Vivre à Saitama : le guide de l'expatrié

L'économie de Saitama repose sur le commerce, les services et l'industrie manufacturière. Si de nombreux résidents font le choix de travailler à Tokyo grâce aux excellentes liaisons ferroviaires, la ville offre également des opportunités d'emploi locales dans plusieurs secteurs.

Principaux secteurs d'activité

Le tissu économique comprend des constructeurs automobiles comme Honda (qui produit la Honda Legend dans son usine de Sayama), des équipementiers tels que Marelli Corporation, ainsi qu'un important secteur du commerce de détail et de gros. Le Saitama New Urban Center, inauguré en 2000, accueille des antennes d'administrations centrales et des sièges d'entreprises. L'artisanat traditionnel reste également présent, notamment la fabrication de poupées hinamatsuri et de casques de samouraï à Iwatsuki.

Visas de travail

Pour exercer une activité professionnelle au Japon, il faut obtenir un visa adapté. Le plus courant est le visa Engineer/Specialist in Humanities/International Services, destiné aux professionnels de l'informatique, de l'ingénierie, de l'enseignement des langues ou du commerce international. L'employeur doit solliciter un Certificat d'Éligibilité (COE) auprès du Bureau de l'immigration, une procédure qui prend généralement 1 à 3 mois. Depuis mars 2024, le Japon propose un visa nomade numérique permettant de résider jusqu'à 6 mois tout en travaillant à distance pour une entreprise étrangère, à condition de justifier de revenus annuels d'au moins 10 millions de yens (environ 62 000 EUR). La France et le Japon ont signé une convention fiscale bilatérale qui évite la double imposition des revenus.

Indicateurs du marché de l'emploi

Sources : Statistics Bureau of Japan, Ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales

La préfecture de Saitama compte plusieurs établissements d'enseignement supérieur qui accueillent des étudiants internationaux. Sa proximité avec Tokyo permet également d'accéder aux universités de la capitale tout en bénéficiant d'un coût de la vie plus modéré.

Université de Saitama

L'Université de Saitama est le seul établissement national de la préfecture. Elle propose des formations de premier cycle dans cinq facultés : Arts libéraux, Éducation, Économie, Sciences et Ingénierie, ainsi que trois écoles doctorales. Les étudiants étrangers peuvent intégrer le Short-Term Exchange Program (STEPS), qui comprend des cours intensifs de japonais. Les frais universitaires des établissements nationaux sont uniformisés : 282 000 JPY de droits d'inscription (~1 800 EUR) et 535 800 JPY de frais annuels (~3 400 EUR). Des bourses MEXT (gouvernement japonais) et des exonérations partielles sont accessibles aux étudiants remplissant les conditions requises. Les diplômes français sont reconnus pour l'admission, le baccalauréat correspondant au diplôme de fin d'études secondaires japonais.

Autres établissements

Parmi les universités privées de la région figurent le Saitama Institute of Technology, Seigakuin University et Daito Bunka University, avec des programmes en ingénierie, gestion et sciences humaines. De nombreux étudiants francophones choisissent de résider à Saitama tout en étant inscrits dans une université de Tokyo, profitant ainsi de loyers plus abordables.

Procédure d'admission

L'obtention d'un visa étudiant nécessite que l'établissement japonais fasse une demande de Certificat d'Éligibilité en votre nom. Les pièces généralement requises comprennent : relevés de notes traduits, justificatifs de ressources financières (extraits bancaires attestant la capacité à subvenir à vos besoins) et certificat de niveau linguistique (japonais ou anglais selon le programme). Les candidatures se déposent habituellement 6 à 12 mois avant la rentrée, qui a lieu en avril au Japon. Le site Study in Japan centralise les informations sur les démarches et les bourses disponibles.

Les familles expatriées à Saitama ont le choix entre le système scolaire japonais et des établissements internationaux. Le quartier d'Urawa jouit d'une réputation d'excellence pour ses écoles publiques, tandis que plusieurs options anglophones sont accessibles dans l'aire métropolitaine.

