Conseils pour réussir votre carrière à l'étranger

Vie pratique
  • Perry Yeatman
Publié le 2017-01-06 à 11:00 par Maria Iotova
Pendant les 30 dernières années, Perry Yeatman s'est bâtie la carrière et la vie de ses rêves. Elle a d'ailleurs travaillé avec de nombreux dirigeants mondiaux, dont Margaret Thatcher et Bill Clinton. Au fil de ses voyages, elle a également occupé des postes clés auprès des sociétés telles que Kraft Foods et Unilever et a mené des projets de grande envergure, allant de la réforme économique russe au développement de la nouvelle vision en matière d'agriculture pour le Forum économique mondial, tout en jonglant entre son rôle d'épouse et de maman. Aujourd'hui, elle encourage les autres à lui emboiter le pas. Perry partage, avec Expat.com, sa vision du succès grâce à l'intérêt, la volonté, le travail assidu, sans oublier le soutien de son entourage.

Vous avez vécu à Singapour, à Moscou et à Londres. Est-il exacte ? Qu'est ce qui vous a le plus plu dans chacune de ces villes ?

Oui, j'ai vécu environ 3 ans dans chacune de ces villes dans les années 90. J'ai particulièrement apprécié Singapour pour sa sécurité et son climat favorable aux affaires, ainsi que son immense aéroport et sa situation idéale permettant de voyager dans le reste de l'Asie Pacifique. Ce que j'ai aimé en Russie, c'est surtout son immense héritage historique (bien qu'un peu brutal), sans oublier son architecture unique. En ce qui concerne le Royaume-Uni, qu'est-ce que je n'aimais pas ? De l'architecture au climat des affaires, en passant par les opportunités culturelles, les escapades du week-end, et même le climat ! J'aimais tout à Londres ! Ce que je n'aimais pas par contre, c'était le réseau de transport et le coût de la vie très élevé.

Que diriez-vous aux femmes qui n'osent pas saisir une opportunité à l'international, souvent par crainte que le déménagement affecte leur vie familiale ou de ne pas arriver à survivre seules ?

Ma réponse est simple : allez-y ! Tentez votre chance, sauf si vous avez déjà un job et une vie de rêve. Je pense qu'il est important de poursuivre ses efforts pour aller encore plus loin. En fait, j'irai même jusqu'à dire qu'il faut toujours continuer de faire des efforts et de grandir, même lorsque l'on a déjà tout ce que l'on peut espérer. Évidemment, je comprends que le changement n'est pas toujours facile à gérer et c'est pour cela que de nombreuses personnes se sentent bloquées à un certain moment et n'arrivent plus à continuer. Je pense que la vie n'est pas un sport de spectateurs. Et puis, vous ne pouvez pas gagner si vous ne jouez pas ! Alors, qu'attendez-vous pour vous lancer ? Même si vous ne réussissez pas, je vous garantis que vous apprendrez beaucoup de choses qui vous seront d'une grande aide sur le long terme.

Comment votre famille et vos enfants arrivent-ils à s'adapter à votre mode de vie ? Vous êtes-vous déjà expatriée en famille ?

J'avais déjà travaillé dans une cinquantaine de pays avant de fonder une famille. Mes priorités avaient changé et je ne souhaitais plus prolonger mes séjours professionnels et y consacrer mon temps libre comme je le faisais si souvent quand j'étais plus jeune. Donc, je voyageais souvent de New York ou Chicago vers l'Europe mais uniquement pour des courts séjours : un jour maximum. Ainsi, ma famille sentait à peine mon absence. Quand ma fille était encore toute petite et que je devais partir pour une semaine ou plus, je l'emmenais souvent avec moi (à mes propres frais, bien sûr). La clé de la réussite est surtout le choix du bon conjoint. Mon époux est un voyageur passionné et il était d'accord pour rester à la maison après la naissance de notre deuxième enfant qui a maintenant 12 ans. Il était ravi de nous accompagner et cela nous a permis de convertir mes séjours professionnels en souvenirs de famille mémorables.

Vous êtes co-auteur du livre primé « Go Ahead by Going Abroad ». Qu'est-ce qui vous a inspirée pendant toutes ces années à aller de l'avant ?

Pour le meilleur et pour le pire, je suis issue d'une famille hautement compétitive. Nous étions toujours en compétition, allant des accolades aux voyages, sans même le réaliser. Je peux donc dire que mes besoins proviennent de mon sentiment d'insécurité et de mon désir de réussir à tous les coups, de faire mes preuves, envers moi-même et envers les autres. Mais au fil de mes accomplissements, j'étais de plus en plus motivée à aider les autres et à apporter une différence positive aux organismes pour lesquels je travaillais. Et cela faisait encore plus d'heureux.

