Mutation pour Mayotte rentrée 2012

La demande de mutation approche.
Y a-il des enseignants toujours intéressés pour muter vers Mayotte à la rentrée 2012?
En ce qui me concerne, je réfléchis d' autant que je partirais seule.

alors, ne réfléchissez plus !! N'y allez pas !! Et, promis, vous ne serez pas le seul enseignant à renoncer.... Entre ceux qui partent en A1, ceux qui font de même an A3, ceux qui en A2 ne demandent pas leur renouvellement, ou annule leur renouvellement, et tout ceux qui partent normalement en A4...il ne va pas rester grand monde. Le rectorat à bien pris la mesure des choses, car il a fait envoyer cette note, qui se passe de commentaire:_______________________________________________________________
C'est avec une profonde émotion que je viens d'apprendre l'agression d'un professeur du
collège de M'tsamboro. Celui-ci, alors qu'il regagnait son domicile après avoir récupéré
son enfant au collège de Dzoumogné, a été très violemment agressé.
Je tiens à condamner avec force de tels actes et réaffirme mon total soutien à cet
enseignant. Je lui ai fait savoir qu'il bénéficiait dès aujourd'hui de la protection juridique
au titre du Ministère de l'Education Nationale.

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voici le communiqué du SNALC:
S.NA.L.C : Communiqué de Presse.

S'il vous plait, cela suffit !!!
Le S.N.A.L.C deuxième syndicat de l'Enseignement Public est très préoccupé par la situation très difficile des collègues fonctionnaires de Mayotte.

Le S.N.A.L.C est très préoccupé par les insuffisances de l'Etat dans le domaine de la sécurité, surtout en brousse, et par la multiplication des zones de non droit.

Le S.N.A.L.C condamne vivement les dérives communautaristes de plus en plus nombreuses. Le mauvais exemple est donné aux jeunes générations pour l'avenir de Mayotte dans la République

Le S.N.A.L.C demande aux partenaires sociaux et aux Pouvoirs Publics de trouver une sortie de crise rapide et honorable pour tous
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et pour conclure en beauté:
S.N.A.L.C. entrevue avec Mr le Vice-Recteur lundi 31 octobre 2011.

Les questions abordées ont toutes tourné autour de la situation actuelle des collègues pris dans la tourmente de Mayotte et piègès par une insécurité totale matérielle, alimentaire, physique, psychologique et parfois communautariste .

La synthèse est la suivante :

Les services de l'Education Nationale sont conscients et au courant des risques des personnels dans les plus brefs délais par les services préfectoraux dont la mission première est la sécurité et qui étudient tous les scénari possibles. Aucun scénario n'étant exclu pour le moment.

Le SNALC réaffirme la détresse des personnels et le silence assourdissant du Conseil général et des politiques locaux face à cette situation périlleuse.
  Le vice-Recteur en convient et nous parvenons à définir une procédure dans le cadre des textes réglementaires et de la continuité , si faire se peut, du service public d'enseignement.



Le Vice-Rectorat à mis en place une cellule d'écoute psychologique dirigée par un psychologue clinicien . L'appel peut être totalement anonyme.



Pour les trajets,il ne s'agit pas de jouer les héros. Devant un barrage il faut faire demi tour et rentrer chez soi.L'Etat couvre le fonctionnaire en cas de blessure

sur le trajet de son travail ; Par contre la MAIF n'éxistant pas sur l'île les dégats au véhicule ne sont pas pris en charge.



Si le collègue se sent particulièrement menacé il peut demander à aller se reposer à la Réunion ou à Madagascar pendant quelques jours après avis de son médecin traitant préconisant une sortie du térritoire ,avis qui sera examiné avec une grande bienveillance par le médecin scolaire du Vice-Rectorat. 



Si le collègue souhaite un départ en dehors du cadre réglementaire il faut prendre contact avec le chef d'établissement, constituer un dossier, pour lequel il n'y a pas de règle précise ; ce dossier sera soumis à un examen cas par cas ; il y aura avis du médecin du rectorat, de l'assistante sociale du rectorat puis du vice recteur.

Pour les enfants le départ est possible tout de suite pour ceux des collègues en deuxième et quatrième année ainsi que de leur conjoint puisqu'ils ont un délai de neuf mois pour partir ou arriver du territoire de Mayotte.



Pour le cadre matériel :



-         le billet d'avion  est réglé par l'administration pour ceux qui veulent partir à la fin de première ou troisième année



-         l'indemnité forfaitaire de changement de résidence ne sera versée qu'à ceux qui partiraient à fin de la troisième année.



-         L'indemnité d'éloignement étant versée par l'académie d'origine, il n'y a pas de règle précise

Il peut y avoir soit « non versement de la deuxième moitié de la prime » soit demande de remboursement total c'est-à-dire  remboursement par le fonctionnaire de la première moitié de la prime



Les dispositions habituelles restent en place pour ceux qui partent en fin de deuxième ou quatrième année.



Sur le plan pédagogique il est vivement conseillé aux professeurs d'EPS de ne prendre « aucun risque » quant aux sorties sur les plateaux scolaires. L'évaluation des élèves en troisième et terminale se fera par un aménagement dans le cadre du contrôle continu .



Actuellement 548 collègues sont susceptibles de renouvellement à l'issue de leur deuxième année. Au 31 octobre 68 ne veulent pas et 3 ont changé d'avis dans les deux sens.



Pour ceux qui arrivent en 2012 nul ne peut dire dans quelles conditions se fera le renouvellement en 2014



Les chefs d'établissement ont reçu de Monsieur le Vice Recteur la consigne d'assurer la sortie de crise entre élèves et enseignants dans le cadre de la restauration du dialogue social avec les élus au conseil d'administration dudit établissement
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Voilà. Si après cela, vous persistez à vouloir venir...courage. Et qu'on n'aille pas vous dire que c'est exceptionnel, TOUS LES ANS, il y a un clash, voire plusieurs, regarder Youtube, taper "émeutes mayotte" et regarder les émeutes des années précédentes.

Cordialement

Je demande aux personnes qui se sentent en danger à Mayotte de bien vouloir rentré en Metropole ou la Réunion. Pour moi je viendrais et je peux vous dire que je suis pas le seul. Mais svp rentrez en Métropole ou bien allez à la Réunion vous serais hors danger. Enfin, ne mettez pas votre vie en danger à Mayotte.

Eh oui Pigeonvoyageur a raison dans le sens où venir à Mayotte comporte évidemment des risques. C'est d'ailleurs certainement  aussi pour ça que l'on vous donne plus de sous, sinon il n'y aurait pas beaucoup de candidats. Vous avez d'ailleurs remarqué en ce moment l'extrème discrétion de ceux qui vantent habituellement les charmes de notre île où il-ne-se-passe-pas-plus-de-choses-qu'en-métropole.
Pour les non-initiés le deuxième syndicat du second degré, le SNALC est assez marqué à droite, les problèmes, bien réels, peuvent donc trouver une résonance partisane. Je ne veux pas parler de l'auteur du post précédent, malheureusement victime d'une agression, mais de sensibilités politiques particulièrement fragiles face au désordre social. Vous avez pu remarquer que d'une personne à l'autre les seuils de tolérance face au désordre domestique sont très variables, en politique,c'est pareil, il y a des visions de l'ordre et du désordre très différentes.
a+Saïd

Hier soir, deux voisins se se retrouvés un coupe coupe sous le cou, dans leur propre maison. Ils n'ont du leur salut qu'à leurs cris, qui ont ameuté les voisins, et qui ont mis en fuite le type.
ce week end, 13 personnes agréssées sur une plage par un groupe armé de coupe coupe.
Des taxis qui refusent de prendre les blancs.

En effet, tout va de mieux en mieux à Mayotte.

Ces agressions ne sont pas nouvelles et n'ont aucun lien avec l'action syndicale, si ce n'est que des voyous profitent de la paralysie des forces de l'ordre. Les agressions, viols et vols sont monnaie courante à Saziley, chemin des baobabs ou sur les plages, il ne faut pas y aller sauf si vous avez des copains dans la Légion étrangère. Voir "l'envers de la carte postale", où ce sujet de la sécurité est abordé, sauf que maintenant vous allez y croire.
à+Saïd.

