Vivre à Okayama : le guide de l'expatrié

L'économie de la préfecture d'Okayama repose sur l'industrie manufacturière, l'agriculture et les services. Le district industriel de Mizushima, situé dans la ville voisine de Kurashiki, concentre de grandes entreprises des secteurs pétrolier, chimique, sidérurgique et automobile, représentant près de 50 % de la production industrielle préfectorale. La ville d'Okayama elle-même se distingue par son secteur médical, ses entreprises de mécanique de précision et un tissu technologique en développement.

Secteurs qui recrutent

Les principaux secteurs employeurs incluent la construction automobile et la machinerie agricole, l'industrie textile (Kojima est mondialement connue pour ses jeans haut de gamme), les équipements médicaux et les services commerciaux. Parmi les entreprises notables figurent Advanet (matériel informatique), Olba Healthcare Holdings (équipements médicaux) et Kuraray (chimie). L'ouverture du centre commercial AEON Mall en 2014 a également dynamisé le secteur de la distribution.

Visas et permis de travail

Pour exercer une activité professionnelle au Japon, il faut obtenir un visa de travail parrainé par un employeur japonais. La catégorie la plus courante est le visa Ingénieur/Spécialiste en sciences humaines/Services internationaux, qui exige un diplôme universitaire ou 10 ans d'expérience professionnelle. L'employeur doit d'abord obtenir un Certificate of Eligibility (COE) auprès du Bureau de l'immigration, une démarche qui prend généralement 1 à 3 mois. Depuis 2024, le Japon propose également un visa nomade numérique de 6 mois pour les travailleurs à distance justifiant d'un revenu annuel minimum de 10 000 000 ¥ (environ 62 000 EUR).

Le tableau suivant résume les principaux indicateurs du marché du travail :

Sources : Bureau des statistiques du Japon, Salary Expert

Okayama est un pôle universitaire établi dans l'ouest du Japon, avec plusieurs établissements accueillant des étudiants internationaux. La ville a rejoint le Réseau mondial UNESCO des villes apprenantes en 2016, témoignant de son engagement pour l'éducation et le développement durable. Le coût de la vie, inférieur à celui de Tokyo, permet aux étudiants de mieux gérer leur budget.

L'université d'Okayama

L'université d'Okayama est le principal établissement public de la ville, fondé en 1870. Elle accueille environ 14 000 étudiants, dont quelque 935 internationaux originaires de 57 pays. L'université propose 10 facultés, 7 écoles doctorales et 4 instituts de recherche couvrant les lettres, les sciences, la médecine, l'odontologie, la pharmacie, l'ingénierie et l'agronomie. Son Discovery Program for Global Learners permet d'obtenir une licence en quatre ans entièrement en anglais. L'établissement a reçu le Prix du partenariat ODD du gouvernement japonais en 2017 pour ses actions en faveur du développement durable.

Frais de scolarité et admission

Les universités publiques japonaises appliquent des frais standardisés. À l'université d'Okayama, les frais annuels s'élèvent à environ 535 800 ¥ (~3 300 EUR), auxquels s'ajoutent des frais d'inscription uniques de 282 000 ¥ (~1 750 EUR). Des programmes d'exonération existent pour les étudiants aux bons résultats académiques confrontés à des difficultés financières : exonération totale ou partielle possible. Les étudiants internationaux peuvent également postuler aux bourses MEXT du gouvernement japonais et à d'autres aides gérées par l'université, notamment pour ceux dont le diplôme est reconnu équivalent au baccalauréat.

D'autres établissements sont présents dans la région : l'université des sciences d'Okayama, l'université Notre Dame Seishin, l'université Shujitsu et l'université Kawasaki de protection médico-sociale, avec des programmes en sciences, éducation, travail social et santé.

Les familles qui s'installent à Okayama disposent de plusieurs options éducatives, des écoles publiques japonaises aux programmes internationaux. L'offre d'établissements internationaux est plus restreinte qu'à Tokyo ou Osaka, mais des alternatives existent pour ceux qui recherchent un enseignement en anglais ou bilingue. Les écoles publiques japonaises sont gratuites et de qualité, mais l'enseignement y est exclusivement en japonais.

