Vivre au Liban : le guide de l'expatrié

L'entrée au Liban est facilitée pour la plupart des nationalités, avec un système de visa à l'arrivée accessible à 82 pays et territoires. Cette procédure simplifiée couvre de nombreux pays européens et nord-américains. Cependant, une restriction absolue s'applique : toute trace de voyage en Israël dans le passeport entraîne un refus d'entrée systématique.

Le visa à l'arrivée

Le visa touristique à l'arrivée s'obtient directement à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth. Il permet un séjour initial d'un mois, extensible de deux mois supplémentaires auprès de la Sûreté Générale (General Security). Pour en bénéficier, vous devez présenter un passeport valide au moins six mois, un numéro de téléphone libanais, une adresse de résidence sur place et un billet retour non remboursable. Le coût varie selon votre nationalité.

Les exemptions de visa

Les citoyens des pays du Conseil de Coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Émirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Oman) peuvent séjourner jusqu'à six mois par année civile sans visa. Les Jordaniens bénéficient d'une exemption pour trois mois maximum par période de six mois. Sept autres pays disposent également d'accords d'exemption.

Le visa de travail

Pour travailler légalement au Liban, vous devez obtenir un permis de travail via votre employeur. Ce visa de trois mois renouvelable nécessite une offre d'emploi d'une entreprise libanaise, qui effectue les démarches auprès du Ministère du Travail et de la Direction Générale de la Sûreté Générale. Les documents requis comprennent vos qualifications éducatives, votre expérience professionnelle, un contrat d'emploi, une preuve de moyens financiers, un certificat de police (casier judiciaire vierge) et un examen médical. Tous les documents doivent être traduits en arabe, français ou anglais.

Le visa étudiant

Les étudiants inscrits dans une université ou institution accréditée au Liban peuvent obtenir un visa étudiant en présentant leur confirmation d'inscription et leur carte étudiante. Cette procédure s'effectue auprès de l'ambassade ou du consulat libanais dans votre pays d'origine.

Restrictions critiques à connaître

Le Liban applique une interdiction absolue d'entrée pour toute personne ayant un visa ou un tampon israélien dans son passeport. Cette restriction s'applique même aux voyages passés. Les contrevenants s'exposent à un refus d'entrée et risquent une arrestation ou une détention. Cette politique découle du conflit israélo-arabe et de l'état de guerre technique entre les deux pays.

Le Liban a signé des conventions fiscales avec plusieurs pays pour éviter la double imposition. Vérifiez si votre pays d'origine dispose d'un tel accord. L'inscription consulaire auprès de votre ambassade ou consulat à Beyrouth facilite grandement vos démarches administratives et vous permet de recevoir les alertes de sécurité.

Le marché du travail libanais traverse une période de transformation profonde. La crise économique a provoqué une contraction majeure de l'emploi, avec 27,7% des postes perdus entre 2019 et 2022. Le taux de chômage officiel s'établit à 11,56%, mais ce chiffre masque une réalité plus complexe : seuls 30,6% de la population active occupent un emploi formel, contre 43,3% avant la crise.

La réalité du marché du travail

Le secteur informel représente désormais 63% de l'emploi total, contre 55% en 2019. Cette informalité signifie l'absence de sécurité sociale, de congés payés et de protection juridique pour la majorité des travailleurs. Le chômage des jeunes atteint 47,8%, et même les diplômés universitaires ne sont pas épargnés avec un taux de chômage de 36%. Le salaire moyen a chuté à environ 200 USD par mois, contre 1 600 USD avant la crise, reflétant l'effondrement du pouvoir d'achat local.

Le salaire minimum a été augmenté à 18 millions LBP par mois en 2024, mais sa valeur réelle en dollars varie quotidiennement selon le taux de change. Pour les expatriés disposant de revenus en devises étrangères, cette situation crée un pouvoir d'achat relativement élevé, comparable à celui qu'on trouverait dans une ville comme Lyon ou Marseille.

