Vivre à Charm el Cheikh : le guide de l'expatrié

L'économie locale repose presque exclusivement sur le tourisme et l'hôtellerie. Les opportunités d'emploi pour les étrangers se concentrent dans les établissements hôteliers, les centres de plongée et les agences réceptives. La maîtrise de langues comme le russe, l'allemand ou l'italien constitue un atout majeur compte tenu de la clientèle touristique.

Les secteurs qui recrutent

Les hôtels quatre et cinq étoiles recherchent du personnel pour l'accueil, les relations clients, l'animation et la direction d'établissement. Les centres de plongée embauchent des moniteurs certifiés PADI tout au long de l'année. Des postes existent également dans l'immobilier, le commerce et la restauration. Les salaires restent modestes au regard des standards européens, mais le coût de la vie local permet de maintenir un niveau de vie correct.

Permis de travail : les démarches à suivre

Pour exercer légalement en Égypte, il faut obtenir un visa de travail et un permis de travail délivré par le ministère du Travail et de l'Immigration. C'est l'employeur qui initie la procédure. Le délai varie de 1 à 3 mois. Le permis est valable un an, renouvelable jusqu'à trois ans. La législation égyptienne limite la proportion d'employés étrangers à 10 % de l'effectif et 20 % de la masse salariale. Un test VIH est obligatoire durant la procédure. Il n'existe pas d'accord de reconnaissance automatique des diplômes entre la France et l'Égypte : les qualifications doivent être validées au cas par cas.

Sources : CAPMAS, Trading Economics

Jusqu'à récemment, poursuivre des études universitaires dans le sud du Sinaï impliquait de s'installer au Caire. La création de l'Université Internationale King Salman (KSIU) en 2020 a changé la donne, avec un campus implanté directement à Sharm el Sheikh.

L'Université Internationale King Salman

KSIU dispose de trois campus répartis dans le gouvernorat du Sud-Sinaï : El Tor, Sharm el Sheikh et Ras Sidr. Le campus de Sharm el Sheikh propose des formations en lien avec l'économie régionale : Tourisme et Hôtellerie, Sciences administratives, Langues appliquées (Al-Alsun), Art et Design, Architecture et Kinésithérapie. L'université fonctionne selon un système de crédits et a noué des partenariats internationaux permettant des doubles diplômes. Les programmes sont dispensés en anglais et en arabe selon les filières.

Admission et frais de scolarité

KSIU accueille des étudiants égyptiens et internationaux. Les frais de scolarité varient selon les programmes mais restent compétitifs par rapport aux universités privées du Caire. Des bourses au mérite et sur critères sociaux sont disponibles. L'admission requiert la présentation des diplômes antérieurs – l'équivalent du baccalauréat pour les formations de premier cycle – et une preuve de maîtrise de la langue d'enseignement. Le site officiel de KSIU détaille les calendriers d'inscription.

Sharm el Sheikh attire des retraités en quête de soleil, de tranquillité et d'un coût de la vie modéré. L'Égypte ne propose pas de visa spécifique pour les retraités, mais des solutions existent pour s'installer durablement.

Options de résidence

Les ressortissants étrangers peuvent demander un permis de résidence d'une durée maximale de cinq ans, renouvelable sous réserve de justifier de revenus ou d'une épargne suffisante. Après dix années de résidence continue, il est possible de solliciter la nationalité égyptienne. L'acquisition d'un bien immobilier peut faciliter l'obtention du permis, mais la loi impose de conserver le bien pendant au moins cinq ans avant toute revente. Le visa touristique permet des séjours de 30 jours renouvelables, mais une installation pérenne nécessite de régulariser sa situation. Il n'existe pas de convention fiscale globale entre la France et l'Égypte, mais un accord de non-double imposition couvre certains revenus : renseignez-vous auprès du centre des impôts des non-résidents avant votre départ.

