Les Français toujours séduits par l'expatriation en 2021

Actualités
  • expatriation
    Shutterstock.com
Publié le 2021-04-19 à 10:27 par Veedushi
L'expatriation est toujours perçue comme un « booster », à en croire les retombées de l'Observatoire de l'expatriation réalisée par la Banque Transatlantique avec la collaboration de OpinionWay et de l'UFE (Union des Français de l'étranger). Malgré la crise sanitaire mondiale qui a provoqué une crise économique et sociale sans précédent, la grande majorité des expatriés français se disent satisfaits de leur expérience.

Cette étude a été réalisée auprès de quelque 8 000 Français qui vivent à l'étranger. La moitié d'entre eux se trouvent dans des pays d'Europe tandis que 19% vivent en Amérique du Nord et 14% en Asie et au Moyen-Orient. Seuls 5% d'entre eux vivent en Amérique latine tandis que 2% se trouvent en Océanie. Il n'est donc pas surprenant que le Canada et les États-Unis soient des destinations privilégiées par les expatriés, affichant 10% et 9% de préférence, suivis du Royaume-Uni malgré le Brexit, de la Suisse et de l'Allemagne.

Quelles sont leurs motivations ?

Il est intéressant de noter que 93% des sondés avouent avoir choisi de partir vivre à l'étranger pour découvrir de nouvelles cultures. Il s'agit d'ailleurs de la raison qui motive 85% des Français qui songent encore à l'expatriation. Il n'empêche que la quête de meilleures perspectives de carrière demeure l'une de leurs priorités, comme en témoignent 81% des expatriés sondés et 79% des Français de métropole. Ils sont également nombreux à s'être expatriés pour offrir une vie meilleure à leur famille ou pour retrouver leurs proches à l'étranger. D'autre part, 72% des sondés ont choisi de poursuivre leurs études à l'étranger tandis que 69% cherchaient à augmenter leurs revenus.

Parmi ceux qui se sont expatriés, près de deux tiers estiment qu'ils auraient eu moins de chance pour exercer leur activité en France. Ils ajoutent que leur pays d'accueil présente plus d'avantages que la France en matière d'investissement, que ce soit pour créer une entreprise ou pour investir dans l'immobilier. Autre fait intéressant : 63% des sondés estiment qu'il a été plus facile pour eux de trouver un emploi dans leur pays d'accueil que cela aurait été le cas en France. Une révélation à prendre avec des pincettes ? Rappelons que le marché du travail international s'est effondré au cours de l'année écoulée, avec une hausse du chômage significative dans la plupart des pays, y compris les grandes puissances économiques mondiales. Cependant, nombreux sont les pays qui ont su se relever rapidement, misant davantage sur les compétences étrangères pour booster leur économie. 

La crise et l'expatriation

Il va sans dire que la crise sanitaire mondiale a eu un impact considérable sur la vie des expatriés de différentes façons. En effet, près de la moitié des sondés avouent que la pandémie a été plutôt difficile à vivre. Pas moins de 9% d'entre eux avouent avoir contracté le virus pendant leur séjour dans leur pays d'accueil. Qui plus est, 6% disent avoir été contraints de rentrer en France au cours de l'année écoulée. Il n'empêche que 36% des sondés affirment avoir plutôt bien vécu la crise. Il s'agit principalement de ceux qui vivent en Océanie. D'ailleurs, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont été plébiscités par le monde entier, non seulement pour leur gestion de la crise mais aussi pour leur reprise économique spectaculaire. Seuls 17% d'entre eux disent avoir difficilement vécu la crise, tandis que 13% ont préféré rentrer en France.

Qu'est-ce qui explique une telle situation ?

La crise sanitaire mondiale a eu un impact non négligeable sur le marché du travail international. Pratiquement tous les pays du monde en font toujours les frais, avec une hausse significative du taux de chômage, sans oublier les baisses de revenus. Si seuls 7% des expatriés sondés affirment avoir perdu leur emploi pendant l'année écoulée, 23% d'entre eux avouent avoir perdu tout ou une partie de leurs revenus. Le rapport révèle que ceux vivant en Asie sont les plus touchés par les pertes de revenus (35% des personnes interrogées). De plus, 28% d'entre eux s'inquiètent toujours quant à leur emploi compte tenu de la précarité du marché du travail asiatique.

Globalement, il ressort de cette enquête que 17% des expatriés actifs ont connu le chômage technique ou partiel pendant cette période tandis que 13% se sont retrouvés au chômage tout court en raison de la fermeture de leur entreprise. Ajoutons à cela le stress entraîné par la mise en place de restrictions de déplacement dans la plupart des pays. Les expatriés français vivant au sein de l'Union européenne (UE) se disent les plus particulièrement touchés (66%) par ces restrictions.

Un sentiment de satisfaction

Il n'empêche que la majorité des expatriés sondés estiment que leur entreprise a bien géré la crise. D'ailleurs, 78% d'entre eux indiquent que toutes les dispositions ont été mises en place pour assurer le travail à distance. Pour plus de la moitié, ces mesures ont facilité la transformation interne de leur entreprise, ainsi que le développement de ses activités. Une bonne partie des expatriés sondés, en particulier ceux qui vivent en Océanie, sont aussi d'avis que leur pays d'accueil a pris les mesures qui s'imposent afin de préserver l'emploi tout au long de la crise sanitaire. C'est en Amérique centrale et en Amérique du Sud que les expatriés sont les plus critiques tandis que ceux qui vivent en Amérique du Nord ont des réactions mitigées.

Il semble toutefois que le télétravail ait eu un impact positif sur la vie des expatriés, comme l'affirme un répondant sur deux. En effet, le fait de travailler à domicile leur a permis non seulement de profiter d'une plus grande flexibilité mais aussi de profiter de plus de temps en famille. Si certains d'entre eux font état d'un ralentissement de leur rythme de vie, d'autres, surtout les jeunes, en ont profité pour travailler sur de nouveaux projets. Chose qui n'aurait peut-être pas été possible s'ils étaient dans leur pays d'origine. En effet, il semble que la crise sanitaire ait entraîné une certaine prise de distance avec la France, avec 75% des expatriés français qui se disent désormais plus critiques à l'égard de leur pays d'origine.

Même si la pandémie a freiné les projets d'expatriation à long terme au cours de l'année écoulée, 60% des sondés affirment avoir la ferme intention de rester dans leur pays d'accueil. En effet, seul un tiers d'entre eux, principalement ceux qui se trouvent en Asie et en Afrique, envisagent de rentrer en France.