Je suis atteint du syndrome de l'expatriation

J'ai trouvé un article intéressant, que  je vous propose et partage Ici

Est ce que vous vous y reconnaissez quelque soit votre catégorie professionnelle présente ou passé ?

En fait d'expatriation, je n'ai pas de patrie car patrie compose le mot patriote et en extension, chair à pâtée pour certains gouvernant qui sont des exploitants de bêtise humaine mais ce n'est que mon avis personnel que je ne demande à personne de partager.

madagaston a écrit:

En fait d'expatriation, je n'ai pas de patrie car patrie compose le mot patriote et en extension, chair à pâtée pour certains gouvernant qui sont des exploitants de bêtise humaine mais ce n'est que mon avis personnel que je ne demande à personne de partager.


Bonjour Madagaston, dans l'article en opposition il parle aussi des personnes qui se sentent plus citoyen du monde qu'affiliés à une nationalité.

Ma famille est dans ce cas de figure, et je connais quelques familles qui n'ont pas réussi leur retour au pays...

Normalement, il y a une règle tacite d'entreprise qui dit qu'un salarié ne peut pas faire plus que 2 expatriations cumulées...

Certaines familles perdent pied à cause de la différence de salaire, des avantages en personnels de maison, en action direct sur un pays, en responsabilité... J'ai vu des familles proposer à des nounous issus des Philippines de les suivre en France tout en gardant le salaire d'origine... J'ai vu d'autres familles qui n'arrivaient plus à vivre avec un salaires supérieur 5 000 € en France... Et les exemples ne manquent pas !!!

En revanche, quand la famille est stable, que tout le monde y trouve son compte, la vie devient simple... Et là j'en connais aussi un tas de famille qui sont capable de s'adapter à n'importe quelle situation !!!

Par rapport à mon expérience personnelle, combien d'entre vous serez capable de partir dans un pays en guerre avec ses enfants et vivre dans une prison dorée durant 3 ans ? On l'a fait au Mali...

Mais si l'on doit revenir au pays, il faut s'y préparer au moins 2 ans à l'avance. Dans notre cas, on a vendu notre appartement parisien de 66m² trop petit pour notre famille, on a acheté un terrain de plus de 2 hectares dans le 71 pour un prix inférieur... Quand on regarde que le temps de trajet entre notre nouvelle demeure et le travail à Paris, c'est 1h30, presque le même en habitant à Paris il y a 10 ans...

Pour moi, une expatriation, c'est un projet familial.

Ouaip en accord avec Nook369 et de Madagaston.

Après ces "fameux" reporters de guerre... Beaucoup ne sentent pas le danger avec l'appât du gain et ne respectent pas les consignes des militaires. Après faut aller les chercher. Quelques morts plus tard, ces journalistes sont des héros! mais bon c'est juste un détail. Pauvre monde.

Quand on parle d'expatriation ou de mission à l'étranger, on a souvent tendance à parler d'opportunités, pour certains qui sont atteints par ce virus.

Pour moi, ma mission se révélait être une bonne opportunité.
Parce-que sur le plan personnel, cette expérience m'a apporté énormément de confiance en moi, une très grande ouverture d'esprit, une plus grande adaptabilité, de la patience que je n'avais pas à mes débuts.

Et sur le plan professionnel, cette mission a renforcé mes acquis et elle a également contribué à enrichir mes compétences professionnelles.

Donc je suis plus dans la catégorie, "Expérience intense" avec un retour professionnel en France "ennuyeux" sachant que je ne retrouverai jamais les mêmes sensations que j'avais lors de ma mission à Madagascar.

Dans le quotidien, cette facilité de vie, ce confort que je trouve à Madagascar, me permet de m'investir pleinement dans mes activités. Cet aspect positif de la vie quotidienne que j'essaie de reproduire chez moi, m'aide à affronter les aspects assez durs de la réalité sur le terrain.
Mon chez moi est donc devenu mon petit havre de paix.

Tous ces contrastes font que je ressens ce besoin de retourner à Madagascar et ce désir de continuer dans ce que j'ai fait.