Système éducatif japonais

L'enseignement public est gratuit pendant la scolarité obligatoire : 6 ans d'école primaire (shōgakkō) et 3 ans de collège (chūgakkō). Les enfants de ressortissants étrangers peuvent s'inscrire dans les écoles publiques japonaises, mais l'enseignement est dispensé exclusivement en japonais. Le district d'Urawa compte 12 écoles primaires et 5 collèges. Une option notable au sein du système public : le Saitama Municipal Omiya International Secondary School propose le Programme du diplôme du Baccalauréat International (IB), reconnu pour l'accès aux universités du monde entier, y compris en France via la procédure Parcoursup.

Écoles internationales

Le Columbia International School, situé à Tokorozawa (accessible depuis Saitama), dispense le programme scolaire de l'Ontario (Canada) de la maternelle au lycée. L'ensemble des cours se déroule en anglais, avec des leçons quotidiennes de japonais jusqu'en 4e. L'établissement accepte les inscriptions tout au long de l'année. D'autres options incluent le Lily of the Valley Christian International School à Toda et diverses écoles maternelles internationales réparties dans la préfecture. Il n'existe pas de lycée français à Saitama ; le plus proche est le Lycée français international de Tokyo, accessible en environ une heure de transport.

Frais de scolarité et inscription

Les frais des écoles internationales s'échelonnent entre 2 000 000 et 4 000 000 JPY par an (~12 800-25 600 EUR), comparables à ceux d'établissements similaires à Lyon ou Bruxelles. Les écoles maternelles privées facturent environ 28 000 à 49 000 JPY par mois (~180-315 EUR). L'inscription requiert généralement le dossier scolaire antérieur, la carte de résident et parfois un test d'admission. Plusieurs établissements proposent des journées portes ouvertes ou des programmes du samedi pour découvrir l'école avant de s'engager.

Saitama offre des loyers nettement plus accessibles que Tokyo, tout en conservant un bon niveau de services urbains. La ville est divisée en dix arrondissements (ku), chacun avec ses caractéristiques propres.

Quartiers prisés par les expatriés

Urawa est le centre administratif de la préfecture et un quartier résidentiel établi. On y trouve des centres commerciaux importants (PARCO, Isetan, Atre), une liaison directe avec Tokyo par la ligne Keihin-Tohoku (environ 30 minutes jusqu'à la gare de Tokyo) et des écoles publiques réputées. Les loyers avoisinent 98 000 JPY pour un 1LDK (~630 EUR) et 114 000 JPY pour un 2LDK (~730 EUR). Omiya fait office de centre commercial et de nœud ferroviaire principal, avec un arrêt Shinkansen et de multiples lignes JR. Un appartement d'une pièce s'y loue à partir de 55 000 JPY (~350 EUR). Chuo abrite le complexe commercial Cocoon City et se situe à proximité de l'Université de Saitama, ce qui en fait un choix courant parmi les étudiants et jeunes actifs.

Grille indicative des loyers

Sources : Numbeo, agences immobilières locales

Louer en tant qu'étranger

Le marché locatif japonais exige traditionnellement un garant (hoshounin), mais de plus en plus d'agences proposent des biens accessibles aux étrangers sans cette obligation. Les frais d'entrée comprennent généralement un dépôt de garantie (shikikin) et un pas-de-porte (reikin), équivalant chacun à 1-2 mois de loyer, auxquels s'ajoutent les honoraires d'agence. Ce système diffère de celui en vigueur en France ou en Belgique, où le dépôt de garantie est plafonné et le pas-de-porte n'existe pas. Certaines annonces mentionnent « zero reikin » pour attirer les locataires. Vous aurez besoin de votre carte de résident (zairyu card) et devrez passer une vérification de solvabilité.

Saitama dispose d'une offre culturelle qui va des musées spécialisés aux sanctuaires plurimillénaires. La préfecture est également connue pour ses équipes sportives et ses festivals traditionnels.

Musées et jardins

L'Omiya Bonsai Art Museum est le premier musée public au monde consacré à l'art du bonsaï, avec des spécimens atteignant 500 ans d'âge. Il se situe au sein de l'Omiya Bonsai Village, un ensemble de six pépinières privées fondé en 1925 et ouvert aux visiteurs. Le Railway Museum, près de la gare d'Omiya, expose du matériel ferroviaire historique et propose des simulateurs de conduite. À Urawa, le Museum of Modern Art Saitama (MOMAS) présente des œuvres d'artistes japonais et internationaux, dont des pièces de Picasso, Monet et Chagall.