Bonsoir à tous!
Malgré tout ce que je peux lire sur ce forum depuis quelques semaines, je crois bien que je suis candidate à une demande de mutation pour Mayotte...:P Je demande également la Polynésie.
Je suis infirmière scolaire, mariée à un instit, maman de deux enfants de 2 et 7 ans, j'habite le sud ouest pas loin de Toulouse; Pour nous les demandes sont envoyées au mois de mars. Donc j'ai encore du temps devant moi.
Actuellement en poste dans un collège, j'ai remplacé une collègue qui partait en retraite et rentrait de Mayotte... Un signe?????
J'ai également un autre collègue qui rentre cette année d'un séjour de 4 ans sur l'île. Je crois connaître à peu ^près les conditions de vie, les plus, les moins grâce à leurs récits respectifs. Ce qui me fait hésiter ce sont tous les récits récents de violence, connotés de racisme mais notre enthousiasme est néanmoins toujours là. Nous souhaitons partir à la découverte d'une culture différente, je sais que le travail d'une infirmière scolaire est très riche sur Mayotte, et j'ai besoin d'agrandir un peu mon horizon...
Voilà un peu, qui me suis??? Serons nous quand même nombreux encore cette année à tenter notre "chance"?
A bientôt, au plaisir de vous lire!!!

Bonjour, je vous assure que beaucoup de personnes ont demandé leurs mutation pour Mayotte et moi aussi. Enfin, je connais beaucoup de gents qu'ont déjà commençer a faire les démarches. BONNE SOIREE A TOUS

bonjour à tous,
je suis à Mayotte depuis trois mois seulement, mais cela me semble une éternité. Malgré tout ce que l'on peut voir et entendre, moi, je n'ai jamais regretté d'être venue avec mari et mes trois enfants. Il est difficile de conseiller de venir ou pas car chacun à son seuil de tolérance.
Dans tous les cas pour tout ceux que ça démange depuis des années et qui ne faisaient pas de demande car les barèmes étaient inaccessibles, c'est l'année ou jamais, avec les départs prévus et le risque que peu de personnes demandent leur mut' toutes les chances sont permises.
bon courage à tous

Voici un texte, écrit par un voisin enseignant, qui nous l'a fait parvenir. Il nous demande d'en faire une large diffusion, ce que je fais donc.
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Regard sur un désastre annoncé

Mardi 8 novembre 2011, Trévani

L'île de Mayotte connait actuellement la plus  grave crise de son histoire récente. Taux de chômage en hausse, économie en berne, incapacité à développer le tourisme, inflation croissante, aides sociales insuffisantes, immigration galopante, valse quotidienne des « kwasas », travail au noir, exploitation des clandestins, pression démographique, dilapidation des deniers publics par des collectivités locales, irresponsabilité de certains élus...  depuis des années, et malgré les efforts de l'État, tous les indicateurs socio-économiques sont au rouge et cette explosion de violence était prévisible.

Les événements qui secouent l'île depuis plusieurs semaines nous ont atteints particulièrement et profondément. Nous, les Métropolitains, les Domiens… avons été rendus en partie responsables du malaise de la société mahoraise. Nous sommes devenus la cible d'attaques verbales ou de violences physiques. Pas besoin de connaître le shimaoré pour appréhender la substance des mots qui nous sont souvent adressés. Et les exemples sont nombreux de ce que nous avons vécu… À l'heure où j'écris, des collègues ont renvoyé leur famille en Métropole, d'autres craquent nerveusement et quittent l'île, des voisins ont été agressés au shombo, des collègues et amis braqués sur une plage, dans notre lotissement, on ne compte plus les personnes lapidées, les cambriolages se sont multipliés, et on entend tant d'histoires sordides. Combien d'exactions raciales ont donc accompagné cette grève ? Nous voulons connaître la vérité et nous voulons pouvoir en parler. Nous voulons savoir et nous voulons que cela se sache... dans l'espoir que ces terribles « dérapages » ne se reproduisent plus jamais à Mayotte. Je ne parlerai pas ici des rumeurs tellement nombreuses qui ont participé à rendre l'atmosphère anxiogène, mais seulement de quelques événements dont j'ai été le témoin direct ou qui sont avérés.

Depuis deux ans, nous avons tissé des liens particuliers et parfois privilégiés avec des habitants de notre village. Notamment avec notre marchande de légumes sur le marché de Koungou. Un jour où je viens d'acheter mes tomates, un homme s'approche d'elle pour la vilipender. Je retiens deux mots : « grève » et « mzungu ». Le lendemain, nous débattons longuement pour acheter du poisson. Toute la pêche est « réservée ». Notre insistance nous permet de nous procurer deux barracudas et quelques sardines. Depuis le 20 octobre, les jeunes et les femmes qui arpentaient quotidiennement, matin et soir, la résidence pour vendre fruits et légumes ne viennent plus. Je me doute qu'ils reviendront après le conflit. Leur a-t-on demandé d'affamer les wazungu ? Où est passé le jeune Bacar à qui nous offrons régulièrement des biscuits ? Dans le village (Trévani), on ne nous regarde plus, les hommes ne répondent plus à nos saluts (sauf exception !). Le ton monte quand nous passons devant des groupes d'adultes. Un soir, on refuse de me vendre du gaz.

Le mardi 27 septembre, à hauteur du village de Longoni, je me rends au travail à bord de la voiture de notre CPE, un flot de jeunes se jette sur nous,  entoure la voiture, nous immobilise avant de nous secouer  sous le regard impassible voire amusé des adultes, alors que plusieurs voitures circulent librement devant nous, conduites par des Mahorais.  Dans la foule, je reconnais un de nos élèves. Je l'appelle, lui serre la main et lui demande de dégager la voie. Cette fois, nous passons.

Le mardi 25 octobre, je me rends au travail à Dzoumogné. Je suis arrêté à l'entrée du pont où le contact a commencé entre les jeunes du village et les gendarmes mobiles. De toute évidence, le barrage du pont a été préparé durant la nuit. Des milliers de pierres ont soigneusement été engrangées par les adultes. Toute la matinée, les gendarmes, venus dégager le pont et protéger la station-service, sont lapidés par des garçons dont les plus jeunes ont à peine 8 ans. Est-ce la place d'enfants ? Aujourd'hui, on voudrait nous faire croire que seuls les enfants « sans parents » ont participé à ces caillassages et que les adultes Mahorais ne peuvent empêcher les petits de créer des barrages et de lapider. C'est faux. Ce sont les mêmes qui, dans les jours qui ont suivi, pillent les boutiques du village, retournant tranquillement chez eux (au vu et au su de tous !), pour apporter aux parents des sacs remplis de leurs rapines. Des adultes connus des villageois les envoient au front. Certains jeunes ont bu (on leur a offert de l'alcool !), d'autres sont sous l'emprise de drogues. J'ai essayé de discuter avec l'un d'eux. Ses yeux étaient injectés de sang, son regard était vague et il bafouillait. Un autre me raconte que leur instituteur leur a dit de « faire la guerre aux Blancs ». Comment peut-on envoyer des petits face aux gendarmes ? S'agit-il d'une des formes les plus basses de la lâcheté ? Comment éviter ensuite l'inévitable, c'est-à-dire que des enfants soient blessés ? Va-t-on une fois pour toute dire à ces adultes que lapider est un crime ? Ce mardi noir, je suis resté près de deux heures en observation en retrait de la compagnie de mobiles avant de rentrer chez moi, dégoûté.

Le 26 octobre matin, je me rends à pied sur un barrage à Trévani pour dialoguer avec les jeunes et tenter de comprendre. Je leur demande pourquoi ils font ça. « On lutte contre l'État », me répond l'un d'eux sans autre explication rationnelle. Ils ne savent pas pourquoi ils se battent. En revanche, ils cherchent l'affrontement et sont eux aussi manipulés par des adultes de Koungou. L'après-midi, voyant que les forces de l'ordre ne dégagent pas les barrages (au nombre de 4 entre Trévani village et l'hôtel Trévani), une horde d'enfants, accompagnés et excités par des hommes en voiture en provenance de Koungou, traverse le village de Trévani et se rend à l'hôtel pour lapider les mobiles. Dans le lotissement, c'est la panique. Le repas de l'association est interrompu. Beaucoup pensent qu'ils viennent nous attaquer ! Dans la soirée, je discute avec d'autres jeunes qui m'avouent qu'ils veulent l'argent de la France mais pas les Français.  « Les Blancs, dehors ! ». Nous ne sommes pas les bienvenus à Mayotte ? Ce discours, je l'avais déjà entendu en 2007, alors que j'étais en mission à Mayotte en tant qu'écrivain. Il est récurrent et hélas trop fréquent.

