Ces destinations qui gagnent et perdent du terrain auprès des expats

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Publié le 2021-12-10 à 10:00 par Asaël Häzaq
La réouverture des frontières remet à jour les projets d'expatriation. Mais la crise sanitaire a laissé des traces - pas forcément négatives, comme l'attestent les expatriés heureux de vivre dans leur pays d'accueil. Comment envisager l'expatriation à l'aube de 2022 ? Les destinations populaires avant la Covid-19 le sont-elles toujours aujourd'hui ?

Les nouvelles destinations phares des expatriés

Malgré une actualité toujours précaire, la majorité des expatriés estiment avoir une meilleure qualité de vie dans le pays d'accueil que dans le pays d'origine. C'est ce que révèle l'enquête HSBC Expat explorer 2021 concernant la qualité de vie des expatriés. 67% d'entre eux en sont satisfaits. Le contexte mondial inédit leur a permis de redécouvrir leur pays, de mieux s'approprier sa culture, d'expérimenter le quotidien différemment. 

Plusieurs pays sont perçus comme particulièrement accueillants - les destinations phares d'hier restent en bonne position. Le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Suisse sont toujours aussi plébiscités. 62% des expatriés en Australie apprécient leur cadre de vie. C'est 61% pour la Suisse et la Nouvelle-Zélande. 

D'autres États émergent, à l'instar de la Grèce, qui entre dans le top des 20 destinations préférées des immigrés. La situation économique du pays participe à cette entrée de la Grèce. « Je suis en mesure d'annoncer un objectif de croissance révisé de 5,9% », a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis en septembre dernier. Le pays avait auparavant pronostiqué une croissance de 3,6%. Les mesures de confinement partiel imposées en début et milieu d'année n'ont pas freiné la croissance, au contraire : +3,4%  au deuxième trimestre par rapport au premier. Les expatriés confirment : un tiers a gagné plus d'argent. Pour les autres (59%), la situation économique n'est pas un problème.

Meilleure situation professionnelle, et meilleur équilibre entre la vie personnelle et le travail. Le constat est clair : depuis la Covid-19, l'ordre des priorités a définitivement changé. L'accomplissement de soi, le développement personnel et la préservation de la qualité de vie sont devenus aussi importants que la réussite professionnelle. C'est en Nouvelle-Zélande que les expatriés disent vivre le mieux cet équilibre travail/vie personnelle (77%). Ils sont rejoints par les étrangers d'Australie (74%), de Chypre et d'Espagne (74%). Plus de la moitié des immigrés en Grèce constatent également une amélioration de l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Un équilibre qui concourt à un meilleur épanouissement. Les expatriés d'Indonésie, des Émirats arabes unis ou d'Inde affirment ressentir tout particulièrement ce sentiment d'accomplissement de soi. Partir vivre à l'étranger ne s'improvise pas, et certaines destinations ne vont pas de soi. Au-delà des appréhensions et autres préjugés, ces expatriés ont découvert et embrassé une culture nouvelle.

Les pays qui perdent du terrain

Le Japon n'a-t-il plus la côte auprès des étrangers ? Sa politique très stricte de lutte contre la Covid-19 en a refroidi plus d'un. Différences de traitement entre hommes d'affaires japonais et étrangers au début de la crise (les premiers pouvaient toujours voyager à l'étranger et revenir sur le territoire, pas les seconds), visas étudiants toujours bloqués (le Japon est le seul pays du G7 à les interdire), frontières encore fermées... Le pays a mis fin à l'état d'urgence le 1er octobre dernier. Avant cette date, seuls les citoyens japonais et résidents étrangers pouvaient entrer sur le territoire. Depuis le 1er octobre, les frontières sont partiellement ouvertes pour les individus pouvant justifier un motif professionnel ou étant en procédure pour établir une carte de résident. Ces informations pouvant changer à tout moment, il est recommandé de se renseigner directement auprès de son Ambassade. 

Le Japon a rattrapé le retard pris au lancement de la campagne de vaccination. Au 31 octobre, 72,5% de la population était entièrement vaccinée. 78% ont reçu au moins une dose. Pas assez pour rouvrir les frontières, alors que les variants font craindre une recrudescence des contaminations. Le pays doit également faire face à une actualité politique tendue, alors que le nouveau premier ministre Fumio Kishida vient à peine d'être élu. Point positif : la croissance repart à la hausse. La Banque du Japon table sur une un PIB de 3,8%.

Le Brésil et Malte perdent également en popularité. Au Brésil, c'est la gestion de la crise sanitaire qui inquiète. À peine la moitié de la population complètement vaccinée au 27 octobre (74,9% ont reçu une dose), et un président décrié pour ses discours polémiques sur la Covid-19. De son côté, Malte a-t-elle été victime de son succès ? Fortement prisée par les touristes et expatriés, elle semble en perte de vitesse. Les locaux ont apprécié de pouvoir se réapproprier leur île et craignent l'arrivée massive d'étrangers depuis la réouverture des frontières. Les concernés regrettent aussi une île qui aurait perdu de son charme. Manque d'espace vert, embouteillages, pollution... la qualité de vie à Malte ne serait pas, ou plus au rendez-vous.

Recherche de calme et de nature, besoin de préserver sa santé physique et mentale, organisation pour préserver son équilibre professionnel et familial... les expatriés sont en quête de plus d'authenticité. Le sentiment est partagé par les locaux. C'est l'une des conséquences de la crise sanitaire. Face à la brutalité et à la rigueur des confinements, les habitants aspirent à une meilleure qualité de vie. Ils osent tout quitter pour réaliser leurs rêves, désirent mieux profiter du temps présent. Les pays en perte d'attractivité se voient mis au défi de redonner la confiance et l'envie, de recréer un cadre propice au vivre ensemble, à l'international.