Le Luxembourg est un pays qui encourage fortement la natalité via des actions concrètes: accompagnements de qualité pour les futures mamans, cours pour les parents (et même pour les grands-parents!), allocations généreuses, congé maternité avantageux… Les femmes enceintes et allaitantes y bénéficient d'un grand nombre d'aides, d'un accès facilité aux soins médicaux et d'une importante protection légale.
Le système de santé au Luxembourg
Le Luxembourg dispose d'un système de santé de qualité, accessible à tous les résidents et les travailleurs frontaliers. La CNS (Caisse Nationale de Santé) prend en charge les soins prénataux, comme les échographies ou les consultations, ainsi que les frais liés à l'accouchement. Ces derniers sont remboursés intégralement ou partiellement, en fonction de leur coût total.
En effet, comme nous le verrons un peu plus loin, les services proposés par les différentes maternités privées et publiques peuvent grandement varier en fonction du niveau de confort souhaité. Il convient donc de se renseigner au préalable afin de connaître le taux de remboursement exact de la CNS en fonction de sa situation. Si besoin, il est possible de se tourner vers une assurance complémentaire privée pour couvrir les éventuels frais supplémentaires.
Après l'accouchement, les frais de santé des enfants sont pris en charge à 100 % par la CNS, jusqu'à 18 ans.
Notons que la PMA (Procréation médicalement assistée) existe au Luxembourg et peut être prise en charge par la CNS, suivant les cas. La GPA (Gestation Pour Autrui) est, pour le moment, interdite, mais une réflexion est en cours à ce sujet dans le pays.
Les contrôles pendant la grossesse au Luxembourg
Une fois la grossesse confirmée par un médecin, le suivi prénatal est strictement encadré. Plusieurs rendez-vous réguliers sont prévus, et des rendez-vous supplémentaires peuvent être ajoutés afin de protéger au mieux la santé de la femme enceinte et celle du bébé.
3 échographies sont prévues:
- La 1ère entre la 10ème et la 13ème semaine d'aménorrhée ;
- La 2nde entre la 20ème et la 24ème semaine d'aménorrhée ;
- La 3ème entre la 32ème et 34ème semaine d'aménorrhée
Un monitoring, ou cardiotocographie (CTG), est également mis en place chaque semaine à partir du 8ème mois, et jusqu'à l'accouchement.
Des consultations gynécologiques sont, bien entendu, prévues et remboursées également. Leur rythme est déterminé par les besoins de la femme enceinte, et les rendez-vous peuvent être rapprochés en cas de grossesse à risque. Une consultation dentaire est également prévue.
Des analyses sont aussi proposées, comme des prises de sang pour rechercher des maladies ou infections (syphilis, hépatites, infection urinaire…), des tests pour la toxoplasmose (plusieurs tests au cours de la grossesse si la maladie n'a jamais été contracté par la future maman) ou encore le Triple Test, analyse sanguine qui vise à déterminer le risque de trisomie 21, aussi appelé syndrome de Down. En cas de risque élevé, une amniocentèse peut être effectuée.
Les options d'accouchement au Luxembourg
À l'hôpital
C'est le choix que font la majorité des femmes. Il existe des maternités publiques et privées, offrant une qualité de service similaire. Les équipements médicaux sont généralement modernes, et la sécurité y est optimale. L'offre est vaste: certains établissements proposent des accouchements peu médicalisés, ou encore des chambres « confort » ou « première classe ». Ces dernières, plus chères, offrent par exemple deux chambres communicantes afin que le second parent puisse dormir sur place, et des prestations qui varient d'une maternité à une autre (comme les croissants frais pour le petit déjeuner, des espaces dédiés aux visites…).
À la maison
Dans les cas de grossesse sans complication, il est possible de faire naître son enfant chez soi. La présence d'une sage-femme est tout de même obligatoire, afin d'assurer la sécurité de la mère et de l'enfant.
L'accouchement ambulant
Le Luxembourg offre une flexibilité toute particulière avec ce mode d'accouchement hybride. Cette option permet en effet de donner naissance à la maternité puis de rentrer chez soi dans les heures qui suivent, dès que le médecin l'a validé. Dans ce cas, une sage-femme, remboursée par la CNS, passera chaque jour au domicile pour vérifier la santé de la maman, du bébé, et répondre aux questions des nouveaux parents, et ce pendant les 10 jours qui suivent la naissance. En cas de complications, l'accouchement ambulant est automatiquement transformé en accouchement classique pour permettre à la mère et son bébé de rester à la maternité en toute sérénité.