Le 27 octobre, je quitte mon domicile à 5 H 40 dans l'espoir d'atteindre Dzoumogné. Je slalome entre les barrages puis, à hauteur de l'hôtel Trévani, deux gendarmes mobiles m'arrêtent et me suggèrent de rebrousser chemin.  Je rentre chez moi. Vers 10 H 30, je roule vers Koungou. Un barrage dérisoire, gardé par des enfants (entre 8 et 14 ans) barre la route devant le collège. Je suis avec ma femme en moto. Nous faisons demi-tour quand un petit (8 ans) ramasse une pierre pour nous la jeter. Nous essuyons ainsi plusieurs tirs qui, fort heureusement, ne nous atteignent pas. Le même jour, vers 15 H 30, on entend des cris, l'hélicoptère tourne autour de Trévani. Une collègue reçoit un SMS d'une ancienne élève et nous le lit. En substance, « attention madame, les adultes vont s'attaquer aux Blancs car les gendarmes ont tabassé un Mahorais ». Vent de panique dans la résidence. On rappelle les enfants à l'intérieur des appartements, en essayant de ne pas les affoler. Mais comment ne pas les inquiéter ? Certains adultes de la résidence sont désormais incapables de se contrôler, la psychose s'est installée. Un peu plus tard, on nous confirme que des gendarmes ont tabassé un homme qui travaillait tranquillement dans son champ ! Comment peut-on diffuser et avaliser de telles inepties ?

Autour de nous, certains sont angoissés et vivent très mal tout ce qui se passe. Pour les rassurer, nous communiquons beaucoup entre nous, enseignants, amis. Nos familles en Métropole nous demandent de quitter l'île. Plusieurs fois par jour, nous avons notre hiérarchie au téléphone et essayons de faire le point. Un collègue renvoie sa fille ainée en Métropole sans savoir si c'est une bonne décision. Une voisine décide de fuir à la Réunion. Autour de nous, des familles sont en détresse, par manque de réserves, par crainte pour les enfants, pour avoir subi des violences. Le 6 novembre soir, un voisin est attaqué au shombo : il parvient à faire fuir ses agresseurs…

Durant plus d'un mois et demi, nous avons circulé avec difficulté, parfois dans des conditions non sécurisées, nous n'avons pas pu nous ravitailler, nos enfants et nos élèves n'ont pas pu étudier. Nous avons été lapidés sur les barrages car nous voulions nous rendre sur notre lieu de travail et exercer notre métier. Ces entraves aux libertés publiques et aux libertés fondamentales sont inadmissibles. Comment ose-t-on parler ici de démocratie et de République ? Que dire de l'attitude provocatrice des médias et en particulier de Mayotte première, qui, jusqu'au journal du mercredi 26 octobre, a donné une vision souvent déformée et unilatérale des événements, insistant sur certains faits, attisant quotidiennement la haine ? Comment expliquer que les informations transmises en  shimaoré ne correspondaient pas toujours aux informations données en français ? Désinformation est un mot bien faible… Que dire des rumeurs véhiculées par SMS et qui ont souvent mis le feu aux poudres ? Et comment expliquer que nous ayons été intégralement ostracisés de la société civile mahoraise pendant la durée des événements ? Que dire de l'attitude d'élus capables de demander la démission d'un préfet, d'inciter les manifestants à barrer les routes, de pourfendre les forces de l'ordre et leur action légitime, de pousser des concitoyens au mépris des lois de la République ? Que dire de celle de certains religieux appelant parfois à la violence ? Que dire de syndicats qui refusent leurs collègues à la table des négociations ? Que dire surtout de l'attitude de délégués syndicaux qui portent en partie la responsabilité de cette catastrophe humaine, économique, sociale et environnementale dont Mayotte ne se remettra pas ainsi ? Comment des adultes, des parents, des instituteurs, des maires, des policiers municipaux, des religieux ou des gens de foi qui se rendent à la mosquée quotidiennement peuvent-ils être aussi aveugles pour accepter, voire provoquer ces débordements de violence ? Quel est le sens du mot « éducation » pour ces hommes et ces femmes qui envoient des petits sur les barricades ? Quelles valeurs prônent-ils ? Quel avenir et quel devenir veulent-ils pour leurs enfants et pour leur île ?

Demain, quand la colère sera passée, les sourires reviendront sur les visages. On fera tout pour effacer ces événements de la mémoire collective et faire semblant de retrouver une vie normale. Mais doit-on oublier ? Peut-on oublier ? Non. Je voudrais rouvrir ici une page d'histoire, hélas trop récente, mais oubliée de tous. Le jeudi 28 mars 2008, terreur sur Mayotte. Rappel des faits : Attoumani Bacar (surnommé « le chien »), dictateur anjouanais, est renversé par le pouvoir central de l'Union des Comores. Il s'enfuit et se réfugie à Mayotte de peur d'être lynché. La France le protège et l'envoie à la Réunion. Réaction immédiate des immigrés anjouanais de Mayotte : des milliers de personnes, surtout des clandestins, manifestent à Mamoudzou, demandant le retour à Moroni du dictateur pour y être jugé. D'autres veulent tout simplement sa tête. La France n'accepte pas de se laisser dicter ce qu'elle doit faire par la foule. Les manifestations dégénèrent et se transforment très vite en « chasse aux Blancs ». Les bandes incendient, pillent, armées de couteaux, de sabres et de barres de fer. Ils s'en prennent aux wazungu, les lapident,  attrapent ceux qu'ils peuvent, les traînent sur le sol et les rouent de coups. Mon beau-frère se trouve à Mamoudzou. Panique. Comment sortir de ce piège ? Dans les communes du nord, on n'est au courant de rien. Mamoudzou est à feu et à sang. Le bruit circule : un Blanc a eu le bras coupé d'un coup de shombo, un autre est mort. Vérité ? Rumeur ? Plusieurs familles regagnent la Métropole. Définitivement. Ces exactions ont un relent de déjà vu. Massacre à la machette, racisme exacerbé. Règlement de compte interethnique. Dans les premières heures, pas un policier en vue. Pas un gendarme. Ils ne sont pas préparés. Les enfants sont à l'école, au collège, les parents paniquent. Une femme est sauvée de justesse par des Mahorais courageux. La haine est virulente. Les manifestants clament : « Après les Mzungus, ce sera le tour des Mahorais ». Quelques jours plus tard, c'est l'apaisement. Le coup de sang de la population est passé. Les acharnés d'hier sont désolés. Ils ne voulaient pas. Ils regrettent de s'en être pris aux wazungu. Ils promettent que cela n'arrivera plus jamais ! Plus jamais ? Mais ce genre d'événement vient de se reproduire. Et il se reproduira encore, encore et encore si rien n'est fait. La cause (je devrais dire l'étincelle) ne sera jamais la même. Aujourd'hui, il s'agissait d'une grève « légitime » contre la vie chère qui a dégénéré. Et demain ? Le refus de se soumettre à la solidarité nationale en payant des impôts ? Aujourd'hui, la cellule de crise de la préfecture a montré qu'elle était prête à réagir contre ce type de débordement spontané. Et l'action des gendarmes a été exemplaire, leur coordination d'une efficacité sans faille. Je me suis souvent entretenu avec eux près des barrages, sur le bord des routes. Leur présence est rassurante pour nos familles. Je les félicite et les remercie. Mais ne serait-il pas temps de mettre tous les habitants de Mayotte à l'abri de tels excès de violence ?

Il est urgent aujourd'hui de faire le bilan de ce que nous avons tous vécu, Métropolitains et Mahorais, et surtout d'ouvrir un dialogue authentique entre nos sociétés et nos cultures, la République et Mayotte. Car tout ce gâchis est le résultat d'une forte incompréhension entre citoyens d'un même pays. Les freins qui empêchent Mayotte de se développer sont nombreux. Nous les connaissons tous. Ensemble, nous devons agir, en commençant peut-être par ouvrir un grand débat, en initiant de véritables assises du développement et de l'intégration de Mayotte à la République et à l'Europe. Enfin, en ce qui concerne les enseignants et tous les fonctionnaires, il serait sans doute temps de nous permettre de rester aussi longtemps que nous le souhaitons pour favoriser notre intégration à la population, laisser grandir nos enfants avec les enfants mahorais, pérenniser des engagements et des actions au niveau associatif, sportif et culturel, encourager notre participation aux différents scrutins républicains.

À l'heure où j'écris ces lignes, le conflit n'est pas encore terminé. J'éprouve une grande lassitude…


Yves-Marie Clément

Professeur de lettres-histoire LPO Dzoumogné

Passe le message à Yves-Marie Clément de rentrer en Métropole puisqu'il est en danger à Mayotte et toi aussi pigeon voyageur. Et arrêtez de développer la haine entre Metropolitains et mahorais. Sache que il y a beaucoup de Metropolitains qui ont d' enfants nés à Mayotte.

