Ces pays évaluent les compétences avant de délivrer des visas de travail 

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Publié le 2023-02-10 à 10:00 par Ameerah Arjanee
Dans la plupart des pays, le seul test auquel les expatriés doivent se soumettre pour obtenir leur visa de travail est un test de langue. Cependant, certains pays, notamment l'Australie, réclament également à leurs organismes professionnels d'évaluer les qualifications et l'expérience antérieures des expatriés avant d'accepter de délivrer un visa de travail. Le Koweït prend une longueur d'avance en soumettant les demandeurs de visa de travail à deux examens.

Un test de langue de niveau élémentaire ou intermédiaire est exigé pour de nombreux visas de travail

Les demandes de visa de travail exigent parfois une compétence élémentaire ou intermédiaire dans la langue officielle du pays. Cela est logique, car les expatriés devront vivre et travailler dans des environnements où cette langue est la principale langue de communication, même si une ou deux langues étrangères sont également utilisées au sein d'une entreprise.

En Allemagne et en France, aucun niveau d'allemand ou de français n'est requis au préalable pour l'obtention d'un visa de travail. Les personnes dont le visa français exige la signature d'un « contrat d'intégration » devront peut-être suivre des cours de français une fois sur place. En Allemagne, si les visas de travail normaux ne nécessitent pas d'examen d'allemand, les ressortissants étrangers souhaitant obtenir le nouveau visa de demandeur d'emploi (qui permet aux expatriés d'entrer en Allemagne avant même d'avoir trouvé un emploi) doivent prouver qu'ils ont un niveau B1 (intermédiaire inférieur) en allemand à travers un examen sanctionné par l'Institut Goethe.

Les pays anglophones ont tendance à exiger les résultats de tests en anglais dans le cadre de la demande de visa de travail. C'est notamment le cas du Canada, du Royaume-Uni, de l'Irlande, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Les États-Unis sont une exception : ils n'ont pas d'exigence linguistique pour les visas de travail. Au Canada, les expatriés qui demandent à travailler au Québec doivent présenter les résultats de tests de langue française et anglaise.

Les tests linguistiques reconnus au niveau international, comme l'IELTS (International English Language Testing System), le TOEFL (Test of English as a Foreign Language) et le DELF (Diplôme d'études en langue française), sont généralement acceptés partout. Le Skilled Worker Visa du Royaume-Uni exige un niveau B1 (intermédiaire inférieur) en anglais, ce qui équivaut à un score de 4 à l'IELTS. Certains emplois, comme celui de médecin au sein du National Health Service (NHS), le système de santé public, requièrent un score plus élevé de 7.0, ce qui correspond à un niveau avancé inférieur.

En Australie, une compétence intermédiaire supérieure B2 (score IELTS : 6) en anglais est nécessaire pour la plupart des visas de travail. En Nouvelle-Zélande, le score requis est à peine plus élevé : 6,5. En Irlande, le niveau requis va de 4 (B1) à 6,5 (B2) selon le domaine de travail du candidat. Au Canada, il est de 6 ou B2 (intermédiaire supérieur). Si l'expatrié veut travailler au Québec, il doit également prouver qu'il a atteint le niveau 7 de l'échelle québécoise de compétence en français pour les immigrants adultes, ce qui correspond à un B2 (intermédiaire supérieur) au DELF.

L'Australie évalue les compétences professionnelles non-linguistiques des expatriés avant de délivrer divers visas

Les visas de travail australiens ne nécessitent pas seulement un test d'anglais. Les organismes professionnels australiens doivent également évaluer les qualifications et l'expérience antérieures des candidats au visa général de migration qualifiée, au visa parrainé par l'employeur, au visa temporaire de pénurie de compétences et au visa temporaire de diplômé.

Par exemple, comme le précise le cabinet « Australian Immigration Law Services », les étrangers qui sont des professionnels de la technologie seront évalués par l'Australian Computer Society. Les comptables, auditeurs et directeurs financiers peuvent être évalués par trois organismes : Chartered Accountants Australia and New Zealand (CAANZ), CPA Australia ou l'Institute of Public Accountants (IPA).

Comme l'indique le site Web du ministère de l'Intérieur, les expatriés doivent contacter eux-mêmes l'autorité compétente. Leur demande de visa sera rejetée si l'organisme professionnel estime que leurs compétences ou leur expérience antérieures sont insuffisantes.

D'autres pays évaluent les qualifications et l'expérience des expatriés de manière similaire, mais à plus petite échelle. Par exemple, au Royaume-Uni, seule une liste plus limitée de professions réglementées doit être évaluée par les organismes professionnels britanniques. Cela concerne notamment les emplois dans l'enseignement public et les soins de santé publics.

Le Koweït exige aux expatriés de passer des examens pour 20 professions

Le Koweït ne se contente pas seulement d'évaluer les qualifications antérieures des candidats ; il leur fait également passer deux tests pour vérifier si leurs compétences sont à jour. En septembre 2022, les autorités koweïtiennes ont annoncé que les expatriés exerçant 20 professions seront désormais soumis à deux examens pour pouvoir obtenir leur visa de travail.

Il s'agit de professions très demandées, par exemple, dans l'ingénierie. Le « Gulf Insider » rapporte que l'Autorité publique de la main-d'œuvre, qui fait office de ministère du travail, a déclaré que la liste sera lentement élargie pour inclure davantage d'emplois. Selon le quotidien Al Qabas, les autorités auraient laissé entendre que ces examens seront également requis pour le renouvellement du visa de travail. Les expatriés déjà présents dans le pays qui ne parviennent pas à renouveler leur visa en raison de leur échec aux examens bénéficieront d'un délai de grâce pour quitter le pays.

Le premier examen est théorique et est organisé à l'ambassade ou au consulat du Koweït dans le pays d'origine de l'expatrié. Une fois qu'il l'a réussi, il peut se rendre au Koweït et passer le deuxième examen, qui est plus pratique. Si l'expatrié échoue au second examen pratique, son sponsor (« kafeel » ou employeur) est tenu de prendre en charge le financement de son voyage de retour.

Ce nouveau système d'examen s'inscrit dans le cadre plus large de la politique de koweïtisation. Cette politique vise à rendre l'économie koweïtienne moins dépendante des expatriés et à accorder davantage d'emplois aux citoyens du pays. Selon Moody's, de nombreux secteurs ont pour objectif de compter 30 à 100 % de travailleurs locaux au cours de la prochaine décennie - 30 à 60 % dans le secteur privé et 100 % dans le secteur public. À ce titre, les conditions à remplir pour demander ou renouveler un visa de travail pour expatriés sont désormais plus strictes. Seuls les expatriés les plus qualifiés ayant réussi à ces examens pourront obtenir un visa.