Qu'est-ce qui vous a motivée à écrire ce livre ? Quels sont, selon vous, les avantages de vivre à l'étranger ?

Vivre et travailler à l'étranger comportent de nombreux avantages personnels et professionnels : promotions accélérées, davantage de responsabilités, plus d'argent, sans oublier un voyage et des aventures palpitantes, ce qui vous permet constamment de grandir. J'ai eu l'idée d'écrire le livre après la naissance de ma fille. Je pensais que j'allais devenir une mère au foyer et je voulais trouver une autre manière de me distinguer et montrer à ma fille que mis à part le fait d'être sa maman j'avais aussi accompli mes rêves et fait toutes sortes de choses que les gens croyaient que je n'aurais jamais pu faire, ni aucune autre jeune Américaine d'ailleurs. Ce livre devrait donc être une source d'inspiration pour ma fille et pour toutes les femmes.

D'un point de vue personnel, diriez-vous que les hommes sont plus nombreux que les femmes à tenter l'aventure de l'expatriation ?

Les hommes ont toujours été plus nombreux à vouloir voyager, mais je ne suis pas sure de pouvoir dire qu'ils sont les plus enthousiastes. De plus en plus de femmes saisissent l'opportunité de vivre à l'étranger et de faire de nouvelles expériences. Je pense qu'elles deviennent aussi enthousiastes que les hommes. Cela dépend peut-être de l'âge de la personne et de l'étape de sa vie qu'elle a atteinte.

Quels sont, selon vous, les plus sérieux défis auxquels les femmes sont généralement confrontées ?

D'une manière générale, l'insécurité physique, des avances sexuelles indésirables, une liberté de mouvement restreinte, la discrimination, les abus psychologiques... Il peut être vraiment difficile de surmonter tout cela, mais cela ne s'applique pas uniquement aux séjours professionnels. Je conseille donc de faire un travail de recherche et d'évaluer vos propres envies et besoins, mais cela ne veut pas forcément dire que vous devez abandonner l'idée de vous expatrier par peur de faire face à certaines difficultés. La plupart des choses importantes que vous accomplirez dans votre vie impliqueront des défis à relever, comme devenir parents, par exemple !

Vous avez séjourné, travaillé et vécu dans de nombreux pays. Lesquels sont les plus et les moins accueillants envers les femmes ?

La vie, personnelle ou professionnelle, des femmes expatriées peut se compliquer par des facteurs plus ou moins évidents : les lois, coutumes, entre autres, entrainent toutes sortes de discrimination à l'égard des femmes. Néanmoins, d'après mon expérience, certains marchés pouvant paraître favorables aux femmes au premier abord, comme en Europe de l'ouest par exemple, peuvent être réellemment discriminatoires. D'autre part, certains marchés, comme en Asie par exemple, où l'on ne s'attend pas à ce que les femmes puissent réussir peuvent être plus accessibles. Mais bien sûr, cela dépend généralement de l'individu, de son rôle, et de la complexité de l'organisme qui l'accueille.

Pensez-vous que les jeunes accordent plus d'importance à leur expérience personnelle que professionnelle ? Cela fait-il d'eux des voyageurs accomplis ?

Je ne pense pas que les jeunes accordent réellement moins d'importance à leur carrière. Je crois tout simplement qu'ils ont d'autres priorités. C'est peut-être cela qui fait d'eux des expatriés et voyageurs avides.

Étant mère de famille, vous avez un point de vue global sur la vie à l'étranger. Comment pensez-vous pouvoir inculquer ces mêmes valeurs chez un enfant ?

Être parent, c'est avant tout un art : il ne s'agit pas seulement de ce que vous dites mais aussi de ce que vous faites. Comme mes deux enfants sont issus d'une famille mixte, nous célébrons les fêtes et observons des traditions multinationales. Nous voyageons souvent et avons des amis issus de diverses nationalités et ethnies. Ainsi, il est tout à fait naturel que mes enfants aient cette façon de penser globale. Ils n'ont même pas à y réfléchir, c'est spontané !

Si vous deviez partir vous installer à l'étranger, quel serait le pays de votre choix et pourquoi ?

Il y a tellement d'endroits où j'aimerai vivre, mais le Royaume-Uni et le Danemark sont les pays qui reviennent souvent sur la table des discussions entre mon époux et moi. L'Angleterre, pour moi, pour toutes les raisons que j'ai mentionnées plus haut et la voile pour mon époux, et le Danemark parce que mon époux est Danois. Copenhague est une ville formidable avec une dimension internationale et, bien sûr, nous y avons de la famille ! Si quelqu'un a un poste pour moi dans l'un de ces pays, je suis preneuse ! N'hésitez surtout pas à me le dire ! J'aime beaucoup ce que je fais actuellement mais j'aimerai aussi repartir travailler à l'étranger avant que ma fille passe son diplôme.