Les secteurs porteurs pour les expatriés

Les organisations internationales, ONG et organismes humanitaires constituent les principaux employeurs d'expatriés à Beyrouth. Le secteur des technologies de l'information reste dynamique, notamment pour les développeurs et spécialistes du numérique. L'éducation internationale recrute dans les nombreuses écoles internationales et universités. Le journalisme et les médias internationaux maintiennent une présence significative. Enfin, les services de conseil et d'expertise dans les domaines financier, juridique et technique sont recherchés.

Voici un aperçu des conditions d'emploi au Liban :

Sources : Statista, ILO Report, TIMEP

Créer son entreprise au Liban

Le Liban propose plusieurs formes juridiques pour créer une entreprise : la société anonyme (SAL), équivalent de la SA française, la SARL similaire au modèle français, le partenariat pour les activités libérales, ainsi que la possibilité d'établir une succursale ou un bureau de représentation pour une entreprise étrangère. La procédure administrative, bien que complexe, peut être facilitée par un avocat local spécialisé en droit des affaires. Le système juridique libanais, inspiré du Code civil français, présente des similitudes avec le cadre légal français.

Le système fiscal libanais repose sur un principe de territorialité : vous êtes imposable si vous résidez au Liban, si les services sont exécutés sur le territoire libanais, ou si la source de financement se trouve au Liban. La France et le Liban ont signé une convention fiscale permettant d'éviter la double imposition, un élément rassurant pour les expatriés français.

L'impôt sur le revenu des personnes physiques

Le Liban applique un barème progressif avec des taux allant de 2% à 25% selon les tranches de revenus. La loi budgétaire 2024 a introduit de nouvelles tranches pour les salaires payés en devises étrangères, applicables à partir de janvier 2025. Les retraités bénéficient d'un avantage notable avec des taux réduits de 50% sur leurs pensions.

Les déductions fiscales familiales pour l'année 2024 comprennent 450 millions LBP pour un contribuable individuel, 225 millions LBP pour un conjoint sans activité professionnelle, et 45 millions LBP par enfant légitime (maximum cinq enfants). Les frais de scolarité sont déductibles jusqu'à 6 millions LBP par an et par enfant, dans la limite de trois enfants. Une allocation transport de 450 000 LBP par jour est également déductible pour les salariés du secteur privé.

L'impôt sur les sociétés

Les entreprises libanaises sont soumises à un taux d'imposition de 17% sur leurs bénéfices. Les plus-values immobilières sont taxées à 15%, tandis que la distribution de dividendes fait l'objet d'une retenue à la source de 10%. Les succursales d'entreprises étrangères paient l'impôt sur les sociétés de 17% plus une taxe supplémentaire de 10% sur le rapatriement des bénéfices. Les sociétés holdings bénéficient d'exemptions spécifiques, limitées à un plafond de 5 millions LBP par an sur le capital et les réserves.

La TVA et taxes indirectes

Le taux normal de TVA s'élève à 11%. Certains secteurs bénéficient d'exonérations : les exportations de biens et services, le transport international, les services bancaires et financiers, les assurances, et les crèches. Les biens importés sont soumis à des droits de douane supplémentaires de 3%, avec un taux majoré de 10% pour les biens de luxe et les produits ayant des substituts locaux. Des taxes d'accise s'appliquent aux boissons alcoolisées, spiritueux, tabac, essence et véhicules.

Les cotisations sociales

Le Fonds National de Sécurité Sociale (NSSF) gère le système de protection sociale libanais. Les employeurs doivent verser 6% du salaire (plafonné à 12 millions LBP par mois) pour le régime familial. Le régime médical nécessite une contribution de 11% des salaires, répartie entre 8% pour l'employeur et 3% pour l'employé, avec un plafond mensuel fixé à cinq fois le salaire minimum depuis mars 2024. L'employeur doit également provisionner 8,5% du salaire total pour l'indemnité de fin de service. La couverture médicale prend en charge 90% des frais d'hospitalisation et 80% des consultations et médicaments, les soins dentaires étant exclus.

