Service client en Bolivie

Bonjour tout le monde !

Vaste sujet...

En Bolivie les prix sont rarement affichés et peuvent varier en fonction de la tête du client ou de son accent. Aucun racisme ou xénophobie là-dedans puisque j'ai vu constater de fortes variations de prix entre Boliviens, selon qu'ils soient collas ou cambas. J'entends déjà s'indigner le radin définitif, calé bien à l'abri dans ses passages cloutés. O.K. mais celui-ci fond-il en larmes à la vue d'une boisson quelconque vendue x fois son prix parce que en zone touristique estivale ou alors à cause du cadre ? Non ? Bon, alors tu te calmes ou tu te siffles l'eau du robinet.

Il faut négocier les prix. Sur l'achat de mon quad neuf affiché 10500 $, j'ai gratté 1000 $ et ai eu le prix garanti pendant six mois, le temps d'en payer une bonne partie d'avance. Le commerçant en question a assuré un service après-vente impeccable, immédiat voir vidéo en attestant sur Raid route de la mort.. Rien à dire sinon un gros merci dans le cas d'espèce.

Sur Santa Cruz de la Sierra, j'ai confié à un technicien autoproclamé un appareil photo numérique (acheté au Canada et ne bénéficiant donc pas de service après-vente en Bolivie) dont le lecteur de carte mémoire était grillé. Le guignol m'a enflé de 360 bolos et m'a rendu un appareil hors d'usage, éventré et bon à jeter. Allez râler... J'aurais mieux fait d'en confier la réparation au forgeron du coin ! Je reste persuadé que s'il avait été acheté ici et encore sous garantie que le service eut été d'un niveau identique. Je fus bon pour en acheter un neuf et plus performant...

Dans un petit magasin, j'ai fait l'acquisition d'un lampe qui électrocute les moustiques et dont j'ignore la désignation. Cette bécane neuve n'a jamais grillé un seul insecte, mais m'a gratifié de pas mal de décharges en 220 volts. Pieds nus sur le carrelage, ça décoiffe... Je n'avais pas de facture, mais ai ramené son engin de malheur au marchand qui s'est aussitôt proposé pour le remplacer. Lui disant que je n'en voulais pas, j'ai néanmoins pris du matériel chez lui pour un montant équivalent, ce qui l'a satisfait.

D'une façon générale, ça se passe bien, mais ça dépend aussi de la façon de se présenter. Il est évident que je suis beaucoup moins vindicatif et même pas du tout lorsque j'ai affaire à un pauvre commerçant vendant difficilement trois gousses d'ail par semaine. Ma notion de la décence et du respect m'imposent le silence. Mais il se trouve encore des gens ignorant la honte qui vont trouver le moyen de négocier ferme avec un pauvre malheureux pas certain d'avoir de quoi grignoter le soir, pour tenter de gagner un demi peso. On les reconnait facilement, généralement porteurs de sac à dos et zonant en tongs. Ah, les mochileros au porte-monnaie en peau de hérisson et au velcros sur les doigts... Assez de pognon pour se payer un billet d'avion, mais trop pauvres pour la vie quotidienne... Non Messieurs, quand on bénéficie d'un pouvoir d'achat de très loin bien supérieur au Bolivien moyen, on ne se comporte pas en Harpagon et on ne vient pas pourrir la vie déjà bien difficile de celui qui sue sang et eau à longueur d'année pour tenter de nourrir sa famille ! J'ai honte pour vous !

Tout ça pour dire aussi que si le petit commerçant vous connait, il pourra vous consentir aussi un petit crédit. Et ce, même s'il ne vous a jamais vu ! En tout cas, sur Trinidad 140 000 habitants et avec des commerçants chez lesquels je ne m'étais jamais rendu. Peut-être nous connaissaient-ils simplement de vue ou de réputation ? Ça nous est arrivé deux fois à notre grande surprise. Chapeau et respect aux Boliviens qui nous donnent là et en bien d'autres circonstances de superbes leçons de vie et d'humanité ! Rien à voir avec le Canada et son dollar déifié...