Les pays de l'hémisphère Sud, comme l'Australie et le Brésil, célèbrent le Nouvel An au pic de l'été
Les expatriés de l'hémisphère Nord (Europe, Asie, États-Unis, Canada et autres) sont peut-être habitués à l'idée pittoresque d'un Noël et d'un Nouvel An enneigés : chocolat chaud avec des marshmallows, nouveaux pulls et bonnets, cheminées et feux de joie. Cependant, s'ils s'expatrient dans un pays de l'hémisphère Sud, ils découvriront que le Nouvel An est célébré en plein été !
Dans l'hémisphère Sud, la plupart des symboles traditionnels des fêtes de fin d'année, comme les Pères Noël des centres commerciaux et les sapins, seront là, mais avec des ajustements relatifs au climat chaud ! Le centre commercial sera climatisé pour éviter que le Père Noël ne suffoque dans ses épais vêtements de laine, et les sapins seront peut-être des faux en l'absence de ces arbres dans ces régions. Les magazines gastronomiques australiens comme « Taste et Delicious » proposent des recettes de fêtes sous la neige à déguster par des températures allant de 25 à 29° C : jambon et dinde froids, barbecue à l'extérieur ou même à la plage, spritz et tequila frappés, et salades diverses.
La plage est un haut lieu de célébration du Nouvel An pour beaucoup d'habitants de l'hémisphère Sud. De nombreux Brésiliens se presseront à la plage, plus particulièrement à Copacabana à Rio de Janeiro, vêtus de blanc, une couleur à la fois excellente pour la chaleur et symbole de la chance, car elle honore la déesse afro-brésilienne de la mer, Lemanjã. De nombreux restaurants et bars en bord de mer proposent des repas de Nouvel An. Et lorsque les douze coups de minuit retentissent, les Brésiliens se jettent dans la mer chaude en portant le blanc de Lemanjã afin que cela leur confère encore plus de chances.
Des pays comme la Chine et les nations du Golfe ont d'autres cultures du Nouvel An
De nombreux pays non-occidentaux se fient à un deuxième calendrier local en plus du calendrier grégorien, qui est principalement d'utilité civique. Les calendriers chinois et coréens sont des calendriers hybrides lunisolaires, tandis que le calendrier islamique des pays à majorité musulmane est purement lunaire. Bien que ces pays célèbrent certaines festivités du Nouvel An le 31 décembre et le 1er janvier, ces festivités s'avèrent assez récentes, étant principalement motivées par l'occidentalisation ou par les entreprises (qui veulent profiter de la saison des achats pour les fêtes de fin d'année). Elles risquent donc de ne pas être très importantes sur le plan culturel pour les familles.
En Chine, par exemple, le Nouvel An chinois, aussi appelé la Fête du Printemps, dont la date s'étend de fin janvier à mars, revêt une importance bien plus importante sur le plan culturel que le Nouvel An grégorien. C'est le moment où les jeunes adultes chinois retournent dans leur ville ou dans leur village natal pour des célébrations aux côtés de leurs parents, leurs grands-parents et toute la famille élargie. La fin du mois de décembre est davantage axée sur le shopping dans les centres commerciaux et autres boutiques.
En fait, en Chine, la plupart des salariés n'ont même pas droit à des vacances en décembre : leurs plus longs congés sont accordés pour la Fête du Printemps. Le 31 décembre et le 1er janvier sont des jours fériés, mais les autres jours de cette période restent des jours ouvrables. Shanghai est la ville chinoise qui subit le plus d'influences occidentales, et les célébrations du 31 décembre y sont donc plus spectaculaires que dans la plupart des autres villes du pays, et même plus qu'à Beijing.
Le Nouvel An lunaire coréen, Seollal, a également tendance à se situer fin janvier, en février ou en mars. Si le 31 décembre est célébré par des feux d'artifice et des fêtes, et même par la sonnerie d'un beffroi datant des années 1300 dans le centre de Séoul (le beffroi Bosingak), Seollal reste la plus importante des célébrations familiales. À l'instar de la Fête du Printemps chinoise, Seollal est le moment où les Coréens retournent dans leur ville natale, rendent visite à leur famille élargie (en particulier à leurs grands-parents) et partagent des plats traditionnels comme le « Tteokguk », la soupe de gâteau de riz.