Écoles internationales

L'Abroad International School Okayama constitue la principale option internationale, accueillant les enfants de 1 à 5 ans (crèche et maternelle). Cet établissement est accrédité IB World School pour le Programme primaire (PYP) du Baccalauréat International depuis janvier 2020. L'école propose un programme complet en anglais avec un faible ratio élèves/enseignant. Les cours sont dispensés par des enseignants anglophones natifs accompagnés de personnel bilingue japonais. Les programmes incluent la crèche à temps plein, la maternelle, le Saturday School, un club d'anglais périscolaire et des stages d'été et de printemps.

Écoles japonaises et options bilingues

Pour les enfants plus âgés, le lycée Okayama Gakugeikan accepte les élèves internationaux et propose des filières avec un fort accent sur l'anglais, incluant la préparation aux concours d'entrée universitaires japonais. L'établissement entretient des partenariats avec des institutions dans plus de 12 pays, dont la France, le Canada, la Belgique et la Suisse. Les écoles publiques primaires (shōgakkō) et secondaires (chūgakkō) accueillent les enfants étrangers résidant dans la ville. Bien que l'enseignement soit en japonais, certains établissements proposent un soutien linguistique pour les élèves non natifs.

Informations pratiques

Les frais de scolarité des écoles internationales au Japon oscillent généralement entre 1 500 000 et 2 500 000 ¥ (~9 300-15 500 EUR) par an. Pour inscrire ses enfants dans une école publique, il faut se rendre à la mairie d'arrondissement (ku-yakusho) correspondant à son domicile. L'année scolaire japonaise s'étend d'avril à mars, avec trois trimestres séparés par les vacances d'été, d'hiver et de printemps — un calendrier différent du système francophone qu'il convient d'anticiper.

Okayama propose des loyers nettement plus abordables que les grandes métropoles japonaises, avec des options allant des appartements modernes près de la gare aux maisons traditionnelles dans des quartiers plus calmes. Le coût du logement est environ 40 à 50 % inférieur à celui de Tokyo, ce qui en fait une destination attractive pour les familles et les professionnels. Le marché locatif est accessible aux étrangers, bien que certains propriétaires exigent un garant ou le recours à une société de cautionnement.

Quartiers à considérer

Kita-ku (arrondissement nord) est le quartier central regroupant la gare d'Okayama, les principales zones commerciales et le quartier d'affaires. Bien desservi, il convient aux professionnels recherchant la proximité des transports. Naka-ku (arrondissement central) et les environs du château d'Okayama et de Kōraku-en allient patrimoine historique et commodités modernes. Minami-ku (arrondissement sud) offre un cadre plus résidentiel, avec des logements plus spacieux et un environnement familial. Ceux qui travaillent dans le district industriel de Mizushima peuvent envisager Kurashiki (à 20 minutes), qui combine le charmant quartier historique de Bikan et des résidences contemporaines.

Niveaux de loyer

Les appartements à Okayama se louent généralement entre 30 000 et 60 000 ¥ par mois pour des surfaces standards. Lors de la signature du bail, il faut prévoir un dépôt de garantie (2 à 3 mois de loyer), le reikin ou « argent de remerciement » (cadeau non remboursable au propriétaire) et des frais d'agence. Un garant est généralement requis ; les étrangers font souvent appel à des sociétés de cautionnement recommandées par les agences immobilières.

Sources : Université d'Okayama - Logement, GaijinPot Apartments

Okayama propose une offre culturelle centrée sur son patrimoine historique et son environnement naturel. La ville est connue comme le cadre du conte populaire de Momotarō (le Garçon-Pêche), dont les statues et références parsèment les rues. Des jardins de renommée aux îles d'art contemporain de la mer Intérieure de Seto, les centres d'intérêt sont variés.