Accès aux soins

L'offre médicale s'est améliorée à Sharm el Sheikh. L'Hôpital International de Sharm el Sheikh, établissement public doté de l'accréditation JCI, est le premier hôpital vert d'Égypte. L'Hôpital du Sud-Sinaï propose des soins privés avec un équipement moderne et des spécialistes formés dans les hôpitaux universitaires du Caire. Le Sinai Clinic Hospital dispose de personnel anglophone. La plupart des retraités expatriés souscrivent une assurance santé privée dont les tarifs restent raisonnables. Pour les interventions complexes, Le Caire dispose d'établissements de référence à une heure de vol. Attention : la couverture de la Sécurité sociale française ne s'applique pas en Égypte sauf cas particuliers – la Caisse des Français de l'Étranger (CFE) peut constituer une option complémentaire.

Points à considérer

Le coût de la vie permet d'étirer une pension de retraite. Le climat ensoleillé peut bénéficier à certaines pathologies chroniques. La communauté expatriée offre un réseau social. En revanche, l'accès à des soins spécialisés reste limité sur place, et l'éloignement géographique peut peser en cas d'urgence familiale.

Les familles qui s'installent à Sharm el Sheikh trouveront une offre éducative plus restreinte qu'au Caire, mais des établissements internationaux de qualité existent pour accueillir les enfants d'expatriés.

Sharm International British School (SIBS)

Le principal établissement international de la ville est la Sharm International British School, située à Naama Bay. Elle accueille des élèves de 2 à 17 ans et suit le programme national anglais et gallois combiné au curriculum Cambridge International. L'équipe enseignante est composée de professeurs britanniques qualifiés, anglophones natifs. Les effectifs par classe sont réduits pour favoriser un suivi personnalisé. En complément du cursus britannique, l'école dispense des cours d'arabe et d'études islamiques. L'établissement est enregistré comme organisation à but non lucratif et collabore avec le British Council et Pearson Edexcel.

Inscription et coûts

Il n'existe pas de lycée français à Sharm el Sheikh. Les familles souhaitant un enseignement en français devront envisager l'enseignement à distance via le CNED ou se tourner vers les établissements du Caire. Les crèches et maternelles privées locales coûtent en moyenne 5 500 EGP par mois (~100 EUR). Les frais de scolarité des écoles internationales restent inférieurs à ceux pratiqués dans les grandes capitales. L'inscription nécessite généralement une copie du passeport de l'enfant, le dossier scolaire antérieur et le carnet de vaccination. Les places étant limitées, il est conseillé de contacter les établissements plusieurs mois à l'avance.

Le marché immobilier de Sharm el Sheikh offre un éventail de logements : appartements en résidence sécurisée, villas indépendantes ou studios dans des complexes hôteliers. Les prix restent accessibles par rapport aux standards européens, bien qu'ils aient augmenté ces dernières années avec le développement de la ville.

Les quartiers prisés par les expatriés

Naama Bay constitue le cœur de la ville : commerces, restaurants, front de mer et vie nocturne s'y concentrent. C'est le quartier le plus pratique pour vivre sans voiture, mais aussi le plus cher. Hadaba (El Hadaba) offre un cadre plus résidentiel et calme, avec des marchés locaux et des loyers plus modérés. Nabq Bay est un secteur récent avec des résidences modernes et des complexes hôteliers haut de gamme. On y trouve des supermarchés comme Metro et Ragab Sons, mais un véhicule est nécessaire pour se déplacer. Sharks Bay séduit par sa proximité avec des spots de snorkeling et son ambiance détendue. Sharm el Maya (Old Market) est le quartier le plus traditionnel, avec ses souks et son atmosphère égyptienne authentique.

Niveaux de loyers

Les appartements se louent généralement meublés. La négociation directe avec le propriétaire ou via un agent local est courante.

Sources : Numbeo 2025

L'offre de loisirs à Sharm el Sheikh est intimement liée à son environnement naturel : la mer Rouge d'un côté, le désert du Sinaï de l'autre. Au-delà des activités nautiques, la ville propose des divertissements variés.