"Enfin, en ce qui concerne les enseignants et tous les fonctionnaires, il serait sans doute temps de nous permettre de rester aussi longtemps que nous le souhaitons pour favoriser notre intégration à la population, laisser grandir nos enfants avec les enfants mahorais, pérenniser des engagements et des actions au niveau associatif, sportif et culturel, encourager notre participation aux différents scrutins républicains." Tout à fait d'accord, comme je suis d'accord avec d'ailleurs tout ce qui peut faire obstacle au communautarisme. Il est honteux par exemple que des  soi-disant musulmans refusent de serrer la main à un Blanc"impur".  La rumeur fait aussi partie des choses qui séparent: "le Blanc au bras coupé d'un coup de chombo" en mars 2008, c'est avéré être l'un des courageux Mahorais blessé grièvement au bras alors qu'il prenait la défense d'une M'zungu, traînée dans la mangrove. La tendance à rendre les blancs responsables de tout est exécrable. C'est aussi d'ailleurs leur accorder un pouvoir qu'ils n'ont pas ...ou plus. De même les rendre victimes ou bénéficiaires de tout n'est pas bon.
La violence à caractère collectif fait partie de la "tradition" et sert de tous temps aux règlements de comptes collectifs et pas seulement à l'égard des Blancs. Le dernier Anjouannais à avoir été lapidé à Bandrélé l'a été pour vol de pain.
Le droit n'est entré que très partiellement dans les esprits et pour cause: l'Etat ne joue plus aujourd'hui que très partiellement son rôle de régulateur social. Cela n'a pas toujours été le cas, il y a eu des programmes massifs de constructions d'écoles, de logements sociaux...Aujourd'hui la mode est aux Mjc, très bien. Sauf qu'on construit des beaux bâtiments, qu'on fait l'erreur de laisser les clés aux communes et au conseil général et que comme la plupart des élus n'ont aucun souci de l'intérêt général...
Allez voir celle de Kawéni, ruinée très rapidement, qui sert de crottoir aux habitants. Celle d'Ongoujou est toute neuve, pour combien de temps? Relancer le bâtiment par une politique volontariste de l'état est une excellente idée, il faudrait peut-être régler quelques ardoises qui traînent et faire de véritables appels d'offres plutôt que des petits arrangements entre amis qui coûtent très cher au contribuable.
Il serait plus utile de donner aux instituteurs les moyens de travailler, une salle de classe chacun par exemple, de petites écoles de proximité...Des tables, des cahiers, du personnel formé.
On me répondra que c'est le rôle des communes de fournir les cahiers, oui, et en cas de défaillance et d'incompétence chronique des mairies? Est-ce que c'est à l'instit contractuel à 1000€/mois d'acheter les cahiers sur son salaire? Non. Ah oui, c'est vrai, les choses vont se régler d'elles -mêmes...Comme la cherté de la vie, montons donc des écoles privées, cela rapprochera sans doute les communautés.On en voit le résultat.
à+Saïd.

je copie le texte de Romain1":Passe le message à Yves-Marie Clément de rentrer en Métropole puisqu'il est en danger à Mayotte et toi aussi pigeon voyageur. Et arrêtez de développer la haine entre Metropolitains et mahorais. Sache que il y a beaucoup de Metropolitains qui ont d' enfants nés à Mayotte."

Afin que tout le monde puisse en évaluer le bon gout et l'intelligence. En effet,il a au moins raison sur un point:  il y a des métropolitains, nés à Mayotte, exemple, ce patron de restaurant, blanc de peau, père métisse franco/mahorais, mère métropolitaine, qui n'a du son salut qu'à une intervention de 2 anjouanais et 1 magrébin. En effet, au seul motif qu'il ressemblait à un métropolitain, il s'est vu agripé, trainé, menacé d'un pavé, insulté, sur le thème " sale blanc, c'est de ta faute etc etc etc..."

Alors "on" ne développe pas la haine entre métro et mahorais, d'autres s'en chargent à notre place, et j'affirme que l'auteur du témoignage que j'ai fait suivre est un des symbole vivant de ceux qui croient encore en l'HOMME.

A bon entendeur....

"qui n'a du son salut" Il se serait donc s'agit d'une tentative de meurtre? Jusqu'ici, il me semble que le seul mort est noir? Non?
Moi aussi je crois encore (un peu) en l'Homme. A vous entendre les rues sont jonchées de cadavres blancs.
Ce qui plaide le plus pour l'égalité des races c'est souvent malheureusement l'universalité des défauts. La tension raciale n'est pas une nouveauté et n'est pas uniquement lié à la société de consommation, à la ségrégation, mais trouve sa source dans la société traditionnelle, pas si accueillante que ça avec quelqu'un qui n'est pas du village.
Aujourd'hui cette société n'a plus ses vertus régulatrices et ce sont avant tout ses défauts qui subsistent. La société mahoraise n'est pas dans une phase indépendantiste, comme le souhaitent les M'zungus extrémistes des deux bords et une majorité des Comoriens. Elle est dans une phase pré-mafieuse, beaucoup d'ingrédients sont réunis, place du fils dans la famille matriarcale, loi du silence, corruption des politiques, communautarisme, impunité des criminels. Manque juste le trafic d'armes ou de stupéfiants et l'économie souterraine qui va avec. Il n'est même pas sûr qu'une politique publique conduite avec bon sens, générosité, intelligence et fermeté réussisse; celle qui est conduite actuellement, n'a pas ces qualités et va dans le mur. Alors c'est vrai, moi aussi je manque d'optimisme cet après-midi. Allez, juste une ligne, c'est la dernière...
à+Saïd

c'est de l'interprétation, où je ne m'y connais pas... ai je jamais dit ce que vous me prètez "A vous entendre les rues sont jonchées de cadavres blancs" ???.

Et votre description de la société mahoraise, j'avoue, me laisse scotché...A nouveau, je reproduis votre texte:
- la ségrégation, mais trouve sa source dans la société traditionnelle, pas si accueillante que ça avec quelqu'un qui n'est pas du village
-  La société mahoraise n'est pas dans une phase indépendantiste, comme le souhaitent les M'zungus extrémistes des deux bords et une majorité des Comoriens. Elle est dans une phase pré-mafieuse, beaucoup d'ingrédients sont réunis, place du fils dans la famille matriarcale, loi du silence, corruption des politiques, communautarisme, impunité des criminels.

donc, si je résume ( et je sais que je force le trait ), mayotte est sous la coupe de M'zungus ( au fait, le vrai mot est "wzungu"), de comoriens, de politiciens corrompus, de criminels en liberté....

Houaaaaaaaaa !!! Alors, oui, chers amis, mutez à Mayotte, l'ile pré-mafieuse.( dixit notre ami ci dessus )

Et dire que dans vos premiers messages sur un autre forum, vous expliquiez que nous étions dans l'erreur, que tout allait bien, qu'il ne fallait pas psychoter !! Oui, bon, quelques débordements, mais rien que de très normal...

Allez, moi aussi j'en termine, votre message à lui seul a fait la pub de mayotte, n'en doutez pas

Bonjour à tous!:)
Merci à vous de nous faire partager votre expérience! Y aurait il par hasard d'autres personnes expatriées qui souhaiteraient partager leur expérience...?
Sherpa, j'ai lu ton parcours l'an dernier, tu dis ne pas regretter du tout ta mutation et tant mieux!!! Pourrais tu me dire simplement comment se passe la vie au quotidien? La scolarité pour tes enfants? Le travail au collège? Merci beaucoup!!!!!!!  Christine

Allons bon, on va encore réussir à faire en sorte que Julien ferme cette discussion...
Pour tous ceux qui veulent muter à Mayotte malgré toutes ces histoires: chapeau, car en lisant les articles y a de quoi fliper et renoncer...ensuite, il n'y a qu'une chose à dire : venez !!!! On a besoin de vous et de vos compétences...Les enfants ont besoin de - vrais - profs/instits formés, compétents, passionés, patients et souriants !...Je vous assure qu'enseigner à Mayotte est un vrai plaisir car les eleves sont curieux, vifs et tres franchement adorables...quoi demander de plus quand on est dans l'enseignement ?
@+ Zaza

Merci zaza pour cette touche d'espoir qui ressemble à un rayon de soleil bienvenu!!!!

Zaza1 écrit "  On a besoin de vous et de vos compétences...Les enfants ont besoin de - vrais - profs/instits formés, compétents, passionés, patients et souriants !...Je vous assure qu'enseigner à Mayotte est un vrai plaisir car les eleves sont curieux, vifs et tres franchement adorables..."

Pour ce qui est de la première partie, ce n'est pas l'avis d'une surveillante de lycée, qui estime que le départ d'enseignants non locaux va, enfin, permettre aux très nombreux mahorais surdiplomés ne trouvant pas de travail ( oui oui, vous avez bien lu) de trouver un travail au rectorat, alors "qu'on" le leur refuse jusqu'à présent. Donc, pas de panique, il y aura toujours pilote dans l'vion, et la nature ayant horreur du vide..... ( pour info, cette année, les sur diplomés ont mlgré tout manqué dans certaines disciplines, car les enseignants en poste doivent aller jusqu'au tiers de plus de leur obligation de service, pour que chaque lycéen puisse avoir cours )

Quant aux élèves curieux, vifs, et adorables, et bien, pendant les émeutes, j'ai en effet constaté leur curiosité et leur vivacité: quand un établissement avait cantine fonctionnelle ou repas casse croute , leur curiosité les poussait à vérifier si la prestation était toujours assurée, leur vivacité les conduisait, après analyse de la situation, à partir si il n'y avait pas de restauration.

