Vaccin anti COVID-19 : quel en sera l'impact sur le voyage ?

Vie pratique
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Publié le 2020-11-25 à 06:48 par Veedushi
L'annonce de l'efficacité à 95% du vaccin anti COVID-19 en novembre 2020 est arrivée comme une bouffée d'air frais pour le monde entier, un peu moins d'une année après que le coronavirus ait été découvert. Ce vaccin, développé par les firmes Pfizer et BioNTech, devrait être disponible à partir de janvier 2021. Un autre vaccin a été développé simultanément en Russie avec plus ou moins le même taux d'efficacité. Est-ce que cela signifie qu'il sera de nouveau possible de voyager et de s'expatrier plus aisément une fois que l'on aura été vacciné ?

La situation actuelle

A quelques semaines des fêtes de fin d'année, l'ambiance s'annonce morose. De nombreux expatriés ont d'ailleurs été contraints de remettre à plus tard leurs projets de voyage ou de retour dans leurs pays d'origine pour passer les fêtes avec leurs proches. Alors que de nombreux pays d'Europe se sont de nouveau confinés lors des dernières semaines, certains expatriés espèrent toutefois pouvoir voyager prochainement. Mais à ce jour, l'incertitude plane toujours. A noter que les tests se poursuivront jusqu'à fin 2020 en vue de déterminer l'efficacité du vaccin. D'autre part, la distribution du vaccin autour du monde pourrait prendre un certain temps, voire plusieurs mois. Ainsi, il est peu probable que le secteur du voyage reparte véritablement d'ici début janvier, même si c'est un souhait généralisé. 

Comment les pays s'organisent

Aux États-Unis, les autorités espèrent que plus de 20 millions de personnes puissent être vaccinées d'ici la fin de cette année. Un plan d'action a d'ailleurs été établi pour que des vaccins soient acheminés vers les différents États américains d'ici le 11 ou le 12 décembre 2020. Rappelons que ce pays affiche aujourd'hui un bilan de plus de 12 millions de cas positifs et plus de 257 000 décès. Des chiffres qui ne cessent d'augmenter jour après jour, compte tenu de la progression de la pandémie à l'approche de l'hiver et de ses températures glaciales. 

Si le Royaume-Uni a commandé 40 millions de doses du vaccin anti COVID-19, il espère en recevoir au moins 10 millions de la firme BioNTech d'ici la fin de l'année. Ce stock permettrait de vacciner au moins 5 millions de personnes au cours des prochaines semaines. La priorité sera ainsi accordée aux professionnels de santé, y compris les médecins et les infirmiers, aux employés des centres de soins, ainsi qu'aux personnes âgées et aux personnes considérées comme vulnérables. Pour le reste, en revanche, l'attente risque d'être plus longue. Mais la National Health Service (NHS) a d'ores et déjà reçu des directives pour le démarrage imminent de la campagne de vaccination. 

L'Allemagne a également mis en place un plan de vaccination après avoir obtenu quelque 300 millions de doses grâce à un accord bilatéral avec la Commission européenne. Les autorités allemandes évoquent même la possibilité de faire acheminer les doses restantes à d'autres pays qui en ont besoin. Ainsi, la campagne de vaccination devrait démarrer dès la mi-décembre tandis que l'Espagne ne compte démarrer la sienne qu'en janvier 2021. Quelque 13 000 centres de vaccination seront aménagés aux quatre coins du pays afin de pouvoir accueillir un maximum de personnes pendant les 3 mois qui suivent. 

La France espère obtenir, pour sa part, pas moins de 15% du volume de vaccins anti COVID redistribués par l'UE. En plus de cela, le pays comptabilise 6 contrats en cours, ce qui correspond à 200 à 300 millions de doses garanties et 100 à 200 millions de doses optionnelles. La France mise également sur une production locale de vaccins afin de s'assurer qu'il n'y ait aucune pénurie sur le long terme. La campagne de vaccination débute ainsi en janvier 2021 de manière progressive. La priorité sera accordée aux professionnels de santé et du domaine médico-social, ainsi qu'aux personnes qui sont les plus à risques.  

Il est toutefois intéressant de noter que les pays en développement ne sont pas en reste, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Avec la collaboration de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Unicef s'est engagée à y faire acheminer des milliards de vaccins et de seringues, notamment en Afrique et en Asie de l'ouest. Un plan d'action a été élaboré dans ce sens avec la participation de plus de 350 compagnies aériennes et sociétés de fret. 

A quand un retour à la normale ?

Aujourd'hui, un test PCR est obligatoire pour toute personne qui souhaite voyager à l'étranger, quel que soit le motif de son voyage. A mesure que la vaccination contre la COVID-19 se répand, il est fort probable que la tendance change. Plutôt que de présenter les résultats d'un test PCR, vous pourriez avoir à fournir une preuve de vaccination sous la forme d'un certificat. C'est d'ailleurs ce que propose The Commons Project, une organisation à but non lucratif, basée en Suisse, qui a récemment développé une nouvelle application avec la collaboration du Forum économique mondial. Cette application devrait permettre aux voyageurs de télécharger, non seulement les résultats de leurs tests de COVID-19, mais aussi leur vaccin en fonction des pays dans lesquels ils comptent voyager ou s'installer. De nombreux pays ont d'ailleurs signifié leur intention d'adopter cette méthode afin d'exercer un meilleur contrôle sur les voyages. 

Comme indiqué plus haut, un retour à la normale reste très incertain, compte tenu de l'évolution de la pandémie et du reconfinement de certains pays. L'espoir repose donc sur l'efficacité du vaccin et de la réussite des campagnes de vaccination, à condition qu'il n'y ait pas de mutation du virus. Ceci devrait encourager les pays à lever progressivement leurs restrictions de voyage et à rouvrir complètement leurs frontières afin de faciliter les voyages internationaux. La crise sanitaire mondiale a contraint les principaux acteurs du voyage, principalement les compagnies aériennes et maritimes, à revoir leurs politiques. Ces mesures comprennent des dispositions sanitaires ainsi que les tests PCR. Même s'il est encore tôt, de nombreux experts prédisent un timide retour à la normale d'ici fin 2021 une fois que les vaccins auront été livrés et qu'une certaine immunité collective en découlera.