Je voudrais, au travers de la narration de deux scènes dont j'ai été le témoin ces derniers jours, inviter les étrangers - touristes comme résidents - à la plus grande vigilance en regard du renforcement et de l'intensification des contrôles des étrangers circulant - a priori surtout le soir et la nuit - à ANTANANARIVO.
La première a eu lieu il y a une dizaines de jours, vers 22 h 00 mn, aux abords d'un restaurant du Centre Ville où j'avais dîné en compagnie d'un ami.
En regagnant mon véhicule, j'avais remarqué, à proximité, la présence de trois personnes "blanches" - une dame et deux jeunes hommes - en "vive" discussion avec un groupe de policiers.
Je me suis approché d'eux à la demande de la dame, manifestement désemparée, qui a commencé à m'expliquer qu'elle état allemande et que, accompagnée de ses deux fils, ils étaient sortis de leur hôtel distant de quelques centaines de mètres pour dîner et qu'ils avaient malencontreusement laissés leurs passeports à l'hôtel.
Les policiers exigeaient donc qu'ils demandent à une quatrième personne, restée à l'hôtel, de les rejoindre avec leurs passeports pour contrôle de leurs identités.
J'ai alors pris l'un des policiers à part lequel m'a expliqué posément que des équipes mobiles avaient été mises en place pour renforcer les contrôles d'identité des étrangers et qu'ils ne faisaient, en l'occurrence, qu'obéir aux instructions de leur hiérarchie, lesquelles stipulant que, à défaut de pouvoir présenter un document d'identité, l'étranger devait être "embarqué".
J'ai réussi, en engageant la conversation avec le policier en malgache et sur le ton de la "cordialité" - avec un billet de 10.000,00 Ariary à le clef -, à lui faire admettre que cette "brave" famille était apparemment de bonne foi et qu'ils n'avaient clairement pas le profil de contrevenants et j'ai fini par les raccompagner en voiture à leur hôtel.
Hier soir, "bis repetita".
Nous sortions tout juste - avec le même ami - du restaurant pour voir deux jeunes filles françaises - qui avaient dîné à la table juste derrière nous - monter à l'arrière d'un véhicule de police.
Aux dires des témoins, elles n'avaient pas de pièces d'identité sur elles et ayant manifestement pris les policiers "de haut", ces derniers avaient décidé de les embarquer.
J'a appelé ce matin un ami, haut gardé de la Police Nationale, pour lui demander quelques renseignements.
Il m'a ainsi confirmé que des dispositions avaient été prises pour renforcer les contrôles des étrangers du fait de la prolifération, tout à la fois des visas de tourisme prorogés irrégulièrement à l'aéroport - "magouille" bien connue - et des visas de résident obtenus de manière "non conventionnelle".
Il a ajouté que des équipes dotées de véhicules avaient été constituées avec consigne de se poster à des endroits généralement fréquentés par les étrangers le soir et la nuit et que les directives étaient claires, tout étranger dans l'incapacité de prouver son identité ou porteur de documents "suspects" devait être arrêté.
J'en déduis, personnellement, plusieurs constats.
En premier lieu, que les autorités ne sont pas dupes des "magouilles" auxquelles se prêtent certains étrangers.
En second lieu, que ces opérations organisées dépassent le cadre des contrôles "aléatoires" menés par des policiers en quête de "petits kado".
Au bout du compte, les conseils restent toujours les mêmes.
Toujours avoir ses papiers sur soi et rester courtois en toutes circonstances.
Ou alors, si l'on a pas la "conscience tranquille", raser les murs ou changer de trottoir à la vue des contrôles.