Et pour finir, étant donné mes identités multiples j'ai envie de dire que je me sens plutôt "citoyenne du monde" que "Étrangère partout".

Annie

Bien dit Annie,
En fait quand on parle d'étranger, cela aurait plutôt une connotation de rejet de l'autre, celui qui ne fait pas partie de la communauté, du cercle de connaissances.
Pourtant à Madagascar, même si le mot vazaha veut dire étranger, bizarrement les gentilés sont attirés par les vazaha car pour eux, quand on possède la culture, la peau blanche et de quoi vivre décemment vu du côté pécuniaire, on est souvent comparé à des "êtres supérieurs" qu'on envie et qu'on a envie de côtoyer plutôt que d'éprouver un sentiment de rejet.
Cette bienveillance envers les étrangers ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'exceptions à la règle car il m'est également arrivé à Tana alors qu'on essayait de me faire payer un gardiennage du véhicule que je n'avait pas demandé de me traiter "d'étranger qui devait retourner chez lui"...

madagaston a écrit:


Pourtant à Madagascar, même si le mot vazaha veut dire étranger, bizarrement les gentilés sont attirés par les vazaha car pour eux, quand on possède la culture, la peau blanche et de quoi vivre...


Non, le mot vazaha veut surtout dire «blanc» tandis que le mot «vahiny» est largement utilisé pour désigner un étranger.
A Madagascar lorsqu'un vazaha est pauvre ou pingre, il est devenu indésirable.

Beaucoup de vazaha pensent effectivement avoir une «supériorité» intellectuelle par rapport à un(e) malagasy. Une fois je suis allée déjeuner au restaurant Sakamanga. Un vazaha disait à sa copine qu'il ne mangeait pas de la viande. Il mangeait du canard car ce n'est pas une viande mais de la volaille😂.

Merci Veggies pour ce renseignement concernant les étrangers... comme quoi on en apprend tous les jours... qu'elle est belle la vie quand on se couche moins bête le soir qu'en se levant le matin en croyant bêtement tout savoir ! ;)
En ce qui concerne la viande, le vazaha voulait certainement dire qu'il ne mangeait pas de viande rouge, ce qui est mon cas aussi car sans pour autant ne jamais manger de viande de zébu ou de porc, je préfère de loin manger de la volaille ou du lapin dont la viande est blanche par opposition à la viande rouge qui selon certain serait cancérigène si on en fait une grande consommation régulière.
Je pense qu'avec mes lapins, les poulets, le poisson et les œufs je ne manque pas de protéines et je préfère laisser la viande rouge pour les autres (à part le thon à viande rouge naturellement.
Et là où le vazaha s'est trompé c'est effectivement que le canard est considéré comme de la viande rouge.
Pour ma part cela ne veut pas dire que je refuserai systématiquement de manger de la viande rouge si par exemple je suis invité et qu'on me présente un plat avec de la viande rouge par contre je ne vais plus que très rarement dans les restaurants car on n'est jamais sûr de ce qu'on mange et de quelle façon cela a été préparé. Même si c'est du foie gras du Sakamanga...

https://fr.wiktionary.org/wiki/vazaha

Selon la définition du lien ci dessus, vous avez tous les deux raisons...

Pour ma part, la définition que l'on m'a donné pour le mot vazaha signifie : l'aventurier étrange ou étranger (ils ne sont pas tous d'accord  :unsure )

:cheers: je vais départager tout le monde car je connais bien le terme vazaha (étranger) en malgache et s'en servent aussi pour désigner le blanc
le mot vazaha veut dire exactement un étranger avec un statut social supérieur à l'autre
donc pour un malgache lambda nous sommes des vazahas
mais un malgache peut très bien utilisé se terme pour un autre malgache venant d'ailleurs et ayant un statut social supérieur  ;)

fosa 87 a écrit:

:cheers: je vais départager tout le monde car je connais bien le terme vazaha (étranger) en malgache et s'en servent aussi pour désigner le blanc
le mot vazaha veut dire exactement un étranger avec un statut social supérieur à l'autre
donc pour un malgache lambda nous sommes des vazahas
mais un malgache peut très bien utilisé se terme pour un autre malgache venant d'ailleurs et ayant un statut social supérieur  ;)


C'est celà même..