Les impôts locaux et droits d'enregistrement

La taxe foncière (Built Property Tax) s'applique de manière progressive sur les revenus locatifs immobiliers, avec des taux allant de 4% à 14% selon des tranches de revenus définies en 2024. Les transactions immobilières génèrent des frais d'enregistrement d'environ 6%, incluant une taxe de transfert de 5% sur la valeur marchande du bien.

Les droits de succession et de donation varient de 3% à 45% selon le montant et le lien de parenté. Les donations jusqu'à 96 millions LBP sont exemptées, ainsi que les dons aux ONG et associations à but non lucratif jusqu'à 6 milliards LBP depuis la loi de 2025. Des droits de timbre s'appliquent sur divers documents administratifs, avec des montants réévalués en 2024.

Le système de santé libanais combine secteurs public et privé, avec une forte prédominance des établissements privés. Historiquement reconnu pour son excellence médicale, notamment en cardiologie, oncologie et neurologie, il traverse depuis 2019 une crise profonde liée à l'effondrement économique du pays. Les dépenses gouvernementales de santé ont chuté de 40% entre 2018 et 2022.

La couverture maladie obligatoire : le NSSF

Le Fonds National de Sécurité Sociale (NSSF) constitue le pilier de l'assurance maladie pour les employés du secteur privé, les fonctionnaires de certaines institutions publiques, les enseignants des écoles publiques, les chauffeurs de taxi et les étudiants universitaires. Cette couverture prend en charge 90% des frais d'hospitalisation et 80% des consultations médicales et médicaments. Les soins dentaires ne sont pas couverts par le régime de base.

Le système de santé libanais diffère notablement du modèle français de Sécurité sociale. Les personnes non couvertes par le NSSF doivent s'adresser au Ministère de la Santé Publique (MoPH) pour bénéficier d'une assistance, ou souscrire une assurance privée. Les mutuelles confessionnelles offrent également des couvertures complémentaires.

L'assurance santé privée : indispensable pour les expatriés

Pour les expatriés, souscrire une assurance santé internationale est vivement recommandé. Les hôpitaux privés exigent systématiquement un paiement comptant en dollars américains avant toute intervention, une pratique généralisée depuis la crise bancaire. Le coût d'une assurance locale s'établit autour de 1 700 USD par an pour une personne de 50 ans, mais la perte de confiance dans le secteur a poussé 200 000 personnes à abandonner leur couverture.

Les plans d'assurance internationale débutent à partir de 26 USD par mois pour une couverture de base. Ces assurances offrent l'avantage d'une assistance internationale et d'une évacuation médicale si nécessaire. Les ressortissants français peuvent également adhérer à la Caisse des Français de l'Étranger (CFE), qui assure la continuité de la protection sociale française à l'étranger.

Les établissements de santé

Beyrouth concentre les meilleurs hôpitaux du pays : l'Hôpital Hôtel-Dieu de France, fondé en 1923 et affilié à l'Université Saint-Joseph, l'American University of Beirut Medical Center (AUBMC), référence régionale pour les soins spécialisés, l'Hôpital Saint-Georges, le Makassed General Hospital et le Lebanese Hospital Geitaoui. Ces établissements maintiennent des standards internationaux malgré les difficultés économiques.

Défis actuels et recommandations

La crise a provoqué un exode massif du personnel médical, avec des milliers de médecins et infirmiers ayant quitté le pays. Les pénuries de médicaments et d'équipements affectent 30% des fournitures essentielles dans les hôpitaux publics. Les frais hospitaliers ont augmenté de 120% entre 2019 et 2025, et une nouvelle hausse de 15% est prévue pour février 2025.

Pour les expatriés, il est crucial de ne jamais consommer l'eau du robinet, qui n'est pas potable. Privilégiez systématiquement l'eau en bouteille. Évitez les hôpitaux publics dont les ressources sont limitées, et assurez-vous de disposer d'une assurance couvrant les paiements en dollars américains. Le projet de couverture santé universelle, proposé au Parlement en mai 2023, n'a pas encore été adopté en raison des défis de gouvernance et de financement.