Désolé de casser l'ambiance.

C'est peut-être qu'ils avaient faim...

Wazungus est effectivement le pluriel, on entend aussi parfois d'zungu, vous apprenez le shimaoré? Très bien, félicitations pour cet effort d'intégration.
Je suis encore suffisamment bien à Mayotte pour y rester, bien des lieux en métropole sont et depuis longtemps dans une phase mafieuse dont il est extrêmement difficile de sortir. Une phase prémafieuse est liée aux relations qu'entretiennent les fils avec la mère, la mère avec la société et les familles entre elles. C'est une phase qui a été étudiée dans le cadre des sociétés traditionnelles méditerranéennes, la comparaison avec Mayotte s'impose. A Mayotte, seul un secteur économique où il y a beaucoup d'argent à gagner frauduleusement est entré dans une phase mafieuse: le kwassa-kwassa et ses activités périphériques, la distribution et le Btp sont plutôt dans l'abus de position dominante même si certaines pratiques de corruption des politiques et de "gestion" des personnels...
Bien sûr que nous avons besoin d'enseignants métropolitains, bien sûr qu'ils doivent être solides psychologiquement et porter un regard bienveillant sur l'élève. Ce qui n'est pas toujours facile, je vous l'accorde, au moins ce regard doit être neutre et prendre en compte l'élève. Il peut-être par exemple utile de savoir que les élèves  mangent souvent mal et insuffisamment, que régulièrement des carences en protéines sont relevées, vous ne le savez peut-être pas, le prix de la viande fait problème. Les gens qui considèrent leur couleur de peau comme le maillot d'une équipe n'ont rien à faire dans un établissement scolaire, qu'ils soient surveillants ou professeurs. Donc mieux vaut prévenir que guérir car cela nous évitera les gens qui font grand cas du confort de vie à l'européenne et qui lui attribuent une excessive valeur morale. Ceux qui arrivent de Seine-St Denis, de St Laurent du Maroni ou qui ont grandi dans une rue du Tiers monde, n'ont pas l'impression de difficultés spéciales à Mayotte. Alors oui,je cite Zaza1:" Les enfants ont besoin de - vrais - profs/instits formés, compétents, passionnés, patients et souriants !"Elle parle d'or! Mais pas non plus angéliques, l'angélisme, ici, ça vieillit mal. 
à+Saïd.

Je persiste et signe: nous avons besoin de profs et instits formés, compétents, passionés et patients....de personnes motivées uniquement par ce travail d'enseignement...Le boulot est difficile ici non pas  à cause des enfants qui, encore une fois, j'insite sont curieux et vifs, le boulot est dur car le systeme de l'educ n'est pas du tout adapté aux réalités: allez je jette le pavé, en 6ème nous récupérons des eleves de tous les niveaux: du non lecteur/ non scripteur  à l'enfant totalement à l'aise avec le français ! Nous faisons à longueur de temps un jeu de grand écart dans la classe, en une heure de cours nous dispensons au moins trois cours différents ( la pédagogie différenciée, ça vous dit quelque chose ??? Alors laisse moi rire pigeonvoyageur, je ne suis pas sure que les surdiplomés soient capable de cela sans aucune formation !. Il faut de la patience et de la bienveillance car tout l'enseignement se fait dans une langue étrangere pour ces enfants, imaginez vous faire de l'histoire, de la svt, des maths etc en ...chinois...pas facile hein ? Souvent les enfants ont honte de s'exprimer, peur de faire des erreurs, peur d'avouer qu'ils n'ont pas compris...il faut les mettre constamment en confiance...OUI! le boulot est dur car justement il demande beaucoup de travail perso et de créativité...il n'y a pas de matériels : les TICES ???? rien ! On a le tableau et la craie, à nous de creer le reste...mais je vous assure que les enfants vous suivront rien que pour vous faire plaisir car ils fonctionnent uniquement à l'affectif, il n'y a pas de problemes de discipline comme on peut en rencontrer dans les ZEP des banlieues métros...par contre il faut savoir etre stricte et ambitieux et de ne surtout pas faire un enseignement au rabais soi disant pour palier aux difficultés, non,, non et renon!!! Il faut etre exigeant mais bienveillant...Mais comment cela se fait-il que dans une meme classe il y ait tant de disparités, me direz vous ????? Et bien, deuxième pavé dans la mare: allez voir ce qu'il se passe dans le premier degré et vous comprendrez, or le premier degré est LA base, les fondations..si un enfant n'a pas appris à lire et ecrire et calculer à la petite école, il est foutu car aucun dispositif n'exite pour donner une seconde chance au college, la machine est en route et l'enfant sortira en fin de 3ème sans RIEN...Le systeme éducatif à Mayotte est tristement hypocrite à bien des niveaux...Demandez aux mzungus-profs de mettre leurs mômes dans le public du premier degré, ils s'affoleront, ils préferent payer pour les mettre dans le privé : une éducation à deux vitesses, ceux qui ont les moyens et ceux qui ne les ont pas...tres révélateur des mentalités: le mzungu-prof de base est de passage, un touriste et se comporte souvent en tant que tel ! Bref ce que j'essaye de vous dire c'est que si vous aimez votre boulot d'enseignant,  si vous etes patients (!!!), ambitieux pour vos élèves, créatifs,honnetes et que vous n'avez pas peur de BOSSER ( car vous etes là pour ça !) alors oui, venez et investissez vous...On a besoin de vous !Par contre si vous venez pour fuir les problemes rencontrés en métropole dans l'enseignement ou en s'imaginant que le travail est plus facile sous les cocotiers ou pour toucher la prime, alors je vous demande de réfléchir sérieusement avant de venir car vous risquez d'etre décu et de souffrir !
Quant à Pigeonvoyageur, dis à cette surveillante que ces supers diplomés doivent avant tout exiger de se faire former, de passer un concours ( pour le moment ) pour prétrendre aux memes salaires  et ce pour ne générer aucune future tension entre les profs, ras le bol du systeme à deux vitesses sur l'ile: deux vitesses dans l'educ, dans la bouffe, la santé...!Quant à ton point de vu sur les enfants, il est tres reducteur, et je suis d'accord avec Said, bien souvent le seul repas plus ou moins equilibré qu'ont les mômes dans une journée c'est cette fameuse collation !!
@ + Zaza

Bonjour,
A lire ce forum, je suis quand même très surprise. Arrivée à Mayotte comme enseignante en 1989, j'y ai enseigné en tout plus de 10 ans. j'y passe ma retraite depuis 5 ans.
Certes il y a eu des problèmes,mais présenter Mayotte comme un lieu d'insécurité surtout pour les blancs me paraît plus qu'exagéré.
Des agressions ont eu lieu, bien sûr, mais dire que les taxis refusent les blancs et autres exemples similaires ne représente pas la majorité des attitudes que nous constatons sur l'île.
La grève a provoqué de grandes difficultés, surtout au niveau du ravitaillement et de la circulation.
La question est de savoir si on monte en épingle des faits isolés et minoritaires -et tout à fait condamnables-  ou si l'on comprend le ras le bol de la population ( dont nous faisons partie)
qui  commence à consommer bien plus que par le passé, mais qui paie un prix  inabordable pour cela.
Mayottte a besoin d'enseignants et de bien d'autres professions.
Globalement les élèves sont faciles à gérer, même si leur niveau n'est pas très élevé, ils posent souvent bien moins de problèmes que ceux de Métropole .
Pour ma part, je suis donc globalement d'accord avec l'intervenant plein d'espoir et expliquant les efforts nécessaires, et avant tout j'aime énormément Mayotte.......