Voici un complément de traduction :

Baldishankar a écrit:

Vazaha au début..
C'est mizaha, mitady, chercher, ou découvrir.
C'est donc un explorateur ou actuellement un touriste.
Par extension c'est devenu le blanc ou l'étranger à peau claire.

Quelques retours symptomatiques de mon humble expérience d'expatrié et de ceux qui m'ont été racontés par d'autres expatriés.

-L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs, ce que les anglo-saxons et  banquiers traduisent pas "There is no free lunch" = pas de repas gratuit.
-French, yeddish, english, arabic, russian, greek clavier AZERTY are not similqr: en tenir compe dans le monde merveilleux(sement destructeur) de la digitalisation.
-Loin des yeux, loin du cœur: heureux sont les couples (et leurs éventuels enfants) parvenant à survivre à la séparation géographique même temporaire : le mieux est évidemment de s'expatrier together.
-quand tu reviens chez toi (ton pays d'origine), tout est différent puisque tu n'as pas accompagné l'évolution, le changement. Et tu est déçu, tu ne penses qu'à une chose REPARTIR. C'est devenu obsessionnel chez moi, partir étant une alternative à la révolution et sa violence.
-Si l'équation "Revenus pays d'origine >= 5 X Revenus pays d'expatriation" est vraie alors quand tu reviens chez toi, tu est pris par la famille et les amis pour un "portefeuille sur pattes". Particulièrement vrai pour les africains ayant réussi en Europe et retournant voir leur famille.
-Tu as Et une nostalgie de ton pays d'origine Et un amour pour ta nouvelle situation (sinon tu la quittes pour aller ailleurs).
-La vie d'expatrié est aussi fatigante que palpitante pour ceux qui bougent beaucoup. C'est le syndrome du  DARIQ : Tu Découvres, t'Adaptes, Rencontre, t'Installes, et Quittes. De mémoire, je dois avoir au moins déménagé 20 X  et acheté 20 frigos, lits, tables,...
-Beaucoup ont des regrets (mails il fallait les avoir avant comme disait le juge ) compte tenu des conséquences matérielles, familiales ou médicales. Mais aussi un vécu excitant, des souvenirs palpitants et des projets merveilleux.

Suite au prochain numéro, peut-être pour la Finlande. avant un repos bien mérité à Mada en fin d'année.

Veloma
JP

Bon ! Brève de sentiments, tu le préfères cuisiné de quelle manière le lapin Jean Pierre?
J'espère que tu ne penses pas sérieusement à racheter un autre lit et un autre frigo. Tiens, je connais justement une maison vide près de chez moi, toute neuve et équipée de la meilleure façon qui soit: (à l'allemande, à savoir: tip-top) laissée par un vazaha allemand délaissé par sa femme gasy qui ne veut pas y habiter...

Avec mon profil, mon histoire et ma vie atypique, quelle sorte d'expatriée suis-je ?
Et expatriée d'où déjà ?

Ma famille qui a vécu en Afrique Noire plus de 200 ans sans jamais se mélanger a une identité très forte... ce sont des corses, mariés soit à des corses issus de familles alliées et présentes en terres africaines soit à des femmes et hommes qu'elle faisait venir de Corse...
Chez moi on disait toujours avec une grande fierté que nous étions "100% corses"... cela m'a toujours fait rire avec des lieux de naissance comme Dakar, Conakry, Saint Louis du Sénégal...
Vivant au Sénégal jusqu'au début de l'adolescence, je n'ai jamais donc eu de problèmes ni d'identité ni d'origine... j'ai toujours visualisé mes racines comme "volantes"... j'ai toujours su que je n'étais pas sénégalaise, ni française (mes ancêtres corses ne l'étaient pas à l'époque de leur arrivée en Afrique)... je suis une corse d'Afrique...  une des dernières "Mohicans" donc !