Le Liban dispose d'un système éducatif reconnu internationalement, classé 4ᵉ mondial pour les mathématiques et les sciences et 10ᵉ pour la qualité globale de l'éducation. Avec un taux d'alphabétisation de 93,9% et environ 70% des élèves scolarisés dans le secteur privé, le pays offre un large choix d'établissements de qualité.

Le système éducatif local

L'enseignement libanais se divise en cinq cycles : la maternelle (3-4 ans), le primaire élémentaire (classes 1 à 3), le primaire avancé (classes 4 à 6), le collège ou cycle intermédiaire (classes 7 à 9), et le lycée ou cycle secondaire (classes 10 à 12). Dans les écoles publiques, l'enseignement se fait principalement en arabe, avec l'anglais ou le français utilisés pour les matières scientifiques. Les écoles privées privilégient l'anglais ou le français comme langue principale, l'arabe restant obligatoire dans tous les établissements.

Les établissements français et francophones

Les lycées français au Liban suivent le programme de l'Éducation nationale française et sont homologués par l'AEFE (Agence pour l'Enseignement Français à l'Étranger). Ils préparent au baccalauréat français, reconnu internationalement. Ces établissements constituent un choix privilégié pour les familles françaises souhaitant assurer la continuité du parcours scolaire de leurs enfants.

L'Université Saint-Joseph (USJ), fondée en 1875, dispense un enseignement supérieur en français et jouit d'une excellente réputation régionale. Elle propose des programmes dans tous les domaines : médecine, ingénierie, droit, lettres et sciences humaines.

Les écoles internationales à Beyrouth

L'International College (IC) se distingue par ses campus à Ain Aar et Ras Beirut, proposant quatre curriculums différents dans trois langues principales. L'établissement dispose d'installations sportives impressionnantes avec 85 équipes représentant 17 sports différents, et plus de 100 clubs parascolaires accueillant 1 750 étudiants. L'école a mis en place un système de rémunération partielle en dollars pour retenir ses enseignants face à la crise. Les frais de scolarité ne sont pas publiés en ligne et nécessitent un contact direct avec l'établissement.

L'American Community School (ACS) suit le curriculum américain et jouit d'une solide réputation. La LWIS-City International School, école du monde IB accréditée, combine le programme du Baccalauréat International avec le programme américain, de la maternelle à la terminale. L'enseignement se fait en anglais, avec l'arabe proposé comme première ou deuxième langue, le français comme deuxième langue, et l'espagnol au lycée. La Beirut International School (BIS), établie en 1980 à Bshemoun, prépare au baccalauréat libanais.

Autres options éducatives

Beyrouth compte plus de 25 écoles internationales proposant divers curriculums : britannique, américain, IB (Baccalauréat International), IGCSE ou CBSE indien. Les frais de scolarité varient considérablement selon l'établissement, le curriculum et le niveau d'études. La déduction fiscale pour frais de scolarité au Liban s'élève à maximum 6 millions LBP par an et par enfant, dans la limite de trois enfants.

Les établissements les plus réputés affichent souvent des listes d'attente. Il est donc conseillé de candidater plusieurs mois à l'avance, particulièrement pour les niveaux primaire et secondaire. Les familles doivent prévoir des frais d'inscription, de matériel pédagogique et d'activités parascolaires en supplément des frais de scolarité de base.

Le marché immobilier libanais offre diverses options de logement, des studios aux villas avec piscine. La crise économique a créé une situation paradoxale : les loyers en dollars américains restent abordables pour les expatriés disposant de devises étrangères, tandis que les Libanais payés en livres libanaises peinent à se loger.

Les types de logements disponibles

Les appartements constituent l'offre la plus courante à Beyrouth, allant du studio à trois chambres, jusqu'aux penthouses luxueux. Les villas dans les zones montagneuses autour de la capitale sont particulièrement prisées des expatriés, offrant jardins, piscines et vues panoramiques. Le marché de la colocation s'est développé principalement pour les expatriés, car les Libanais restent traditionnellement dans leur famille jusqu'au mariage.

