Les règles de quarantaine autour du monde

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Publié le 2021-09-08 à 10:00 par Asaël Häzaq
Mars 2020 : la Covid-19 frappe le monde. De variants en pics épidémiques, les mots « quarantaine » et « confinement » entrent dans le vocabulaire quotidien. Aujourd'hui encore, impossible de voyager sans vérifier, au préalable, si l'on peut le faire, eu égard à sa situation (pays depuis lequel on part, tourisme, expatriation, besoin ou non de visa...). S'il semble évident que la quarantaine impacte un court séjour, elle influe également sur les projets d'expatriation.

Les pays ouverts sans quarantaine 

Depuis l'harmonisation européenne du 1er juillet dernier, le pass sanitaire est devenu européen. En théorie : plus de quarantaine. Les détenteurs du pass sanitaire (vaccinés, test PCR négatif, guérison récente de la Covid-19) peuvent se rendre librement dans un pays de l'UE. Dans la pratique, le variant Delta a réimposé la quarantaine dans certains cas, limitée à des régions/populations spécifiques - principalement, les zones à risque et les personnes non vaccinées. Les autres pays du monde adoptent les mêmes mesures. Objectif : permettre une circulation la plus fluide possible, à l'heure où l'économie a repris ses droits.

Beaucoup de pays d'Europe sont accessibles sans quarantaine : l'Albanie, l'Autriche, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la Hongrie, l'Irlande, le Kosovo, la Lettonie, le Luxembourg, la Macédoine du nord, Monaco, le Monténégro, les Pays-Bas, le Portugal, la Grèce, la Serbie, la Slovénie, la Suède, la Suisse, l'Ukraine, l'Espagne, la Bosnie-Herzégovine ou encore l'Italie. 

En revanche, les pays asiatiques gardent leurs frontières fermées, ou ouvertes, mais avec quarantaine. Seules la Jordanie, la Turquie n'imposent pas de quarantaine. Les Émirats arabes unis ne prévoient aucune quarantaine pour une arrivée à Dubaï. En revanche, une quarantaine de 7 jours est exigée pour une arrivée à Abou Dabi. Quarantaine aussi à Sharjah, jusqu'au résultat du test PCR.

En Amérique : Bahamas, Brésil, Équateur, Jamaïque, Guatemala, Paraguay, Mexique, Pérou, et République dominicaine n'exigent plus de quarantaine.

Sur le continent Africain, la Namibie, la Zambie, l'Ouganda, le Kenya, la Somalie, l'Égypte, la Mauritanie, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Sierra Leone, le Cameroun ou encore, le Burkina Faso n'imposent plus de quarantaine. 

Ces mesures pouvant varier d'un jour à l'autre, il est fortement conseillé de se renseigner directement auprès des autorités des pays concernés. Entrée sans quarantaine ne signifie pas absence de test PCR négatif exigé, généralement, de moins de 72h. Seuls la Colombie, le Costa Rica, le Kosovo ou encore la Macédoine du nord n'imposent, ni quarantaine, ni test PCR négatif. La Macédoine du nord changera ses règles le 1e septembre : obligation de présenter un certificat de vaccination contre la Covid-19, ou un test PCR négatif de moins de 72h, ou « une attestation d'avoir été contaminé par la COVID-19 au cours des 45 derniers jours, à compter du jour de la guérison. » (source : France diplomatie)

Les autorités rappellent cependant que le risque terroriste menace d'ensemble du globe. Certains États sont plus touchés que d'autres, et/ou subissent de graves crises politiques. Il est, ainsi, fortement déconseillé de se rendre au Mexique, au Costa Rica, en Colombie,  en Turquie, au Brésil, en Namibie, et en Somalie. D'autres pays sont particulièrement menacés par le terrorisme : le Kenya, la Mauritanie (car proche du Mali), le Cameroun. La Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et Mali subissent, en plus du risque terroriste, une recrudescence du virus Ebola. 

Le retour de la quarantaine

C'est la tendance observée ces derniers mois : un retour de la quarantaine, ciblée à des zones et des populations bien précises. Face à la menace du variant Delta, les États anticipent. Les gouvernements continuent d'encourager massivement la vaccination ; ces derniers ont, en général, plus de facilités que les non-vaccinés pour circuler d'un pays à l'autre.

Beaucoup de pays de l'UE imposent de nouveau la quarantaine. L'Allemagne cible les personnes venant de France : Occitanie, PACA,  Corse, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. La Belgique va plus loin, et déconseille l'entrée sur son territoire à toute personne provenant d'un pays à risque ; toute la France métropolitaine figure sur sa liste rouge belge - Mayotte est en orange. L'Allemagne impose à tous (vaccinés et non vaccinés) un enregistrement sur son site officiel avant de voyager. Mais seuls les non-vaccinés ou non guéris devront également observer une quarantaine. En cas d'infraction, le contrevenant risque une amende de 25 000€. La Belgique, elle, impose une quarantaine de 10 jours pour tous, vaccinés ou non.