Mon "retour" en France, ou plutôt "l'arrachement à ma terre africaine" à 12 ans a été un vrai drame... J'ai détesté la France dès le premier jour !
Je n'y avais aucun repère et on ne m'accordait pas les excuses que l'on donne aux étrangers... puisque j'étais française donc !
Déjà, il y avait beaucoup trop de blancs autour de moi (enfant je n'ai pas parlé aux blancs hors notre communauté corse jusqu'à 5 ans car ils me faisaient peur), les noirs vers lesquels je m'élançais, heureuse d'en trouver enfin étaient antillais... donc bien plus français que moi... j'avais du mal à me repérer, dans tous les actes de la vie de tous les jours, coincée dans un appartement, sans ma famille africaine...)
Il a été clair que je ne ferais pas de vieux os en France...
Mon premier métier m'a permis de m'en échapper...
A l'étranger j'étais considérée comme française... ce qui était un avantage majeur !!!

J'ai essayé de revivre en France... sincèrement... en Corse notamment... mais nul est prophète en son pays, j'en ai fait l'amère constat... je ne suis pas une corse de Corse mais une corse d'Afrique, c'est à dire de "l'Atlantide" même pour les gens de mon propre village !

Je vis désormais à Madagascar depuis quelques années et je pense (mais qui sait ?) que c'est le pays où je finirai mes jours pour peu qu'on m'en laisse le droit... mais j'aurais pu tout aussi bien vivre en Nouvelle Calédonie, en Uruguay ou en Tanzanie qui étaient mes premiers choix !
Je suis toujours surprise par les expatriés (salariés ou pas) que je croise et qui ne font que retourner en France dès qu'ils ont des vacances... pourquoi ne pas profiter de ce départ à l'étranger pour découvrir le Monde ? Ah oui, la famille !!!

Je n'ai plus de famille en France... j'ai enterré début octobre ma mère dans le caveau familial...et je n'y retournerai plus jamais... sauf pour y être peut être enterrée !
Ce que je considère comme mon dernier séjour en France m'a confirmé, si besoin en était, que ce pays là n'était pas le mien... que je partage très peu de choses avec "mes" concitoyens, le froid m'est insupportable à l'extérieur et à l'intérieur des gens... entre autre !

Suis je une citoyenne du Monde pour autant ?
Non, déjà parce que j'ai barré du champs de mes possibles plus de la moitié du Monde (l'Asie du sud est et l'Amérique du Nord)...
Mon pays désormais fait 1.2 hectares... je suis une invitée ou une apatride partout ailleurs et j'ai bien l'intention de vagabonder encore, ne serait ce que pour montrer quelques destinations à ma fille... pour des voyages mythiques... dans l'ordre :
- descente du Nil en felouque louée pour nous seuls
- voyage 4 étoiles dans l'Orient Express
- voyage de l'Italie à Samarcande sur la route de la soie en passant par la Grèce et la Turquie
- et pourquoi pas un petit safari photo en Afrique du Sud, avec une préférence pour la Namibie

Donc pas coincée du tout... ici et ailleurs !

Et bien Lys, nous pourrions nous donner la main car je ne me considère pas vraiment français non plus même si je suis probablement issu des premiers français de souche c'est à dire des descendants des francs venus de l'Est et qui auraient laminés les gaulois, les romains etc. mais ça c'est une autre histoire que je n'ai pas apprise à l'école car cela ne m'intéressait pas tant que cela.
En fait ce que je peux dire c'est que ma langue natale issue du parler d'un des fils de Charles le Magnus, à savoir le francique mosellan qui a été laminé par une langue barbare à savoir le français... car on nous interdisait de pratiquer notre parler à l'école primaire à l'époque glorieuse du baby boom.
Pour ma part, je ne retournerai plus en France, pas même les pieds devant.
Je suis simplement un citoyen de la planète terre car à l'heure de la mondialisation avons-nous encore un autre choix?

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