Plongée et snorkeling

Les récifs coralliens de la mer Rouge constituent l'attrait majeur de la région. Le parc national de Ras Mohammed, première réserve marine d'Égypte créée en 1989, se trouve à 12 km de la ville. Il abrite plus de 220 espèces de coraux et 1 000 espèces de poissons. L'épave du SS Thistlegorm, cargo britannique coulé en 1941, figure parmi les sites de plongée les plus réputés au monde. L'île de Tiran offre quatre récifs où l'on peut observer requins et tortues marines. De nombreux centres de plongée proposent des formations pour débutants (le niveau 1 PADI s'obtient en quelques jours) et des sorties pour plongeurs confirmés. Le snorkeling est accessible depuis plusieurs plages, notamment Ras Um Sid et Sharks Bay.

Excursions dans le désert et patrimoine

Des excursions en quad ou à dos de chameau permettent de découvrir le désert du Sinaï, souvent accompagnées d'un dîner bédouin sous les étoiles. L'ascension nocturne du mont Sinaï pour assister au lever du soleil reste une expérience marquante, tout comme la visite du monastère Sainte-Catherine, l'un des plus anciens monastères chrétiens encore en activité. Le Old Market (Sharm el Maya) propose souks traditionnels, épices et artisanat local.

Vie nocturne et divertissements

Naama Bay concentre l'essentiel de la vie nocturne avec des établissements comme Pacha et le Hard Rock Café. SOHO Square réunit boutiques, restaurants et un spectacle de fontaines. Le Farsha Café, perché sur les falaises de Hadaba, offre une vue sur la mer et une ambiance décontractée autour d'un narguilé. Pour les familles, le parc d'attractions Hollywood Sharm el Sheikh et plusieurs parcs aquatiques complètent l'offre.

S'adapter au quotidien à Sharm el Sheikh implique de comprendre les options de déplacement et certains codes culturels qui rythment la vie locale.

Se déplacer dans la ville

Les transports en commun sont peu développés. Des minibus circulent sur les axes principaux : il suffit de faire signe pour les arrêter. C'est l'option la plus économique, mais les horaires sont aléatoires. Le taxi reste le moyen de transport le plus courant. Les compteurs sont rarement utilisés : il faut négocier le tarif avant de monter. Un trajet en ville coûte entre 20 et 50 EGP (~0,40–1 EUR). Beaucoup d'expatriés optent pour la location de voiture, une solution économique qui offre une autonomie appréciable pour explorer la région. L'aéroport international (SSH) se trouve à environ 12 km du centre ; le trajet vers Naama Bay prend 15 à 20 minutes. Aucune ligne ferroviaire ne dessert Sharm el Sheikh. Pour rejoindre Le Caire ou d'autres villes, des bus longue distance sont disponibles.

Comprendre les codes culturels

Le rythme de vie s'adapte à la chaleur : l'activité ralentit aux heures les plus chaudes et reprend en fin d'après-midi. Le vendredi est le jour de repos et de prière. Pendant le Ramadan, les horaires des commerces et restaurants changent, et l'ambiance diurne est plus calme. Bien que Sharm soit plus tolérant que d'autres régions d'Égypte en matière vestimentaire, la discrétion est appréciée en dehors des plages et des resorts. Le pourboire (baksheesh) est d'usage pour tout service rendu. La communauté expatriée est active : des groupes sur les réseaux sociaux organisent des rencontres et partagent des informations utiles aux nouveaux arrivants.

Le coût de la vie à Sharm el Sheikh est environ 60 % inférieur à celui de villes comme Paris ou Genève. Voici des estimations réalistes pour établir votre budget.

Budget mensuel pour une personne seule

Avec 700 à 1 100 EUR par mois (loyer inclus), on peut vivre confortablement. Un mode de vie plus sobre permet de réduire ce montant.

Budget mensuel pour une famille de quatre personnes

Sources : Numbeo 2025, LivingCost.org