Sages-femmes, doulas et cours de préparation au Luxembourg
Ces deux métiers, essentiels pour une grossesse sereine, sont bien représentés au Luxembourg. Certaines sages-femmes travaillent dans le secteur public, d'autres dans le privé, et toutes proposent des consultations à domicile.
Certaines associations d'accompagnement des futurs parents, comme l'initiative Liewensufank, proposent les services de doulas afin d'accompagner les futurs parents de manière holistique.
En plus des cours de préparation proposés par les maternités, des ateliers sont disponibles auprès de la Liewensufank ou de la Kannerschlass sur des sujets pratiques (porte-bébé, allaitement, changer une couche, premiers secours, auto-hypnose, consultations avec des expertes en allaitement…) ou plus philosophiques (réflexion sur le rôle des parents, éviter le burn-out parental, comment gérer un enfant qui mord…).
Congé maternité et parental au Luxembourg
Toutes les futures mamans - y compris les femmes travaillant en tant que indépendantes - ont droit à un congé maternité, à condition d'avoir cotisé à la CNS au moins 6 mois sur les 12 mois précédents le début de la grossesse. Le congé maternité est séparé en deux :
- un congé prénatal de 8 semaines avant la date présumée de l'accouchement
- un congé postnatal de 12 semaines après l'accouchement
En cas de naissance prématurée, le congé prénatal non pris est ajouté au congé postnatal (dans la limite de 20 semaines); en cas de naissance après la date présumée de l'accouchement, le congé prénatal est prolongé automatiquement. Le congé postnatal reste de 12 semaines.
La femme continue de percevoir son salaire, dans la limite de 5 fois le salaire minimum, via une indemnité pécuniaire versée par la CNS et qui correspond au salaire le plus élevé touché pendant les 3 mois précédant le congé.
Pendant sa grossesse et son congé, la femme ne peut pas être licenciée, et elle bénéficie de conditions spéciales. Elle peut, par exemple, être arrêtée plus tôt suivant le type de poste occupé, ou avoir un aménagement particulier dans son travail pour la protéger au mieux.
Le congé maternité est considéré comme un temps de travail effectif: la femme continue donc à cumuler ses vacances, elle conserve tous ses avantages (prime, avantages en nature…) et son ancienneté n'est pas impactée.
Lors de la reprise du travail, la femme allaitante bénéficie de 2x45min de pause, pouvant être regroupée en une seule pause de 90 minutes, afin de nourrir son bébé.
Une fois le congé maternité terminé, il peut être prolongé par un congé parental, à se partager entre les parents. Plusieurs options sont possibles (temps plein, temps partiel selon différents découpages…) offrant une importante flexibilité aux jeunes parents, permettant de concilier équilibre professionnel et familial. Pour connaître les choix possibles et le taux de rémunération de ce congé, il convient de se tourner vers la CAE (Caisse pour l'Avenir des enfants).
Même s'il peut y avoir des exceptions, les frontaliers bénéficient généralement des mêmes droits que les résidents en matière de grossesse, d'accouchement, de congé maternité et parental.
Les allocations au Luxembourg
Le Luxembourg prévoit plusieurs allocations pour aider financièrement les parents. Il existe par exemple des primes de naissance, ainsi que des allocations familiales généreuses et évolutives en fonction de l'âge de l'enfant. Là encore, la CAE reste l'interlocuteur privilégié pour connaître ses droits.
L'avortement au Luxembourg
Il est possible de mettre un terme à une grossesse non désirée, sous certaines conditions. Une femme peut choisir d'avoir recours à un avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse (ou 14 semaines d'aménorrhée). Avant la procédure, une consultation médicale obligatoire est requise pour s'assurer que toutes les informations nécessaires ont bien été communiquées. Après 12 semaines, l'IVG n'est autorisé que pour des raisons médicales. Dans tous les cas, la procédure est gratuite.
Liens utiles :
CAE (Caisse pour l'avenir des enfants)
Centre hospitalier de Luxembourg (CHL)
Liewensufank (Association pour le suivi de la grossesse et l'accompagnement des familles)
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