L'envers de la carte postale haïtienne

Bonjour à toutes et à tous,

lorsque l'on se rend dans un pays pour du tourisme, on est souvent charmé par tout ce que l'on découvre.

Une expatriation est bien différente. Car si vivre à l'étranger est toujours une expérience très enrichissante, le parcours de tout expatrié comporte son lot de difficultés.

Aussi, quand on me demande des conseils sur la vie à l'étranger, je dis souvent qu'il faut savoir regarder la carte postale des deux côtés.

Vous qui êtes expatrié à Haiti, comment décririez-vous les deux côtés de votre carte postale haïtienne?

Merci d'avance pour votre participation,

Julien

Bonjour Julien,

Je me dis que répondre à votre demande peut peut-être donner quelques idées à ceux et celles qui sont tentés par l'expatriation.
Nous avons quitté la Suisse en 1998 avec 2 enfants de 5 et 7 ans, un chien et une folle envie de découvrir l'Afrique. Nous avons fait plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, puis la Tanzanie et maintenant Haïti.
Les petites choses de la vie quotidienne prennent vite des proportions énormes quand on est dans ces pays, maladies, problèmes scolaires,scolarité, etc...l'expatriation de facilite pas la vie au quotidien même si dans un second temps souvent on peut bénéficier d'aide (ménage, etc..). L'année dernière nous avons dû quitter le Niger pour des raisons de sécurité compte tenu de la guerre au Mali (le lycée fermait, ouvrait, refermait), Nous avons été mon mari et moi séparé pendant 6 mois, et notre fille scolarisée au milieu de l'année en France. Cette année, notre fille rencontre de très gros problèmes d'intégration au Lycée ici à Haïti, il paraît que c'est normal ici, les clans et l'exclusion sont normalisés (selon l'école) donc rebelotte, nous faisons nos valises ma fille et moi et repartons pour l'Europe, donc c'est pas simple. Ca c'est une des facettes de l'expatriation.
L'autre facette est que l'expérience des rencontres de toutes ces cultures, des réalités de tous ces peuples, des rires et des pleurs, de la vie bien plus vraie et plus simple qu'en Europe. Des moments chaleureux et empreints de simplicité je ne les échangerais pour rien au monde. Les dunes de sable, les girafes de Tanzanie, les hippo, du Niger, la poussière, le soleil, ont été ma nourriture toutes ces années. Un peu d'esprit sauvage .... on se sent bien vivant, observateur du monde en marche avec ses horreurs et sa magnifiscence .... alors à choisir .... je continue malgré le fait que c'est une vie usante, on ne s'épargne pas, ni le corps (les amibes de mes amibes sont mes amibes...), ni le coeur, ni l'esprit...

Bien à vous tous

Catherine