Espaces verts

L'Omiya Park s'étend sur plus de 67 hectares et comprend un petit zoo gratuit, des installations sportives ainsi que l'un des sites les plus prisés pour le hanami (contemplation des cerisiers en fleurs) au printemps. Le Besshonuma Park à Urawa offre des sentiers au bord d'un étang, une zone de pêche et un jardin japonais. Pour une excursion d'une journée, la région de Chichibu à l'ouest de la préfecture associe montagnes, temples anciens, sources thermales (onsen) et la vallée de Nagatoro, où l'on pratique le rafting en eaux vives.

Sport et événements

Les Urawa Red Diamonds, l'un des clubs de football les plus suivis de la J.League, jouent leurs matchs à domicile au Saitama Stadium 2002. La Saitama Super Arena accueille concerts internationaux, compétitions sportives et salons. Début décembre, le Festival nocturne de Chichibu attire des centaines de milliers de visiteurs venus admirer des chars illuminés et des feux d'artifice. En octobre se tient le Saitama Criterium, course cycliste parrainée par le Tour de France.

Une attraction récente

Tokorozawa Sakura Town, inauguré en 2020, abrite le Kadokawa Culture Museum conçu par l'architecte Kengo Kuma. Le bâtiment comprend un musée de l'animation, des expositions d'art numérique teamLab et le spectaculaire Bookshelf Theater, une bibliothèque aux étagères de huit mètres de haut.

Saitama combine l'efficacité caractéristique du Japon avec un rythme de vie plus mesuré qu'à Tokyo. L'infrastructure de services couvre l'ensemble des besoins du quotidien sans nécessiter de longs déplacements.

Se déplacer

La gare d'Omiya est l'un des principaux hubs ferroviaires de la région de Kanto. Elle dessert les lignes Shinkansen vers le nord du Japon et de nombreuses lignes de banlieue : Keihin-Tohoku, Saikyo, Takasaki, Utsunomiya et Shonan-Shinjuku. Le trajet vers Tokyo coûte entre 580 et 800 JPY (~3,70-5,15 EUR) selon la destination. La ligne Saitama Rapid Railway rejoint le métro de Tokyo (ligne Namboku), permettant d'atteindre Shibuya sans correspondance. Pour circuler, procurez-vous une carte Suica ou Pasmo, rechargeable et valable sur l'ensemble du réseau de transports en commun de l'aire métropolitaine – un système comparable à la carte Navigo en Île-de-France. Un abonnement mensuel coûte environ 10 000 à 20 000 JPY (~65-130 EUR) selon la distance parcourue.

Faire ses courses

Les principaux centres commerciaux incluent Cocoon City près de la gare de Saitama-Shintoshin et Aeon Lake Town à Koshigaya (le plus grand centre commercial du Japon). Les supermarchés comme Ito-Yokado, Life et Maruetsu proposent des produits frais à des prix raisonnables. Les konbini (supérettes de proximité) tels que 7-Eleven, Lawson et FamilyMart sont ouverts 24h/24 et permettent de régler des factures, retirer de l'argent ou expédier des colis – des services qui n'ont pas d'équivalent direct dans les commerces de proximité francophones.

Système de santé

Le Japon dispose d'un système de couverture maladie universelle. Si vous résidez plus de trois mois, vous devez vous inscrire à l'Assurance Maladie Nationale (Kokumin Kenko Hoken) ou à l'assurance employeur si vous travaillez pour une entreprise japonaise. Le système prend en charge 70 % des frais médicaux ; les 30 % restants sont à votre charge. Les cotisations de l'assurance nationale sont calculées sur la base de vos revenus de l'année précédente. Ce système s'apparente à la Sécurité sociale française, bien que la participation du patient soit plus élevée. Peu de professionnels de santé parlent français ou anglais ; de nombreux expatriés souscrivent donc une assurance privée internationale incluant des services d'interprétation et l'accès à des établissements avec personnel multilingue.

Vivre à Saitama revient moins cher qu'à Tokyo. Les prix en restauration sont environ 25 % plus bas et les produits alimentaires coûtent près de 20 % de moins que dans la capitale – un écart comparable à celui entre Paris et une ville de province comme Lyon.

Budget mensuel pour une personne seule

Budget mensuel pour une famille de quatre personnes

Sources : Numbeo, données du marché local (2024-2025)