Kitty in Denmark

L'Expat du mois
  • Kitty in Denmark
Publié le 2014-05-01 à 00:00 par Expat.com team
Je m'appelle Delphine, j'ai 30 ans, je suis française. J'ai grandi en Picardie, dans l'Oise. J'ai quitté le nid pour partir à Paris faire mes études (technicienne de laboratoire) et j'y suis restée pour travailler, avant de devenir une grande voyageuse.

Je m'appelle Delphine, j'ai 30 ans, je suis française. Ma famille est de Charente Maritime, mais mes parents en sont partis pour le travail avant ma naissance et j'ai grandi en Picardie, dans l'Oise. J'ai quitté le nid pour partir à Paris faire mes études (technicienne de laboratoire) et j'y suis restée pour travailler, avant de devenir une grande voyageuse.

Comment t'est venue l'idée de t'installer à Copenhague ?

Ça a été Copenhague comme ça aurait pu être Londres ou New York. C'est une histoire assez étonnante que je vais m'efforcer de résumer. En 2011, je suis partie vivre 1 an au Japon avec un visa Working Holiday, et là-bas j'ai rencontré l'amour de ma vie, qui se trouve être danois. Voilà pourquoi. Je n'avais aucune attirance particulière pour les pays du nord, mais le cœur a ses raisons...

Depuis combien de temps es-tu partie ? Est-ce la première fois que tu vis loin de chez toi ?

J'ai déménagé officiellement en avril 2012, ça fait bientôt 2 ans. Avant ça, j'ai vécu 1 an au Japon. Autant vous dire que mes parents préfèrent que je m'établisse au Danemark plutôt qu'au Japon, c'est moins loin ! À part des voyages plus ou moins longs en vacances, ce sont mes 2 seules réelles expériences de « vie à l'étranger ».

Comment s'est passée l'installation ?

Tout s'est passé en douceur, sans difficultés. J'ai eu la chance de ne pas avoir à chercher un logement, puisque j'ai emménagé directement avec mon chéri. Venir s'installer au Danemark est très facile pour tout citoyen européen. Il m'a suffi d'un minimum de préparation en France, et une petite semaine de démarches administratives à Copenhague avant de vraiment commencer l'aventure. Quand j'y repense, que je regarde en arrière, je n'arrive pas vraiment à réaliser tout le chemin parcouru. Il s'en est passé des choses en 2 ans.

Les Danois sont-ils accueillants ?

Les Danois peuvent paraître un peu froids et fermés au premier abord, mais ils sont en fait très accueillants et chaleureux, une fois que le masque tombe. Il est pourtant difficile de se faire de nouveaux amis proches. Tout le monde a un planning très chargé, entre le travail, la vie de famille, les activités avec les amis qu'ils ont depuis le lycée. Il reste peu de temps pour s'investir dans une nouvelle relation amicale.

Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à Copenhague/au Danemark ?

Ce qui m'a le plus surpris la première fois que je suis venue visiter le Danemark, ce sont les cyclistes. On parle d'Amsterdam, ville du vélo, mais Copenhague est aussi très basée là-dessus. Il y a plus de cyclistes que d'automobilistes. C'est vraiment impressionnant, quand on ne connaît pas, de voir des centaines de cyclistes déferler sur les pistes cyclables de la ville, et de voir des montagnes de vélos dans les parkings réservés aux 2 roues.

Un autre truc qui m'a beaucoup surpris et que je ne comprenais pas, c'était l'omniprésence du drapeau danois. On le voit partout ! Même accroché aux devantures des magasins. Les Danois adorent leur drapeau et le sortent à n'importe quelle occasion.

Quelles sont les différences les plus marquantes avec la France, ton pays d'origine ?

Une des différences notables se situe dans le rapport aux administrations. Le Danemark est un pays qui a tout misé sur Internet. Toutes les démarches administratives (ou presque) peuvent se faire en ligne. On peut contacter n'importe qui par mail, et on aura une réponse dans la journée. Ils sont très efficaces et accessibles. Au Danemark, on a une espèce de numéro d'identification (genre numéro de sécurité sociale) qui sert à tout. S'enregistrer auprès de la commune, auprès des taxes, s'inscrire à l'école, pour ouvrir un compte en banque ou même pour prendre un abonnement téléphonique. Toute votre vie est résumée sur votre numéro d'identification. Et tous les services publics sont reliés entre eux. Par exemple, quand on déménage, il suffit de suivre la procédure en ligne sur le site des services aux citoyens, et tous les autres services sont au courant de votre nouvelle adresse sans que vous ayez à leur dire quoi que ce soit.