Ok, Zaza parle d'or et je l'aime. Mais:
Aucune info sur la dame violée à Doujani hier soir en présence de son mari alors qu'elle fermait ses volets.
Aucune action sur les voyous de Dembéni qui agressent les automobilistes le soir, dont la semaine dernière et qui sont formellement identifiés par plusieurs témoins. Ils continuent à parader dans les rues, ils sont protégés par leur naissance.
Aucune action contre le camp retranché de M'nyambani qui abrite des voleurs/passeurs/violeurs, qui terrorisent les habitants du village et profitent des gamines du village au passage.
La sécurité des personnes n'est pas un objectif prioritaire, selon certains gendarmes de gauche.
Réglez vos comptes vous-mêmes, selon d'autres gendarmes de droite.
Les objectifs prioritaires sont: la lutte contre l'immigration clandestine et la protection des intérêts économiques des plus riches. Voilà le résultat d'un gouvernement qui s'est fait élire entre autre sur le traitement de l'insécurité.
Je ne parlerais plus aux gendarmes, ça me déprime, pourtant, j'aime bien parler à tout le monde.
à+Saïd

bonjour,
salut
  je ne sais pas de quand date le communiqué du snalc et celui du vice-recteur!!!! je n'étais absolument pas au courant! pendant plus d'un mois et demi j'étais isolée et n'arrivais à avoir aucun renseignement de la part du vice rectorat. l'impression d'etre laissé pour compte comme de nombreux enseignants surtout lorsque l'on est en brousse et lorque l'on est dans le 1er degré ! j'ai tel à la cellule d'écoute pour m'entendre dire: "on est tous dans la même situation" rassurant! sauf que de Kangani quand les routes sont barrées, on est assignés à résidence et cela a duré pljus d'un mois! que faire si on doit aller à l'hopital! les ambulances ne passent pas les infirmiers se font caillasser.... je n'ai qu'une seule radio et la plupart du temps ils parlent en shimaoré> Il est donc diffcile d'avoir les infos

une mutation à Mayotte ? j'étais au courant pour les cambriolages...mais là il ne s'agit plus de ça: les agressions physiques sont de plus en plus fréquentes. Il est difficile de ne pas connaitre quelqu'un qui l'ait vécu.
seul ou seule il n'est pas conseillé d'aller randonner, se balader,ou sur les plages sauf celles avec des structures

alors oui les enfants de Mayotte ont besoin et auront besoin d'enseignants formés, ces mêmes enfants qui ont été sur les barrages et qui obéiront à leurs ainés, s'ils leur redemandent d'aller garder des barrages, c'est amusant ils disent...

il aurait été intéressant de savoir combien de personnes ont été agréssés depuis le début des évenements
.
aujourd'hui j'étais avec une amie qui s'est faite agressée dans un barrage, il y a un mois de cela, elle est immobilisée, le rectorat n'a rien fait pour elle, habitant koungou elle ne pouvait pas bouger à cause des barrages et ne peux conduire que depuis aujourd'hui! personne ne parle de toutes ces personnes on se sent vraiment delaissé. Pour ma part je ne pese plus que 38 kg et n'avais pas la force de préparer une valise ou de trouver un moyen pour acceder à l'aeroport, pour aller à la Reunion le temps de récupérer.

il y aurait trop à dire mais certaines choses sont inacceptables. Je ne suis pas contre la grève mais contre les dictatures: ici les gens (et je parle des mahorais) qui ne sont pas d'accord ne peuvent rien dire ils sont menacés. et les enfants sur les barrages sont payés en cigarettes et en tabac.
Qui peut etre d'accord avec ça?

...Insécurité à Mayotte, ben oui, c'est vrai ! pas question de se balader seul/seule sur certaines plages, les cambriolages, les viols, les agressions ! les personnes habitants dans les environs de Mamoudzou ou Bandrele n'ont effectivement pas le même ressenti que ceux qui habitent Kahani, Sada, Chiconi ou le Sud ! C'est sur que celui ou celle qui a subi une agression ne peut plus parler de Mayotte de façon optimiste...Quant à la police, il est connu que ce corps de métier à Mayotte ne peut monter en grade et gagner plus d'argent qu'en fonction du nombre de clandestins reconduits aux frontieres....cette situation tres particuliere demande une autre organisation, c'est ce que la commune de Bandrele fait avec ses habitants, c'est malheureux d'en arriver là mais il n'y a pas d'autre choix...
Maintenant, il ne faut pas que cela freine et empeche de muter à Mayotte car ce qu'il se passe ici n'est de loin pas equivalent aux violences rencontrées dans les banlieues ultra chaudes métros et qu'il est mille fois plus agréable de se rendre dans un bahut à Mayotte que dans un bahut métro ( car je persiste à dire que les gamins sont beaucoup plus demandeurs que les petits métros !)
Pour Zowie, pendant les evenements, les enseignants ne devaient en aucun cas prendre de risques inutiles, l'info a été largement diffusée par Kwezi ou sur le site du SNES...Un peu de bon sens que diable, on ne force pas un barrage...quant aux gamins qui gardaient ces barrages, on ne peut pas les mettre tous dans le même sac !
J'en connais qui vont encore penser que je suis dans l'angélisme mais non, pas du tout, je pense qu'il faut avant tout se concentrer sur ce qui est positif, il faut essayer de prendre de la distance, garder un oeil objectif,  ne pas ceder systématiquement à la peur, avoir du bon sens, respecter et se faire respecter !
Je termine en répétant, Mayotte a besoin de profs/instits formés, compétents, passionnés et patients...les colleges manquent cruellement de profs dans toutes les matieres qui du coup sont remplacés par des contractuels ( pas top pour deux raisons: manque de formation et hélas même job mais pas même salaire!)...en tout cas en ce moment,les p'tits jeunes mahorais devraient en profiter pour passer leurs concours afin de revenir au pays et prendre tous ces jobs dans l'educ et la santé!
@+  Zaza

Les agressions sont nombreuses, touchent particulièrement les M'zungus, mais aussi les autres et parfois aussi les syndicalistes. (Dembéni la semaine dernière). Elles ont repris massivement sur Bandrélé dès le mois de mai.
Il n'y a pas grand chose à attendre du vice-rectorat si ce n'est de l'indulgence pour ceux qui quittent l'île, ce qu'il faut faire au plus tôt si l'on se sent en danger, ne serait-ce que pour se retaper.
Les mahorais ont voulu une île rattachée à la France pour pouvoir y vivre. C'est le sens de cette protestation contre la vie chère. Un mahorais pauvre ne peut plus vivre chez lui et ne supporte pas que ce soit les forces de gendarmerie qui occupent le terrain. A moins d'appliquer les méthodes syriennes ou israéliennes et encore! il n'est pas possible de ramener le calme par la force.
Il n'y a pas grand chose à attendre de l'Etat en matière de régulation des prix.
Il n'y a pas grand chose à attendre de l'Etat concernant la sécurité des personnes pour le moment.
Il faut attendre, ça peut être long, je ne peux que conseiller aux gens qui se sentent en danger ou qui ne supportent pas la situation,  de partir au moins un temps à la Réunion ou en métropole. Les syndicats font le tour de l'île en tâchant de calmer la base, mais de nombreuses revendications mises de côté pour cause de départementalisation se font jour. Le coût actuel du déploiement des forces de maintien de l'ordre est 7 fois plus élevé que le montant des aides sociales alloué à Mayotte(source préfectorale). C'est un choix. Politique.
Une nouvelle poussée de fièvre est très possible dans les semaines qui viennent.
J'ai vu aux infos que ça bougeait à Wallis et Futuna, curieux comme une même politique peut produire les mêmes effets. Tant que le contrat social produira une bourgeoisie dont l'idéal est d'arpenter les centres commerciaux, de vivre entre soi, de consommer du loisir et de la défiscalisation en laissant pour compte le reste de la population, ça n'ira pas.
A Zaza, tu n'est pas spécialement visée par mes propos concernant l'angélisme même si je te cite juste avant. Il s'agit simplement pour moi de mettre en garde les gens plein de bonne volonté, comme toi, mais qui n'ont pas ton bon sens. Ceux-là, ça me fait toujours mal de les voir louper leur séjour. Et puis d'abord je t'aime!
à+Saïd.

Bon. Je viens de prendre connaissance de tous ces posts qui sans aucun doute vont terrifier les candidats postulant sur l'île.
J'entame ma deuxième année et si vous allez faire un tour sur mon blog,vous lirez combien je m'y sens bien.
En cette période très perturbée je dois avouer que je n'ai pas vécu cette violence. Du stress et une ambiance anxiogène à cause des problèmes de ravitaillement et de déplacement sur l'île. Tous comme mes collègues (secteur Sada, Chiconi, Combani), nous avons du nous adapter (trouver du poisson frais, courir les boutiques pour un litre de lait...). La situation était vécue de la même manière par les mahorais. A la différence que nous, les expats, grâce à nos revenus supérieurs, nous avions encore la possibilité de nous nourrir dans les restaus.
Certes, l'ambiance est pesante et ce lundi j'étais heureuse de retrouver mes élèves qu'il faut remotiver.
De par ma profession, je suis attristée de voir qu'en plus de leurs difficultés scolaires les élèves ont perdu plus d'un mois d'apprentissage. Mais on fera avec ! Inch Allah !
Mayotte n'est pas la Guyane ni les Antilles. La société est en pleine mutation. Je veux rester optimiste avec cette nouvelle génération qui désire fortement trouver sa place dans ce nouveau département.
Pour venir à Mayotte il faut se débarrasser de ses réflexes,raisonnements et comportements de métropolitain. Venir humble et enthousiaste car l'enseignement demande de prendre en compte les conditions de vie de nos élèves, leurs traditions parfois pesantes et surtout comprendre leur représentation du monde. Ces jeunes que je retrouve chaque matin face à moi, m'agacent souvent dans leur attitude qualifiée de nonchalante, leur difficulté à se projeter au lendemain donc à s'organiser mais ils nous renvoient à nos immobilismes, nos certitudes et nous obligent à réfléchir notre travail et notre fonction.
L'enseignant qui vient ici pour faire un copié-collé de ce qu'il fait en métropole a tout faux. Moi j'aime cette situation parce que cela me permet de ne pas être figé da

