend presque nostalgique du régime d’autrefois. «Ce n’était pas si mal que ça, la RDA… Enfin au moins, on pouvait se loger…»
Ces histoires de mal-logement commencent toujours de la même façon. Dans une ville qui attire les investisseurs, des appartements, des immeubles, voire des rues entières changent de propriétaire et sont vendus à des sociétés immobilières. Elles procèdent à des travaux de rénovation, puis remettent en location avec une augmentation très importante du loyer. Sandrine fait partie de l’association AmMa65, co-organisatrice de la manifestation.
Pression
Fin 2017, son immeuble, situé dans le quartier populaire de Wedding où elle vit depuis 2001, a été vendu à un investisseur. Les locataires de cet immeuble au charme vétuste (chauffage au charbon et pas de double vitrage) mais aux loyers très bas (autour de 300 euros pour un 80 mètres carrés) ont senti que les choses allaient mal tourner. «Nous avons étudié le mode de fonctionnement de l’investisseur, c’est toujours le même. Il achète des immeubles, fonde une SARL, puis revend tout quelques années après, à un autre groupe pour beaucoup plus cher. Il ne touche pas du tout à l’immeuble, et n’investit rien.»
Les habitants de l’immeuble de Sandrine se sont alors constitués en association, et ont fait pression sur leur nouveau propriétaire. Envoi de lettres, échanges sur les réseaux sociaux… Cela a duré une bonne année, jusqu’à ce que ce dernier leur annonce, à leur grand soulagement, qu’il avait vendu l’immeuble… à une société HLM.
Les collectifs comme celui de Sandrine sont très nombreux à Berlin ; le quotidien Tagesspiegel en a recensé une centaine. «Les gens deviennent militants car ils n’ont pas d’autre choix, dit-elle. Ils ne peuvent pas changer d’appartement, car les loyers montent beaucoup trop vite. Ils ne pourraient pas en louer un autre.»
A Neukölln, autre quartier autrefois populaire en cours de gentrification, le collectif «BoeThie» – représentant 300 résidents de 14 immeubles entre les rues Thiemann et Böhmisch – est parvenu à faire déguerpir leur futur propriétaire, le fonds de pension danois PFA. Elena et Simone, deux vingtenaires mi-étudiantes mi-rédactrices indépendantes, se sont mobilisées afin que la ville puisse préempter les immeubles.
Retraités danois contre retraités berlinois
Elena raconte les semaines épuisantes pour sauver «BoeThie». Attablée dans sa chambre, cigarette à la main, elle raconte les nombreuses réunions de locataires et la collecte de leurs adresses mail, puis l’organisation d’une conférence de presse, des traductions en anglais, en arabe et en turc pour que tout le monde se comprenne, l’organisation d’une manifestation, et l’animation d’une page Facebook dédiée au collectif. Elle met au pied du mur le conseiller municipal vert de son arrondissement : «Je vous appellerai chaque lundi pour qu’on fasse le point sur la situation. Et si vous ne répondez pas au téléphone, je viendrai vous attendre devant votre bureau.»
Elena contacte la presse danoise et les interroge : «Saviez-vous que des retraités danois financent l’expulsion de retraités berlinois ?» Les immeubles de BoeThie comptent en effet 60 retraités, dont Lehmann, 79 ans, dont il se plaît à raconter qu’il est né dans l’immeuble en 1940. Les efforts finissent par payer : la presse danoise a relevé l’histoire, PFA a finalement renoncé à son achat, et la ville de Berlin a pu acheter les habitations. Aujourd’hui, Elena, croisée à la manifestation Mietenwahnsinn, souhaite poursuivre ses activités de conseil aux locataires à plein temps, en fondant une association.
Les sociétés immobilières ont un ennemi tout désigné : les locataires de longue durée. Ceux qui, comme Sandrine, vivent dans leur appartement depuis des années, avec un loyer bas dont la hausse est plafonnée. Ceux-là, tout est fait pour les faire partir. Sandrine parle de «guerre psychologique». C’est à peu près ce que raconte Ali. Il vit dans un immeuble de Tempelhof, autre quartier en voie de gentrification, depuis vingt ans. L’immeuble a été vendu il y a un peu plus de dix ans à un groupe immobilier danois. Depuis, un tiers des anciens habitants sont partis, notamment à cause de l’état désastreux des appartements qui cumulent fuites et manque d’entretien. Fatigués et découragés, certains locataires sont partis. Ce n’est pas le cas d’Ali. Mais il est las, et contrairement à Elena, Sandrine et les autres, il est seul : les habitants de son immeuble ne se sont pas constitués en collectif.