Les quartiers prisés de Beyrouth

Le centre-ville (Downtown Beyrouth) séduit par son accès immédiat aux restaurants, commerces et lieux de divertissement. Les appartements modernes y disposent souvent de balcons avec vue sur la Méditerranée, mais les loyers figurent parmi les plus élevés de la capitale. Ce quartier convient aux professionnels travaillant dans le centre d'affaires.

Hamra concentre une forte présence d'expatriés avec ses nombreux cafés et bars : De Prague, Starbucks, Costas, Younis, Dany's Bar. Le quartier universitaire attire une population jeune et cosmopolite. Gemmayzeh et Mar Mikhael forment le cœur de la vie nocturne beyrouthine, avec la rue Gouraud bordée d'établissements branchés : Torino Express, Demo, EM Chill, Em Nazim. L'art de rue et l'ambiance bohème caractérisent ces quartiers situés à seulement 3,5 miles du centre.

Achrafieh constitue un district animé proche des commerces, restaurants et sites culturels, apprécié des familles expatriées. Ras Beirut figure parmi les zones les plus recherchées de la capitale. Les montagnes chrétiennes du nord, avec leurs villas offrant air pur et températures plus fraîches l'été, attirent ceux qui recherchent le calme tout en restant à 20-40 minutes du centre de Beyrouth.

Les loyers à Beyrouth

Les prix affichent une grande volatilité due à la crise monétaire. Un appartement d'une chambre dans une zone moins prestigieuse se loue entre 350 et 450 USD par mois. Un appartement de deux à trois chambres dans un immeuble ancien sans concierge ni parking coûte environ 800 USD mensuels. Pour un logement dans un quartier central comme Hamra ou Gemmayzeh, prévoyez entre 1 000 et 2 000 USD par mois. Une chambre en colocation revient à 350-450 USD mensuels. L'achat d'une propriété s'établit autour de 2 000 à 3 000 USD par mètre carré, avec des prix plus élevés dans les zones très demandées comme le centre-ville.

Le contrat de location

Les baux standards durent un an, renouvelables trois ans. Le paiement initial typique s'élève à six mois d'avance, bien que cette condition puisse se négocier (par exemple trois mois plus un mois de caution). Assurez-vous que tous les termes soient clairement définis par écrit, particulièrement la devise de paiement et les responsabilités de chacun concernant les réparations.

Les charges à prévoir

L'électricité fournie par EDL (Électricité du Liban) se paie selon le relevé mensuel du compteur. Attention : Beyrouth subit des coupures quotidiennes de trois heures ou plus. L'abonnement à un générateur privé est indispensable, coûtant environ 60 USD pour 5 ampères. Le propriétaire peut exiger que le compteur soit à votre nom, impliquant des frais de changement de 200 USD. Pour l'eau, contactez l'Établissement des Eaux de Beyrouth et Mont-Liban. L'eau du robinet n'étant pas potable, prévoyez un budget pour l'eau en bouteille.

Trouver son logement

Les plateformes en ligne comme Lamudi, Property Finder, Real Estate Lebanon, OpenSooq et Beirut Craig's List recensent les offres disponibles. Les groupes Facebook et Instagram proposent également des annonces. Sur place, marcher dans les quartiers désirés et interroger les gardiens d'immeubles (nawatir) reste une méthode efficace. Les agences immobilières, nombreuses à Beyrouth, peuvent faciliter vos recherches moyennant commission.

Préparer son installation au Liban nécessite une organisation minutieuse, particulièrement dans le contexte économique actuel. Voici une checklist complète pour faciliter votre transition vers ce pays méditerranéen où les infrastructures nécessitent une adaptation spécifique.