Houps, problème de déconnexion récurrent ici. Je n'ai pu terminer mon propos ni relire mon texte.
Pas grave, l'essentiel y est.
Mon blog plus optimiste que ce qu'on peut s'imaginer de la vie mahoraise :
cathie-a-kahani.over-blog.com
Pour résumer, inutile de demander "Alors c'est comment à Mayotte ? " pour savoir s'il faut postuler ou pas.
Chaque expérience est unique.
Courage et karibou mahoré

Bonjour,
Ils ne s'expriment pas souvent sur les forums mais il faut aussi parler de tous les fonctionnaires qui ont muté à Mayotte et qui passent un séjour tranquille sur l'île, sans subir d'agressions ou de traumatismes majeurs. Le sud de l'île, par exemple, fut relativement épargné pendant les grèves... Beaucoup de collègues vous diront (à vous qui souhaitez muter vers Mayotte) que lorsque la route est barrée (ce qui ne dure jamais beaucoup plus qu'une journée sur la portion Bandrélé-Mamoudzou) ils restent chez eux et regardent des Divix ce qui n'est pas spécialement traumatisant (tout dépend du film à vrai dire...). Ils habitent un logement sécurisé, ils prennent soin d'éviter les plages réputées dangereuses et les lieux isolés... Tout cela permet d'éviter bien des problèmes. Cela dit les gens qui ont des enfants (ce qui n'est pas mon cas) se font certainement plus de soucis. Je crois qu'il faut rappeler aux futur nouveaux arrivants que la majorité des "Wazungu" quittent l'île sans avoir jamais été personnellement menacés par quelque danger que ce soit. Ce que je dis n'enlève rien à la gravité des exactions commises et je ne néglige pas la souffrance des victimes d'agression, mais il faut considérer les choses de façon globale et raison garder.

DEMBENI !!! à te lire faut rester cachés , cloîtrés ( là tu passeras un séjour paisible ) et ceux qui se font agresser , n'avaient qu'à rester chez eux à regarder des dvd !! Sous entendu , ils sont allés sur la plage , ils l'on bien voulu quoi !!! non mais on rêve là !! à partir du moment où tu ne peux plus circuler sur l'île( toute petite ) en sécurité , moi je ne trouve pas ça normal !! qu'il y ait des agressions parfois , il y en a partout dans le monde !! moi en 2007 quand je suis arrivée sur Mayotte cela faisait partie de faits divers isolés et non recurrents !! là je lis par tous les intervenants pratiquement , des viols , il ne se passe pas un jour sans un viol quelque part , des agressions, caillassages  etc....  Tu crois que c'est normal de se planquer pour vivre !!! Mon constat et je le déplore est que depuis 2008 , de façon récurrente dès qu'il y a un souci , une revendication on s'en prend à une catégorie de la population et c'est bien ce qui est le plus inquiètant !! trois emeutes en 4 ans ça commence à faire beaucoup !! je comprends ceux qui partent ou mettent leurs enfants à l'abri !! comme tu le dis si bien toi tu n'as pas d'enfants , tu n'engage que toi même , ceux qui comme moi en ont , ne partagent pas ton obtimisme !! Dire aux futurs mutés que leur sécurité dépend d'où ils se trouvent sur l'île et de leur comportement est à mon sens irresponsable , on peut prendre soin pendant des mois d'éviter ceci ou cela et tomber un jour sur un mauvais plan , on ne peut jamais savoir !! moi je suis repartie aujourd'hui et Mayotte me manque beaucoup c'est un endroit merveilleux , les gens y sont gentils , une douceur de vivre comme on trouve peu surtout pas en métropole de nos jours et tout cela quand tout va bien !! Mais tout peut basculer du jour au lendemain !! c'est ça le sentiment que j'en déduit avec le recul !! j'ai souvent eu a stresser en 4 ans , c'est le paradoxe de ce Pays !! ma fille me dit aujoud'hui en dernière classe de collège qu'elle trouve les jeunes de sa classe plus fermés , moins ouverts d'esprits que ses amis de Mayotte , je précise qu'elle avait et a toujours des amis mahorais , elle regrette ce côté , les différences on s'en fiche !! non pas qu'elle n'ai pas eu à faire sa place , au début il faut toujours prouver aux autres mais les codes étaient moins rigoureux , plus vite franchis !! c'est une belle expérience de vie en tous cas !!

Vous connaissez l'histoire de la personne qui tombe d'un immeuble et qui dit au court de sa chute: "jusqu'ici tout va bien". Je comptais dans un post du mois de juin, six agressions dans mon voisinage, dans un rayon d'1,5km. Quand ce nombre a été multiplié par 3 fin octobre, j'ai cessé d'en tenir le compte. Dernièrement c'est un groupe de 12 personnes qui a été agressé à Saziley, dans le cadre d'une excursion touristique avec guide. Un couple a été agressé à musicale plage vers 15h sur le parking de la base nautique au chombo, la voiture a été volée. Une femme seule a été agressée en début d'après midi a proximité des habitations à musicale plage, ses affaires volées. 3 femmes ont été agressées un jour d'affluence à Sakouli, elles s'étaient installées près de l'eau, les gendarmes en repos à l'hôtel en ont été témoins. Une voisine directe a été plaquée au sol, ses affaires volées à Trévani à 11h du matin. Une femme de ménage a été violée dans la journée à Bandrélé (non, ce n'est pas lui!). 2 femmes qui discutaient sur leur terrasse à 1h du matin ont été agressées. Une voisine a été violée vers 2h du matin le mois dernier, mari présent dans la maison, barreaux arrachés. Une femme a été agressée chez elle de nuit à musicale plage, grille forcée. Tous ces gens ne faisaient pas d'imprudence, n'étaient pas isolés, tous ces faits ont moins de 6 mois. Il ne s'agit aucunement d'un "ressenti" d'insécurité, à forte implication politique ou psychologique (Il m'a mal parlé, il m'a regardé méchamment...). Aucune des agressions citées n'a de lien avec les manifestations contre la vie chère.
Les conseils de prudence prodigués habituellement ne sont plus du tout d'actualité. 
La marche citoyenne du 13 novembre à Bandrélé a rassemblé des centaines de personnes de toutes origines. Ils ont peut-être de bonnes raisons de passer leur dimanche matin à marcher au soleil. Les gendarmes ont suivi la marche en Kangoo. Faut-il considérer cela comme un soutien? Une protestation, vu leur manque de moyens? Comme une escorte? Est-ce pour faire croire qu'ils sont maîtres du terrain en présence de la presse? Est ce un aveu d'incompétence? Est-ce parce qu'ils se sont fait cambrioler la gendarmerie l'an dernier?
Je suis perplexe.
à+Saïd.

Vu hier,sur Mayotte Première, un débat sur la situation de crise.
Ce que je retiens et à quoi j'adhère :
Que les élus prennent leurs responsabilités. Ne pas confondre les rôles : élu et/ou syndicaliste. Et surtout au lieu de mettre de l'huile sur le feu, calmer les élans anarchiques de la base et éviter les zones de non-droit propices à développer la délinquance.
Dernière chose : rappeler aux parents leur fonction éducative et conforter leur autorité et la transmission des valeurs de respect et de tolérance.
En conclusion, pour l'avenir de Mayotte, que les élus travaillent ensemble et non les uns contre les autres.

ET QUE LA POPULATION AIT LE DROIT DE S'EXPRIMER SANS ETRE MENACE DE MORT
ET QUE LES ENFANTS NE SOIENT PAS UTILISES POUR SE PROTEGER DES LOIS
ET QUE LES SYNDICALYSTES ARRETENT LES DISCOURS ANTI-METROPOLITAINS (A DZOUMOGNE ILS DISAIENT "est ce normal qu'il y ait dans de metropolitains dans le collège de Dzoumogné" Ils n'ont jamais parlé de la vie chère
)

Il est effectivement grand temps que la distribution et ses soutiens de droite cède du terrain. Sinon le rempart contre la violence que constitue l'action syndicale pourrait céder.
Ce sont ces syndicalistes qui tentent de jouer un rôle de médiateurs entre la base et le pouvoir, sans eux, les choses dégénéreraient sans doute davantage. Quand au peuple de droite, privé de s'exprimer par des méchants, qu'il se rassure, les  élections à venir vont lui permettre d'exprimer bientôt ses idées et son amour du prochain.
Jusqu'ici la droite n'avait que les médias locaux, le préfet, le médiateur, le pouvoir économique et politique pour lui. Il est normal que la mise en place d'un contre-pouvoir dérange. Les syndicalistes, Boinali en tête sont donc accusés de tous les maux, de tous les vices. Comme l'est d'ailleurs le candidat à la présidentielle FH. Après, ça donne des leçons de démocratie?
à+Saïd.