Il n’y a pas que les investisseurs avides de gains qui menacent la tranquillité de Berlin. L’augmentation de la valeur des appartements créé des tensions. Michel est restaurateur dans le quartier de Kreuzberg. Ce Breton gouailleur est arrivé dans ce quartier avant la chute du Mur en 1989, dans une ville qui grouillait de squatteurs, de gauchos et d’artistes. Cela fait douze ans qu’il vit dans un immeuble géré par une genossenschaft, une sorte de coopérative d’habitants, l’immeuble était autrefois un squat.
Tout s’est plutôt bien passé pendant des années entre les membres de la coopérative. Après des bisbilles, les membres de la genossenschaft l’ont exclu de la coopérative et souhaitent désormais le faire partir de son appartement. Dans douze ans, ils seront en effet en mesure de privatiser les biens, les vendre ou les louer plus cher. Michel estime qu’ils ont tout intérêt à se débarrasser de lui afin d’augmenter leur part du gâteau. A l’époque de la création de la coopérative, l’immeuble valait 300 000 euros ; aujourd’hui c’est à peu près la valeur d’un seul appartement…
Référendum d’initiative populaire et expropriations
Michel raconte des semaines de harcèlement. Il dit avoir déboursé 8 500 euros d’honoraires d’avocat. En un an, il a reçu 8 avis d’expulsion. «Je ne peux plus aller dans le jardin commun sans témoin, sinon ils tentent de me provoquer. Si je me plains du bruit fait par des enfants dans le jardin, ils m’accusent de les traumatiser. Si je demande les noms des nouveaux arrivants, ils portent plainte pour harcèlement. J’ai déjà eu mon vélo volé, mes pneus crevés, ma voiture abîmée…» Récemment, il a reçu un avis d’expulsion pour «avoir tenté d’écraser une voisine avec sa voiture». Une énième accusation. «Ce sont des histoires courantes à Berlin, dans beaucoup de genossenschaft, ça devient comme ça. Et la spéculation qui grimpe n’arrange rien.»
Que faire pour contrer cette folie immobilière ? Ali, le locataire de Tempelhof, ne croit pas tellement à l’action politique. Il rappelle que la ville de Berlin a vendu, au début des années 2000, une grande partie de son parc immobilier pour une bouchée de pain. Et qu’aujourd’hui, elle s’en mord les doigts.
Une pétition vient d’être lancée afin de proposer l’expropriation des sociétés immobilières détenant plus de 3 000 logements dans la capitale. Ce texte vise notamment le groupe immobilier Deutsche Wohnen, qui possède plus de 110 000 appartements à Berlin. Si ce texte recueille 170 000 signatures, il sera possible de convoquer, comme la loi locale le permet, un référendum d’initiative populaire. Selon un sondage réalisé en février, une petite majorité de Berlinois sont en faveur de cette mesure. Et dimanche, dans une interview accordée au Welt am Sonntag, le co-leader des Verts, Robert Habeck, ne s’y est lui non plus pas opposé…
https://www.liberation.fr/planete/2019/ … ue_1719896
jean luc
A Berlin où les loyers explosent, la bataille d'artistes contre l'expulsion Dans les couloirs des Treptow Ateliers, une de ces maisons d'artistes qui ont fait l'âme de Berlin, c'est l'incertitude: la trentaine de peintres, photographes et autres âmes créatrices sont menacés d'expulsion, dans un contexte de crise du logement.
Devant la bâtisse, des croix sont plantées dans l'herbe à la manière d'un cimetière, barrées des mots "démolition" ou "expulsion": une initiative des locataires sommés de quitter d'ici mars 2020 cette ancienne fabrique du quartier de Treptow, dans l'est de Berlin.
Le bâtiment doit laisser place à la construction d'un complexe immobilier de cinq étages.