Checklist essentielle avant le départ

1. Assurance santé internationale : Souscrivez une couverture complète avant votre arrivée, car les hôpitaux exigent des paiements comptants en dollars. Renseignez-vous sur les possibilités de maintien de votre protection sociale depuis votre pays d'origine.
2. Documents administratifs : Faites traduire vos documents importants (diplômes, certificats de naissance, permis de conduire) en arabe, français ou anglais par un traducteur assermenté. Apostillez les documents officiels selon les accords de La Haye.
3. Compte bancaire : Ouvrez un compte local en dollars américains et en livres libanaises dès votre arrivée. Le secteur bancaire applique des restrictions strictes sur les retraits et transferts suite à la crise financière.
4. Logement : Sécurisez votre hébergement avant l'arrivée, en prévoyant six mois de loyer d'avance. Vérifiez la présence d'un générateur dans l'immeuble pour pallier les coupures électriques quotidiennes.
5. Véhicule : Décidez si vous importez votre voiture ou achetez sur place. Un permis de conduire international est accepté temporairement, avec possibilité d'échange contre un permis libanais.
6. Abonnements essentiels : Prévoyez l'installation d'internet, l'abonnement au générateur électrique (environ 60 USD mensuels pour 5 ampères), et un stock d'eau en bouteille car l'eau du robinet n'est pas potable.
7. Visa et permis : Obtenez le visa approprié selon la durée et le motif de votre séjour. De nombreuses nationalités bénéficient du visa à l'arrivée pour les courts séjours touristiques.
8. Vaccinations : Mettez à jour votre carnet de vaccination. Consultez votre médecin pour les vaccins recommandés selon votre destination et vos activités.
9. Téléphonie : Procurez-vous une carte SIM locale auprès des opérateurs Touch ou Alfa. Le coût reste modique, environ 1,5 USD.
10. Inscription consulaire : Inscrivez-vous auprès de votre ambassade ou consulat à Beyrouth pour faciliter vos démarches administratives et recevoir les alertes de sécurité.

Spécificités libanaises à anticiper

Le Liban présente des défis infrastructurels uniques. Les pannes électriques quotidiennes durent plusieurs heures, rendant l'abonnement à un générateur privé indispensable. Les embouteillages à Beyrouth peuvent être intenses aux heures de pointe. La situation sécuritaire varie selon les périodes et régions ; consultez régulièrement les alertes consulaires. Enfin, familiarisez-vous avec la réalité du double système monétaire (livre libanaise et dollar américain) qui complexifie les transactions quotidiennes.

Le Liban offre une richesse culturelle et naturelle remarquable sur un territoire compact. En une seule journée, vous pouvez skier dans les montagnes le matin et vous baigner en Méditerranée l'après-midi, une combinaison unique dans la région.

Patrimoine culturel et archéologique

Le pays concentre l'une des plus fortes densités de sites archéologiques au monde. Byblos (Jbeil), l'une des plus anciennes villes habitées en continu, témoigne de 7 000 ans d'histoire phénicienne. Ses ruines, son port pittoresque et son souk en font une destination incontournable à 40 km au nord de Beyrouth. Baalbek abrite les temples romains les plus imposants du monde antique, avec le temple de Jupiter et celui de Bacchus remarquablement préservés. Tyr révèle ses vestiges phéniciens et romains classés à l'UNESCO, incluant un hippodrome, des thermes et une nécropole. Anjar présente l'unique cité omeyyade du Liban, témoignage rare de l'architecture islamique du 8ᵉ siècle.

À Beyrouth, le Musée National retrace l'histoire du pays de la préhistoire à l'époque ottomane. La capitale a été désignée Capitale mondiale du livre, reflétant son rayonnement intellectuel et culturel. Les quartiers de Gemmayzeh et Mar Mikhael séduisent par leur street art et leurs galeries d'art contemporain.

Sports et activités nature

Les stations de ski libanaises fonctionnent de décembre à avril dans les montagnes, offrant des pistes pour tous niveaux. La côte méditerranéenne propose plongée et sports nautiques à Batroun, Byblos et Tyr. Les Rochers aux Pigeons (Pigeon Rocks) constituent le symbole naturel de Beyrouth, formation rocheuse spectaculaire en pleine mer.