Micmary, je dis et je maintiens que la sécurité des personnes dépends de la façon dont ils vivent et des risquent qu'ils prennent, c'est d'ailleurs une vérité générale, c'est vrai à Mayotte et partout dans le monde.


Ainsi, le tourisme n'est pas une activité dangereuse, mais aller faire du tourisme à Bagdad ou à Kaboul, c'est plus risqué que d'aller à Londres, ou à Barcelone (ce qui ne va pas dire qu'il ne t'arrivera rien dans ces villes là...) On est plus en sécurité nulle part ma pauv' dame !


Il en va de même à Mayotte, Saziley est une jolie plage mais il faut éviter d'y aller seul, ce serait prendre un risque. Ce que je dis n'est pas du tout irresponsable.


Il y a longtemps que la situation a cessé d'être "normale" à Mayotte, cela fait au moins 15 ans que les gens dorment et vivent derrière des barreaux, tu trouves ça "normal" ? A Mayotte, Choisir d'habiter une maison qui n'a pas de barreaux, c'est s'exposer davantage.


Un partie du problème réside dans le fait que "normal" pour beaucoup de wazungu signifie "comme dans l'idée que je me faisais de Mayotte". Et beaucoup de gens voudrait que Mayotte reste une sorte de paradis perdu où les gens vivent en harmonie avec la nature, sont complètement démunis mais sourient avec leur belles dents blanches parce qu'ils ont une grande richesse intérieure...


C'est tout juste si on ne reproche pas au Mahorais de vouloir l'eau courante, un écran plat et une belle voiture. Le choc pour les métros c'est de découvrir que les Mahorais sont... comme nous !


Pour en revenir à Mayotte, sache qu'il existe des gens qui recensent tous les méfaits commis dans l'île. Saïd al Zitouni le fait sans être payé, mais il y a des gens dont c'est le métier ! Et le résultat de leur travail est publié à Mayotte comme dans tous les départements dans le fameux "rapport d'activité des services de l'Etat" (sur site de la préfecture)


Et que lis-t-on dans le "rapport des services de l'Etat ?" qu'en 2008, le nombre de délits commis pour 1000 habitants était de 20 pour mille à Mayotte, contre 40 pour mille à la Réunion et... 60 pour mille en Métropole ! Étonnant non ?!


Bien sur, Saïd objectera qu'un document émanant de l'Etat-UMP est plus que sujet à caution, et il aura raison, mais une source reste une source même biaisée elle contient une part de vérité !


Tu apprendras encore que le nombre des homicides volontaires à Mayotte est l'un des plus bas de France... Peut-être même qu'il y a moins de meurtres à Mayotte que dans ton département d'origine Micmary ! En tout cas c'est très facile à vérifier...


Voilà, alors je le répète, la seule chose qui soit sur le point de basculer dans le chaos à Mayotte, c'est l'orthographe, ici, chers futurs nouveaux arrivants, la situation n'est sans doute pas "normale" mais elle est loin d'être invivable !

Et si la route est bloquée, restez chez vous, regardez des Divix, désolé Micmary je crois comprendre que tu n'aimes pas le cinéma...(attention cette phrase contient de l'humour au second degré)

J'adore le cinéma :lol:!!! tiens et ça c'est du troisième degré !! paf prend ça !! non mais y en a ici qui se la pète grâve !!! tu cite des stats dont tu ne propose pas les sources clairement , tu ne fais que les évoquer avec ça on peut refaire le monde sans se mouiller n'est - ce pas et surtout faire ressortir que ce qui arrange et rien d'autre !! cite tes sources que diable !! ok c'est sûr parfois certaines personnes ont des comportement à risques ça je ne le nie pas , mais dire aux gens , comme si c'était d'une banalité qu'ils n'ont qu'à rester chez eux dès qu'un groupe décide de fiche la pagaille , ben là non pas d'accord !! Et d'après toi musicale plage est une plage à risque , et n'gouja est un grand lieu d'isolement , trévani aussi enfin , tu vois bien que tu parle à tort et à travers là !! Mayote en ce moment , et depuis quelque temps déjà est devenue plutôt insécure pour certains , Said ici sur le forum cite des cas de femmes qui se sont faites violer chez elles , non ??? !! Attention , je ne voudrais pas généraliser les mahorais ne violent , ne tuent , ne volent pas tous hein , c'est pas mon propos !! Mais il y a des individus qui ne font rien de leur vie , ne travaillent pas , ne s'insérent pas dans la socièté et qui choisissent la violence pour s'exprimer !! Là encore ils profitent du climat général pour se laisser aller à leur activité favorite la violence !!!! Cela peut paraître sans importance en métropole quoique ça préoccupe beaucoup de gens mais à Mayotte sur ce petit confetti en plein océan , tôt ou tard tu es obligé de rencontrer cette violence !! c'est tout !! alors si tu es seul et libre comme l'air , libre à toi de prendre des risques , mais si tu as des enfants faut prendre cet aspect en considération !! voilà bonne journée à tous !!!

On se calme svp.

Merci,
Harmonie.

Zowie, ton discours me dérange un peu...La greve sur le coût de la vie n'est qu'un début de travail...
Voyons, evidement qu'il n'est pas normal que les " hauts postes " dans l'administration, la santé, l'economie soient tenus  uniquement par des mzungus , qu'il est nécéssaire qu'il y ait une vraie équité...le seul truc que je crois important, c'est que les jeunes aillent se faire former, passent les diplomes, les concours et reviennent à Mayotte pour prendre ces places...c'est pour cela que nous sommes là, les aider, les former et apres vogue la marine, à eux de construire et developper leur île ! Je crois que Mr Boinali tient un discours auquel nous ne sommes pas habitués, peut- etre qu'il essaye simplement de reveiller les gens: devenir actifs dans leur departement et non plus passifs !
En tout cas, je ne pense pas qu'il monte les gens les uns contre les autres, il essayent de reveiller les consciences :le departement doit se construire dès aujourd'hui avec les mahorais et non pas sur leur dos !
zaza

MICMARY, Mes sources sont des documents officiels publiés par toutes les préfectures de tous les départements de France, rien de plus facile à trouver :

http://www.mayotte.pref.gouv.fr/workspa … activite_d

bonne lecture
Google est ton ami.

Il est en effet très facile de retrouver les sources de Dembéni, si l'on dispose de l'internet et de compétences minimales.
"Et que lis-t-on dans le "rapport des services de l'Etat ?" qu'en 2008, le nombre de délits commis pour 1000 habitants était de 20 pour mille à Mayotte, contre 40 pour mille à la Réunion et... 60 pour mille en Métropole ! Étonnant non ?!


Bien sur, Saïd objectera qu'un document émanant de l'Etat-UMP est plus que sujet à caution, et il aura raison, mais une source reste une source même biaisée elle contient une part de vérité !"
Ben oui j'objecte, cette série dérisoire d'auto-congratulations partisanes, contenue dans ce rapport est alarmante.
Quand à la part de vérité, je ne l'ai pas trouvée.
A titre d'exemple et pour changer un peu de la délinquance, le rapport se félicite de la mise en place généralisée d'une restauration scolaire. Très bien! Bravo l'Etat -Ump, tout dans la communication comme d'habitude. Qu'en est t-il dans les faits?
Les Mamas qui vendaient des sandwiches, des boissons  et des goûters aux abords des collèges  ont été virées par la police municipale et remplacée par les sandwiches de la multinationale Sodhexo,qui elle respecte les normes européennes d'hygiène.
Les sandwiches Sodhexo sont dégueulasses.
Les mamas ont du s'éloigner, mais elles ont perdu quelques clients et sont moins nombreuses.
Cet arrangement honteux entre bourgeois est présenté comme une mise en place de restauration scolaire!
Que dire du reste du rapport au sujet de la délinquance? C'est de la communication sans lien avec la réalité. Point.
Ceux qui ne me croient pas n'ont qu'à mettre leur deux-roues japonais dans la rue avec une chaîne cémentée. Ils feront constater par huissier sa présence régulière. Si, au bout d'un an il est toujours là, je leur en donne un deuxième (volé hein, pas neuf, j'ai pas les moyens). Si au bout de deux ans il n'est toujours pas volé, je vous en donne 2 de plus.
N'oubliez pas de me signaler avec précision où le véhicule est garé habituellement la nuit.
Je vais me faire du blé sur ce coup là...
à+Saïd.