Travailler en Algérie

L'économie de l'Algérie

La chute du cours du pétrole de 2017 a porté préjudice à l'économie de nombreux pays, dont l'Algérie, cette ressource représentant plus de 60 % des revenus du pays et 90 % de ses exportations. L'économie de l'Algérie doit donc être stimulée par de nouvelles mesures en matière de politique fiscale et d'investissements, car son PIB est passé de 3,3 milliards de dollars en 2016 à 1,5 en 2017, il est estimé à 0,8 en 2018 et 1,4 pour 2019. Le taux d'inflation est lui descendu de 6,4 % en 2016 à 5,5 % en 2017, il est de 4,4 en 2018 et devrait baisser à 4 % en 2019 (source : FMI - World Economic Outlook Database).

Après avoir connu une baisse considérable au cours des dernières années, l'industrie représente 36,1 % de l'économie algérienne et l'agriculture 13,2 %, cette dernière employant presque 11 % de la population active. Les principales cultures sont l'orge, le blé, les agrumes, l'avoine, les raisins de cuve, les vignes, le tabac, les olives et les dattes. L'Algérie produit également une importante quantité de liège et l'élevage de bétail est un secteur notable.

Se classant parmi les 10 plus grands exportateurs de gaz du monde, l'Algérie est le 10e pays (au niveau mondial) ayant les plus grandes réserves gazières et le 16e quant aux réserves de pétrole. Certains minerais sont extraits en larges quantités, il s'agit du plomb, du fer, de l'uranium, du phosphate et du zinc. Le secteur manufacturier consiste en des activités de préparation d'aliments industriels, de produits chimiques, de produits du textile, de matériaux de construction et de métaux. Le secteur tertiaire représente 50,7 % du PIB, il emploie presque 55 % de la population.

L'Algérie compte actuellement 72 zones industrielles et 450 zones d'activités sur son territoire. Pour dynamiser l'économie, de nombreux nouveaux projets sont acceptés et des usines fleurissent, comme celles de Renault, Volkswagen, PSA, Kia, Suzuki et Hyundai. Le secteur de l'automobile fait partie des priorités actuelles du pays pour son développement. Il ne faut pas oublier le tourisme qui apporte des revenus très conséquents au pays.

Avec la loi des finances de 2018, l'Algérie adopte un nouveau modèle de croissance basé sur une dynamique de valorisation de l'entreprise, de l'investissement et du développement, modèle axé entre autres sur les ressources du marché ainsi que différentes formes d'épargne. Il repose principalement sur les secteurs prioritaires qui sont le tourisme, l'industrie, l'agriculture, les technologies de l'information et de la communication, les énergies renouvelables et la recherche.

Travailler en Algérie

La première chose à savoir est qu'il faut un visa ! Tout étranger désirant avoir une activité professionnelle en Algérie doit avoir un visa de travail, un visa de travail temporaire ou un visa d'affaires. Concernant ce sujet, reportez-vous à notre article détaillé : « Visas pour l'Algérie ».

Un permis de travail est valide pour une durée de deux ans. Vous devez fournir les documents suivants :

• une fiche de renseignements ;
• des copies certifiées conformes des titres, diplômes et recommandations ;
• des documents justifiant de vos qualifications professionnelles et académiques ;
• les certificats médicaux prévus par la législation en vigueur ;
• un exemplaire du contrat de travail signé ;
• deux photos d'identité ;
• d'autres documents viendront compléter le dossier, ils doivent être fournis par l'employeur.

La deuxième chose que vous devez prendre en compte est la loi concernant le recrutement d'employés étrangers en Algérie. Le taux de chômage étant élevé dans ce pays, le gouvernement protège les habitants en interdisant aux entreprises d'engager des étrangers dont le niveau n'est pas au minimum celui d'un technicien. Préparez donc vos diplômes ou toutes les références prouvant que vous êtes un expert hautement qualifié dans votre domaine.

Si l'on vous propose un contrat à durée déterminée (un CDD), il ne peut pas dépasser 36 mois. Avec un contrat à durée indéterminée (un CDI), il n'y a pas de limite de temps, mais la période d'essai est généralement de six mois, voire un an pour un poste majeur.