Environ 350 studios d'artistes ferment ainsi chaque année dans la capitale allemande sous la pression immobilière, d'après l'association professionnelle des artistes visuels de Berlin (BBK).
Nombreux sont ceux qui estiment que ces disparitions ont déjà coûté à Berlin son identité bohème, branchée et délurée, qui va de pair avec son statut de capitale européenne des cultures alternatives. "Pas de discussion"
Si Berlin reste une ville assez abordable par rapport à d'autres capitales occidentales, celle-ci a néanmoins connu un essor de son marché de l'immobilier, qui a entraîné un doublement des loyers en dix ans et une crise de l'accès au locatif.
Car le gouvernement de la ville-Etat de Berlin n'a pas réussi à adapter ou favoriser l'offre pour satisfaire les quelque 50.000 personnes qui s'y installent chaque année. Le propriétaire du site des Treptow Ateliers, Peter Ottmann, un architecte basé à Munich (sud), assure ne pas vouloir expulser les artistes: il dit vouloir construire de nouveaux ateliers à côté d'une trentaine d'appartements et d'une crèche, le tout sur 4.500 mètres carrés.
Les actuels locataires dénoncent, eux, la manoeuvre: ils n'ont pas de garanties de pouvoir rester et mettent en avant le fait que la rénovation va entraîner une hausse des prix et une gentrification, alors que Berlin tente de juguler ces phénomènes en gelant les loyers pour cinq ans dès 2020.
"Il n'y a pas eu de discussion autour de la reconstruction. Il nous a informés qu'on pourrait mettre nos noms sur la liste d'attente pour avoir ces studios... S'inscrire sur cette liste, c'est accepter de se faire éjecter, de ne pas se battre", regrette Lydia Paasche, artiste allemande de 41 ans.
Les artistes remplacés
L'odeur de la peinture fraîche émane de l'atelier de Lorcan O'Byrne. Cet artiste irlandais de 58 ans craint de voir disparaître la communauté qui s'est formée autour des Treptow Ateliers depuis sept ans.
"Nous avons construit une vraie atmosphère autour de l'art depuis notre arrivée en 2012. Il y a beaucoup d'amitié entre nous mais aussi de l'esprit critique", dit-il. Installé depuis les années 80 à Berlin, alors encore divisée par le Mur, Lorcan O'Byrne a été témoin des bouleversements du paysage artistique berlinois.
L'époque où David Bowie, Iggy Pop ou Nick Cave venaient y trouver leur renouveau artistique, à partir de la fin des années 70, lui semble plus que jamais révolue.
"Il y avait des clubs, des squats, des lieux d'art partout. Mais l'histoire de Berlin a rendu cette ville 'branchée' auprès d'investisseurs étrangers."
"Le paradoxe, c'est que les nouveaux-venus, débarqués à Berlin pour son côté 'arty', ont pris la place des lieux culturels" qui les avaient attirés, assène l'artiste.
Le propriétaire Peter Ottmann rejette les accusations des artistes. "Je comprends que les locataires puissent s'émouvoir. Mais il est important de rappeler que le futur projet fournira de l'espace à 175 personnes, soit 150 de plus qu'actuellement."
Un million de m2 inutilisés La moitié des quelque 8.000 artistes recensés dans la ville par l'association professionnelle des artistes visuels de Berlin craignent de perdre leur studio à moyen terme.
"La spirale de la location commerciale est en train de s'inverser rapidement et d'assurer la disparition d'un grand nombre d'espaces d'art", a admis Klaus Lederer, le ministre de la Culture de Berlin, auprès du Berliner Zeitung.
"Nous n'étions pas préparés à cela. Nous aurions dû commencer à prévoir des politiques il y a sept à dix ans."
Du côté des Treptow Ateliers, on presse les élus berlinois d'agir.
"Il y a plus d'un million de mètres carrés de surface inutilisée dans l'immobilier d'Etat. Nous aimerions que cet espace public soit destiné aux artistes locaux", lance Lydia Paasche.
"Nous ne militons pas uniquement pour notre cause mais pour tous les artistes en difficulté. https://www.boursedirect.fr/fr/actualit … 658752a2b4 jean luc
PS: le jour oú Berlin est retevenue la capitale de l#Allemagne réunifier le Berlin unterground etais condanés a disparaitre,celas va dans le sense de l'histoire
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