Qu'en est-il des pays du Golfe ? Le calendrier islamique est utilisé dans tous les pays du Golfe, en plus d'autres pays islamiques comme l'Iran ou les pays d'Afrique du Nord. Le Nouvel An de ce calendrier, le « Raʼs as-Sanah al-Hijrīyah », tombe chaque année à une date différente du calendrier grégorien : en 2022, c'était le 29 juillet, en 2018, le 10 septembre et ainsi de suite. En 2023, il sera célébré le 18 juillet. Bien que le Nouvel an grégorien n'ait pas la signification culturelle ou religieuse profonde du Nouvel An islamique, ou qu'il ne soit même pas un jour férié, il existe de nombreux endroits pour le célébrer en raison des importantes populations d'expatriés dans les pays du Golfe.
Aux Émirats arabes unis, où 90 % des résidents sont des expatriés, c'est un jour férié et il y a de majestueux feux d'artifice, notamment au Burj Khalifa et au Global Village. Les lieux de fête sont nombreux, notamment sur l'île de Yas. La Saint-Sylvestre est également un jour férié à Oman. Au Koweït, seul le 1er janvier (mais pas le 31 décembre) est un jour férié. Au Qatar, le 1er janvier est un jour férié, mais pas un jour de congé public complet. En Arabie saoudite, il n'y a aucun jour férié durant cette période. Les expatriés en Arabie saoudite peuvent organiser un dîner spécial ou voir des feux d'artifice dans les grandes villes comme Riyad et Djeddah, mais il n'y aura pas de fête éblouissante ni beaucoup de musique. Au Qatar, les célébrations sont aussi généralement limitées aux hôtels, aux centres de villégiature et aux restaurants.
Les traditions spécifiques du Nouvel An varient même entre les pays européens
Les festivités du Nouvel An peuvent également varier d'un pays européen à l'autre, et bien sûr pas seulement entre les pays de l'hémisphère Sud. Sur le forum d'Expat.com, des expatriés en Europe se sont exprimés sur leurs différentes expériences des célébrations du Nouvel An lorsqu'ils vivent à l'étranger.
Un expatrié, Guest5891, a vécu dans plusieurs pays d'Europe de l'Est et de la Baltique. D'après son expérience, les célébrations du Nouvel An sont un « événement beaucoup plus important » en Estonie qu'en Finlande. Il déclare que si les gens tirent des feux d'artifice aux douze coups de minuit en Finlande, la plupart d'entre eux se mettent au lit à 2 heures du matin au lieu de faire la fête toute la nuit. Selon lui, les mets servis à l'occasion du Nouvel An en Estonie sont également plus riches et variés, alors qu'en Finlande, il s'agit surtout d'aliments de base comme la salade de pommes de terre.
Cet expatrié souligne également qu'en Russie, les enfants reçoivent leurs cadeaux le 31 décembre et non à Noël. Ils écrivent également à Ded Moroz, un personnage similaire au Père Noël, pour le Nouvel An, et installent un arbre du Nouvel An, le Novogodnaya Yolka. Cela s'explique par le fait que, comme en Chine et dans les pays du Golfe, la Russie a un deuxième calendrier : le calendrier julien de l'Église orthodoxe, selon lequel l'équivalent de Noël est le 7 janvier et le Nouvel An religieux le 14 janvier. Par conséquent, début janvier est une période de vacances plus pertinente culturellement et religieusement pour les Russes - même s'il y a des célébrations, notamment des concerts et des feux d'artifice sur la Place Rouge, le 31 décembre.
En Espagne également, le principal événement de distribution de cadeaux a lieu autour du jour de l'An et non le jour de Noël. Le Día de Los Reyes, ou l'Épiphanie, est célébré le 6 janvier avec l'ouverture des cadeaux et de somptueux défilés de rue mettant en scène les trois Rois mages. Dans les pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, le même jour est célébré le 5 ou le 6 janvier. Une autre tradition intéressante du Nouvel An en Espagne consiste à manger 12 raisins le 31 décembre sur les 12 coups de minuit.