Sites incontournables

Kōraku-en est l'attraction phare d'Okayama : l'un des Trois Grands Jardins du Japon avec Kenroku-en (Kanazawa) et Kairaku-en (Mito). Aménagé en 1700 par le seigneur féodal Ikeda Tsunamasa, ce jardin de promenade de 13 hectares comprend de vastes pelouses, des étangs, des pavillons de thé et des vues « empruntées » sur le château d'Okayama. Il a obtenu trois étoiles au Guide Vert Michelin Japon. L'entrée coûte 500 ¥ (adulte) ou 720 ¥ en billet combiné avec le château.

Le château d'Okayama, surnommé « château du Corbeau » pour sa façade noire, date de 1597. Bien que le donjon ait été reconstruit après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, il abrite des expositions sur l'histoire locale et offre une vue panoramique sur la ville. Les visiteurs peuvent essayer gratuitement des costumes de samouraïs et de princesses. Le château est particulièrement photogénique lors des illuminations nocturnes organisées à certaines périodes.

Excursions et activités

Le quartier historique de Bikan à Kurashiki (20 minutes en train) conserve des entrepôts de l'époque Edo le long de canaux bordés de saules, aujourd'hui reconvertis en musées, cafés et boutiques. Les amateurs d'art peuvent visiter l'île de Naoshima dans la mer Intérieure de Seto, qui abrite le musée d'art Chichu conçu par Tadao Ando et les célèbres citrouilles de Yayoi Kusama.

La piste cyclable de Kibiji traverse l'ancienne région de Kibi, passant devant des sanctuaires historiques, des tumulus et des temples. Pour les amoureux de nature, les montagnes du nord offrent des stations thermales (onsen) et des sentiers de randonnée. Les amateurs de sport peuvent suivre le Fagiano Okayama (football en J.League) ou les Okayama Seagulls (volley-ball féminin).

Le quotidien à Okayama combine l'efficacité japonaise avec un rythme de vie plus détendu que dans les grandes métropoles. La ville dispose d'infrastructures modernes, de transports en commun fonctionnels et d'un environnement sûr. Le climat tempéré — avec le plus grand nombre de jours sans pluie du Japon — favorise les activités en extérieur toute l'année, avec des températures oscillant entre 4°C en hiver et 33°C en été.

Se déplacer en ville

Le tramway d'Okayama (Okaden) dessert deux lignes au départ de la gare centrale, permettant de rejoindre le centre historique et les principaux sites comme le château et Kōraku-en. Avec seulement 4,7 km, c'est le réseau de tramway le plus court du Japon, mais il reste pratique et fréquent. Le trajet coûte 100 à 140 ¥, avec un pass journalier disponible pour 400 ¥. Les tramways passent toutes les 5 à 10 minutes en journée et acceptent les cartes IC comme Suica, PASMO et ICOCA, ainsi que la carte locale Hareca — un système comparable aux cartes de transport européennes comme Navigo ou Mobib.

Plusieurs compagnies de bus desservent la ville et la préfecture. La gare JR d'Okayama est un nœud important du Shinkansen avec des liaisons vers Tokyo (3h30), Osaka (45 min) et Hiroshima (40 min). L'aéroport d'Okayama propose des vols intérieurs vers Tokyo, Sapporo et Naha, ainsi que des liaisons internationales vers Séoul, Shanghai, Hong Kong et Taipei.

Commerces et services

Le quartier de la gare abrite le vaste centre commercial AEON Mall Okayama et plusieurs grands magasins. La galerie marchande Omotechō offre des rues couvertes avec restaurants, boutiques et commerces traditionnels. Supermarchés, supérettes (konbini) et pharmacies sont présents dans tous les quartiers résidentiels. La plupart des services, des banques aux centres de santé, fonctionnent en japonais, bien que l'assistance en anglais reste limitée en dehors des grandes institutions.

Le coût de la vie à Okayama se situe environ 4 % en dessous de la moyenne nationale japonaise et reste nettement inférieur à celui de Tokyo ou Osaka. Le salaire net médian d'environ 220 000 ¥/mois (~1 365 EUR) permet de couvrir les dépenses courantes sans difficulté majeure.

Budget mensuel : personne seule

Le tableau suivant détaille les dépenses types pour une personne vivant seule à Okayama :

Budget mensuel : famille de quatre personnes

Sources : Numbeo, Living Cost