Une fois engagé, vous travaillerez 40 heures par semaine, les heures supplémentaires sont en général plutôt rares, mais en ayant un rôle de leadeur dans une entreprise, vous pourrez être amené à travailler plus. Le salaire varie en fonction du poste occupé, vous ne serez normalement pas concerné par le SNMG (Salaire national minimum garanti) qui est de 18 000 dinars (environ 140 euros avec le taux de change actuel) en 2018. Chaque mois, vous aurez deux jours et demi de congé, soit un total de 30 jours sur l'année.

L'indemnité de chômage est inexistante en Algérie. Si vous êtes licencié (ce que nous ne vous souhaitons pas du tout), une indemnisation forfaitaire vous sera versée. Le montant de cette indemnisation sera calculé sur la base d'un salaire mensuel par année d'ancienneté dans l'entreprise.

La Sécurité sociale en Algérie

Quelle que soit leur nationalité, les salariés sont placés sous le régime de la protection sociale. Il comprend les assurances sociales couvrant les maladies, la maternité, l'invalidité et l'assurance décès, la pension de retraite, la couverture en cas d'accident du travail ou de maladie professionnelle, les prestations familiales et l'assurance chômage.

Il existe quatre caisses nationales : la Caisse nationale d'assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), la Caisse nationale de Sécurité sociale des non-salariés (CASNOS), la Caisse nationale des retraites (CNR) et la Caisse nationale de l'assurance chômage (CNAC).

En 2017, la répartition des charges entre l'employeur et le salarié était établie de la façon suivante : 25 % pour l'employeur et 9 % pour l'employé. Tous deux contribuent notamment pour les assurances sociales (11,5 % et 1,5 % respectivement), les accidents du travail et les maladies professionnelles (1,25 % uniquement à la charge de l'employeur), la retraite (11 % et 6,75 % respectivement), l'assurance chômage (1 % et 0,5 %) et la retraite anticipée (0,25 % chacun).

Trouver un emploi en Algérie

Les entreprises recrutant des étrangers en Algérie recherchent des spécialistes très qualifiés, des gens ayant de bons diplômes, des personnes pouvant former les Algériens(es) et ainsi les aider à évoluer, et des personnalités pouvant assumer de hautes responsabilités.

Les personnes ayant un niveau de maitrise indiscutable dans leur domaine peuvent envisager de faire de la formation. Les Algériens(es) accueilleront avec un grand plaisir des experts qui peuvent les aider à évoluer et à devenir des professionnels hautement qualifiés. Ceci est valable dans de nombreux secteurs très variés comme l'hôtellerie, la restauration, la menuiserie, l'ébénisterie, l'accordage de pianos, la plomberie, la programmation en informatique, la conception de sites internet, la pharmacologie... Il est à noter que ce dernier secteur est en pleine évolution en Algérie, pays qui importait la grande majorité de ses médicaments, mais qui les produit de plus en plus. Le secteur médical est également un domaine à explorer.

Si vous le pouvez, commencez votre recherche d'emploi avant de vous rendre sur place. L'idéal serait de rechercher des contacts avec des entreprises et des professionnels dans votre domaine et de vous rendre en Algérie pour un court séjour afin de les rencontrer et de prospecter avant de vous expatrier de façon définitive.

Vous pouvez commencer vos recherches sur internet en consultant les petites annonces d'offres d'emploi publiées sur les sites spécialisés, contacter la Chambre de commerce et de l'industrie de la ville vers laquelle vous vous orientez, utiliser les réseaux sociaux professionnels, les groupes de Facebook, consulter les annuaires des entreprises et des professionnels et envoyer des mails avec un solide CV.

Une fois sur place, vous constaterez que beaucoup de gens parlent français, c'est d'ailleurs la langue la plus employée par les Algériens(es) sur les réseaux sociaux. Les deux langues officielles en Algérie sont l'arabe et le tamazirt. Si vous parlez arabe, cela vous aidera, et sinon, il n'est pas trop tard pour apprendre !

Attention :

L'Algérie est un pays musulman, le jour de repos n'est pas le dimanche, mais le vendredi. Certaines entreprises ferment également le jeudi, ce qui permet de profiter de deux jours consécutifs de repos.

Liens utiles :

L'Agence nationale pour l'emploi (ANEM)
Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale
La Chambre du commerce et de l'industrie France-Algérie
La Caisse nationale d'assurance chômage
La Caisse des retraites
La Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés
La Caisse nationale de Sécurité sociale des non-salariés
Le ministère de l'Industrie et des Mines
Annuaire des entreprises en Algérie
Emploinet