Les amateurs de randonnée explorent la Vallée de la Qadisha, canyon sacré abritant des monastères troglodytiques, la Forêt des Cèdres millénaires, emblème national du Liban, le Chouf et ses sentiers de montagne, et la Vallée de la Bekaa avec ses vignobles. Le parapente à Jounieh offre des vues imprenables sur la baie. La Grotte de Jeita, accessible à 20 km de Beyrouth, impressionne par ses formations calcaires et sa rivière souterraine.

Vie nocturne et gastronomie

Beyrouth rivalise avec les capitales méditerranéennes pour sa scène culinaire. Les restaurants proposent une fusion réussie entre traditions libanaises (mezzés, grillades, pâtisseries orientales) et influences françaises. Les quartiers de Hamra et Gemmayzeh concentrent bars, pubs et clubs ouverts tard dans la nuit. La diversité culturelle se reflète dans l'offre gastronomique : restaurants arméniens, français, italiens, asiatiques côtoient les établissements libanais traditionnels.

Festivals et événements

Le Festival International de Baalbek, créé en 1956, accueille chaque été des artistes internationaux de musique classique, jazz et world music dans le cadre majestueux des temples romains. D'autres festivals ponctuent l'année culturelle libanaise, bien que leur programmation dépende de la situation sécuritaire et économique. La Route des Vins de la Bekaa permet de découvrir les domaines viticoles produisant des crus réputés, particulièrement les cépages locaux et français cultivés en altitude.

Vous souhaitez avoir un avant-goût de la vie quotidienne au Liban ? Découvrir le pays, son mode de vie, conseils pour utiliser les transports publics, se connecter à Internet ou au réseau de téléphone, services essentiels, vie pratique, on vous dit tout !

Le coût de la vie au Liban présente une situation paradoxale créée par la crise économique. Pour les expatriés payés en devises étrangères (euros ou dollars), le pouvoir d'achat reste élevé, comparable à celui de villes comme Lyon ou Marseille. Pour la population locale payée en livres libanaises, la situation est dramatique. Les données chiffrées doivent être interprétées avec prudence, car l'écart entre taux officiel et marché parallèle fausse les statistiques.

Les prix indiqués ci-dessous proviennent de Numbeo, référence internationale pour les coûts de vie, et reflètent la situation d'août 2025. Cependant, les utilisateurs soulignent que les montants réels pour les paiements en dollars cash peuvent être divisés par quatre ou cinq par rapport aux estimations basées sur le taux officiel.

Budget pour une personne seule

Voici une estimation détaillée des dépenses mensuelles pour une personne célibataire vivant à Beyrouth, hors loyer :

Sources : Numbeo Beirut, août 2025

Ajoutez le loyer de votre logement à ce montant : comptez 350-450 USD pour une chambre en colocation ou un studio basique, jusqu'à 1 000-2 000 USD pour un appartement d'une chambre dans un quartier central. Le budget total mensuel pour une personne seule oscille donc entre 1 000 et 2 500 USD selon le standing de logement choisi.

Budget pour une famille de quatre personnes

Une famille avec deux enfants doit prévoir un budget significativement plus élevé, particulièrement si les enfants sont scolarisés dans des établissements internationaux :

Sources : Numbeo Lebanon, Livingcost Beirut

Les frais de scolarité dans les écoles internationales représentent souvent le poste le plus important du budget familial, pouvant atteindre plusieurs milliers de dollars par enfant et par an. Une déduction fiscale de 6 millions LBP maximum par an et par enfant (limite trois enfants) est applicable.

Comparaison internationale

Le Liban se positionne 40,9% moins cher que l'Allemagne et 38,7% moins cher que les États-Unis hors loyer. Les loyers sont 65,3% inférieurs à ceux pratiqués aux États-Unis. Comparé à la France, le coût de la vie s'avère environ 35-40% inférieur, particulièrement pour l'alimentation, les services et les loisirs. Cette situation avantageuse pour les expatriés contraste cruellement avec la réalité des Libanais, dont le salaire médian de 567 USD ne couvre que 0,4 mois de dépenses moyennes.