La Pologne, la Bulgarie et la Slovénie imposent un isolement de 10 jours (auto-isolement pour l'Estonie, la Hongrie et la Finlande) à tout arrivant non vacciné ou non guéri de la Covid-19. La quarantaine pourra être écourtée si, dans les deux jours suivant son arrivée, le voyageur présente un test PCR négatif ; l'Estonie, la Hongrie et la Finlande imposent deux tests négatifs à 6 jours d'intervalle. Même politique pour l'Islande, l'Irlande, la Croatie et l'Autriche : pas de quarantaine pour les vaccinés, testés, guéris. Les autres devront observer une quarantaine. L'Islande et la Croatie prévoient un isolement à l'hôtel jusqu'à obtention d'un test PCR négatif. L'Islande précise que tout voyageur devra s'enregistrer, au préalable, sur le site officiel. Inscription en ligne également pour la Lettonie et la Norvège avec auto-isolement de 10 jours. La Lituanie prévoit également une quarantaine de 10 jours pour les non-vaccinés, non guéris de la Covid-19. Malte allonge le délai à 14 jours, et impose de séjourner dans un hôtel validé par le gouvernement. Suède, Slovaquie, Royaume-Uni, Roumanie, République tchèque... imposent également une quarantaine selon le cas d'espèce.

Les autres pays du monde optent également pour une quarantaine ciblée. L'Ouzbékistan impose une quatorzième à toute personne provenant d'Inde. Idem pour la République centrafricaine, Bangladesh et la République du Congo : dans un hôtel agréé par le gouvernement pour le Bangladesh, auto-isolement pour le Congo. La Bolivie réduit la quarantaine obligatoire à 10 jours, et impose une assurance Covid. Le Népal abaisse l'isolement à 7 jours. Les autorités rappellent néanmoins qu'à l'exception de la République centrafricaine, il est fortement déconseillé de voyager dans ces États.

Tous les frais inhérents à la quarantaine (séjours à l'hôtel, tests PCR) seront aux frais du voyageur. À ces mesures d'entrée s'ajoutent également celles en vigueur pour la circulation et l'entrée dans les commerces, les lieux publics, etc. Là encore, le procédé change selon que le voyageur dispose d'un pass sanitaire ou non. Tout test PCR restant à sa charge, les autorités recommandent fortement de se renseigner auprès des institutions du pays dans lequel le voyageur souhaite aller, surtout s'il n'est pas vacciné. 

La quarantaine : quel impact sur l'expatriation ?

L'on comprend qu'une mise en quarantaine impacte fortement un court séjour. Un voyage comprenant 7 à 14 jours d'isolement à ses frais, avec, à son retour, une possible remise en quarantaine, nécessite une organisation. Mais l'expatriation est elle aussi impactée par la quarantaine, et toutes les mesures prises par les différents pays. L'on se souvient des difficultés entre la France et l'Angleterre en juillet dernier. Classés « à risque » par l'Angleterre, les voyageurs français se voyaient contraints à la quarantaine. Ces mesures, parfois difficilement prévisibles prennent les voyageurs au dépourvu, surtout s'ils ne sont pas vaccinés.

Tout projet d'expatriation s'organise sur un temps long. Face à la pandémie et aux mesures pour contrer les variants, certaines destinations peuvent perdre en attractivité, ou, a contrario, rester toujours aussi populaires. Bien que toujours fermé aux étrangers, le Canada fait partie de ces pays toujours attractifs. Les Européens devraient pouvoir y retourner dès début septembre. Forte attractivité également pour les États-Unis, dont les bons chiffres de croissance font espérer aux futurs expatriés un meilleur avenir. Les puissances montantes d'Asie du Sud-est, en revanche, perdent du terrain. Déjà affaibli par une crise politico-économique, Hong Kong (frontières toujours fermées) subit la pandémie, et voit ses capitaux fuir. Même constat pour Singapour ou Taïwan. Également fermés aux étrangers, ces États ont fait le choix de relancer l'économie par le local : privilégier les emplois et entreprises locales. D'autres pays, comme la Suisse, mettent en avant leur bonne gestion de la crise sanitaire et leur économie solide pour attirer de futurs candidats à l'expatriation.

La pandémie redessine de nouvelles frontières. Pour les expatriés, cela implique plus de recherches, et plus de vigilance. Les mesures restrictives peuvent repousser, voire annuler un projet de départ. Cette période d'incertitude peut être aussi un temps de réflexion, pour repenser son voyage, ou s'interroger sur les motivations réelles qui poussent au voyage.