Une autre différence, c'est concernant le travail. Ici, on privilégie le bien-être, la vie de famille et la santé. On fait de belles pauses, on peut aménager ses horaires en fonction de ses enfants, on n'a pas besoin d'arrêt maladie pour rester à la maison pendant 2 jours pour soigner une angine. La première fois que j'ai été malade ici, c'était juste un gros rhume, rien de bien grave, et je suis allée travailler. Je partais du principe que ce n'était pas assez grave pour aller chez le médecin et faire un arrêt de travail. Ma chef m'a renvoyé à la maison 2 heures plus tard parce que j'avais l'air fatiguée. J'étais étonnée de découvrir qu'il suffisait que j'appelle ou que j'envoie un mail pour dire que j'étais malade, sans avoir besoin d'un certificat médical.

Quel est ton meilleur souvenir ?

Mon premier Noël ici. Noël est une tradition extrêmement importante au Danemark, tout le mois de Décembre n'est autre que préparation à cet événement qui dure 3 ou 4 jours. Mon premier Noël danois, je l'ai passé dans la famille de mon beau-père (les parents de mon chéri sont divorcés), et c'était vraiment quelque chose hors du commun. On n'a pas vraiment l'habitude de fêter Noël dans ma famille car mes parents sont commerçants et travaillent énormément durant les fêtes. Du coup, là, avec le repas traditionnel, le sapin et les décorations typiques, les chants, l'ouverture des cadeaux qui est tout un cérémonial, c'était un sacré souvenir.

Est-ce qu'il y a des choses qui te manquent depuis que tu es installée au Danemark ?

J'avoue, il y a des moments où Paris (ou tout simplement la France) me manque. Outre la possibilité de parler ma propre langue et de pouvoir simplement téléphoner à mes amis pour organiser une soirée le jour même, il y a des petites choses du quotidien qui me manque. Je pense principalement à de la nourriture ! Par exemple, un pain au chocolat, ou un chausson aux pommes, ou le choix du rayon dessert au supermarché. Ici, on est très restreint sur le choix des desserts, crèmes et yaourts. Ça se résume en Danonino et yaourts grecs ou islandais.

La vie d'une expat à Copenhague, ça ressemble à quoi ?

Ma journée typique commence à 6h, quand je me lève. Je me prépare, j'enfourche mon vélo et je pars au travail, à l'hôpital. Je commence ma journée de travail à 7h30, puis à 9h on fait une pause « petit déjeuner », puis à 11h30 la pause déjeuner, et la journée se termine à 15h. Je reprends mon vélo, je vais doucement s'il fait très beau, ou même je rentre à pied, pour profiter un maximum du beau temps. Quand je rentre chez moi, je passe un peu de temps sur Internet, j'essaye d'écrire un peu sur mon blog, j'appelle mes amis et ma famille avec Skype. Vers 18h, on dîne et je me couche vers 22h30. J'ai plus de temps à moi maintenant que je ne vais plus en cours de danois le soir.

J'aime particulièrement flâner dans les parcs quand le temps le permet, pour pique-niquer avec mon homme, me relaxer avec un roman, ou juste m'asseoir sur un banc, une boule de glace dans une coupelle en carton dans la main, et regarder les gens et les vélos passer. J'adore aussi juste marcher dans le centre-ville qui est un endroit exclusivement piéton.

Qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire ce blog ?

Quand j'ai décidé de venir m'installer au Danemark, ne connaissant rien à ce pays, j'ai cherché sur Internet des infos. Plus précisément, je cherchais des blogs de gens ayant fait l'expérience de l'expatriation au Danemark. Malheureusement, je n'ai pas trouvé grand-chose, ou des blogs abandonnés depuis 2007. Du coup, je me suis dit que mon expérience pourrait servir à d'autre. Et c'est un excellent moyen pour communiquer et partager ce que je vis à ma famille et à mes amis. Je crois que mon père est mon plus grand fan !

As-tu déjà rencontré du monde grâce à ton blog ?

Oui, j'ai rencontré une française qui voudrait s'installer dans les pays du nord, et une corse qui voudrait finir ses études à Copenhague. J'ai aussi été interviewée sur une station de radio francophone à Copenhague. Outre ces rencontres, je reçois pas mal de mails de Français qui me demandent plus d'informations sur le pays, la ville, la vie d'expat, comment réussir son expatriation ou autre conseil pratique. J'ai toujours fait en sorte de répondre rapidement aux mails et commentaires, même lorsque j'ai des grosses périodes de creux sur le blog.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles et ceux qui souhaitent aller vivre à Copenhague ?

Je dirais « allez-y, foncez ! » mais il faut avoir un minimum de préparation. Que ce soit Copenhague ou ailleurs, tout projet de ce type doit être bien réfléchi. Au moins, ici, on n'a pas le choc des cultures comme on peut l'avoir au Japon. Mais il faut être prêt à s'investir. Apprendre le danois est un challenge qui demande du temps et de l'énergie. 

Kitty in Denmark